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EAN : 9782847342970
624 pages
Tallandier (29/01/2009)
3.64/5   7 notes
Résumé :
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Après Louis XII et Charles VIII, Didier le Fur nous propose ici sa troisième biographie d'un roi de France de la Renaissance. Il a fait des progrès : c'est la plus agréable à lire.

« Henri II, roi faible, gentil mais sans envergure, aveuglé par sa maîtresse Diane de Poitiers, manipulé par les Guise, des étrangers qui le pousseront à mener des exactions contre les réformés » ; c'est ce portrait peu flatteur que l'auteur souhaite redresser ; « esquisser un autre portrait, celui que Henri souhaita se donner, et saisir les arguments qu'il choisit pour expliquer son action politique à ses sujets » (cf. l'introduction). de fait Henri II étant mort à 40 ans et n'ayant régné que 12 ans, une bonne partie de l'ouvrage présente le règne de son père François 1er et de ses permanentes bisbilles avec sa Némésis l'empereur Charles Quint. Henri étant un cadet, il n'était pas destiné à régner et était peu magnifié pas la propagande royale. C'est la mort inattendue de François son ainé qui le mettra en avant. Henri II vouera lui aussi une haine féroce à Charles (surtout à cause de son passage en Espagne en tant qu'otage) et poursuivra la guerre durant tout son règne. Quatrième roi à tenter l'aventure de la conquête en Italie, il ne s'en sortira pas mieux et enterrera une fois pour toutes les fameuses Guerres d'Italie. Cependant il parviendra à s'emparer des trois évêchés lorrains, à reprendre Boulogne et surtout Calais aux Anglais et à donner des sueurs froides à l'empereur aux Pays-Bas. Les aventures amoureuses du roi sont quasiment absentes. La part donnée à la montée de la Réforme et à sa répression est très réduite (trop à mon goût) mais il est vrai que sur ce point les choses se gâtent après Henri II.

Didier le Fur n'est pas le genre à écrire un ouvrage historique « qui-se-lit-comme-un-roman ». Très exhaustif dans la présentation des faits et évènements (la liste de références en fait foi) il aime avant tout montrer comment la propagande royale et les poètes de cour s'attachaient à valoriser le roi, à justifier ses actes auprès de ce qui n'est pas encore son « opinion publique ». Ses deux précédentes bios étaient donc divisées en deux grandes parties ; la première consacrée au récit, la seconde à l'exposition et l'analyse de la propagande royale, aux majestueuses entrées dans les villes du royaume, aux livres écrits pour la gloire du roi. Inutile de vous dire à quel point la 2eme partie était indigeste, laborieuse, souvent ennuyeuse.
Ici l'auteur innove et construit un ouvrage d'un seul tenant sans renoncer à ses marottes préférées. Les descriptions de propagande, les entrées sont inclues dans le récit. Elles sont encore trop nombreuses et longues à mon avis – les entrées dans Lyon puis Paris se succèdent sur 40 pages d'affilée, avec les descriptions et analyses de chaque spectacle, chaque défilé, chaque monument – mais elles ont l'avantage de séparer dans l'espace et le temps les sempiternelles guerres France / Empire / Angleterre qui sans cela se mêleraient les unes dans les autres dans un flou artistique au fond de ma mémoire.

Didier le Fur parsème le récit d'anecdotes amusantes et de descriptions prenantes ; l'histoire du « coup de Jarnac » qui fut le dernier duel judiciaire est du premier genre, la résistance française lors du siège de Metz du deuxième. Il renforce l'analyse de la propagande royale avec des extraits de poèmes de cour dithyrambiques, dont certains des bien connus Joachim du Bellay et Pierre Ronsard. Il fait oeuvre d'abondantes références reportées à la fin du livre ; mais celles-ci n'étant que des références bibliographiques et pas des explications supplémentaires on peut se passer de les consulter et ne pas couper sa lecture par des aller-retours constants. Il est en revanche chiche en cartes (seulement deux) qui manquent cruellement lors du récit des conflits en Italie. En compensation, on a droit au centre de l'ouvrage à un livret d'illustrations de peintures, gravures et médailles utiles pour éclairer la propagande royale (le Fur avait déjà employé cette approche dans ces deux bios précédentes).

En conclusion, un livre où l'on apprend beaucoup, où l'on est parfois vraiment pris par l'action mais où l'on s'ennuie parfois aussi.
Que ce soit parce qu'il en avait assez ou parce qu'il n'est plus « bankable », Didier le Fur a arrêté là ses biographies des rois de France. J'irai donc voir vers d'autres cieux. Une biographie de Catherine de Médicis m'attend gentiment dans ma bibliothèque. Elle devrait me permettre de survoler les trois règnes suivants. Cependant je ne sais pas ce qu'elle me réserve au niveau de la description de la période noire et essentielle qui porte le nom des guerres de religion.
Si d'aventure vous avez un ouvrage précis et magnifique à me conseiller sur le sujet, je suis preneur.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[Relax67: Quand l'intolérance religieuse rencontre la phallocratie]

