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sur 542 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À Fridières, dans la campagne cantalienne, Paul, agriculteur, vit toujours avec sa soeur et ses deux oncles dans la ferme familiale. Mais, à 46 ans, il a décidé qu'il ne vieillirait pas seul, comme eux. Aussi passe-t-il une annonce dans le journal pour rencontrer quelqu'un. C'est Annette, à des centaines de kilomètres de là, qui y répond. Elle veut s'offrir, ainsi qu'à son jeune fils, des jours meilleurs et aspire à de la quiétude. Elle débarque ainsi de Bailleul, dans le Nord, chez Paul...

Sans chronologie particulière, Marie-Hélène Lafon s'immisce au coeur de cette rencontre et dresse le portrait d'un couple naissant qui se découvre timidement. Deux âmes que la vie a malmenés. Deux êtres qui espèrent un tant soit peu de douceur, de sérénité et de bienveillance dans leur vie. Et pourquoi pas de l'amour... L'auteur suggère un tout, s'attarde sur de petits riens, donne à voir et à ressentir. Elle dépeint avec émotion ce monde de taiseux,où l'on se contente parfois de regarder et de penser, ce monde ancré dans la terre, presque immuable. Elle tresse avec délicatesse cette histoire d'amour sensuelle, à la fois puissante et tout en retenue. Un roman singulier, gracieux et authentique porté par de longues phrases, la ponctuation se faisant rare, agrémentées d'adjectifs ou de mots qui sonnent juste. Parfois d'un autre temps. Une écriture poétique qui s'apprivoise. Un portrait tout en nuances d'un monde rural.
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C'est ma quatrième découverte de Marie-Hélène Lafon et j'avoue que son écriture est assez fascinante, avec des mots choisis, presque de façon méticuleuse perçant bien le fond des coeurs humains.
Dans ce roman, nous sommes toujours dans le Cantal, sa terre natale dont elle connaît aussi bien la terre que le monde paysan.
Elle nous parle très bien de l'âpreté, de la rudesse de la terre, de la vie "à la campagne" si éloignée des horizons citadins.
Et, pourtant, il s'agit d'une rencontre improbable qui résulte d'une annonce.
Un paysan, du Cantal, Paul veut rompre sa solitude et décide de passer une annonce pour prendre femme.
De l'autre côté, il y a Annette, une femme des villes du Nord qui a bravé bien des tempêtes après une union désastreuse qui ne lui a laissé qu'un fils: Éric.
Qu'importe, Paul fait venir Annette avec son fils à Fridières, tous trois vont "refaire leur vie" ensemble malgré l'hostilité des deux oncles et de la soeur de Paul.
C'est un beau récit sur la nature humaine, sur la vie qui continue, sur l'amour qui peut renaître si on y met un peu du sien.
On s'attache à cet homme et cette femme indéniablement et à ce garçon qui réussit à apprivoiser les animaux et les hommes les plus rugueux.

Un beau roman, peut-être mon préféré des quatre.
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Par hasard, sans même m'en être aperçu, sur quelques pages, je me suis mis à lire ce texte à voix haute. Je me demande encore pourquoi j'ai tenu le livre haut devant moi me procurant un port altier et surement ridicule. Pendant un instant je me suis laissé emporter par ces phrases cadencées pavées d'adjectifs soignés, chaviré par la réalité des situations, entrainé par la force du terroir, la puissance de la ruralité et de la paysannerie ancestrale, ce qui déclencha sans délai l'hilarité de ma dulcinée.

Dans le « chasseur français », l'annonce est petite mais l'espoir est grand :
Pour Paul, celui de rencontrer La femme qui saura se fondre dans les rudesses du Cantal et qui devra amadouer sa soeur, la revêche Nicole et les vieux oncles aux casquettes plates plaquées sur des têtes dures.
Pour Annette, c'est tenter de refaire une vie moins amère à quelques centaines de kilomètres du Nord qu'elle quitterait volontiers pour gommer le malheur vécu avec Didier, alcoolique invétéré. Et surtout pour offrir à son fils Éric l'aspect d'un quotidien plus équilibré.

