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3,8

sur 1905 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai eu un grand mal à rentrer dans le roman et à m'attacher aux lieux et aux personnages mais j'ai finalement réussi et je me suis sentie agréablement surprise. Constance, Lady Chatterley qui à l'image d'une madame Bovary s'ennuie à mourir dans sa campagne avec un mari insignifiant. Elle passe donc de longues heures à se balader en forêt et c'est enchanteur, elle tombe sur une cabane où elle retrouve Mellors le garde-chasse. Au départ elle se trouve horrifiée par son patois, elle qui appartient à une classe supérieure et pourtant...elle va découvrir les plaisirs du corps et l'amour. Je dois avouer que quelques scènes m'ont presque choquée, on est pourtant en 2020 ! Mellors parle crûment, juste comme il pense. C'est à la fois choquant et très joli. Constance se montre libre à une époque où la femme n'a que si peu de libertés. Elle va où son coeur la mène et n'est pas attirée par l'argent. Il y a une morale je trouve, celle qui prouve que le déploiement des industries ne peut conduire qu'à l'autodestruction de l'homme. Toujours insatiable de plus d'argent et cela pourquoi ? Pour le dépenser. Mellors se trouve heureux sans rien dépenser, il vit vraiment, simplement. Et nous devrions tellement nous imprégner de cela des années après car nous en sommes toujours dans ce besoin de dépenser inlassablement et n'être pas satisfaits. Je pense que je pourrai le relire un jour.
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L'oeuvre universellement connue de D. H. Lawrence (1885-1930) est évidemment "L'amant de lady Chatterley". Le hasard a voulu que je fasse l'emplette (par erreur) de la première version de ce roman, simplement intitulée "Lady Chatterley", qui est peut-être moins aboutie que la version finale (?). Mais, pour autant que je puisse en juger, les différences sont minimes. A noter cependant que le garde-chasse s'appelle ici Parkin, et non Mellors.

L'histoire, tout le monde la connaît. Sir Clifford Chatterley, marié à Constance, est revenu de la guerre de 14-18 mutilé et sexuellement impuissant. Chaste, il passe ses journées en discutant de problèmes philosophiques et en gérant les mines de charbon dont il est propriétaire. Conscient de la frustration de sa jeune épouse, il accepte par avance qu'elle prenne un amant et qu'elle fasse un enfant qu'il pourrait reconnaître comme héritier. A une condition: qu'il ignore le nom du père biologique ! L'amant, Lady Chatterley ne va pas le chercher loin. Ce sera le garde-chasse de Sir Clifford: Parkin, un homme encore jeune, solitaire et ténébreux. Bouleversée par son corps vigoureux, elle se donne à lui. Une liaison s'établit dans la durée et dans le secret. Mais les amants, liés par la chair, sont profondément séparés par la différence des classes sociales. .

Que le lecteur ne croie pas que le livre soit particulièrement sulfureux. Certes, il a choqué les lecteurs bien-pensants d'autrefois. Mais il n'a rien de pornographique. En fait, l'auteur nous pose une question: qu'est-ce qui, dans l'amour, dépasse le simple désir ? Les oppositions de culture, de mentalité, de langage, d'habitudes peuvent-elles être surmontées, ou est-ce pratiquement impossible ? D. H. Lawrence, qui écrivait entre deux guerres, insiste sur l'antagonisme virulent entre les capitalistes (les patrons des usines) et le prolétariat (leurs employés socialement opprimés). C'est bien cela - et rien d'autre - qui est le vrai sujet de ce roman.
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Résumé : Constance épouse Monsieur Chatterley, un gentleman de bonne classe mais paralysé et impuissant. Elle manque littéralement de mourir d'ennuie dans sa nouvelle vie monotone de femme mariée. Elle cherche le réconfort dans les bras d'autres hommes pour se satisfaire, même si elle doit le faire elle-même… Elle entame alors une passion avec différents hommes dont Mellors, le garde-chasse ayant lui aussi une histoire sentimentale compliquée.

