Les chimères noires

Ce qu'il y a d'intéressant avec les romans de guerre de Lartéguy c'est qu'ils collent au terrain, à l'histoire, comme Lartéguy lui-même s'est collé à l'actualité des conflits coloniaux de l'époque. Les personnages du roman sont bien souvent la transposition à peine voilée de personnages réels qu'il a croisé. La petite histoire du roman colle au déroulement de la grande Histoire. Et puis ce sont surtout des histoires où Lartéguy s'intéresse plus aux hommes, et aux femmes, qu'à l'action elle-même (dans un roman de guerre on attend toujours un minimum de baroud...).
Dans ce roman Lartéguy nous fait découvrir le conflit du Katanga au travers d'une poignée de soldats français en rupture de ban, de colonisateurs belges qui sentent le terrain se dérober sous leurs pieds, de diplomates qui discutent et se disputent autour d'un verre de whisky...
Et pourtant, cette lecture m'a déçue, voire un peu ennuyée. Trop de dialogues et pas assez d'action sans doute mais surtout je n'ai pas réussi à m'immerger dans ce conflit africain dont près de soixante plus tard les enjeux m'ont paru bien étrangers.

Cet auteur avec son bagage de journaliste international a couvert à peu prêt tous les conflits de la guerre d'Indochine à la restitution de Hong King à la chine.
Il connaît la nature humaine. Il connaît la guerre et les enjeux politiques qui vont avec. Pour chacun de ses bouquins, qu'il soient documentaires ou romancés, je me suis laisse happer par son style, la pertinence de ses intrigues et la justesse des personnages.

La plupart du temps, il m'a fallu quelques pages pour me mettre dans le rythme. Ce fut le cas aussi pour les chimères noires, qui nécessitent un peu de concentration, quand même.

Je recommande cet auteur.