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EAN : 9782709669894
280 pages
J.-C. Lattès (04/05/2022)
4/5   17 notes
Résumé :
« Je parlerai plus fort, je crierai s’il le faut, je dirai haut ce qu’ils taisent, je dirai haut ce que je tais, je dirai tout. »
À dix-sept ans, Ahmed part à Paris poursuivre ses études. Il n’a plus à se cacher, à mentir à sa famille, à dissimuler son amour pour les hommes. Mais Paris n’est pas la ville espérée et Tunis lui manque : de retour, Ahmed s’accommode des mondes clos et des silences.
Lorsqu’il découvre qu’il est malade, il sait qu’il va devo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je ne crois pas avoir vu passer par ici ce roman. Je suis moi-même passée à côté à sa sortie en Mai, et je ne me serai pas non plus dirigée spontanément vers lui. Seulement il est venu à moi, on me l'a choisi, et mon scepticisme en lisant le résumé à laisser place à une très belle découverte. J'avais peur du déjà-vu. Que dire de plus sur l'homosexualité ? Que dire de plus sur l'homosexualité chez les musulmans ? Et bien Malek Lakhal a justement réussi à nous en dire plus. Ce premier roman va bien au-delà de ce thème. L'alternance des voix, les chapitres courts, la maîtrise de la narration, la psychologie des personnages. Tous les ingrédients y sont réunis. Certains diront que tout est calculé, et pourtant, je n'ai pas senti de superficialité. J'ai ressenti l'émotion tout au long de ma lecture, et je ne pouvais plus m'arrêter de tourner les pages. Les seuls bémols que j'y ai finalement trouvés, sont les quelques digressions sur le racisme français.

Alors que nous raconte Valse des Silences ? Découpé en trois parties, entre Paris et Tunis, le roman alterne les points de vue entre notre personnage principal Ahmed et ses proches. Parti à dix-sept ans poursuivre ses études à Paris, Ahmed voit dans la France l'occasion d'enfin être lui-même et de ne plus cacher son amour pour les hommes. Mais les désillusions et le mal du pays se font peu à peu ressentir. Il finit par rentrer et apprend des années plus tard qu'il est séropositif. La perspective d'une mort prochaine ébranle toutes ses convictions. Ne serait-ce pas le moment de tout avouer et d'enfin se libérer ?
 
Valse des Silences, c'est le poids des non-dits et des traditions au sein d'une famille.  C'est la place des hommes et des femmes dans la société tunisienne. C'est le récit de l'exil et de l'intégration. En bref, un premier roman qui m'a convaincue, et une autrice à suivre!

Malek Lakhal est chercheure, politiste de formation. Elle est la co-fondatrice du magazine littéraire Asameena.
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Ce superbe premier roman de Malek Lakhal nous emporte dans la danse des non-dits, des soupçons et des oublis: cette "Valse des silences" qui pèse sur nos épaules et détermine notre parcours.

On a tous nos petits ou grands secrets, mais dans l'histoire d'Ahmed il s'agit d'autre chose. le silence est structurel.

Il y a d'abord le poids des mots "ce pays", "les gens", "la pauvrette" au sujet de la tante Fédia, qui paye cher sa liberté et sa parole. "Maktoub", comme une sentence qui tombe.
Et puis il y a le poids de tous les autres mots, ceux qu'on ne prononcent pas. Sous la contrainte de la colère, de la peur ou de la honte, et qui conduisent inexorablement à la frustration ou la compromission.

Les silences de la société se retrouve dans les familles et entre les individus. Ils touchent finalement tout le monde, ce que la construction parfaite de l'ouvrage nous permet d'entrevoir: toutes les générations, et mêmes celles et ceux qui ont choisi de mettre de la distance - mentale ou géographique. Tunis ou Paris même combat.

Mais dans les derniers instants, ces silences subis ou provoqués deviennent encore plus encombrants.

Dans ce récit à plusieurs voix, et bien que le personnage principal soit un homme, on lit aussi les femmes, celles qui endossent sans rien dire, celles qui osent dire et puis se taisent (mais n'en pensent pas moins), celles encore qui fuient pour pouvoir être elles-mêmes.

J'ai été conquise dès les premières pages par un style doux et des mots durs. Ceux qui l'ont prononcent et ceux que l'on ne prononcent pas.

