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EAN : 9782709645898
270 pages
J.-C. Lattès (24/09/2014)
3.07/5   21 notes
Résumé :
Après Où suis-je dans cette histoire, Emir Kusturica nous livre Étranger dans le mariage, un recueil de six nouvelles pleines de fantaisie et de fabuleux portraits.
En Bosnie-Herzégovine, des années 1970 où règne l'influence du parti, jusqu’à l'éclatement de la Yougoslavie, les nouvelles nous racontent la vie de trois jeunes hommes, Dragan, Aleksa et Kosta. Des histoires de famille, dans lesquelles parents et enfants s'affrontent, se protègent et s’aiment. De... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voici six nouvelles qui se déroulent en Bosnie- Herzégovine durant les années 70, au temps oú régne l'influence du parti jusqu'à l'éclatement de la Yougoslavie.
La critique est peu aisée dans la mesure oú l'on rencontre des personnages oscillant constamment entre pathétique, fausse naîveté et héroïsme, au cœur d'une atmosphère baroque.....
Crises familiales, incompréhension, conflits divers et guerres se heurtent ou se rencontrent .....
Les personnages, hauts en couleur s'aiment, se protègent de l'autre ou s'affrontent. Parfois l'idéal des uns s'oppose à la chimère des autres, aux non- dits, dans le burlesque ou le tragique, le plus souvent.....
Au cœur de la première nouvelle, un jeune garçon, victime de son chagrin, murmure ses confidences à une carpe....dans la cinquième nouvelle, des serpents buveurs de lait sauvent un soldat amoureux d' une mort certaine brutale.....
La deuxième nouvelle est la plus cocasse: un jeune garçon fait face aux mensonges de ses parents, chacun cachant à l'autre qu'il est malade....ils se retrouvent sans le savoir dans le même hôpital.....
Il faut avoir à l'esprit la folie artistique, la poésie déjantée, le réalisme magique de leur auteur: le cinéaste Émir Kusturica....
Il semble marqué par les événements de son pays, les souvenirs remontent ....il porte, à sa manière, un regard à la fois tendre, nostalgique et lucide à l'égard de ses personnages et de son pays...
Des nouvelles surprenantes, à la fois tragiques, fraîches, utopiques et déroutantes !
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J'avais lu rapidement un jour en bilbiothèque " Où suis-je dans cette histoire?", l'autobiographie d'Emir Kusturica paru il y a deux ans chez JC Lattès et je trouvais que cette bio réfletait bien l'univers déjanté et baroque des films de grands cinéastes, tout en dévoilant une vraie humanité et un vrai amour pour sa terre natale, la Bosnie Herzégovine.

Dans « Etranger dans le mariage », un recueil de 6 nouvelles paru aujourd'hui, mercredi 24 septembre, toujours chez JC Lattès, on apprend à connaitre le Emir Kusturica romancier, mais on retrouve intact son univers singulier dans lequel le burlesque et la noirceur se mélangent, pour former ce réalisme magique cher à l'artiste slave.

Manifestement pas mal autobiographique, car s'appuyant sur pas mal de souvenirs pris dans la vie du cinéaste ( l'intrigue de ses nouvelles se déroulent toutes en Bosnie-Herzégovine, pendant les années 1970 où règne l'influence du parti, jusqu'à l'éclatement de la Yougoslavie), et on y retrouve des personnages "biggers than life", oscillant sans cesse entre l'héroisme et le pathétique, et plongés dans une atmosphère baroque dans laquelle se téléscope tout un tas d'élements parfois divergents par nature, les guerres, les passions amoureuses et autres crises familiales.

Mention spéciale pour la seconde nouvelle- cocasse et jubilatoire- dans laquelle un jeune garçon doit faire face aux mensonges de ses deux parents, chacun cachant à l'autre qu'il est hospitalisé, mais les autres nouvelles possèdent toutes cette fausse naiveté et cette poésie déjantée chère au cinéaste doublement palmé...

Un livre à conseiller sans hésiter à tous les adorateurs du cinéaste.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Au cours de six nouvelles dont les personnages sont trois ados dans les années 70, Emir Kusturica nous brosse un tableau de la Yougoslavie de l'époque, entre socialisme et éclatement annoncé du pays, Les adolescents doivent probablement beaucoup à l'auteur, notamment Aleksa, jeune garçon qui va « laisser  son enfance » dans un soufflet entre deux wagons,

Il y a à la fois de la fraîcheur et du tragique dans ces textes. Certains laissent un souvenir fort (tel ce serpent énorme qui broie, ou tout comme, le jeune garçon, danger terrible qui va pourtant le sauver de la mort infligée aux villageois par des hommes en armes, Tel aussi cet « étranger dans le mariage », expression venue d'une totale incompréhension de ce que dit un Hollandais en anglais, lors d'une virée qui va finir dans le sang,
Les relations entre les ados, les relations internes à la famille d'Aleksa sont bien évoquées, les expériences toutes nouvelles d'un grand garçon aussi mais,,,pourquoi est-ce que, finalement, on n'accroche pas ? Peut-être parce que la réalité yougoslave, ses traditions, les noms des gens, tout cela nous semble confus, les histoires se déroulent de façon compliquée, sans qu'on puisse vraiment en faire une synthèse concise et s'y attacher, Effet de style, désir de l'auteur de rendre une réalité complexe ? Peut-être, Toujours est-il que ce livre ne va guère me laisser de souvenir,,,
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Les six nouvelles de ce recueil se déroule dans la Bosnie Herzégovine des années 70. Un personnage récurrent revient dans différentes nouvelles : le petit Aleksa Kalem treize ans entouré de ses parents Azra et Braco, son père employé au Conseil exécutif de la RS de Bosnie-Herzégovine.

