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EAN : 9782381401140
Viviane Hamy (04/01/2023)
4.04/5   34 notes
Résumé :
Née à Kinshasa, Karelle Dia a 8 ans lorsque la guerre éclate. Avec sa mère, elle trouve asile en France dans des hôtels insalubres. Sous la menace constante d'une expulsion, la fillette saisit sa chance d'être scolarisée et se fait un devoir d'exceller. Aidée par une professeure, elle participe à un concours d'éloquence qui lui ouvre les portes de la réussite jusqu'à la Comédie-Française.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Karelle est sur scène. Les projecteurs réchauffent son corps et le regard des gens assis dans l'obscurité de la salle la galvanise. Debout, sereine, apaisée, elle tient son rêve au creux des mains. Son passé a façonné cet instant, cet avenir, cette vie de mots, de phrases, de poésie et de théâtre. Karelle est là, face à nous, et elle compte bien nous raconter son histoire…

Céline Lapertot signe ici un magnifique roman, fait de nuances, sillonnant les chemins d'espoirs et de doutes, naviguant entre rejet et solidarité. Elle nous offre, avec humilité et pudeur, l'histoire émouvante d'une renaissance…

Céline Lapertot n'est pas une inconnue pour moi. J'aime son univers, sa manière de sublimer un présent parfois terne et violent, son habileté pour les mots justes. Elle possède cette écriture fluide, mélodieuse, magnétique, qui vous entraîne, vous hypnotise, vous happe.

A travers l'histoire de Karelle, c'est une ode à la vie, au courage d'être soi, à la volonté de garder la tête haute. Malgré l'exil, malgré le rejet, malgré la saleté ou le dégoût, tout ce qui fait notre force est en nous. Karelle l'a compris et elle saura garder au fond d'elle, un petit peu du Congo, de son enfance africaine, de ce père aimant et de cette mère courageuse. Elle saura que rien, jamais, ne brisera sa dignité.

Céline Lapertot a ce talent, roman après roman, à puiser en ses personnages le meilleur de l'âme humaine. Ce meilleur qu'il faut parfois chercher loin derrière la haine, la douleur, le mépris… Ce meilleur qui nous relève, et nous élève…
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Je n'ai jamais caché mon admiration pour Céline Lapertot. A chaque nouvelle lecture, elle m'oblige à réfléchir et ses écrits trottent longtemps dans mon esprit. Elle utilise la fiction pour mettre en avant des sujets importants de notre monde actuel. Après la maltraitance infantine, la peine de mort ou le combat des femmes en Afrique, elle s'attaque cette fois-ci à l'exil forcé.

On suit le destin de la jeune Karelle et de sa mère, qui par la force des événements, doivent quitter leur pays natal. Ensemble, elles tentent de se créer une nouvelle vie sur un nouveau territoire plein de promesses. A leurs côtés, on assiste aux conditions difficiles de leur arrivée et surtout au dur travail d'intégration qu'elles doivent fournir. Cette sombre première partie du roman laisse ensuite la place à une aventure plus agréable. Libérée du poids ses origines, Karelle peut enfin déployer ses ailes et faire éclater son talent au grand jour.

Comme toujours, l'autrice sait joindre l'utile à l'agréable. Elle magnifie ses combats sociaux avec un langage de toute beauté. Sa plume de haut vol sert parfaitement le propos et lui permet de faire preuve de justesse dans son engagement. Comme le titre l'indique, elle est capable de faire surgir de la lumière dans l'obscurité du drame. Ce livre est un éloge à la ténacité et à l'envie de s'en sortir. Malgré une succession d'espoirs déçus, ses personnages trouvent tout de même en eux le courage nécessaire afin de conserver leur dignité. Cette bataille perpétuelle a déclenché en moi une multitude d'émotions, qui planaient encore, même après la fermeture du livre.

