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EAN : 9782070142538
104 pages
Gallimard (30/01/2014)
3.7/5   15 notes
Résumé :
«Mes tympans se sont mis à siffler, mon cerveau à bouillir, je ne parvenais plus à penser qu’à une seule chose, qui ne me servait strictement à rien à cet instant. Je me suis souvenue de ce que m’avait dit le commissaire de police qui recueillait ma plainte. Il m'avait posé une question qui m’avait plongée dans la confusion la plus grande. J’avais répondu – on répond toujours à un commissaire – quelque chose que je dirai peut-être un jour. Il m’avait dit alors que j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est un tout petit livre pour une très vive émotion.

Ce tout petit livre d'une centaine de pages donc, ne laisse pas indemne. Une narratrice dont on ignore l'identité raconte un rêve qui l'emporte dans ses souvenirs et nous glissons avec elle.
Un récit en deux parties.
D'abord le souvenir d'un amour, Davant, qu'elle qualifie de borderline. Lui, il aime faire l'amour, il aime écrire même si cela n'aboutit à rien et elle, elle l'aime lui.
Alors, de nombreuses années de silence, de souffrance. le refus d'admettre cette violence conjugale ne serait-ce qu'à elle-même l'enfonce davantage encore dans cette culpabilité que seules les victimes ressentent et dans l'incompréhension.
Puis, le viol daté d'une vingtaine d'année.
"ça n'avait pas duré longtemps. Juste un petit moment ennuyant comme disait ma mère"
Éphémère moment qui brûle l'esprit autant qu'un corps peut l'être au fer rouge.

De ces quelques pages se dégage une ambiance assez particulière que ce soit dans la première partie ou dans la seconde. L'utilisation du "Je" nous projettes dans les mots de l'auteure et dans la violence de ce qui me semble être écrit au rythme des souvenirs, images qui défilent, pour amener à l'acceptation et peut-être même à la compréhension , si cela est possible. La chronologie, peu importe, c'était avant, c'était après. Et ça forme un tout que la plume de l'auteure rend à la fois puissant et délicat.

Un bilan ou plutôt un monologue douloureux mais nécessaire entre deux "je" : la vivante et la morte.
Une écriture précise, simple mais belle et surtout sans fioritures, sans tomber dans le "mélo-tristounet-ouin-ouin" (je ne savais pas comment l'exprimer autrement, ne m'en voulez pas ).
Des faits et des mots le tout parfaitement ajusté, complémentaire.
Lecture déroutante, bouleversante sur un sujet qui sera toujours, hélas, d'actualité.
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Il est clair que l'horreur n'as pas besoin de 400 pages pour s'expliquer pourtant l'écriture de l'auteur est tellement belle que j'aurai eu plaisir de plonger dans les profondeurs de la vie de la narratrice. J'aurai voulu savoir plus d'elle, de son présent, du gouffre dans lequel elle était, son quotidien.

Bizarrement j'aurai voulu plus - d'où mes trois étoiles - mais si je prends du recul sur la qualité de l'écriture et la force de ce cours moment de vie, je pourrai facilement mettre quatre étoiles.

Car il faut reconnaître que la violence conjugale est quelque chose qui se vit dans le secret, avec beaucoup de pudeur et de mensonges. On se ment tous les jours et à tout le monde. On refuse de voir la réalité, on se trouve des excuses et surtout on trouve des excuses pour l'autre.
Pourtant dans le miroir, on se rend bien compte que quelque chose à changer, le regard de la personne battue devient vide. La vie n'est plus vraiment la même malgré les très bons moments. C'est là où j'ai été prise à la gorge par les paroles de la narratrice. Tout se lit entre les lignes...La douceur de l'écriture cache derrière une violence rare. Une violence qui ne sera jamais décrite, pas besoin quand le corps se sent déjà mort et l'esprit aussi. On n'a pas besoin de se justifier quand on sent qu'on n'est plus là, présent, vivant.


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J'ai une tendresse toute particulière tout autant pour Caroline Lamarche que pour son écriture: c'est ciselé comme un zinc de gouttière, à trop y laisser traîner les doigts on finit par s'y couper, par inadvertance. Son écriture porte un rythme qui ne la fait ressembler à aucune autre, légère et vive. C'est remplit d'humanité mais à nouveau plein de froideur et chaleur, la vie quoi !

