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3,8

sur 1924 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel beau roman, qui prône l'ouverture vers l'autre, la liberté et la conscience de soi et le plaisir sensuel désacralisé!
Ce livre est bien plus qu'un roman érotique (qu'il n'est qu'à peine finalement) puisqu'il aborde aussi la lutte des classes, le féminisme et les conséquences de l'ère de l'industrialisation. Mais ce qu'on en garde, c'est bien sûr l'amour entre Lady Chatterley et le garde-chasse de son mari et qui naît peu à peu après de premiers ébats sexuels dans la forêt. Volontairement, Lawrence laisse son héroïne initier la relation sexuelle, la voulant pleinement actrice de son corps, de sa liberté individuelle (voir la postface d'André Malraux).
L'écriture m'a légèrement déroutée, les répétitions volontaires et insistantes apportant une grande modernité à un récit d'une société encore très dix-neuvième siècle et j'ai adoré la liberté de ton des personnages.
Après ce roman, je regrette qu'il n'y ait pas plus d'érotisme finalement dans les autres grandes histoires d'amour de Stendhal ou les Soeurs Brönte par exemple, qui comme Lawrence mettent en avant la liberté féminine.!
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Soyons honnêtes. J'ai voulu lire ce roman par rapport à sa réputation aux saveurs de scandales. En effet, ce roman érotique n'a d'abord pas pu être publié dans l'Angleterre puritaine du début du XXème siècle. Il va d'abord paraître en Italie, en 1928. Quand Penguins va le publier en 1960, cette maison d'édition anglaise va devoir faire face à un procès où elle devait prouver l'intérêt littéraire du texte.

Il faut dire que nous sommes dans un roman clairement érotique. Plus loin que cela, l'histoire pose des problématiques autant morales que sociétales puisque Lady Chatterley a choisi de prendre un amant et de vivre sa vie de femme, peu importe les conventions de la bonne société anglaise d'après la Première Guerre Mondiale.

L'écriture de DH Lawrence est agréablement surprenante car aussi sensible et intelligente qu'universelle.


Miracle, j'ai, pour une fois, apprécié un classique anglais...
Lien : http://lireparelora.wordpres..
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« Le sexe, c'est seulement un contact, le plus intime de tous les contacts. »

Il ne faut pas en avoir peur mais le partager. Ce roman est magnifique. Cet antagonisme entre deux mondes, deux pensées, est si bien rendu. La plume de D.H. Lawrence est somptueuse, pleine de nuances et de sensibilité.

Je me suis passionnée pour Olivier Mellors, un homme qui laisse s'exprimer sa part de féminité et adore les fesses de la femme qui donne vie. Lady Chatterley, Constance manque encore, selon moi, de maturité mais elle sait déjà d'instinct beaucoup de la femelle qui est en elle, malgré son jeune âge. Une ode au plaisir, à la tendresse, au don de soi dans l'acte d'amour, de tout son corps et de toute son âme dans la « conscience sexuelle », une « fonction vitale » naturelle.

« Tu es réelle, même un peu chienne » « et sans honte »

Mellors, cet homme qui déteste le devenir de ce monde, qui en a peur parce qu'il sait la déraison qui aveuglera les masses pour l'argent. Nulle recherche du plaisir à regarder l'éclosion d'une fleur, surtout celle que l'on n'oublie pas tressée dans les liens d'amour, mais une vaine quête d'un bien dont on pourrait se passer et qui nous tue, à petit feu. Pourquoi tant de désolation dans le devenir d'un monde qui aurait pu être beau, sans « l'impudence de caste », sans le progrès, sans les mines et la grisaille qui avilit les couleurs, même celle du soleil et de l'espoir. Quel avenir pour notre civilisation dans ces conditions ?

Retrouvons « le contact les uns avec les autres, avec un peu de délicatesse et un peu de tendresse. C'est notre plus grand besoin. »

Sur ces mots, Sir « John Thomas dit bonsoir à lady Jane, la tête un peu basse, mais le coeur plein d'espoir. »
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Passionnel,
Fusionnel,
Charnel !
Un trio amoureux !
Le mari Sir Cliffort Chatterley lieutenant de l'armée britannique homme de lettres paralysé suite à ses blessures de guerre.
Constance Chatterley, son épouse, ne désirait et ne recherchait rien qu'à échapper à l'ennui de son couple !
Une vie monotone où elle dépérit peu à peu.