Le mot de la fin : Un roman qui qui a choqué lors de sa sortie, situé dans son contexte c'est compréhensible, dans le nôtre cela me fait doucement rire. J'ai trouvé les réflexions de D.H Lawrence sur la société, sur l'amour, sur les classes très intéressantes et pertinentes. J'ai noté un nombre de pages incalculable dans mon petit carnet car j'aime ses tournures et ses développements. En revanche, parfois, j'ai cru que j'allais mourir de rire tellement les propos changeaient du tout au tout passant du romantisme à l'érotisme provoquant sans transition et avec si peu de subtilité que j'ai vraiment beaucoup ri. On sent un homme derrière, un provocateur, mais surement pas un beau parleur :')
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
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Un grand classique qui a conservé tout son charme et sa fraîcheur apres les années.On retrouve ici ls fougue et la vigueur de l'auteur qui nous offre un superbe roman d'amour classique,sans longueur qui tient le lecteur de bout en bout.A decouvrir sans tarder !
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L'amant de lLady Chatterley nous plonge dans l'Angletterre de l'après Première Guerre Mondiale en pleine lutte des classes. Un aristocrate infirme lutte pour garder son privilège de classe et sa femme. Lady Chatterley casse tous les tabous de l'époque.
Lien : https://aliehobbies.com/2017..
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Constance Reid a été élevée parmi les peintres et les intellectuels socialistes, dans « un milieu esthétique et libre de conventions », aussi son adolescence a-t-elle été marquée par la liberté et l'indépendance d'esprit. Ses premiers rapports sexuels, elle les vit comme « une sorte de régression primitive et comme une dépréciation » à laquelle les hommes, attardés, tiennent absolument et à laquelle les femmes doivent se soumettre. Elle ne conçoit pas que ces relations puissent être porteuses d'émotions, pour elle seules les discussions riches de réflexion et d'arguments le sont. Cette relation physique, elle la considérait même comme une entrave à sa liberté.

Constance grandit et rencontre Clifford Chatterley avec qui elle est fière de partager une intimité qui est au-delà du sexe. Il est appelé pour la guerre en 1917 et en revient un an plus tard avec la moitié inférieure du corps paralysée à partir des hanches. Leur envie d'enfant est anéantie.

Les époux Chatterley réinventent alors leur intimité : Clifford écrit des romans et Connie le soutient dans cette entreprise. Leur quotidien est calme jusqu'au jour où Connie prend un premier amant et où son mari lui laisse entendre qu'il ne lui en voudrait pas si elle décidait d'avoir une liaison pour donner un héritier au domaine des Chatterley, conscient qu'il en est incapable. La vie de Connie bascule vraiment le jour où elle rencontre le garde chasse du domaine : Mellors... 

A partir du profil sociologique des personnages et de leur histoire personnelle, on devine facilement les enjeux de la rencontre entre Connie et Mellors. En effet, Connie va s'intéresser à des questions moins spirituelles, elle va prendre de la distance avec la vie qu'elle pensait si noble pour prendre conscience de son corps et de ses sens.

Le thème de la sexualité est selon moi le thème central de cette histoire. Connie, qui ne connaissait que le plaisir intellectuel découvre avec Mellors la sensibilité de la chair et l'importance de la sensualité. A partir de cette découverte, elle va se redécouvrir et se réinventer progressivement en bouleversant ses idées reçues.

Si l'on pense souvent que la culture et la pensée élèvent l'homme et l'invitent à l'interroger sur sa vie et sa façon de voir les choses, on s'aperçoit ici que la vie de l'esprit seule ne peut pas combler totalement une personne : Connie va se rendre compte de la nécessité d'écouter son corps et de s'épanouir aussi de manière sensible.

L'autre point qui me paraît important dans ce roman est le contexte social dans lequel il s'inscrit. En effet, L'Amant de Lady Chatterley a été publié en 1928, or les femmes avaient obtenu le droit de vote dix ans plus tôt mais à partir de leurs 30 ans. Elles obtinrent le droit de vote à partir de 21 ans (comme les hommes) en 1928.

Le contexte social de l'époque fait donc la part belle au féminisme et Connie représente ainsi la volonté de liberté et d'indépendance des femmes de l'époque. On remarque en effet que Connie n'est pas un simple pantin fidèle à son éducation : on la voit évoluer au fur et à mesure du roman, ses opinions et sa vision des choses changent. Connie s'impose ainsi comme une vraie héroïne romanesque, un individu à part entière qui prend des décisions, prend le risque de changer d'avis et de s'affirmer.

J'ai trouvé le style de Lawrence agréable et facile à suivre. Il donne un ton particulier à son roman, à la fois tragique et très dynamique. le ton dramatique qu'il emploie parfois est immédiatement contrebalancé par le patois que parle Mellors par exemple, de telle sorte que l'ambiance générale n'est jamais totalement sombre, comme si Lawrence voulait nous dire que, malgré le désespoir de la situation de Connie, elle n'est pas dans une impasse et elle a le pouvoir de changer les choses.

