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EAN : 9782253156581
192 pages
Le Livre de Poche (14/01/2015)
3.89/5   9 notes
Résumé :
Procès, tortures et bûchers ; images de douleurs, de feu et de sang : voilà ce qu'évoque ordinairement l'Inquisition.


Pourtant, ce tribunal pontifical créé par Grégoire IX entre 1231 et 1233 avait selon l'Eglise catholique une noble mission : sauver les âmes et défendre la chrétienté.

Pour ce faire, elle s'était levée contre des dissidences religieuses qui sévissaient déjà depuis un siècle à travers toute l'Europe, et notammen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Spécialiste de la Renaissance, l'historien Didier le Fur fait ici une incursion au Moyen Âge avec ce petit essai consacré à l'Inquisition pontificale. le sous-titre délimite avec soin le cadre de l'enquête : la France jusqu'au XVe siècle.

Autrement dit, il n'est question ici que de l'institution judiciaire créée par la papauté au XIIIe siècle en vue d'éradiquer les hérésies et en particulier les dissidences cathares et vaudoises qui menaçaient l'unité de l'Église.

Cette première inquisition, conduite par des dominicains expérimentés et d'âge mûr, n'avait de compte à rendre qu'au Saint-Siège. de ce fait, elle se trouvait souvent en conflit avec les évêques et les seigneurs féodaux, lesquels auraient souvent aimé agir à leur guise face aux présumés hérétiques… et s'approprier leurs biens chaque fois que possible.

Les inquisiteurs, qui disposaient d'une très grande liberté d'appréciation, pouvaient être tentés d'en abuser mais devaient répondre de leurs actes devant le Saint-Siège.

Ce fut le cas de Robert le Bougre, un ancien hérétique devenu grand Inquisiteur, qui se rendit coupable de nombreux excès et finit sa vie en prison après que le roi Saint Louis l'eut dénoncé au pape.

Ces inquisiteurs pouvaient en dernier recours utiliser la torture. Ils pouvaient aussi livrer leurs victimes au bras séculier afin qu'elles soient brûlées mais ces mises à mort, qui avaient surtout valeur d'exemple, demeurèrent relativement rares.

Entre légende noire et histoire

Ainsi que le rappelle Didier le Fur, l'image noire que l'on prête à ce tribunal vient des falsifications d'un prétendu érudit du début du XIXe siècle qui en fit la description sur la base d'archives imaginaires. Il a fallu attendre les années 1970 pour que des historiens scrupuleux mettent à jour la supercherie et fassent le tri entre faits et légendes.

L'Inquisition pontificale a pâti aussi de l'assimilation avec la deuxième Inquisition, celle qui fut fondée en Espagne en 1479 par Isabelle la Catholique et Ferdinand d'Aragon. Indépendante du Saint-Siège et placée d'abord sous l'autorité du célèbre Torquemada, elle avait vocation à sévir contre toutes les déviances dans l'empire hispanique. Elle ne fut abolie qu'en 1820.

André Larané
www.herodote.net
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- livre rapide a lire, trés concis, il nous offre un résumer de cette période qui couvre notamment les persécutions contre les cathares ou un peu plus tard la chasse aux sorcières (oui c'était également de l'inquisition ! 😉 )
- pour ma part, je suis passionné par cette période, et j'avais déjà pas mal de connaissances sur le sujet. du coup j'avais une légère appréhension de "relecture" ou peur de m'ennuyer... que nenni ! 🙂 ce livre est trés bien écrit et trés synthétique, du coup on apprécie d'aller droit à l'essentiel et d'aborder tout un tas de notions, jusqu'à la description du processus inquisitoire sans être rébarbatif 🙂 , je recommande ! 🙂
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Peine invariable du crime, la mort par le feu était une traduction de la loi romaine, et non un simple produit de la coutume. Les Romains l'avaient utilisée contre les parricides, les esclaves révoltés, les incendiaires, les magiciens auteurs de sacrilèges et les criminels de lèse-majesté. Elle fut maintenue par la législation barbare, puis par celle du Moyen Âge chrétien et, dès le XIème siècle, les princes laîcs se rallièrent au bûcher. Pour l'Eglise, la peine par le feu était l'anéantissement du corps (symbolique puisque le corps n'était jamais totalement consumé), peine de piété, acte de salut dont on devait se réjouir. La piété ne pouvait en rien céder à la pitié.

