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3,8

sur 1905 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme tout le monde, j'avais entendu parler de ce livre mais uniquement de son côté érotique et de l'histoire d'amour entre lady Chaterlley et son amant. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais ne souhaitant pas mourir stupide, je me suis lancée. A mon agréable surprise, il s'agit d'un livre bien plus profond (sans mauvais jeu de mots) qu'une vulgaire histoire de cul ou d'amour. Sur presque 600 pages, il ne doit pas y avoir plus de 10 pages de description érotique (et encore, on est dans les années 20, on est loin de 50 nuances de Grey). le vrai sujet de ce livre, qui a été effacé par le scandale, c'est l'impact de l' industrialisation sur l'évolution de la société, la déshumanisation, la perte de sens et la place prépondérante de l'argent dans la motivation des hommes. Bien des sujets toujours d'actualité... En parallèle et dans le fil conducteur de la relation grandissante de Constance, il y a le retour à la vie, la découverte de sa sensualité, du désir et du plaisir. Autant les hommes sont morts vivants du fait de l'aliénation à l'industrie, représentés par Sir Chaterlley, autant en opposition, Lady Chaterlley après être quasiment morte elle-même va retrouver le goût de la vie dans les bras du garde chasse (dont le métier n'a probablement pas été choisi par hasard).
Un livre à lire avec plusieurs niveaux de lecture et probablement à relire pour en saisir toutes les subtilités.
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J'ai relu souvent ce chef-d'oeuvre littéraire, d'une modernité probante, l'auteur n'oublie aucune personne, chaque caractère a son importance, rien n'est laissé de côté... A fortiori le mari floué, mais que son infirmité n' "excuse" pas forcément, oh non, bien au contraire.
Au-delà de l'aventure amoureuse de Lady Chatterley, et les conditions de sa rencontre avec son garde-chasse, c'est réellement le portrait de la société aristocratique anglaise, du rapport de force dans le couple également, décryptés subtilement dans ce roman qui m'avait énormément plu !


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Ce livre publié en 1928 a fait scandale à sa sortie. Une lady qui a un amant. Après plusieurs mois de relation elle se fait repérer par 1 domestique. Et au fur et à mesure de sa relation avec son amant elle l'aime de plus en plus et déteste son mari.
Elle part en vacances seule à Venise sur les conseils de son mari. A son retour elle décide de divorcer. Son mari accepte.
J'ai beaucoup aimé ce livre avec beaucoup de suspens et de tensions.
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extraordinaire bouquin, que j'ai eu bien du mal à lâcher ce matin pour "faire autre chose",
absolument rien à voir avec les films "érotico-guimauve" qui en ont été tirés, c'est souvent le cas, mais là c'est flagrant !
une analyse époustouflante de la psychologie de tous les personnages, un style acéré, percutant, impitoyable, bouleversant ... je regrette vraiment de ne pas l'avoir lu plus tôt !
mais je l'ai acheté d'occase et il est tout jauni, ce qui fait très mal aux yeux, je vais voir si je peux le trouver neuf.... mais ça m'étonnerait car comme tant de merveilles de la littérature, ce n'est plus demandé, donc plus ré édité , mais qui sait ?
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~ Choc des corps & des classes ~

Un amant manuel de la terre, solitaire & rude qui s'oppose a un mari intellectuel, civilisé & homme de lettres, un choix pas si simple !

Lawrence raconte l'éveil des sens d'une femme délaissée, coincée dans son corps, dans ses vêtements & dans sa classe sociale, mais pas que !

Peut-on concevoir l'amour comme un lot de consolation ? L'amour ne console de rien, c'est juste l'allumette qui fout le feu !

C'est une histoire à lécher le soir, à frôler la folie, à vouloir que la vie soit à la hauteur du désir. 
C'est une histoire de lèvres trempées de sentiments, d'yeux plein de soleil, de pluie battante & d'étrange paix.
C'est une histoire de voix, de foi, de mains serrées, de corps nus, d'âmes pénétrées, d'équilibre, d'allégeance, de douleur et de danger.
C'est une histoire d'horizon, de profondeur, d'âme soeur, de guérison, de passion, de douceur, d'absolu, de mensonges, de désespoir, d'orgasmes, de larmes, d'amour fou, de blessures, de vie renversée, de rendez-vous manqués, d'obsession, de fusion, d'incompréhension, de bordel, de volonté, de choix, de jugements, d'épuisement, de vérité, de tremblements, d'amour brut, de noeuds, de pluie & d'infini.