Pourtant un jour !
Une Cabane perdue dans la foret.
Où tout va se jouer !
Elle va y rencontrer Mellors , le garde-chasse.
Taiseux,
ancien officier.

Elle succombera à cet homme dans ce monde silencieux.
Elle cueillera chaque instant dans cette nature préservée.
Tout est vérité dans cette forêt de Sherwood,
Sa vérité
Leurs vérités :
la légèreté de la lumière qui les enveloppe,
les courbes de leur corps qui se font échos,
exaltées,
enflammées,
extasiées.

Elle s'enivre de sa force,
sa chair se parfume de son amour,
Ses frissons d'interdit exaltent leur passion.
Jardin secret,
Espace protégé,
Rébellion contre l'ordre établit.
Espace de liberté.
Rupture des codes sociaux.

Vertiges clandestins ,baigné d'élixir jaillissant d'un amour sans interdit offert dans cet écrin de verdure.

Elle vénérait cet amour, ses mille plaisirs déployés pour la rendre heureuse et pour oublier un mariage poussif.
Elle s'abreuvait à ces instants d'éternité, conquise par toutes ces effluves de bonheur.
Son corps flambait dans l'ombre d'un mariage se délitant dans l'indifférence.
Elle ondulait entre le feu d'un amour rêvé et le métal d'un couple perdu.
Ce torrent de délice qu'elle s'octroyait pour supporter cette tristesse d'une paralysie qui privait son mari d'être complètement lui !
Elle était ce printemps qui revit dans sa sève et ses espoirs de vie.
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J'ai aimé ce livre. Même car j'aime l'écriture de Lawrence, même car j'aime des livres censurés.
L'Amant de lady Chatterley nous racconte la vie de Lord et Lady Chatterley. Elle est plus jeune que son mari en plus qu'il est handicapé. Pour eux, le sexe est impossible, mais Lord Chatterley a l'espoir d'avoir un mariage intellectuel. Néanmoins l'entrée du garde forestier dans la vie de la dame bouleversera toutes les croyances qu'elle avait sur la vie, l'amour, le sexe et la fidelité.
Lawrence, il est le maître de la narration sensuelle. Dans le courant du roman, l'auteur utilise beaucoup de techniques descriptives et narratives. le pouvoir de la nature (des fleurs, des arbres...) est revêtu d'une sensualité et d'un erotisme presque tangibles.
Ce roman est peut-être un peu long, mais on connaît le goût éditorial du temps à faire des romans si longs. Malgré l'étendue, l'acte de lire ce roman est d'un plaisir incroyable. Un des plus beaux romans érotiques qu'on peut lire.
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D.H. Lawrence a écrit trois versions de L'amant de Lady Chatterley. le roman connu sous ce titre en est la troisième ; celle considérée comme définitive par Lawrence et qu'il fit éditer à compte d'auteur, en mars 1928, quelques mois avant sa mort.
Ce n'est qu'en 1960 que le livre est enfin publié en Angleterre après un procès pour obscénité des éditeurs Penguin Books (qui permit ensuite une plus grande liberté d'expression).
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En 1928, L'Amant de lady Chatterley fait voler en éclats les tabous de la puritaine Angleterre, du sexe aux préjugés sociaux. Scandale ! Pourtant, à l'opposé de la pornographie évoquée à l'époque, le roman vibre d'une irrésistible sensualité.
Cette histoire d'une double transgression - conjugale et sociale est un roman d'une passion foudroyante dans le plus exquis des empires, celui des sens. Lorsque David Herbert Lawrence s'y attaque, en octobre 1926, il a 41 ans. Retiré en Toscane, il a rompu avec le «crachin infect» de l'Angleterre industrielle et lutte farouchement contre cette tuberculose qui finira par le terrasser quatre ans plus tard.
« Son roman, Lawrence sait bien qu'il n'a aucune chance d'être publié en Angleterre. Aussi décide-t-il d'acheter du papier et, pour 300 livres sterling, de le faire imprimer à Florence, à compte d'auteur. Il se vend sous le manteau à 1 000 exemplaires, tandis que les douaniers américains le refoulent aux frontières et que Scotland Yard le confisque. Condamné pour obscénité et pornographie, le livre subira de multiples piratages avant qu'une édition expurgée ne sorte en Angleterre, en 1932. Réaction unanimement scandalisée de la critique: il faut être un «pervers», un «esprit malade», pour oser écrire un tel outrage à la morale. 
Ce n'est qu'en 1960 que la version originale du roman paraîtra dans la patrie de Lawrence. Avec, à la clef, 3 millions de lecteurs en huit mois. Lesquels se délectèrent, comme ceux d'aujourd'hui et de demain, de cette symphonie érotique où les amants attisent un brasier étincelant. »