J'ai eu un vrai coeur de coeur pour ce roman mais aussi pour la femme qu'elle est: affranchie, décidée et qui toujours laisse une place à l'autre, qu'il soit vulnérable ou pas. A lire sans réserve pour ces raisons et bien d'autres encore que vous découvrirez au fil des pages et des romans.
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C'est le deuxième livre que je lis de Caroline Lamarche. J'ai découvert cette autrice belge parce qu'elle a gagné le prix Goncourt de la nouvelle avec son livre « nous sommes à la lisère » ; Si vous n'avez encore jamais lu de livre de cette autrice, je vous le recommande vivement. Caroline Lamarche écrit superbement ! Quel talent ! La mémoire de l'air est une nouvelle très courte mais très intense. L'histoire est narrée par une femme qui décrit la fin de sa relation avec un homme qu'elle a beaucoup aimé, ce faisant un autre pan de sa vie remonte à la lumière. Un roman sur un sujet très dur mais écrit d'une plume sensible. Un condensé de talent. J'adore !
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Une autrice de mon pays, avec ce roman-ci le second que le lis d'elle.
Une courte histoire, presque une nouvelle, 100 pages à peine.
Pour bien comprendre ce que l'autrice veut nous raconter, je conseillerai de le lire une seconde fois.
Un bon choix des mots, des lieux , des adjectifs Je n'ai donné que quatres étoiles, ayant préféré son autre roman La nuit l'après-midi
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
11 février 2014
Dialogue entre une (sur)vivante et une morte vue en rêve. Mais au sortir d’un rêve, ne survivons-nous pas aussi au rêve ? Mystère.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Mes tympans se sont mis à siffler, mon cerveau à bouillir, je ne parvenais plus à penser qu’à une seule chose, qui ne me servait strictement à rien à cet instant. Je me suis souvenue de ce que m’avait dit le commissaire de police qui recueillait ma plainte. Il m’avait posé une question qui m’avait plongée dans la confusion la plus grande. J’avais répondu – on répond toujours à un commissaire – quelque chose que je dirai peut-être un jour. Il m’avait dit alors que je devais le taire, que cela resterait entre lui et moi, car si je le disais, cela me desservirait au tribunal.
Allais-je donc passer au tribunal ?
Je ne comprenais pas.
Le criminel c’était l’autre, non ?
Ou moi ? »

D’un monologue guidé par l’étrange beauté d’un rêve, émerge le souvenir de faits qui eurent lieu sans autre témoin que l’air. L’air conserve la mémoire de toutes les histoires que les humains se racontent depuis la nuit des temps. Le viol est l’une des plus anciennes. Et des plus actuelles.
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Or les mots, ses mots, mes mots, ne suffissaient plus dans nos disputes.Les mots ne suffisent jamais, vient un moment où le corps prend pour ainsi dire naturellement le relais. Je me suis levée brusquement, mue comme par un ressort, j'ai marché tout droit vers lui qui me faisait la leçon, je suis venue contre lui, sans le toucher cependant.
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On ne porte pas plainte contre l'homme qu'on aime. Et même si j'avais cessé de l'aimer, à supposer que cela fût possible, je ne l'aurais pas fait, on ne porte pas plainte contre un homme fragile, de tout temps les êtres exceptionnellement intelligents et sensibles ont été violents, c'est normal, le drame de l'enfant surdoué, un livre a sûrement été écrit là-dessus, l'enfant surdoué a trop de force pour ce monde étroit, sa force même le fait souffrir, cela arrive sans doute aux filles aussi, mais autrement, d'une manière qui n'a pas été vraiment étudiée.
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Il faisait chaud et j'étais vêtue assez légèrement d'une robe rouge vif et de mes baskets portées pieds nus.
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Qu'il m'ait frappée n'est rien. Mais qu'il m'ait rendue coupable de ce coup sur mon bras à cause de mon viol, tout cela s'annonce, il est temps, qu'il n'y aura plus à l'avenir de débat avec un aussi faux témoin.
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Videos de Caroline Lamarche (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caroline Lamarche
Avec la participation des autrices Caroline Lamarche, Stéphanie Leclerc et des auteurs-illustrateurs Simon Bournel-Bosson, Thomas Lavachery.
Et la classe de 4èmeA du collège Saint-Michel, Guéméné-Penfao (44). Un grand merci à la professeure Claire Blet.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International et du Centre Wallonie-Bruxelles Paris.
Avec la séquence La Tête dans les images Salah Elmour, Sauvage, texte de Layla Zarqa, trad. de l'arabe Nada Issa, le port a jauni
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