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EAN : 9782361833855
224 pages
Les Moutons Electriques (05/10/2017)
2.9/5   29 notes
Résumé :
On assassine aux Enfers.

On a tué, là où nul n’est censé mourir. Un damné a échappé aux tourments éternels… Seul, Sherlock Holmes élucidera ce mystère effroyable.

Mais comment le maître de la logique résoudra-t-il cette énigme dans le royaume de l’absurde, ce théâtre de masques, de faux-semblants et d’incohérence ? Assisté d’un Watson inattendu, l’enquêteur de Baker Street plonge dans les méandres de l’irrationnel, au plus profond des a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Les Moutons électriques tentent depuis de nombreux mois de réintroduire dans les littératures de l'imaginaire un style qui disparaissait des radars, celui qui est l'héritier des « romans populaires » de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. C'est notamment le cas avec Sherlock Holmes aux Enfers qui place la célèbre figure du consultant détective dans un contexte très particulier.

Avec un prologue percutant mais un brin malsain (en même temps, c'est le bon lieu pour cela), le problème est posé : on a tué là où tout le monde est censé être déjà mort, aux Enfers ! Ni une, ni deux, le célèbre détective Sherlock Holmes est dépêché sur place pour résoudre l'affaire. On lui fait comprendre qu'il a intérêt à déceler le mystère au plus vite et on lui colle un acolyte local. le pitch est simple mais efficace, en revanche l'enquête l'est beaucoup moins.
Bon, c'est vrai, c'est un roman court, c'est vrai que c'est un roman qui se veut un hommage aux enquêtes feuilletonnantes du début du XXe siècle qui mettaient en scène des détectives dans des situations toujours plus rocambolesques (d'ailleurs, cet adjectif est de l'époque)… Et puis, quand bien même il est court, que ce roman a été compliqué à terminer de lire ! Clairement, même s'il peut paraître défouloir à certains aspects, on ne retrouve pas dans ce roman le style recherché que Nicolas le Breton avait instillé dans le diptyque Pax Germanica. Quelques scènes trash voire plus qu'érotiques viennent émailler les péripéties, mais au fond l'enchaînement se fait très artificiellement. D'ailleurs, au bout d'un moment, l'auteur oublie son intrigue principale et raconte l'histoire d'un personnage secondaire. Pas inintéressante pour autant, mais c'est juste qu'on part sur autre chose, c'est un peu déstabilisant.

Bref, Sherlock Holmes aux Enfers est une déception et ne donne pas l'impression de remplir les attentes formulées au départ. L'idée aurait pu être charmante, mais le bilan de cette lecture est plutôt décevant.

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Personnellement, j'aime beaucoup l'écriture palimpseste, les thèmes littéraires revisités… Autant dire qu'avec Sherlock Holmes aux enfers de Nicolas le Breton, j'étais par avance curieuse et plutôt bien disposée…

Dès les premiers chapitres, je me suis appropriée ce roman comme une réécriture romanesque de l'Enfer de Dante et c'est sous cet angle-là que s'est déroulée ma lecture, que j'ai confronté mon imaginaire à cette représentation particulière de l'enfer.
La brièveté des chapitres m'a rappelé la succession des chants du poème du XIVème siècle. Dans ce roman, le récit est découpé en « arcanes », autant de mystères qui renvoient à une forme de sacré. Chaque arcane dévoile un lieu, un châtiment, une progression.
L'enquête de Sherlock Holmes se réalise sous la forme d'un voyage, d'une exploration aux côtés d'un guide ; ce périple entraine le lecteur dans des zones différentes où les damnés et les châtiments décrits s'inspirent ouvertement du long poème de Dante. Chacun fera ses propres rapprochements : Phosphoros rappelle la figure protectrice de Virgile qui conduit le poète, Mary Watson et Mary Moriarty nous font penser à Béatrice… Comme dans La divine Comédie, les héros romanesques rencontrent des damnés célèbres sans limitation d'espace ou de temps (Thomas More, Paganini, Conan Doyle), certains détails ravivent les souvenirs de lecture comme par exemple un démon vaincu qui porte se tête coupée dans ses mains, tel Bertrand de Born dans le chant VI centré sur la discorde…

Au-delà de l'intertextualité autour de L'Enfer de Dante, ce roman interroge la condition du personnage romanesque, sa réalité, sa postérité et la responsabilité de son auteur. Sherlock Holmes est-il en enfer parce que son créateur s'y trouve… ou bien Conan Doyle l'y a-t-il suivi en imagination ? D'où vient l'inspiration ? L'écriture n'est-elle que catharsis, que transposition d'évènements traumatiques ?