« Je travaille toujours à la même chose : rendre la relation sexuelle authentique et précieuse au lieu de honteuse. Et c'est dans ce roman que je suis allé le plus loin. Pour moi, il est beau, tendre et frêle comme le moi dans sa nudité. » Lettre de Lawrence à Nancy Pearn.

Lawrence nous offre aussi une critique détaillée de la bourgeoisie anglaise, et des luttes de classes sociales, je suppose que c'est beaucoup plus pour ça que ce classique fit scandale & fût longtemps interdit !!

J'ai regardé, touché, lu les mots de Lawrence, rien de sulfureux, ni de choquant, il y a juste de l'émerveillement !
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Constance est mariée à Clifford Chatterley. L'homme qui est revenu de guerre est paralysé et totalement dépendant. Elle va tomber sous le charme d'un certain Oliver Mellors. Forte attirance réciproque…

Tout d'abord comment ne pas succomber au charme anglais !!!!
Un roman rempli de sensualité, de volupté… un roman torride, brûlant, charnel, passionnel… Quel plaisir que de se plonger dans ses pages … et surtout traîner car je ne voulais vraiment pas le terminer !!!!
Et maintenant, le film !!!!
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Ce roman a eu l'effet d'un grand coup au plexus comme il m'en arrive très peu au cours des lectures. Accusé de pornographie, adapté pour le grand écran avec Sylvia Kristel dans le rôle-titre, j'en repoussais sans cesse la lecture, imaginant ne trouver que quelques images croustillantes.

D. H. Lawrence décrit une femme belle, intelligente et émancipée qui trouve auprès d'un amant l'amour véritable. C'est effectivement exposé sans détour et lorsque les deux amants ne font pas l'amour, ils parlent de façon très directe de sexe et de jouissance. Jamais un auteur n'a écrit avec autant de finesse l'éveil des sensations, en particulier féminines. le problème principal de ce roman n'est pas l'adultère, l'époux impuissant y consent et incite même à concevoir un enfant hors mariage, mais que Lady Chatterley choisisse un homme hors de sa classe sociale. D. H. Lawrence prend en exemple Eastwod, sa région natale, et nous montre sans cesse l'évolution de la vieille Angleterre rurale dont les paysages sont brusquement effacés par l'industrialisation, le nouveau statut des vieux baronnets, la paupérisation des mineurs.