C'est cette collision salutaire entre deux êtres enfermés dans leurs sombres ordinaires d'obligations séculaires qu'exprime Marie-Hélène Lafon avec des mots-rouages à l'assemblage complexe et judicieux.
Du point au point, le plaisir est sans cesse renouvelé d'une phrase construite et efficace, polie de sentiments, habitée d'authenticité campagnarde, bâtie comme une évidence.

Et j'ai continué à me délecter tout bas...

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J'ai eu l'occasion de rencontrer Marie-Hélène Lafon il y a peu et c'est à cette occasion que je lui ai, entre autre, acheté cet ouvrage, donc ouvrage dédicacé s'il vous plait ! qui plus est, j'avais un stress énorme en la rencontrant puisque je devais faire un article sur elle (entre autres, à le demande du directeur du journal pour lequel je travaille. Autant vous dire que je n'en n'ai pas dormi jusqu'à ce qu'il me dise que ce que j'avais fait était super). Bref, cette petite introduction passée, revenons-en à ce qui vous intéresse vous, chez lecteurs, à savoir ce que j'ai pensé du livre dont il est question ici mais avant cela, je voudrais revenir sur une chose qu'a dit Marie-Hélène Lafon lors de cette rencontre et qui m'a enfin fait comprendre comment il fallait lire ses écrits. Elle a explicitement déclamé qu'elle n'était pas "une raconteuse d'histoires (contrairement à l'autre auteur évoqué lors de cette rencontre mais une "travailleuse de verbe". Je pense que, une fois que vous savez cela, vous pouvez enfin comprendre l'écriture de Marie-Hélène Lafon, ce que je n'avais pas compris, moi, en lisant son dernier roman "Joseph". J'avais trouvé qu'il n'y avait absolument aucune action, ce qui est en quelque sorte le cas ici mais une fois les clés de lecture en main, j'ai pris plaisir à travers cette lecture.

Paul est un homme d'une quarantaine d'années, célibataire, agriculteur et vivant avec sa soeur et ses deux oncles dans la ferme familiale. D'un ennui à mourir me direz-vous...jusqu'à ce qu'il passe une "annonce" (d'où le titre du livre) dans laquelle il précise qu'il recherche une femme pour partager la fin de ses jours. C'est Annette qui y répondra, célibataire elle aussi mais avec un petit garçon de 7 ans prénommé Eric. Seul inconvénient, qui n'en sera rapidement plus un, ils vivent tous les deux aux extrémités de la France Tout va cependant se dérouler très vite : quelques coups de téléphone, plusieurs rencontres à Nevers, échange des albums photos et voilà notre Annette qui s'installe à Fridières dans la ferme familiale. Voici le décor mais pour ce qui est de l'intrigue - si intrigue réelle il y a - va être le fait de savoir si cette dernière, qui n'y entend rien aux affaires de la ferme, va se faire accepter ou non de sa future belle-famille et surtout si elle et son fils, s'acclimateront dans un environnement parfois hostile, dans une ferme où le paysan ignore le mot congés.

Une écriture superbe bien qu'avec des phrases interminables mais qui coulent de source et sont tout à la fois fluides et légères. le contenu, lui, l'est parfois moins mais je ne vais pas tout vous dévoiler non plus ! A découvrir et à faire découvrir !
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Les coups durs, les coups, ils connaissent Paul et Annette, ils sont du même pays des enfances douloureuses et des vies rudes même si des centaines de kilomètres les séparent. Bailleul dans le Nord, c'est loin de la ferme où Paul vit à Fridiers dans le Cantal. Alors c'est au café de la gare à Nevers qu'ils ont décidés de vivre ensemble. Ça fait moins de frais pour se rencontrer suite à « L'annonce » et Eric le fils d'Annette grandira loin de son père alcoolique et brutal, désormais en prison pour plusieurs années.