Le jour dit (généralement un jour de fête pour que la foule fût plus nombreuse et l'enseignement plus efficace), accompagné par un prêtre prêt à écouter jusqu'au dernier moment ses paroles de repentir dans l'espoir d'arracher, si possible, son âme au diable, le condamné était amené sur le lieu du supplice. Conduit à un poteau de bois dur, placé de façon à faire face à l'ouest, il y était attaché solidement par des chaînes ou des cordes passées autour des chevilles, au-dessous des genoux, à l'aine, autour de la taille et sous les bras. Une autre chaîne lui entourait le cou. On entassait ensuite autour de lui, et jusqu'à la tête, des fagots mêlés de paille. Puis, pour la dernière fois, on lui demandait s'il désirait abjurer son hérésie. Sur son refus, les autorités frappaient dans leurs mains et le bourreau allumait les fagots. Toutefois, il était fort rare que le condamné meure par le feu. Le plus souvent, il était asphyxié bien avant par la fumée. Le corps consumé était ensuite déchiré en morceaux et les os brisés ; ainsi réduit, on le jetait dans un second feu. Les cendres étaient finalement dispersées dans l'eau courante du fleuve ou de la rivière.


Pages 116-117
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Selon la gravité de la faute, le prisonnier était astreint à l'un des trois types d'incarcération :
Le "mutus largus"
(mur large emprisonnement simple)
Le "murus strictus"
(mur étroit cellule fermée)
Le "murus strictissimus"
Le prévenu, convaincu d'hérésie et condamné à vie, portait les fers aux mains et aux pieds, dans un isolement complet, jusqu'à son trépas.
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Les peines infligées aux sorciers étaient les mêmes que celles prescrites pour les autres hérétiques, même si l'emprisonnement, en raison de la nature la plus individualiste du sorcier, n'était plus très pratiquée (on craignait que, leurs pouvoirs conservés, ils l'exercèrent contre leur entourage). On préféra donc souvent les abandonner au bras séculier et cela sans remords, puisque déjà l'Ancien Testament en donnait l'autorisation : "Vous ne souffriez point ceux qui usent de sortilèges et d'enchantements et vous leur ôterez la vie." (Exode XXX, 18).

Page 149
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Videos de Didier Le Fur (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Le Fur
Avec Roberto BIOLZI, Didier LE FUR, Guy LE THIEC, Fabien LÉVY
Carte blanche au ministère des Armées et aux éditions Passés Composés
Au cours des XVe et XVIe siècles, la péninsule Italienne fut le théâtre de onze guerres, toutes parmi les plus violentes du temps. Souvent présenté comme un affrontement voulu par des souverains français aux ambitions chimériques, de Charles VIII à Henri II, ce cycle de guerre a pourtant une réalité européenne. Toutes les grandes puissances du moment étant impliquées, qu'il s'agisse de l'Espagne et des Pays-Bas, du Saint Empire allemand, de la Suisse ou encore de l'Empire ottoman. Par ailleurs, toutes les entités politiques italiennes furent des acteurs majeurs de ces conflits, Naples, Rome, Florence, Venise ou Gênes menant des actions autonomes et tentant de survivre face aux léviathans des XVe et XVIe siècles. L'objet de cette table ronde est ainsi de comprendre ce que furent les guerres d'Italie en sortant d'une perception francocentrée et en donnant à lire toute l'originalité de ce qui fut bien l'un des tout premiers conflits européens. Ce faisant, les auteurs invitent à repenser bien des événements – la bataille de Marignan, le sac de Rome…- ou des parcours – Machiavel, Charles Quint, le pape Jules II…
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