Ce livre fait écho au fameux Maurice de E. M. Forster écrit probablement à la même époque, pas uniquement d'ailleurs parce que le personnage principal succombe au charme de son garde-chasse.
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L'amant de Lady Chatterley/David Herbert Lawrence
Constance la belle écossaise a épousé le baron Clifford Chatterley en 1917 lors d'une permission. Gravement blessé à la guerre Clifford est rendu prématurément à la vie civile avec la moitié inférieure du corps paralysée pour toujours. En 1920, le couple retourne à Wragby Hall, le domaine familial des Chatterley dans les Midlands. Constance a encore pour Clifford une adoration sans borne et à sa manière, obstinée ; elle est absolument et volontairement à son service pour qu'il l'utilise comme il l'entend.
Clifford a échappé de si peu à la mort que ce qui lui reste de vie lui est infiniment précieux. Constance (appelée aussi par le diminutif Connie) issue de l'intelligentsia aisée est une très belle fille ; elle devient une épouse dévouée pour Clifford l'aristocrate.
Une liaison secrète avec Michaelis un ami de Clifford, se révèle sans lendemain bien qu'il lui apporte ce que Clifford ne peut plus lui offrir. Elle se dit qu'elle aime Michaelis, mais cet amour n'est en quelque sorte qu'une excursion hors de son mariage avec Clifford, lequel a été une longue et lente habitude d'intimité formée par les années de souffrance et de patience. Constance a l'impression que tous les grands mots ont perdu de leur sens, l'amour, la joie, le bonheur, la maison, la mère, le père, et le mari. Quant au sexe, le dernier des grands mots, ce n'est qu'un terme de cocktail pour cette excitation qui stimule de temps en temps et puis laisse plus abîmé que jamais.
C'est alors que l'idée d'avoir un enfant passe par la tête de Clifford, mais un enfant qu'un autre ferait pour lui. Constance un moment interloquée s'aventure peu à peu avec précaution dans cette expérience, mais il faut choisir l'homme ! Il lui va falloir passer au crible des générations d'hommes pour en trouver un qui fasse l'affaire. Il est possible de prendre un amant à n'importe quel moment, mais un homme pour vous faire un enfant, c'est une autre affaire ! Elle a 27 ans et se sent vieille et sans étincelle dans sa chair. Et Clifford n'est jamais vraiment chaleureux, ni même gentil avec elle, tout juste prévenant, mais à sa manière bien élevée et froide. Elle s'interroge sur l'utilité du sacrifice de sa vie pour Clifford.
Constance fait alors connaissance du nouveau garde de chasse de la propriété, Olivier Mellors, un ancien officier de l'armée des Indes hostile aux mondanités, au détour des chemins lors de ses promenades. Très vite un lien se crée entre les deux : Olivier, un homme sans concession au franc-parler, éprouve le sentiment cruel de son imparfaite solitude et a besoin d'une femme qui se blottisse dans ses bras. Quant à Connie, elle est séduite par le bel homme qui lui fait face, elle que Michaelis ne satisfait plus. Vont alors s'accélérer les choses et s'instaurer une passion dévastatrice et irrépressible : « Il la reprit dans ses bras et l'attira à lui, et soudain elle devint petite dans ses bras, petite et câline…Elle lui parut infiniment désirable, toutes ses veines semblèrent brûler d'un désir intense et pourtant tendre…Et doucement, il caressa la pente soyeuse de ses reins, plus bas…Et elle le sentait comme une flamme de désir et elle se sentit fondre dans la flamme…Elle céda avec un frisson qui ressemble à la mort, elle s'ouvrit tout entière à lui. » Et Constance a trouvé en Olivier l'homme qui sans détour et sans honte de leur nudité ose accomplir avec tendresse toute la sensualité la plus ardente qu'elle n'aurait jamais imaginé, sans péché et sans regret. Une intense intimité sexuelle lie Constance et Olivier au milieu d'une Angleterre puritaine à l'excès.
Clifford découvrira-t-il le pot aux roses alors que Constance songe déjà à refaire sa vie avec Mellors, un homme encore marié avec une femme qu'il déteste, lui qui s'estime n'être rien face à la baronne Lady Chatterley ? Peut-il accepter une telle union qui cristalliserait leur puissant et tendre lien charnel et sensuel, et ce en dépit de la différence de statut social et pécuniaire que ne cesse de mettre en avant Mellors ? Elle a de l'argent, il n'en a pas autant, aura-t-il assez de fierté et d'honneur pour ne pas lui retirer sa tendresse sous ce prétexte ? Que va-t-il faire si Constance tombe enceinte comme elle le souhaite ?
Dans un style exalté et délirant, imagé et répétitif, l'auteur nous fait assister sans détour aux ébats passionnés des deux amants.
Ce roman présente un autre aspect non négligeable qui évoque les conditions sociales de cette époque du début du XXe siècle dans les régions minières des Midlands. Clifford est un industriel possédant plusieurs mines et il en est resté à des conceptions esclavagistes dans son rapport avec les ouvriers. S'adressant à Connie qui souvent prend la défense des ouvriers, il affirme : « Ce ne sont pas des hommes au sens que vous donnez à ce mot. Ce sont des animaux que vous ne comprenez pas…Les esclaves de Néron différaient très peu de nos mineurs. Panem et circensis !s'écriait l'empereur romain ! (Du pain et des jeux !)
Ce très célèbre roman érotico - social a scandalisé l'Angleterre et est demeuré interdit pendant plus de trente ans. Ce n'est qu'en 1960 qu'il fut publié en version intégrale.
Un roman poétique très bien écrit à deux facettes, un voyage initiatique dans la sensualité la plus débridée tout autant qu'une peinture sociale qui confère à l'ouvrage une valeur historique et symbolique.
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L'amant de Lady Chatterley fut un ouvrage dérangeant pour son époque à plus d'un titre : adultère hétérogame, entre deux êtres de classes sociales que tout semble opposer, scènes érotiques, vision pessimiste du progrès sur fond d'une nature corrompu par l'argent. En substance on peut y lire l'exploitation d'une classe privilégié sur celle laborieuse. le caractère érotique et plus particulièrement la jouissance féminine firent scandale. le sexe ne pose plus de problème dans la littérature de nos jours, mais les autres sujets sont toujours d'actualité. Dans les années 1920 on ne parlait sûrement pas de problème écologique mais la question est aujourd'hui brûlante, c'est le cas de le dire. Et que dire de la lutte des classes… les inégalités sont plus fortes de nos jours qu'il y a un siècle (cf travaux de l'économiste Thomas Piketty...). Autant vous dire que L'amant de Lady Chatterley est un roman à lire ou à redécouvrir d'urgence.

C'est l'histoire d'un amour adultère, entre Lady Chatterley (Constance), riche épouse, et un garde-chasse plutôt rustre, Mellors.

