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Capitaine Mehrlicht tome 3 sur 5
EAN : 9782501105675
369 pages
Marabout (26/08/2015)
4.14/5   355 notes
Résumé :
9 novembre, cimetière du Montparnasse. Le capitaine Mehrlicht assiste, en compagnie de son équipe, aux obsèques de son meilleur ami, Jacques Morel. Quelques heures plus tard, il se retrouve dans le bureau d'un notaire qui lui remet, comme "héritage", une enveloppe contenant un diamant brut. Il s'agit de l'un des yeux d'une statue africaine, le Gardien des Esprits, dérobée dix ans auparavant lors du déménagement du Musée des arts africains et océaniens, que Jacques a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (91) Voir plus Ajouter une critique
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Neuf novembre, porte du cimetière du Montparnasse. Agglutinés entre les tombes, le capitaine Daniel Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour, le commandant Matiblout, le médecin légiste Carrel. Les yeux rivés sur le cercueil de leur ami et collègue, le capitaine Jacques Morel, mort d'un cancer. Derrière eux, deux hommes qui leur sont inconnus, devant, un prêtre, nimbé de vinasse. Après de longues tirades, Mehrlicht comprend aussitôt que son ami, très peu porté sur la religion, leur a joué un dernier tour en leur infligeant ce père Théo Pigglip, un vrai showman. Avant de prendre 15 jours de congé dans le Limousin, Mehrlicht se rend chez le notaire afin de prendre connaissance du testament de son ami. Est étonnamment présent, à l'ouverture, le capitaine Kabongo de l'OCBC, autrement dit la police de l'Art. Après lecture, le notaire donne à Mehrlicht une enveloppe qui contient un diamant. Or, ce diamant fait partie d'une pièce maîtresse de l'art bantou, le Gardien des esprits. Aussitôt, Kabongo exige des explications... de leur côté, Dossantos et Latour, sous les ordres provisoires de l'incompétent Cuvier, sont appelés sur les lieux d'une soi-disant pendaison...


L'on retrouve avec un immense plaisir Daniel Mehrlicht et toute sa fine équipe. Une équipe tout aussi atypique que lui : Sophie Latour, un brin révoltée qui fait tout pour trouver des faux-papiers à son ami, Mickaël Dossantos, le Code Pénal comme livre de chevet, accro au sport et qui a maille à partir avec ses "amis" d'extrême-droite, Daniel Mehrlicht, petit bonhomme à la gueule de batracien et aux yeux globuleux, une Gitane toujours allumée, qui doit faire face, 2 ans après celui de sa femme, au décès de son meilleur ami. Il ne sera pas au bout de ces surprises après avoir pris connaissance du testament de ce dernier. En effet, ce sera une vraie chasse au trésor et un jeu de piste qui le mènera, lui et Kabongo, dans les rues de Paris. Parallèlement, Latour et Dossantos enquêtent sur des meurtres déguisés en suicides. Deux affaires qui risquent bien de se recouper et que la police devra régler fissa en 48 heures. Pas une de plus. L'on retrouve avec un immense plaisir ce cher Mehrlicht et toute son équipe pour une enquête passionnante dans les rues de Paris. Nicolas Lebel nous offre un roman toujours aussi abouti, tant sur le fond que sur la forme. Une intrigue captivante, un suspense entretenu jusqu'à la fin, une tension palpable, un rythme effréné et une construction habile. le tout parsemé ici et là de répliques cinglantes, d'humour noir, de bons mots, de situations cocasses ou gênantes et d'anagrammes pertinents. Les personnages, quant à eux, gagnent en profondeur. L'auteur ne perd rien de sa verve, de son humour et de sa sagacité.
Une réussite... encore une fois.
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Décidément, Nicolas Lebel aime bien tisser ses intrigues autour d'une commémoration. Après le 1er novembre dans son précédent et bien nommé polar le jour des morts, on retrouve ses protagonistes favoris quelques jours après, à l'avant-veille de célébrer le 11 novembre. Oui je sais, il y a plus gai…

Et pourtant… Posons tout d'abord le contexte : ce troisième opus des aventures du capitaine Mehrlicht peut tout à fait se lire indépendamment des deux autres et l'auteur est un sacré phénomène. Deux vérités absolument indiscutables (et quand on porte le patronyme d'un fusil ayant servi durant les deux guerres, il ne faut pas s'étonner que l'on pétarade à coup de bons mots autour d'une commémoration de champs de bataille).

Posons les faits. Cette nouvelle intrigue est le cadre d'une ténébreuse histoire de pièces « d'art premier », disparues sans qu'on en ait rien à Branly (je parle du musée si cher à l'ex-président Chirac, dont le supérieur de Mehrlicht aime tant citer les « grandes » paroles. Mais je m'égare…).

Nicolas Lebel est un amoureux de la langue, un épicurien des belles phrases et des traits d'esprits, un hédoniste qui aime le bel ouvrage. Sa nouvelle histoire (si bien ouvragée) est un plaisir du cerveau, qui fait de l'effet autant sur les tripes que sur les muscles faciaux.

Ce roman est à l'image de son démarrage. Avec une scène d'enterrement qui arrive à nous faire balancer entre tristesse, émotion et franche rigolade, d'une phrase à l'autre. Il sait être sombre (très sombre même parfois) et franchement désopilant à d'autres instants.

