Dernier tome de la trilogie du Roi Corbeau, c'est au personnage de Frère Tuck qu'est confiée la lourde tâche d'apporter la conclusion à cette histoire. Frère Tuck est au même titre que Petit Jean entré dans la légende du talentueux archer luttant contre une injuste oppression. Mais tout comme les autres éléments de cette nouvelle variation sur le thème, il doit être examiné à l'aune de la vision de
Stephen Lawhead.
Il est aux côtés de Rhi Bran ap Hut depuis les prémices de son combat pour reconquérir le trône de son père. Au XIe siècle, les descendants normands de Guillaume le Conquérant étendent leur domination au-delà le l'Angleterre sur les petits royaumes gallois. Aethelfrith, le moine mendiant est ici un personnage plus grave que le Frère Tuck de la légende. Il assiste presque impuissant à l'amoncellement de lourds nuages au-dessus du conflit entre Gallois et Ffreincs pour le royaume d'Elfael. Trahi après avoir fait appel à la justice du roi normand, Rhi Bran ne peut plus qu'aller chercher un soutien extérieur et tenter de rallier les derniers souverains gallois à son combat. Affaiblis par les audacieuses manoeuvres menées par les acolytes du Roi Corbeau, ses adversaires n'ont plus qu'à faire appel au soutien de leur souverain et de ses armées. Avant tout homme de Dieu, Tuck essaye par tous les moyens de tempérer le caractère d'un Robin des Bois ombrageux et prie pour que le conflit ne s'envenime pas au point d'en arriver à de sanglantes extrémités. Mais Tuck est aussi homme de conviction qui suit son suzerain au travers de ses audacieux exploits. Il n'hésite pas à lever son gourdin contre les ennemis de la misérable communauté réfugiée dans les bois que gouverne le roi Bran. Saura-t-il faire entendre ses sages objections avant la fin ou n'y sera-t-il que pour donner l'extrême onction aux belligérants ?
Probablement cherchai-je en abordant cette nouvelle adaptation de la légende de Robin des Bois les thèmes familiers de l'affrontement entre le hors-la-loi juste et rusé contre de vils usurpateurs. Aussi n'ai-je pas totalement adhéré au point de vue de
Stephen Lawhead. Mais l'auteur réussi ici par la conclusion qu'il donne à son histoire à me faire admettre un bon moment de lecture. Juste à regretter le style âpre et l'absence de souffle épique dans sa narration...