Mellors est au service d'un riche industriel, Clifford, grièvement blessé sous la ceinture pendant la première guerre mondiale. Il est non seulement incapable de faire usage de ses jambes mais il est aussi impuissant, incapable de satisfaire sa femme. Il a toute sa tête mais son corps est meurtri.

L'histoire se passe dans les années 1920, le progrès est en marche. Clifford possède une voiture qu'il utilise parfois pour se déplacer dans sa vaste propriété. La chaise roulante, comme l'automobile, supplée aux jambes du châtelain. Clifford est propriétaire de mines non loin de son château, dans une industrieuse région anglaise des Midlands. L'ouvrage décrit merveilleusement la dégradation de l'environnement en raison de la présence de nombreuses mines, qui mine – c'est le cas de le dire - la belle campagne anglaise. Parfois les galeries défigurent les fastueuses propriétés, mais les propriétaires – sans scrupules - préfèrent encore gagner de l'argent plutôt que conserver l'intégrité et la beauté de leur lieu de vie. « Le fer et le charbon avaient profondément dévoré le corps et l'âme des hommes. » (p283). L'auteur, originaire d'une région minière, regrette t-il lui même les paysages pastoraux ? C'est ce que l'on peut aisément penser en substance. Les descriptions de ces paysages dévastés ne sont pas ragoûtant.

Lady Chatterley a d'abord une relation extraconjugal avec Michaelis, un riche écrivain irlandais, parvenu, plus proche de son milieu social, mais qui ne lui donne pas satisfaction, pas plus d'un point de vue moral que sexuel. Après avoir jouit, Michaelis est repus auprès d'elle, alors qu'elle doit se faire jouir elle-même pour trouver satisfaction. Cette situation ne pouvait pas durer.

Au fil de l'histoire Lady Chatterley s'éloigne de son mari pour se rapprocher de plus en plus près de Mellors, le garde-chasse. Mellors vit littéralement dans les bois. C'est elle qui vient le voir, d'abord dans une cabane où son élevé des animaux pour les besoins du château. On peut y voir une forme d'innocence dans ces premières rencontres, un retour virginal à une nature primaire, sauvage. Puis c'est dans sa maison de garde-chasse, dans la forêt, qu'elle passera de plus en plus de temps. Mellors a beau être un rustre parlant le dialecte, elle préfère encore l'authenticité de ses sentiments, de l'environnement dans lequel il vit, la simplicité, plutôt que la corruption moral de la société et de la nature par l'argent.

Et puis surtout Mellors donne satisfaction à Constance, il sait la faire jouir. Pour l'époque le livre a pu surprendre car il évoquait la question du plaisir féminin, vaginal ou clitoridien. le livre fut même interdit en Angleterre, mais de nos jours on ne peut plus le classer en tant que livre érotique. On y trouve tout juste quelques scènes érotiques et un vocabulaire un peu viril, debout et fier comme un I.

Mais Mellors n'est pas un simple garde-chasse, il a aussi été officier et connaît bien le monde. Il parle un très bon anglais quand il le veut bien. Il a fréquenté la haute société qu'il semble maintenant mépriser.
Mellors est un homme proche de la nature, proche du corps, il a besoin de l'acte physique. Lady Chatterley lui donne du plaisir, il tire aussi satisfaction de coucher avec l'épouse de son patron, mais il est lucide, il sait que cette relation va leur poser des problèmes.

A mesure que Lady Chatterley se rapproche de Mellors, elle ne supporte plus d'être au petit soin de Clifford dans le cadre de son handicap. le personnage de Miss Bolton prend alors de l'importance, infirmière, elle remplace Lady Chatterley pour les soins et s'installe au château. Miss Bolton s'occupe bien de Clifford, comme une mère ou une amie, plus qu'une amante, il trouve aussi de la satisfaction dans leurs discussions. Miss Bolton conseil, elle a également beaucoup de psychologie. Elle devine que Lady Chatterley a une relation avec un autre homme et découvre que c'est le garde-chasse. Horreur ! C'est une relation profondément déshonorante pour Lady Chatterley et son mari. Miss Bolton ne dit rien, comme si elle comprenait Lady Chatterley.

Clifford est davantage dans l'intellect, la spiritualité. Son corps diminué, il se réfugie dans les livres et s'enthousiasme pour l'innovation, il prend du plaisir a créé des inventions pour améliorer la performance de ses mines. Pourtant richissime, il n'a jamais assez d'argent. Incapable de jouir sexuellement, dans sa chair, il semble trouver du plaisir dans le symbolisme, le pouvoir qu'il a sur les autres.