Elle a trente sept ans et lui quarante six ans. Ce sont deux timides, des taiseux qui veulent vivre encore une belle tranche de vie avec quelqu'un, mettre obstinément un peu de baume au coeur sur leurs bleus à l'âme. Mais Paul ne vit pas seul à la ferme de ses deux oncles âgés, il y aussi Nicole, sa soeur. Elle règne sur la maison, il règne sur l'étable depuis que leurs parents les ont placés à la ferme à l'adolescence. Ils ont gagnés de haute lutte ce statut et l'arrivée d'Annette et de son fils risque de mettre en péril ce fragile équilibre.

Les frontières invisibles, les territoires affectifs, les sentiments enfouis, c'est la vie à la ferme de Salers que Marie-Hélène Lafon décrit en profondeur à travers de longues phrases qui vont jusqu'au bout des choses sans pour autant rentrer dans d'inutiles fioritures littéraires. Elle ne juge pas, elle raconte comment ces êtres ont charpentés, cloisonnés leurs vies, et en tire un infini pouvoir.
Paul a aménagé un charmant nid douillet sous les combles avec une cuisine américaine qui fera débat entre les oncles et Nicole qui ironise. Et quand « La Montagne » arrive chaque jour à la ferme chacun se l'approprie, annonce des décès pour les uns, actualité locale pour les autres et mots croisés pour Annette avant d'être brulé.

Ce sont comme d'étranges petits ballets qui se jouent dans ce beau roman d'amour qui fut pour moi un joli coup de coeur.

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«L'annonce », c'est en fait une petite annonce que passe Paul. Et Annette y répond.
Paul, 46 ans, est agriculteur dans le Cantal où il exploite une ferme avec sa soeur plutôt acariâtre et ses deux oncles.
Annette, 37 ans, un fils de 11 ans, est une fille du Nord qui a vécu une vie de galère avec un compagnon alcoolique.
Après quelques coups de téléphone, deux rencontres, Annette s'installe à la ferme et ces deux là vont s'apprivoiser.
C'est superbement écrit. le ton, les descriptions, les états d'âme, l'ambiance….
Un style qui m'a fait penser à Sylvie Germain.
Une seule déception, la fin, qui n'en est pas une. En tournant une page, plus rien, c'était la dernière et l'histoire n'et pas finie. Dommage !
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Comme lors de ma première lecture, j'ai beaucoup aimé ce beau roman qui évoque avec pudeur et délicatesse l'expérience peu évidente d'une femme qui répond à une petite annonce et quitte son Nord natale avec son fils pour s'installer avec un agriculteur qui vit dans une ferme isolée du Cantal avec sa soeur et ses deux oncles âgés.

Le récit ne respecte pas l'ordre chronologique des événements. le texte donne plutôt l'impression de suivre le fil des pensées des différents personnages : le poids de la solitude, la difficulté de la vie à la campagne (qu'on y soit né ou non), l'importance de la famille et le mal qu'on a à s'y faire une place, etc. le tout raconté avec la plume si particulière de Marie-Hélène Lafon...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Annette vit dans le nord avec son fils Éric, elle a quitté son mari violent et alcoolique.
Paul, 46 ans vit à Fridieres dans le Cantal avec sa soeur et ses 2 oncles à qui appartient la ferme. Il ne veut pas vieillir seul. Il met une petite annonce dans le journal et c'est Annette qui y répond.
Elle arrive chez Paul. Ils vont s'apprivoiser, apprendre à vivre ensemble. C'est un beau regard brut de l'agriculture , de la rudesse de la vie. de cette terre complexe, du regard des autres. C'est un roman tendre mais se faire accepter n' est pas facile.
Toutes les phrases sont juste, sensibles, le film de l'histoire se déroule doucement, simplement.
Tout est délicatesse et amour malgré la rudesse du travail.
Un amour simple.
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Défi ABC 2019-2020