Enfin, François Ier, sur son lit de mort et dans l'espoir de se voir pardonner ses fautes, souhaita mourir bon catholique. Il accorda le privilège à un éditeur parisien de publier un nouveau texte antiprotestant d'une remarquable violence. là sont concentrés tous les mots déjà si souvent utilisés, qui fustigent ce "maudit Luther", homme orgueilleux, méchant et vicieux, "père et chef des menteurs", comme tous ceux qui le suivent et notamment les femmes. Car, injure suprême, il faut avoir un esprit féminin pour adhérer à des croyances aussi sottes. L'ignorance des femmes en théologie est notoire. Puisqu'elles ont la possibilité, aujourd'hui, de lire la Bible en français, elles se piquent de devenir théologiennes! Elles ne méritent donc rien d'autre que le feu!
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[Relax67: je pensais que la propagande de l’État autour de "nos ancêtres les Gaulois" datait de la 3eme république. Loin s'en faut!]

Déjà, sous Louis XII, certains de ses publicistes avaient utilisés les origines gauloises pour justifier les prétentions du roi à la couronne impériale. En janvier 1509, quelques mois avant que ne commençât la guerre contre Venise qui cherchait à chasser le roi de France du duché de Milan, terre d'Empire, Jean d'Ivry publiait un long poème intitulé "Des l'origine des François". Tout en continuant à voir en Hector (de Troie) l'ancêtre du roi de France, il soutient que le peuple gaulois est le premier peuple de France. Dirigé par Brennus, il avait conquis l'Europe jusqu'en Macédoine, imposant sa culture au monde grec.
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[Relax67: à mon avis un excellent raccourci des guerres d'Italie, prononcé par Pasquier (un poète de l'époque je crois) alors qu'Henri II s'apprête à retourner dans la péninsule en 1556]

"parce que je crois que l'Italie nous aie servi d'autre chose que de tombeau, quand nous l'avons voulu envahir"
(à propos des Italiens) "Ceux qui nous facilitent du commencement le chemin pour la commodité de leurs affaires, saignent après du nez! Ils sont bien aise de mettre les choses en désordre pour parvenir à une bonne paix avec ceux qui les affligeoient. S'ils voient un heureux succès en nous, les potentats se liguent ensemble, ne voulant pas aisément permettre qu'un grand roi de France, proche voisin de l'Italie, y mette le pied."
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[Relax67: une propagande en forme de prophétie attachée aux rois de France: la Karolus filius Karoli]
Un roi adolescent, arrivé au pouvoir à 14 ans, après avoir pacifié son royaume et rétabli la justice, partira à la conquête de l'Angleterre, de l'Espagne, puis de toute l'Europe. Maître de la chrétienté, il sera couronné roi des Romains à Rome et entreprendra la réforme de l’Église. Puis son destin le conduira en Grèce où il recevra une deuxième couronne, celle de l'Empire d'Orient. Enfin, après avoir chassé du reste de la terre toutes les hérésies et s'être fait roi de cette autre partie du monde, il entrera dans Jérusalem pour donner au Christ ressuscité ses couronnes, sur le mont des Oliviers. Alors cet empereur mourra et le monde sera sauvé pour l'éternité.
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En ce milieu de XVIe siècle, les entrées royales constituaient la forme la plus achevée des fêtes officielles... Elles étaient préparées pendant plusieurs semaines et chaque détail était chargé de sens. Spectacles de rue, elles proposaient sur des estrades de véritables tableaux vivants où des acteurs amateurs jouaient des scènes empruntées à l'histoire ancienne, à l'histoire moderne, à la Bible ou simplement à l'histoire locale.
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Videos de Didier Le Fur (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Le Fur
Avec Roberto BIOLZI, Didier LE FUR, Guy LE THIEC, Fabien LÉVY
Carte blanche au ministère des Armées et aux éditions Passés Composés
Au cours des XVe et XVIe siècles, la péninsule Italienne fut le théâtre de onze guerres, toutes parmi les plus violentes du temps. Souvent présenté comme un affrontement voulu par des souverains français aux ambitions chimériques, de Charles VIII à Henri II, ce cycle de guerre a pourtant une réalité européenne. Toutes les grandes puissances du moment étant impliquées, qu'il s'agisse de l'Espagne et des Pays-Bas, du Saint Empire allemand, de la Suisse ou encore de l'Empire ottoman. Par ailleurs, toutes les entités politiques italiennes furent des acteurs majeurs de ces conflits, Naples, Rome, Florence, Venise ou Gênes menant des actions autonomes et tentant de survivre face aux léviathans des XVe et XVIe siècles. L'objet de cette table ronde est ainsi de comprendre ce que furent les guerres d'Italie en sortant d'une perception francocentrée et en donnant à lire toute l'originalité de ce qui fut bien l'un des tout premiers conflits européens. Ce faisant, les auteurs invitent à repenser bien des événements – la bataille de Marignan, le sac de Rome…- ou des parcours – Machiavel, Charles Quint, le pape Jules II…
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