L'histoire décrit très bien l'opposition entre la destruction du paysage naturel représenté par les mines, et la beauté des forêts lieu de vitalité et d'amour représenté par les corps de Mellors et Lady Chatterley. Les corps qui s'unissent pour leur simple plaisir sont mis en opposition avec la spiritualité où c'est réfugié Clifford. On peut y voir aussi une critique de la transformation lié au progrès. La forêt, la campagne font place aux mines, au charbon, aux paysages noir qui génèrent de l'argent et corrompt les moeurs. Les corps ne sont alors plus que des machines à extraire.
Clifford est un personnage superficiel, d'apparence. Il serait prêt à avoir un enfant d'un autre homme dont Constance serait la mère, pourvu qu'on ne sache pas qui est le père. Bien sur il faudrait que le père soit du même milieu social que Clifford.

Mellors, au contraire, est un personnage qui a beaucoup de profondeur. Peu bavard au départ on en apprend davantage au fil de la lecture, sur sa vie passé. Il a non seulement été officié, mais il est aussi marié, mais séparé de corps depuis longtemps. Son ex-femme resurgit alors que Constance est en voyage à Venise avec sa soeur chez des parents. Il a aussi parfois des considérations sur les inégalités sociales, économiques ou sur la religion. Il termine d'ailleurs le livre par un long monologue.

Dans la dernière partie du livre, c'est la débandade, Clifford apprend le pot aux roses de la liaison de Mellors et Constance par les commérages de l'ex-femme de Mellors. Égale à lui-même, il écrit des courriers cyniques à Constance.

Au retour vénitien de Constance, impossible pour elle de retourner vivre avec Clifford. Elle veut divorcer alors que lui ne le souhaite pas. On suit alors les aventures de Mellors et Constance qui tentent de vivre ensemble, simplement, tout en essayant de se séparer de leurs conjoints. C'est une fin d'ouvrage alors très moderne qui s'ouvre en perspective, le lot commun de beaucoup de couple. le couple quitte définitivement le monde, ses privilèges, on les verraient bien tous les deux travailler. Rien ne nous dit si finalement Mellors et Constance vivent heureux, s'ils ont des enfants ensemble. Peut être seront-ils pris dans des procès interminables, des scandales, des disputes ? le scandale de l'adultère semble s'achever par la tentative d'une vie de couple ou l'on perçoit l'âpreté de la vie.

L'oeuvre s'inscrit dans la filiation d'autres grands ouvrages traitant de l'adultère, comme Madame Bovary (Flaubert, 1857) ou Anna Karénine (Tolstoi, 1877), en y rajoutant sa modernité, le progrès, la dégradation de la nature, les différences de classes sociales (c'était déjà un aspect de Anna Karénine), le vocabulaire érotique.

J'ai adoré ce livre car il est agréable à lire et possède plusieurs niveaux de lecture d'une étonnante modernité. J'ai beaucoup aimé ce lien pertinent entre corruption et dégradation de la nature et perversion des corps, des moeurs de la société. La liaison entre Mellors et Constance est paradoxale, d'un côté elle est contraire aux moeurs, pourtant elle est subversive, car elle tente de substituer le mépris, l'exploitation de l'humain et la dégradation de la nature, par l'amour et le respect de la vie sauvage, ce qui n'est déjà pas si mal.
Lien : https://www.romary.fr/2023/0..
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Voilà bien longtemps, trop longtemps, que je ne vous ai pas fait part de mes lectures. Avant les vacances, le rythme a été endiablé et je n'ai pas eu le temps d'ouvrir beaucoup mes livres ! Je suis tombée par hasard, lors de la foire aux livres, sur ce roman, L'amant de Lady Chatterley. Je voulais le lire depuis longtemps, c'était donc l'occasion !

Constance s'ennuie aux côtés de son époux Clifford, estropié par la guerre, et devenu impuissant. Alors qu'elle remplit son rôle d'épouse parfaitement, tout va changer lorsqu'elle rencontre le garde-chasse. Des rendez vous secrets dans le bois à l'explosion des sentiments, Constance découvre les affres de l'amour. Que va-t-il advenir de son mariage avec Clifford ?

Un roman très agréable à lire, et sous ses airs de littérature légère, de vraies réflexions sur la société sont présentes. Des réflexions qui sont toujours d'actualité aujourd'hui. Quand on sait que l'auteur est un homme, la perception négative de l'homme, centrale au roman, est des plus étonnantes !
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