Céline Lapertot est une artiste militante qui prend les choses à coeur et arrive à toucher le nôtre. Et pour moi qui aime la belle littérature, si elle continue à écrire avec cette virtuosité, je la suivrai où elle voudra !
Lien : https://youtu.be/WfO9w8gic58
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Exil et Lumière: deux mots clé; il sera question de la guerre au Congo et du départ de Karelle, huit ans et de sa mère pour la France qui se prétend terre d'accueil...mais elles vont connaître la rude vie des migrants: hôtels sordides, longue quête de papiers. Karelle s'investit dans sa scolarité et on remarquera son éloquence. Concours mais deuxième place un moment décourageante, puis retour au combat qui finira par payer puisque la jeune fille jouera Phèdre comme elle en rêvait depuis longtemps. Son talent et son acharnement vont faire oublier sa couleur qui au départ faisait obstacle.
Un récit inspiré à l'autrice par la vie d'une de ses élèves.
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"Il n'est rien que tu ne puisses surmonter, si à ton indignation, tu ajoutes le rêve et la création. "

Céline Lapertot nous offre un roman remarquable.
Remarquable à différents titres. D'abord parce qu'une partie de l'histoire est vraie, inspirée par une de ses élèves .
Remarquable par la façon dont l'autrice s'est glissée dans la peau et l'esprit de la fillette puis de l'adolescente ( et de sa mère) pour raconter son passé, et dont elle a basculé du récit romancé  au pur roman pour lui inventer un futur digne d'elle.
Remarquable par la langue utilisée, de toute beauté,  la précision et la justesse des mots, au service de l'histoire bien sûr et, comme dans tous ses romans, d'une critique sociale implacable.

Karelle a huit ans quand elle quitte le Congo avec sa mère, le pays est en guerre, sa sécurité n'est plus assurée. Sa mère est confiante, la France est une terre d'accueil. Pourtant ce sont de longues années de combats quotidiens pour survivre et se déjouer des chausse-trappes de l'administration qui les attendent. Vécues avec une dignité exemplaire, une volonté de fer.  La petite Karelle est brillante et au collège va découvrir l'art oratoire et participer à des concours d'éloquence. Sa première vraie tentative d'argumentation sera pour un député auquel son professeur a lancé une bouteille à la mer pour tenter de contrer l'OQTF, l'obligation de quitter le territoire français...

