P. LABRO, Lot 2 Livres: 1/ Les gens. 2/ Je connais gens de toutes sortes.

Flic et psy simultanément Marcus Marcus avait réussi cette savante combinaison, ce renouvellement de l'art du questionnement consistant à manier la violence de la question avec la douceur de l'analyse.
Il tirait une certaine fierté de pouvoir arracher, au cours de chacune de ses confrontations télévisées, un morceau de vérité cachée, de confession, un scoop, une confidence intime, de quoi, presque systématiquement, alimenter les publications du lendemain et de quoi susciter l'envie d'y revenir, de quoi fasciner les millions de téléspectateurs anonymes et déclencher simultanément parmi les centaines de célébrités, la souterraine et irrésistible envie d'y aller, eux ou elles aussi, d'y aller au moins une fois, à ce rendez-vous de la vérité nue, du déshabillage confessionnel, auquel il avait eu la roublarde habileté de donner un titre lourd de sens, solennellement littéraire, se démarquant de la vulgarité courante pratiquée par tous les autres shows.
Toutes les célébrités se disaient :"et pourquoi je ne me raconterais pas, moi aussi, au moins une fois, pourquoi je ne livrerais pas tous mes petits secrets, puisque l'époque veut et aime ça et puisque tout est pardonné à condition que l'on ait tout dit."

Et bien moi, par exemple, je me réserve le coaching des gens les plus importants, les plus sérieux, les plus puissants, parfois les plus célèbres. Et donc, les plus passionnants. Ils ont abandonné la voyance et l'astrologie -ça marche moins bien, ces trucs là, en ce moment-. Ils se méfient des psys.mais un coach intelligent, renseigné, psychologue et détaché des choses, si possible une femme, c'est attractif. Ça soulage, ça repose, ça vous aide.

On peut toujours se préparer à la disparition de celui ou celle qu'on aime, ça ne se passe jamais, après, comme on l'a envisagé. Et rien ne dispose votre esprit au choc de la chambre vide, de l'espace nu , du geste de main qui manque, du dialogue qui ne sera plus établi, de la perte des minces et invisible membranes qui communiquaient souvent en silence et qui vous sont comme arrachées, desquamées. On peut toujours essayer de comprendre, on ne peut pas le concevoir à l'avance, et une fois que la déchirure s'est produite, savoir que l'on n'a plus rien à attendre n'ouvre pas forcément la porte à la sérénité.