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EAN : 9782915727760
192 pages
Les Bons Caractères (01/04/2020)
4.75/5   6 notes
Résumé :
En 1974, Arlette Laguiller, employée au Crédit Lyonnais, était candidate à l'élection présidentielle. C'était la première fois qu'une femme se présentait. Née en 1940, ayant grandi aux Lilas, Arlette, politisée par ses sympathies pour la lutte du peuple algérien pour son indépendance, était devenue militante communiste et révolutionnaire, membre de la direction du groupe trotskyste Lutte ouvrière. Elle fut candidate à l'élection présidentielle à six reprises, jusqu'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelle femme ! 80 ans Arlette Laguiller, toujours prête à se battre et a débattre . Cette autobiographie d'une révolutionnaire que nous connaissons tous grâce à son fameux " travailleuses, travailleurs.." je remercie Babelio et les éditions les bons caractères pour ce livre, la base date de 1974, sa première présidentielle , elle est accompagnée par sa propre analyse et son point de vue sur notre période . Une autobiographie a 34 ans? Sur le coup j'ai douté un peu, pourtant ce n'est ni un manque d'humilité, ni du blabla politique. Arlette Laguiller nous y fait une description humble de son parcours et de ses combats. Sa vie au sein de l'entreprise, ses prises de positions syndicales et politiques, le prix à payer pour ça aussi. Premier constat, ses combats sont toujours, hélas, d'actualité. Des sujets comme IVG, racisme, féminisme, discrimination ont toujours leur place , 46 ans plus tard . Son analyse est fine sur elle même et sur la société. Ce livre est vraiment une page d'histoire, un oeil critique sur la société des années 70 qu'on a une tendance à idéaliser( travail, politique) pourtant les inégalités étaient déjà les mêmes. Pourquoi rééditer et lire ce livre, car malgré tout la bonne volonté de femmes Comme elles, rien n'a vraiment changé sur le fond. Au contraire il est utile plus que jamais de se battre pour les droits des travailleurs.
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Quelle est la définition du militantisme et comment s'est-il manifesté au travers de l'histoire ? La réponse dans Toujours militante d'Arlette Laguiller.

Arlette Laguiller, tout le monde le sait, vient d'une famille modeste et a toujours défendu les « petits » par rapport aux gouvernants et aux bourgeois. D'ailleurs, elle se réclame du marxisme et du trotskysme. le mot « révolutionnaire » est sans doute celui qui revient le plus au cours de cette biographie construit sur le modèle suivant : la réédition d'un texte de 1974 agrémentée d'une préface et d'une postface permettant d'actualiser l'analyse du monde politique d'Arlette Laguiller.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que celle-ci a toujours été fidèle à ses convictions. Elle défend le prolétariat, les femmes, les immigrés ; bref, tous ceux qui sont loin du pouvoir.

J'ai admiré son énergie qui transpire du texte. Elle a commencé à militer jeune au PSU puis lorsqu'elle est entrée au Crédit lyonnais, elle s'est syndiquée rapidement. Cette ascension m'a semblé fulgurante et Arlette Laguiller y a finalement consacré sa vie. le ralliement des gens à la cause des travailleurs, la rédaction de tracts révolutionnaires, l'organisation d'une fête nationale, le financement des actions, la gestion des conflits avec les uns et les autres, l'occupation lors des grèves, notamment celle de 1974. C'est également cette même année qu'Arlette Laguiller s'est présentée pour la première fois aux élections présidentielles. C'était la première femme dans cette « République d'hommes », quel courage et combativité !

Je ne partage pas toutes ses convictions mais je ne peux que m'incliner devant tant de détermination et de modestie. Cette femme est brillante et la lecture de ses mémoires fut instructive. Je remercie Babelio et l'éditeur les Bons caractères pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse critique non-fiction.
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“Une voix sincère dans leur concert de mensonges” slogan Force Ouvrière 1974
Est ce qu'il ne trouverait pas encore un écho aujourd'hui auprès du grand public ce slogan ?
Et bien c'est un peu pareil pour “Toujours militante" puisque l'intention de sincérité est la même…

Toujours militante" c'est d'abord un témoignage, à la fois d'un engagement, d'une époque et d'une aspiration puisque le livre propose une rééddition de “Moi militante'' paru pour la présidentielle de 74 augmentée et permet à Arlette de proposer son point de vue sur des enjeux contemporains. Et l'éditeur ne s'y est pas trompé, les combats menés par Arlette Laguiller dès les années soixante trouvent des résonances dans l'actualité, avec des positionnements forts sur le féminisme, les violences policières, la place des jeunes générations…

Ce qui surprend, c'est la sincérité et la simplicité du discours, la constance et surtout la compassion. N'y voyez pas un militantisme pour Arlette Laguiller, je n'ai eu le droit de vote que bien après son retrait de la vie électorale, et par ailleurs, pas besoin d'être sympathisant Force Ouvrière pour reconnaître que le parcours est impressionnant et que la dame impose le respect…

Côté écriture, des phrases simples et une organisation structurée avec, fait notable, quelques images en couleurs qui rendent l'ensemble plus vivant et humain. C'est agréable et relativement rapide à lire. L'ensemble se veut facile d'accès et c'est réussi.

C'est donc une belle découverte d'un livre que ne n'aurais pas été cherché de moi même et que je suis finalement ravie d'avoir lu… le prisme de compréhension proposé par Force Ouvrière a encore des choses à dire et gagne à être connu. Merci Masse Critique pour l'ouverture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais l'abstention, voire l'apolitisme, ne sont pas des solutions. Pour ma part je milite pour que les travailleurs se politisent, mènent leur politique, luttent pour le pouvoir. Y renoncer, c'est abandonner la direction de la société a la bourgeoisie. Celle ci se moquer bien qu'il y ait des taux d'abstention record a Aubervilliers ou a Roubaix, du moment qu'elle peut exploiter les travailleurs qui y vivent. Elle peut exercer sa dictature économique en toute tranquillité.
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Il y a des livres qui, par delà les différences de pays, de langue ou d'époque, aident à comprendre la société et les hommes. Je crois qu'on ne peut être ni socialiste ni militant si l'on n'a pas le désir de se lier, y compris par la lecture, à l'humanité et a son histoire.
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Mais l'abstention, voire l'apolitisme, ne sont pas des solutions. Pour ma part, je milite pour que les travailleurs se politisent, mènent leur politique, luttent pour le pouvoir. Y renoncer, c'est abandonner la direction de la société à la bourgeoisie. (p 180)
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Notre espoir, en participant à cette campagne électorale [1974], n'était pas, bien sûr, de remporter la victoire dans la course à l'Elysée, mais nous avions voulu, plus modestement et plus audacieusement aussi, permettre aux travailleurs, aux petites gens, à tous ceux qui en ont assez des mensonges et des belles promesses, d'exprimer aussi bien leur colère vis-à-vis des hommes en place que leur méfiance envers celui qui se dit du côté des travailleurs mais qui a si longtemps participé à des gouvernements au service des riches. (p 146)
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