Une oeuvre que je ne connaissais que de nom. Bien belle découverte, malgré les difficultés du début à rentrer dans ce monde du Nord de l'Angleterre, ce monde de mines, d'obscurité, de désespérance. Ce roman est l'histoire d'amour adultère entre une aristocrate anglaise mariée Lady Chatterley Constance et son garde-chasse Mellors, un homme de la terre ayant néanmoins un passé militaire qui l'a formé à la société et qui s'oppose au mari Sir Clifford, homme de lettres paralysé suite à ses blessures de guerre.
Cette aventure amoureuse sera le révélateur de la féminité de Connie et surtout son éducation sexuelle avec Mellors, qui lui fera découvrir le plaisir charnel et balaiera ses hontes et complexes.
D'un bout à l'autre du roman, D.H Lawrence nous parle bien sûr d'amour, mais aussi de rapport des classes nantis et ouvriers, le décalage total entre tous ces hommes, mais aussi à la transformation de l'ancienne Angleterre vers un nouveau monde. Les repères sont chamboulés, remis en cause, la première guerre mondiale est passée par là.
Il y a aussi toutes ces pages de descriptions enchanteresses de la nature, par un auteur qui apparemment étouffe dans une Angleterre qui s'est transformée en une vaste sinistre mine de charbon. Il nous décrit une nature très érotisante et éblouissante avec beaucoup de délicatesse. Ce sont sans arrêt des passages de lumière qui émerge parmi toute cette ombre.
L'écriture de D .H. Lawrence est très belle, poétique, bien sûr son langage dans la relation charnelle entre Connie et Millord, est très crue, on peut comprendre qu'il ait choqué à l'époque puritaine où il a été écrit, mais de ce livre émerge une impression de beauté lumineuse dans un monde sinistre.
Une bien belle découverte, un très beau livre que je regrette de ne pas avoir lu plutôt.

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Il y a des livres qui se font désirer...
L'amant de Lady Chatterley fait partie de ceux-là.

Il y a longtemps que j'avais envie de lire ce roman. Il était sur mes étagères et ne cessait de me tenter. Pourtant, j'ai toujours remis à plus tard cette lecture. Est-ce parce que l'objet livre en lui-même n'est pas très attirant ? C'est un vieux livre de poche publié en 1966 dont les pages jaunies exhalent cette odeur si familière : ce parfum des vieux livres.
Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai toujours retardé la lecture de ce roman.
C'est comme s'il se refusait à moi...
Mais j'ai fini par le piéger. Il suffisait juste pour cela de l'inscrire au challenge ABC. Ainsi, il ne m'échapperait pas.