L'un ne veut pas finir ses jours seul, dans sa ferme, l'autre a fui un mari alcoolique . L'un a publié une annonce dans un journal, l'autre l'a découpée et y a répondu. Quelques appels, deux rencontres à mi-chemin, l'une s'installe chez l'autre, avec son fils.
Beaucoup de délicatesse et de pudeur dans cette histoire, un amour qui naît, peut-être, un "mariage arrangé", des habitudes qui changent, et la vie qui continue, pas tout à fait identique, ni meilleure, ni moins bien. C'est joliment écrit, discret, sans joliesse ni misérabilisme.
Une autrice dont je lirai d'autres titres, c'est sûr.
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Une histoire d'amour antithèse des romans Harlequin ; Monique Petillon dans le Monde a qualifié ce livre de ‘'rugueuse romance''… Des personnages banals et résignés, au passé difficile et/ou traumatisant essaient de construire un avenir dans les conditions difficiles d'un monde agricole en déclin.

Paul, agriculteur du Cantal de 46 ans, ne veut pas finir sa vie seul, coincé entre sa soeur célibataire qui considère la ferme comme son royaume exclusif et ses oncles octogénaires auxquels il a réussi à arracher la responsabilité de la ferme et des décisions à prendre mais qui refusent tout changement. Il passe une annonce pour trouver une compagne. C'est Annette qui répond ; mère célibataire de 37 ans, un fils, Eric, de 11 ans, elle vit dans le Nord et a rompu avec le père de son fils, alcoolique et violent, après des années de vie commune désastreuses. Elle hésite car elle vit près de sa mère avec laquelle, elle et son fils ont un lien très fort ; mais elle pressent que, s'il lui reste une dernière chance de réussir sa vie, ce sera ailleurs…
La première rencontre n'est ni un coup de foudre ni l'amour ; mais chacun a le sentiment que l'autre peut être celui/celle qui pourra l'aider à réussir ce challenge. Et ces deux taiseux vont, de toutes leurs forces et malgré le dépaysement et l'hostilité de la soeur et des oncles, tenter l'aventure pour eux-mêmes et pour Eric, adolescent renfermé, très sensible et observateur. «On avait peu à dire quand il fallait, d'abord, vivre ensemble, le matin le soir, se toucher, s'attendre, se craindre, s'apprendre. On était au pied de ce mur-là, on l'avait voulu, on avait passé l'annonce, on s'était vu et revu, on avait décidé, on était enfoncé dans cette histoire. Avec l'enfant, le fils, le garçon, Eric. Avec les trois, Nicole et les oncles, leurs silences et leurs yeux posés».

L'auteur est née et a grandi dans une ferme du Cantal… autant dire qu'elle sait de quoi elle parle jusque dans le moindre détail ! Et cette authenticité transparaît à toutes les pages dans la description de la nature et du climat, du monde paysan, de ses joies, de ses difficultés et de sa façon de parler. L'histoire entre Paul (qui parle très peu mais juste quand il le faut) et Annette (qui ne parle pas) est touchante tant ils déploient d'efforts pour s'adapter à la nouvelle situation en essayant de heurter le moins possible… sans oublier Eric et sa confidente et amie, la chienne Lola qui l'a adopté dès son arrivée à la ferme.

La beauté de la langue et de la prose de l'auteur dans ses descriptions du Cantal et de son monde rural m'ont fait penser au Giono des romans sur la Provence et sa vie rurale du début du siècle dernier. ‘'Tout tombe juste'' a dit Eric-Emmanuel Schmitt en parlant du style de M.H. Lafon.
L'ambiance du roman m'a aussi, quelquefois, rappelé la chanson de Jacques Brel ‘'Ces gens-là''.

‘'Ce livre est plein de silences, de pudeurs et de désirs'' a écrit un critique de Télérama.

NB – le roman a fait l'objet d'un téléfilm (même titre) en 2015
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