Plutôt bien écrit, alliant humour et créativité, trouvailles stylistiques et trame narrative travaillée, ce roman est assez atypique, un peu roman policier, un peu fantastique, un peu thriller, un peu ésotérique, un peu catalogue des créatures démoniaques… mais pas que.
Ce roman est une « symphonie baroque » sur fond de notion d'arbre de vie et de vie éternelle, de pérennité de l'âme ; il ne faut jamais perdre de vue l'épigraphe, constat tiré du livre de la Genèse, III, 22, du chapitre où apparaît le serpent, simple créature qui deviendra plus tard le diable, celui qui divise en s'opposant à la femme, créée pour donner vie à l'humanité. On oublie souvent qu'il y a deux arbres dans le jardin d'Eden, l'arbre de la connaissance du bien et du mal dont la femme mange le fruit et l'arbre de vie qui symbolise la différence entre Dieu et les hommes.

J'ai passé un excellent moment de lecture, trouvé quelques clés… J'ai même envie de relire ce court roman, persuadée qu'il renferme bien plus de mystères que ceux entrevus dans une première lecture. Nicolas le Breton m'a intriguée… et en même temps, j'ai un peu peur pour la réception de son roman : en effet, à la lecture de la quatrième de couverture, on s'attend à une intrigue policière fantastique sur fond d'occultisme et sur ce plan-là, l'horizon d'attente des lecteurs ne trouve pas vraiment de réponse satisfaisante.
Ce roman est donc, selon moi, une grosse prise de risque pour son auteur…
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Les Enfers, lieu de damnation éternelle… habituellement. Depuis quelques temps, les âmes condamnées meurent dans ce lieu de châtiment, ce qui leur permet d'échapper à leurs tourments. Totalement scandaleux, n'est-ce pas ?
Cette situation entièrement inacceptable doit être résolue le plus vite possible. Qui charger de cette tâche ardue ? Rien de moins que le célèbre détective, Sherlock Holmes, assisté de quelques compagnons plus ou moins voulus.
Mais, comment mener l'enquête dans cet univers où les règles habituelles ne s'appliquent pas ? Dans ce monde où tout le monde ment et où un masque peut en cacher un autre, voire plusieurs ? Dans cet endroit où le marionnettiste peut être aussi une marionnette ?

Vous l'aurez compris, la situation n'est pas simple du tout. Et le roman est à l'image de son histoire. Une théorie est proposée, rejetée et oubliée en quelques pages. Les personnages ne disent pas tout, et le peu qu'ils disent n'est pas entièrement vrai. Tout cela peut sembler très complexe mais est en fait assez simple quand on y réfléchit à tête reposée.

J'ai beaucoup aimé le style de Nicolas le Breton, que j'ai découvert avec ce roman. Il réussit à faire passer des idées très élaborées sans perdre son lecteur et sans prendre une plume savante et des mots compliqués. On se laisse emporter par cette plume fluide, on se perd dans les descriptions des Enfers, on admire la culture et le travail de l'auteur, qui réussit avec brio à nous transporter dans cet autre univers.

Ce petit livre a été acheté sur un coup de coeur. Mon intuition ne m'avait pas trompée, il est tout simplement magique. On émerge de cette lecture comme d'un rêve et on souhaiterait s'y replonger immédiatement. Lancez-vous, vous ne serez pas déçus par ce Sherlock Holmes si proche de celui de Sir Conan Doyle mais aussi si différent.
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Sherlock Holmes aux Enfers est un court roman de Nicolas le Breton.

Ce roman fantastique reprend le personnage populaire qu'est Sherlock Holmes, pour lui faire vivre une enquête particulière. En effet ce dernier va se retrouver à devoir enquêter aux Enfers, en effet, on a tuer là ou on ne peut mourir. Mystère, Sherlock Holmes va donc être mandater par Satan en personne, pour le résoudre, en compagnie de Madame Watson.

