Livre découvert dans le cadre de l'opération Masse Critique Mauvais genre.
Je suis très mitigée à la sortie de cette lecture. Ce roman policier, teinté de de philosophie m'a parfois fait tourner les pages bien vite, parfois complètement perdue.
Le récit d'abord : très enlevé, assez haletant avec une intrigue ramassée sur quelques jours à peine. C'est prenant, c'est bourré d'invraisemblances (mais n'est-ce pas aussi ce qu'on aime dans le genre), c'est pas mal ficelé et même si on devine assez vite où l'on va, le chemin est intéressant. Mais à trop vouloir introduire de personnages, on en perd l'essentiel : les caractériser assez pour que l'on s'attache à eux. Là, ils sont trop nombreux et la plupart traversent l'intrigue comme des étoiles filantes, on n'a pas le temps de s'attacher et au final... leur sort m'a peu importé. Et puis des thèmes comme l'homosexualité ou le sida au tournant des années 2000 mériterait bien plus que les quelques pages et allusions qui leurs sont accordés. J'avoue ne pas avoir compris ce que ce cadre particulier apportait au récit, c'est une manière d'amener du pathos à certains moments mais elle est très artificielle.
Le style ensuite : là aussi je suis confuse.
La langue de l'auteur est belle, souvent agile et inspirée mais j'ai eu l'impression de lire deux livres combinés en un. de long passages pleins de concepts philosophiques, de phrases infinies et de citations savantes sont suivies de dialogues ou de description très brutes, dans un langage bien moins soutenu, presque vulgaire par endroit. ça en fait un texte avec un rythme très haché qui rend a lecture compliquée par moment et qui ralentit l'action au point que parfois, on se demande à l'issue de 2 pages de philo où en était le héros... Dommage.
Voilà où j'en suis à la fin de cette lecture, pas conquise mais pas horrifiée non plus, avec ce sentiment d'avoir lu deux livres à la fois, et que c'est bien dommage car le roman policier aux accents toulousains et hispaniques aurait pu être bien mieux.
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On dit qu'on "tombe" amoureux, mais en réalité c'est plutôt l'amour qui vous "tombe" dessus.
page 202.
Les riches aiment bien régenter la vie des autres, c'est-à-dire en l'occurrence celle des pauvres - je n'allais pas m'en plaindre puisque c'était aussi cela que j'appréciais de notre relation : me faire prendre entièrement en charge ( toujours, je suppose, ce foutu syndrome de l'"orphelin").
page 13
Les filles mettent une heure à choisir au millimètre près la longueur de leur jupe et passent le reste de la journée à tirer dessus.
page 84.
Dans le monde normal ça ne se fait pas de laisser les fosses ouvertes :ça peut donner des idées à ceux qui sont pas disposés. (p. 71)
C'est le regard qui fait la vie - pas le cœur ou le cerveau. la vie s'arrête quand les yeux se ferment.
page 184.