Il me fallait lire ce livre dans l'année et c'est ainsi que ni contrainte, ni forcée, je fis le premier pas et le sortis enfin de ma bibliothèque.
Je commençai la lecture de L'amant de Lady Chatterley, heureuse d'avoir franchi ce cap. Je l'avais vaincu. Il ne me résistait plus. J'allais pouvoir enfin le savourer...comme tant d'autres avant moi.
Mais, c'était sans savoir que ce roman était un brin pernicieux et qu'il me réservait quelques surprises..
Parce que non content de s'être refusé à moi durant tant d'années, voilà qu'il me cachait sa véritable nature dès l'instant où je l'entamai.
Il se montra, tout d'abord, pendant une bonne centaine de pages, sous son plus mauvais jour : bavard, ennuyeux, pédant. Contre toute attente, ce roman si longtemps désiré ne me convenait pas. J'avais besoin de passion, d'imprévus, de frissons. Mais de cela, il n'en avait cure. Il continuait à pérorer sur la vie, sur l'amour, sur l'industrialisation, sur l'argent. Il attendait de moi que je refasse le monde avec lui mais ce n'était pas de cela dont j'avais envie.
L'a t-il compris ? Ou était-ce une ruse pour démasquer s'il pouvait me faire confiance ? Était-ce une façon de me dire : « Si tu m'aimes, tu dois tout supporter de moi. Même mes tergiversations les plus extravagantes. »
Toujours est-il qu'il a commencé à se montrer un peu moins froid avec moi. Il s'ouvrait à moi en secret, m'enveloppait fébrilement de ses bras puissants, m'enhardissait au plaisir littéraire et laissait en moi à chaque fois que je le posais, un besoin inassouvi.
Une passion était née.
Sa conversation, dès lors, m'enchantait. Je ne pouvais qu'être d'accord avec sa façon de voir le monde. Il prônait la liberté, le retour à la nature, une société plus juste...il faisait fi des qu'en dira-t-on et des gens bien pensants. Il me fascinait et me troublait tout à la fois.

Il fut mon amant de quelques nuits.
Un matin, il mit fin à notre histoire. Brutalement.
Ce fut si soudain que je me demande encore s'il ne s'agit pas d'un de ses vilains tours.
Pourtant, j'eus beau tourner les pages, chercher désespérément une suite à cette histoire. C'était bel et bien fini.
La fin m'appartenait.
C'est le plus beau cadeau qu'il pouvait me faire.
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Un grand classique qui m'attendait depuis longtemps. J'ai franchi le pas. Je suis conquise! Ce roman a longtemps été entouré d'un parfum de scandale, car osé, très érotique... En fait, la réputation de cette oeuvre est exagérée, c'est un livre excessivement moderne, avant-gardiste même pour l'époque. Mais "L'amant de Lady Chatterley" ne se résume pas à un texte érotique. Il évoque la guerre, mais aussi la condition ouvrière en Angleterre et puis aussi le conservatisme de ce pays avec les clivages établis entre les classes sociales. L'oeuvre de Lawrence est une étude de la société des années 1920 dans une ville minière, c'est aussi une bonne analyse psychologique. Et s'il existe des scènes, non pas érotiques mais sensuelles, elles ne sont pas choquantes car elles résultent d'un grand amour passionnel partagé. Un roman superbe. Un véritable coup de coeur.
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Dans une époque en pleine mutation, quand l'Angleterre agricole est effacée par l'Angleterre industrielle, Constance Chatterley, qui appartient à la classe riche, doit choisir entre deux mondes.

La pauvre Constance n'a pu résister à l'ennui d'une vie auprès d'un homme blessé à la guerre. Au milieu de la forêt de Sherwood, celle de Robin des bois, une cabane accueille ses amours avec le garde-chasse de son mari. Au plus profond des fourrés, peut-être le dernier lieu épargné par la lèpre industrielle des usines et des mines en ce début du XXe siècle, la sexualité avec son amant la révèle à elle-même. Elle trouve sa raison d'être et elle est prête à tout abandonner de son passé.

Dans ce merveilleux roman, puissamment et délicieusement sensuel, si D.H. Lawrence nous livre une vision sombre de l'évolution de la société - l'argent est au centre de la préoccupation des hommes, il régit, pervertit toutes les relations et détruit la beauté de la nature - il espère aussi en une nouvelle Angleterre, incarnée par Lady Chatterley et le garde-chasse, et en l'amour qui dépasse tout.
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Lawrence a écrit à propos de ce roman : " J'ai toujours oeuvré pour que la sexualité soit vécue de façon authentique et sacrée, et non pas de manière honteuse. Et c'est dans ce roman que je suis allé le plus loin. Il est pour moi beau, tendre et fragile comme ce qui est nu. "
Voilà un auteur qui a parfaitement saisi le dessein d'un nuage érotique dans un roman.
Ce roman audacieux et sublime en est la confirmation.
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