En fait, j'ai du mal à mettre les mots sur l'atmosphère du roman parce que pendant cette lecture, j'ai senti une certaine distance avec les personnages et les événements. Les personnages, leurs motivations et leurs sentiments profonds m'ont parfois parus difficiles à cerner. Je pense à Mellors en premier lieu, mais Connie m'a aussi parue assez distante. Cela vient peut-être aussi du fait qu'elle-même n'avait pas l'air de savoir ce qu'elle voulait, comme si elle était dépassée par les événements. Malgré sa volonté d'être une femme indépendante et autonome, Connie est en réalité beaucoup plus fragile qu'elle n'en a l'air, mais ça je ne l'ai compris qu'après avoir refermé le livre...

Ce roman nous invite ainsi à nous interroger non seulement sur la façon dont on conçoit l'amour et la place que l'on accorde au sexe dans une relation, mais aussi sur la façon dont se construit un individu par rapport au contexte social qui l'entoure. le thème de la sexualité est un thème que je ne retrouve pas souvent dans les romans que je lis, et j'ai bien aimé la façon dont il était abordé ici : sans tabou et sans chichi, avec beaucoup de sensibilité et d'émotion finalement.

J'ai beaucoup aimé découvrir Constance, voir la façon dont elle a évolué et les décisions qu'elle a prises. C'est une vraie héroïne qu'on admire facilement : on la plaint dans sa relation avec Clifford et on est facilement enclin à la soutenir dans ses choix et dans émotions.

En définitive, c'est un roman que je conseillerais à beaucoup de monde ! D'une part, c'est un classique qui plaira à tous ceux qui en lisent et d'autre part, c'est un livre qui plaira aussi à tous ceux qui veulent voir des thèmes « tabous » ou moins communs abordés dans des livres. En tout cas, c'est certainement un roman qui vous fera réagir et qui vous invitera à réfléchir sur vos propres opinions.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Plus qu'une simple histoire érotique, dont l'intrigue, somme toute très simple, pourrait passer pour un prétexte à la transgression, ce roman s'inscrit dans un double refus : celui du romantisme, et celui du matérialisme. D'une part, à la genèse du scandale célèbre qui a entouré sa parution, le livre s'attaque à un idéalisme hypocrite sur les relations, notamment charnelles mais pas seulement, entre les sexes, sur les frontières morales entre classes, ou encore sur la vision manichéenne des sentiments humains et leur caractère faussement définitif. de l'autre, c'est le portrait d'une Angleterre rurale à l'agonie, rongée par l'industrie et l'argent, où la beauté est sacrifiée au profit, et où les derniers représentants des sexes recherchent la solitude et le relatif silence d'enclaves naturelles précaires. Cette entre-deux-guerres, c'est le triomphe d'une humanité vile, médiocre, sans noblesse et sans poigne, après le sacrifice des vrais hommes, dont Mellors est un fugitif et discret rescapé, et dont Clifford est une épave physique qui bascule peu à peu dans l'affairisme des petits. Constance, elle, évolue en équilibre entre ces deux abîmes, le désabus et le rêve.
J'ai beaucoup aimé cette oeuvre dans le sens où elle invite à la réflexion sur des thèmes très actuels (l'égoïsme ou l'altruisme dans l'amour physique, la virilité, le rapport à la richesse), mais je suis probablement trop coincé sur la forme pour apprécier certaines expressions. Enfin pour ma part je ne tenterai jamais de dire à une fille que "je l'aime de toutes mes couilles", ça me paraît bancal comme stratégie...
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Très bien écrit et d'excellentes descriptions tant sur les sentiments tant sur les us et coutumes de l'époque.
Le dévoilement de l'histoire se résume au culte sexuel de l'homme des bois, au désir d'une femme pour le rustre, le bestial, l'animal. Chacun sa sexualité.
L'écriture est superbe et en son genre c'est un chef d'oeuvre.
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J'ai non seulement aimé lire ce roman dans le cadre d'un cours en littérature étrangère mais aussi d'en faire l'analyse systématique dans le cadre de celui-ci.
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Surprenant, la lutte des classes et la montée de l industrialisation sont les propos de fond de cette intrigue. Histoire d amour qui a du faire des ravages à sa sortie suite à la première guerre mondiale. Rien à voir avec la flopée de mum porn actuels.
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