Eh bien autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé. Ce qui m'a posé le plus de problème, c'est les personnages. A commencer par Holmes, qui est loin de ressembler au personnage de Conan Doyle, le détective est défaitiste, peu perspicace, et n'a pas se coté mystérieux et distant. Il n'a donc de Sherlock Holmes que le nom. Madame Watson, est peu intéressante, voir même énervante. Et les démons et autres habitants des enfers, sont d'un grotesque ! L'univers des Enfers, est complètement embrouillé, et ridicule.

Il n'y pas grand chose à retenir de ce roman .
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Chronique de Flingueuse : Les Lectures de Maud pour Collectif Polar
Sherlock en Enfer va se retrouver au coeur d'un cataclysme jamais connu !!! Des assassinats se multiplient. Un endroit où normalement tous ici sont déjà passés à trépas. Sans différenciations, des anges déchus, les démons, aucune communauté n'est épargnée.
Satan en personne va convaincre Holmes de rempiler et de faire toute la lumière sur cette affaire qui met à mal les Enfers, les enjeux sont colossaux et le temps joue contre eux.
Watson sera un renfort tout à fait insolite, du jamais vu sous cette forme.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, étant fan de Sherlock Holmes, j'apprécie (ou pas) découvrir comment des auteurs peuvent transposer ce personnage mythique en d'autres lieux, en d'autres temps. Ici, une réussite !!! Mêlant à la fois la mythologie et l'ésotérisme. J'apprécie le jeu de l'auteur sur les différents codes et croyances sur le Paradis ou l'Enfer.
Un jeu de dupe, de jeux, de manipulation et de pouvoir !!! Un sacré cocktail proposé par l'auteur. J'ai beaucoup apprécié également la plume et la qualité d'écriture qui en plus met parfaitement en relief le récit et l'histoire.
Une enquête qui va confronter Sherlock un personnage scientifique et rationnel à de nouveaux obstacles, ou aux moyens à sa disposition. Notre cher enquêteur se rend compte des conséquences de cette grande vague de massacre, même en Enfer.
Malgré une noirceur dans un monde sombre, j'ai ressenti l'espoir et la lumière de retrouver certains équilibre…
Un roman court, dynamique, entraînant qui embarque le lecteur à la rencontre de Belzebuth et ses congénères et prendre conscience de la puissance de la Pomme…
La pomme est toujours également un des symboles entre le bien, le mal et dans les deux grands groupes qui hante nos pensées sur l'au-delà.
A découvrir !
Version lue : Brochée

Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La fragile muraille de bois vermoulu sur laquelle il s’appuyait épousait un cercle, large d’une lieue, où les lois du reste des Enfers ne s’appliquaient plus tout à fait. Autour d’un groupe resserré de fermes, une communauté priante, tremblante, luttait pour tenir les démons éloignés.
« Monsieur Holmes ! Monsieur… »
L’intéressé vida sa pipe, puis avec un soupir se tourna vers le nouvel arrivant : justement venait à lui le maître de ce groupe d’âmes qui résistaient, tant qu’elles pouvaient encore, à leur damnation. Sherlock Holmes répondit à son appel :
« Que puis-je pour vous, monsieur More ?
— Une dispute, de nouveau. Je n’ai pas pu l’empêcher. C’est terrible, ils vont arriver à briser notre harmonie… notre Sphère de Paix va céder. Une fois de plus, une fois de plus, M. Holmes !
— Que voulez-vous que j’y fasse, M. More ? Le théologien, c’est vous. Je ne suis que l’hôte, ici.
— Il faut nous aider ! La moindre dissension dans nos rangs, et les démons vont pénétrer notre sphère spirituelle, créée au bout de tant d’efforts ! Et l’Enfer nous reprendra, qui sait pour combien de temps ?
— Je ne peux vous aider, M. More. N’avez-vous pas été, dans votre vie terrestre, Chancelier de notre bon royaume ? dit Holmes sèchement : « C’est un travail de politique, cela, pas d’enquêteur… »
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« Je vois, elle n’a pas été amenée ici par hasard, n’est-ce pas ? Elle est, en quelque sorte, là pour me contraindre à l’obéissance, dit Holmes. Puis, son cerveau mis en branle, il ajouta à voix haute : « Mais pourquoi elle, alors ? Pourquoi pas le docteur Watson ? » – Il se retourna brusquement vers Mary Watson, et abattit ses mots comme un juge de paix son marteau : « Cela étant dit, madame, et hormis le plan des démons, il reste une explication à fournir sur votre présence ici, par le biais de ce pentagramme. Or, d’explication, il ne peut y avoir qu’une : vous êtes entrée dans mon bureau ! Holmes reprit l’accusation avec une fureur mal contenue : vous êtes montée au 221b, Baker Street, et vous avez fouillé…
— Mis de l’ordre, M. Holmes ! Mis en bon ordre.
— Après mon décès, c’est cela ?
— Mais non, pas du tout.
— Je ne suis pas mort ? »
Holmes se tourna vers Phosphoros pour quêter une explication. Sans en obtenir, le détective se retourna gravement vers Mary Watson :
« Vous : je vous ai bien interdit de mettre mon nez dans mes affaires. Je vous l’ai déjà dit dix fois au moins. Un esprit comme le mien a besoin de…
— D’ordre et de propreté, M. Holmes. Vous ne pouvez pas vivre ainsi, c’est tout simplement…
— Jamais ! Je vous le dis...
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Une brèche terrible, dans le plafond des Enfers, s’ouvrit quelques battements de cœur plus tard. On se réjouit d’abord de la nouvelle lumière, croyant qu’un soleil réapparaissait. Puis la fente dans la voûte gagna, gagna… quand les premiers rocs s’écrasèrent sur les toits, au milieu d’eux, les esprits perdirent toute retenue.
On hurla, et la sphère d’utopie creva comme une bulle de savon.
« C’est la fin », commenta froidement Holmes.
Thomas More, suppliant, se tourna vers le célèbre détective :
« Mais vous ne comprenez pas, M. Holmes ? C’est vous ! Vous seul pouvez. Vous seul qui… »
La phrase de More s’acheva en un gargouillis humide. Car, de nouveau, il tenait sa propre tête fraîchement décapitée sous le bras. Comme il était, la nuit de son arrivée en Enfer.
Cela signifiait que les règles folles des lieux reprenaient leurs droits. Les cris de désespoir retentirent de cent poitrines, et comme en écho les rires triomphants explosèrent de tous côtés.
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On avait tué ce qui ne pouvait mourir.
Un craquement, puis un long grondement retentirent. Mais il ne s’agissait pas des signes d’un nouvel orage.
Une balafre de lumière fendait la voûte des Enfers. Le dôme de pierre s’ouvrait d’une fissure ténue comme un trait de foudre. Des pierres en tombaient, par blocs de toutes tailles, gros comme des châteaux ou plus menus que des œufs de caille.
Les Enfers se fracassaient.
On avait tué, là où la Mort n’a plus de règne.
Les deux démons s’éloignèrent en hurlant.
Dissimulée derrière la cahute, une autre forme démoniaque souriait. Avec férocité. C’était un hermaphrodite au regard noir.
Nu(e) et triomphant(e), ille jonglait avec une pomme pourrie, mordue au flanc. Lentement, une paire d’ailes membraneuses battait l’air et ses flancs graciles.
Le fruit corrompu tomba dans la paume ouverte.
« Cela commence », murmura l’ange déchu avec satisfaction.
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« Aidez-nous ! cria une femme non loin de lui, que de sinistres diablotins commençaient à équarrir.
— Ce sont les Enfers, madame, répondit Holmes. Personne ne peut rien pour personne. Vous payez vos crimes, je suppose que je paie les miens. »
Elle ne l’entendit pas : elle referma les yeux, fort absorbée par l’arrachage de ses jambes, centimètre par centimètre.
Holmes eut peu de temps pour s’interroger sur l’indifférence des lutins démoniaques à son égard : un immense colosse aux cornes dressées, qui menait l’assaut, baissa son regard sur lui. Le maréchal-démon écrasa deux subalternes de ses énormes pieds de bouc, et commença à charger le détective.
Holmes rangea sa pipe dans sa poche. Calmement, il se mit en position de boxe, sans trop d’espoir cependant quant à l’issue du choc. Il ironisa :
« Vraiment, je ne suis définitivement pas là où l’on aurait besoin de mes compétences. »
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