"Enfin... c'est comme tu le sens" : Aleksa et ses parents font face à des conditions climatiques terribles. le père arpente les bars pendant que la mère tient à bout de bras son ménage tout en rêvant d'aller vivre au bord de la mer, parce que "Ici on ne mène pas la belle vie. Et à la fin on n'aura pas une belle mort, non plus." Les deux vont être hospitalisés et le jeune Aleksa devra gérer le quotidien seul pour un temps.

"Le champion olympique" Rodo alcoolique notoire trouve refuge chez les Kalem quelques temps.

"Le nombril, porte de l'âme" Les parents d'Aleksa veulent le forcer à lire parce que :

"Les livres sont la nourriture de l'âme.

- Alors je n'ai pas besoin d'âme.

- On ne peut pas vivre sans.

- Et l'âme... elle se mange ?

- Non, pour l'empêcher de se rabougrir, il faut lire."

"Etranger dans le mariage" : le passage à l'âge adulte s'effectue doucement pour le jeune adolescent :

"On mûrit quand on fait sienne cette vérité : un mensonge peut se révéler plus bénéfique que la vérité elle-même. Mais cette prise de conscience restait insuffisante pour accéder à l'âge adulte : la maturité ne vient certes pas avec l'achat de souliers à bouts ferrés et avec le plaisir qu'on prend à s'écouter marcher."

En braquant le projecteur sur ce jeune adolescent, Emir Kusturica observe avec les yeux naïfs d'un enfant son pays et s'interroge sur sa pauvreté, sur le couple et les secrets qui rendent étrangers l'un à l'autre, sur le rapport parents-enfants fait de non-dits, sur la maladie qui court vers la mort. Mises bout à bout, ces tranches de vie quotidienne font sens.

Dans ses autres nouvelles le lecteur retrouve avec joie la fantaisie du célèbre réalisateur. Dans "Que du malheur" le jeune Zeko se réfugie dans la cave de l'immeuble pour converser avec une carpe et dans "Dans l'étreinte du serpent" Kosta est ami des serpents.

Un recueil découvrir pour renouer avec l'univers si particulier de ce réalisateur hors normes !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Donner un avis sur un recueil de nouvelles peut être un exercice ardu car notre sensibilité sera différente selon le thème évoqué.
En 6 textes Kusturica balaye grands nombres de sujets: la vie, la mort, la guerre, la pauvreté, la jeunesse, la famille, le politique, l'amour, la nature, la liberté, la servitude...
Je ferais un focus sur la nouvelle "Dans l'étreinte du serpent" que j'ai trouvé géniale. Cette nouvelle dépeint un quotidien très concret face à la terreur qu'est la guerre. le sujet est traité ici avec réalisme et détachement. Les militaires passent pour des beunets, la victoire d'un camp laisse place à la désillusion et la catastrophe. le serpent, si important sauvera la vie du protagoniste. L'amour pourra malgré tout naître. Cela pourrait être kitch mais non, ça fonctionne !
Les autres nouvelles sont intéressantes mais pourquoi je ne me souviendrais pas longtemps d'Aleska et de sa famille? J'ai trouvé cela parfois brouillon sans accrocher avec les personnages. Merci malgré tout pour cette écriture décalée qui fait du bien
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critiques presse (1)
Bibliobs
14 janvier 2015
Si le cinéaste deux fois palme-d’orisé se montre moins convaincant lorsqu’il verse dans la parabole religieuse et qu’il raconte la fuite, en pleine guerre, d’un Adam et d’une Eve yougoslaves («Dans l’étreinte du serpent»), il excelle en revanche dans la description, largement autobiographique, de la vie d’un gamin de 10 ans, qui fume à l’école, dans les W-C des grands, des LD filtre [...].
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
" ils se rêvaient bons, aimables, ne jurant pas, lisant des livres, mais le sort leur avait assigné le vice comme chemin de vie. Pour la plupart, ils finissaient en prison. Convaincus que dans la nature, les loups faisaient régner l'ordre et la débarrassaient de la vermine, ils agissaient de même avec les hommes."
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"On mûrit quand on fait sienne cette vérité : un mensonge peut se révéler plus bénéfique que la vérité elle-même. Mais cette prise de conscience restait insuffisante pour accéder à l'âge adulte : la maturité ne vient certes pas avec l'achat de souliers à bouts ferrés et avec le plaisir qu'on prend à s'écouter marcher."
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Braco aimait entendre Azra exposer sa façon originale de regarder le monde. Surtout parce que l'occasion lui était alors offerte, entre deux bouchées, de livrer le fond de sa pensée. Ce qui n'était pas de tout repos: parler ou manger, il fallait choisir. A qui le droit de préséance - la bonne bouchée ou la parole? D'ordinaire à la parole, mais la pensée était susceptible de divaguer, et la faim de dévorer la parole!
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