Chez Lattès, évidemment ❤

       《La phrase à retenir》
"Maktoub. le mot flotte dans l'atmosphère,prêt à traverser les lèvres. C'était écrit haut dans le ciel, inéluctable. Toujours la même farce à rejouer. Encore et encore, s'assommer de destin."
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A dix-sept ans, Ahmed part à Paris poursuivre ses études. Il n'a plus à se cacher, à mentir à sa famille, à dissimuler son amour pour les hommes. Mais Paris n'est pas la ville espérée et Tunis lui manque : de retour, Ahmed s'accommode des mondes clos et des silences. Lorsqu'il découvre qu'il est malade, il sait qu'il va devoir repartir. Et pourtant, ne serait-il pas temps de rompre enfin les non-dits, de livrer bataille contre soi et les autres, d'affirmer enfin qui il est ?

« La valse des silences » est un superbe livre. Allant au-delà d'un roman sur l'homosexualité et sa vision et son acceptation par la société de sn époque, il aborde avec brio tous les non-dits, les silences qui peuvent polluer les familles. Sa construction est très intéressante car elle alterne les points de vue du personnage principal et ceux de ses proches. Elle permet ainsi de saisir les différentes visions qu'ils peuvent avoir et par-là même comprendre leurs relations et leurs réactions. La maladie du héros et la perspective de sa mort prochaine sont l'occasion pour lui de réfléchir sur al vision de la place de chacun dans la famille et la société et les nécessaires compromis autant que compromissions que chacun est contraint de faire. Car les règles associées à la peur et à la honte régissent tout et plutôt que de se battre, il est plus facile de se taire et dissimuler. Des silences qui consument tout le monde et unissent leurs auteurs contre les rares qui osent tenter d'assumer leur liberté et optent pour la vérité. Pour y échapper, il y a bien sûr la tentation du départ, cet exil vers une société anonyme où l'invisible prévaut, qui finalement ne résout pas grand-chose. Ou celle d'enfin parler et dépasser tous ces silences.
Un roman touchant qui résonne profondément. Une vraie réussite !

Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Le fils, la mère, la tante, le père, le frère, l'amie vivent des vies empoisonnées par le poids du silence, par le poids des coutumes qui ne leur permettent pas de vivre la vie qu'ils veulent et ce qui est encore pire, de ne pas pouvoir partager ses sentiments, ses rêves et ses craintes à ses proches, en créant ainsi des barrières plus solides que les murs entre eux.
Un premier roman émouvant et poétique qui nous laisse accéder au mal-être des personnages et de ses efforts pour cacher leur vraie personnalité. J'ai été vraiment emporté par ce roman, aussi bien par l'histoire que par la beauté de la langue, j'avais envie de lire sans m'arrêter et en même temps envie de prolonger ce plaisir de lecture.
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Mon ressenti : Saddhu

e lis un livre évoquant le sida en toile de fond, écrit par une femme. Mais bien que la maladie soit omniprésente dans ce livre, elle sert de déclencheur à une introspection sur les relations que nous avons les uns avec et envers les autres :

L'auteure nous raconte en substance la vie des personnes qui entourent Hamed, par le biais de réflexions, de sentiments qu'elles cachent au plus profond d'elles-mêmes et qui au fond ne sont pas dupes de certaines vérités.

Bien que le livre tourne autour de l'homosexualité et de la maladie d'Hamed, et que la parole lui soit donnée en priorité, l'auteure en plus d'Hamed le fils, donne la parole à :

.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, qui est fort beau. L'écriture est belle, pleine de justesse, toute en émotions. Je me permets de le recommander à la lecture.


Lien : http://chezvolodia.canalblog..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est aux mères qu'il faut demander des comptes, bien avant les pères ou les frères. Nos mères dont le seul carburant est le déni. Nos mèresqui ont usé de toutes leurs détresses pour écraser
désirs et élans. Nos mères, anges du foyer, qui toutes leurs vies n'ont fait qu'exposer à chacun de leurs souffles l'ampleur de leurs souffrances et de leurs abnégations pour désarmer la première envie qu'il nous viendrait de respirer hors de leurs étreintes dans un torrent de culpabilité.
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Du jour où j’ai accepté l’idée que je n’aimais que les garçons, je savais que le chemin simple , droit et sans questions par lequel toutes et tous devaient passer venait de fermer ses portes devant moi.
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Ma mère est très forte à ce jeu. En à peine quelques phrases, elle peut placer tout ce qui fait de moi un futur mari de choix. Les études, l’argent, l’héritage, l’absence de calvitie.
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Ce n’est qu’une fois qu’on y perd pied, à l’instant où l’on est si habitué à ces gestes qu’on ne sait plus revenir en arrière, qu’on commence à comprendre dans quelle foutaise d’existence on s’est enfermé.
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