J'ai ressenti une profonde admiration pour cette gamine douée d'une gniaque phénoménale,  et un immense dégoût pour ce que la France, pays des lumières, ose faire subir aux demandeurs d'asile. Sans misérabilisme, mais avec une précision chirurgicale, la plume de l'autrice nous fait vivre avec Karelle toutes les situations dégradantes auxquelles elle est confrontée au fil des ans,  tombant de Carybde en Scylla  sous protection de l'Etat. Mais la lumière est pourtant là,  Karelle la porte en elle et elle éclatera de la plus belle façon au bout de son parcours...
Puisse la jeune fille qui a inspiré ce roman connaître une réussite aussi éclatante que celle de son double littéraire !
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Osez la lumière
Il ne va pas être facile de vous dire combien ce livre m'a cueilli en plein coeur et en pleine conscience.
La quatrième de couverture nous dit qu'il est inspiré de la vie d'une des élèves de Céline.
Dès les premiers mots, j'ai eu le sentiment de regarder une médaille dont l'avers serait le portrait de Céline et le revers celui de Karelle. Entre ces deux femmes il y a une osmose, une force, une bienveillance et une humanité qui sont communes à leur chemin.
Le Congo est en guerre et la menace d'enlèvement d'enfants pour faire pression est de plus en plus prégnante.
La famille Dia doit agir, Pharel le père d'origine ougandaise est militaire, Gisèle la mère est congolaise. Karelle leur fille n'a que huit ans.
Giselle et Karelle vont partir pour la France, pays des droits de l'homme, pays des Lumières, la mère y a un contact, et elles devraient bénéficier de l'asile politique.
Oui, mais…
Ce qui les attend, c'est le sordide, l'indifférence, c'est une négation de leur existence et bien d'autres infamies.
France, terre d'accueil ?
Accueillir dans quelles conditions ?
Mais cette petite fille ne lâchera rien, sa mère se débat chaque jour, d'un logement insalubre à un autre.
L'école c'est cette bouffée d'oxygène, Karelle est intelligente, volontaire, elle aime lire et cela lui permet de s'évader un peu de cet enfer.
Mère et fille sont anéanties quand elles reçoivent l'OQTF.
Des années de bataille s'engagent car pas question de baisser les bras.
De l'écriture sublime pulse une énergie hors du commun, elle va jusqu'à être olfactive (on le regretterait presque), épidermique, elle épouse les battements de coeur de l'auteur, de l'héroïne et du lecteur. Car la lecture fait que nous sommes dans le même cercle.
De cette misère infligée, de cette crasse immonde, de cette peur de chaque instant vont naître des mots.
Des mots dans un concours d'éloquence, qui a la saveur de l'intelligence et d'un regard sur le monde réjouissant (à la fin de l'ouvrage il est en intégral). Il y a bien évidemment le talent mais aussi un travail de titan.
Karelle s'interroge sur son avenir, une seule certitude, les mots seront la base de la voie qu'elle choisira.
Pour Céline et Karelle, les mots sont un sceptre, cette autorité souveraine qu'elles ont arrachée à la vie.
Les mots sont en lutte, pied à pied, corps à corps. Ils affrontent toutes les peurs et plus encore.
Dans le chaos y a-t-il une lumière sans la chance des rencontres ?
Un livre brillant, sa construction magnifique va crescendo vers la lumière. le titre si explicite, l'exil au sens strict mais pas seulement, on peut être en exil de sa famille sans quitter son pays.
La force, celle insoupçonnable, cachée au plus profond de soi, il faut aller la chercher, la travailler, l'apprivoiser avant de pouvoir en faire une arme d'autant plus efficace qu'elle est pacifique.
Pour terminer un mot clignote comme un phare dans la nuit d'une mer en furie : DIGNITÉ.
« Ce mot qui brûle, ce mot qui fait se relever.
Ce mot est le plus fort et le plus juste que le langue française recèle en son sein : la dignité. Il fait se lever le soleil chaque matin, quand on arrive plus à se promettre l'aube […]. »
Merci à Masse Critique Babelio et aux éditions Viviane Hamy pour cette lecture.
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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critiques presse (1)
LaCroix
07 avril 2023
Céline Lapertot s’est inspirée de la vie de l’une de ses élèves pour signer un septième roman juste et incisif sur l’exil et le déracinement.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Oui, brûler, d'une passion peu commune, celle des mots, que l'on hurle, que l'on murmure, que l'on chante, que l'on griffonne, entre deux tasses de café tiède. Elle a en mémoire le courage qu'il lui a fallu pour entrer au Conservatoire, vaincre les stéréotypes, faire transpirer sa peau de tout le talent dont elle dispose, jusqu'à en faire oublier sa couleur. Entrer dans la lumière, parce qu'on s'est fait une promesse, à soi et aux autres : épouser la vie. Toutes les vies. Toutes celles qu'on aurait à vivre, des succès aux dégringolades, des chagrins d'amour aux ivresses réciproques. Tout vivre.
Tout écrire et tout déclamer, sur scène.
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Ce mot est le plus fort et le plus juste que la langue française recèle en son sein : la dignité. Il fait se lever le soleil chaque matin, quand on n'arrive plus à promettre l'aube, il fait les vagues, il fait le ciel, il fait la texture et la douceur de l'ivresse, il fait l'ombre et la lumière et sait dans quelles eaux vives s'évaporent les nuages qui tempèrent la violence des colères trop longtemps contenues. Il sait de quel sang est fait le corps des hommes, quelles larmes coulent sur les joues de mères seules, de quel soin a besoin la colonne vertébrale après une chute rapide pour se préparer au nouveau combat.
Relève-toi, nom de Dieu, il y va de ta dignité.
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Ce mot qui brûle, ce mot qui fait se relever.
Ce mot est le plus fort et le plus juste que la langue française recèle en son sein : la dignité. Il fait se lever le soleil chaque matin, quand on n’arrive plus à se promettre l’aube, il fait les vagues, il fait le ciel, il fait la texture et la douceur de l’ivresse, il fait l’ombre et la lumière et sait dans quelles eaux vives s’évaporent les nuages qui tempèrent la violence des colères trop longtemps contenues. P.132
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Grandir, grandir, c’est aussi faire entrer en soi le regard des gens, leurs incompréhensions et leurs jugements de valeur, leur petite perfidie quand ils ne boudent pas leur plaisir de l’avoir vue chuter. Ça lui fera les pattes, ça lui fera du bien , ça l’incitera à plus d’humilité, elle se mettra moins en avant, dorénavant, elle tempérera la confiance qu’elle peut avoir en elle. P.133
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Les chagrins d’amour font partie de ces chants d’exil qu’elles ont chantés toute leur vie. L’exil du cœur, l’un des pires. L’un de ceux qui nous tourmentent le plus, labourent notre corps, trouent nos nuits de sommeil, tout au long de ces heures où le désir de l’autre est si fort que l’on voudrait mourir. P170
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Videos de Céline Lapertot (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Céline Lapertot
26 févr. 2023 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 13/02/2023 avec Céline Lapertot pour son roman "Les chemins d’exil et de lumière" paru aux éditions Viviane Hamy.
Elle est interviewée par Nathalie Couderc.
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