C'est la parfaite dualité du style Lebel, qui sait jouer de ses mots pour faire jaillir l'émotion (négative ou jouissive), sans que jamais on ne sache trop à quoi s'attendre. Il s'amuse à nous proposer ses personnages excessifs et à écorner certains travers de notre société à coups de scènes mémorables (je ne suis pas certain de me remettre un jour des scènes dites « de la sonnerie du téléphone », tant je me suis bidonné).

Mais attention ! Quand Nico bêle le la, s'en est fini de rire. le récit prend alors une tournure très noire, sans doute la plus violente qu'il nous ait proposée jusqu'ici. Il ne ménage rien ni personne dans cette ménagerie de forts en gueule.

Il aime jouer avec les stéréotypes pour nous confectionner des personnages inimitables, immédiatement identifiables, détestables ou chérissables. Il apporte la lumière à travers Capitaine « c'était mieux avant » Mehrlicht (même si on doute parfois qu'il soit plus vivant que mort, le bougre à tête de grenouille). Il accentue le côté obscur de son intrigue – passionnante plongée dans le monde de l'art – grâce à des personnages secondaires hauts en couleur, avec qui on se paye de belles tranches de lard.

Il nous fait profiter de son érudition sans jamais se la raconter (il faut dire qu'il est « TEL » dans ses autres vies – Traducteur, Enseignant et Linguiste). C'est Baudelaire qui sert, cette fois-ci, de faire-valoir à ce qui s'apparente à un vrai jeu de piste culturel et ludique à travers Paris.

Malgré un très léger coup de mou juste après la moitié (juste pour pinailler un chouïa), l'auteur s'est vraiment transformé en Monsieur + dans ce troisième opus particulièrement fouillé. Plus noir, plus drôle et toujours intemporel, Nicolas Lebel est sans pitié pour nos nerfs et nos zygomatiques (et je suis certain qu'il n'en éprouve aucun remords). Nicolas, le bel et bien nommé, est indéniablement devenu un auteur à ne pas manquer dans le paysage du polar français.

PS : les lecteurs qui connaissent bien l'univers du polar francophone s'amuseront à rechercher les noms d'autres auteurs du noir derrière les dénominations des personnages ; exercice ludique supplémentaire proposé par ce roman et chouette cerise sur le gâteau.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Ce que j'ai ressenti:

« Ça fait quel bruit, le désespoir? »

J'avoue avoir eu un peu de mal avec celui ci, surtout au départ… Je m'explique un peu, déjà pour moi les flics, ça ne part pas en vacances, « flic un jour, flic toujours » ou quelque chose comme ça… Oui je sais je suis un peu dure, mais en fait je veux dire, Mehrlicht ne DOIT pas partir en vacances, parce que sinon, nous pauvres lecteurs assidus ,comment allons nous faire sans lui, sans sa lumière ( ben oui, il n'y a que moi qui la voit ou quoi? Si, si, regardez bien les grenouilles c'est charmant, surtout si on l'embrasse…. ), ses bons mots et sa jovialité????!!!! Oui elle m'a manqué sa joie, mais bon, forcement quand on perd un ami, ça vous fiche un peu le bourdon. Alors peut être que j'étais trop triste en fait, comme lui, et du coup, mon moral en a pris un coup. Et puis aussi moi le trafic d'Art, ça me passe un peu au dessus, parce que j'ai du mal à comprendre un tel engouement (caché/pas caché/ oeuvre hors de prix/ convoitise malsaine…..).

Après, j'ai retrouvé mon plaisir sur la seconde partie du roman. Baudelaire, étant mon poète préféré, quel bonheur de le voir mettre ainsi à l'honneur, et sur une chasse au trésor, faite de jeux de mots et de rimes! C'est vraiment la touche « Charme » de cet opus. On a eu Victor Hugo, mais là, avec juste CE poète là, c'est la classe!!!! Lebel aussi se défend bien aussi aux imbroglios de mots et grandes tirades idéalistes. Il me régale cet auteur!!!! Je trouve qu'en faisant un hommage aux plus grands auteurs, il se révèle lui aussi, et nous prouve qu'il sait manier d'une main de maitre, sans rien envier à ses prédécesseurs, la langue française et cette poésie des mots. Je crois que je lui demanderai de m'encadrer sa grande envolée passionnée de Mehrlicht . Non mais, quelle ferveur!!!! J'en suis encore admirative, déjà, dans son précédent livre, j'avais été scotchée par la scène du Chaudron, mais bon celle ci l'égale!!!!!Merci donc Monsieur Lebel, d'être un auteur de thriller mais pas que…..

« (…)J'ai une tête de grenouille, on me le dit depuis tout petit, j'ai des idées sur tout, et pas que des bonnes, j'ai un caractère de sanglier alcoolique, mais j'ai pas la bêtise d'être raciste. Je vois plus grand, j'ai plus d'ambition, c'est tout… » .

En règle générale, j'ai beaucoup aimé ce troisième roman, parce que c'est toujours un régal de retrouver ses personnages hauts en couleurs (Le vert de Mehrlicht, le Bleu rougeoyant de Dossantos, le rose bonbon de Latour), on s'attache, on vie avec eux leurs plus belles émotions, leurs coup de gueule comme leurs larmes amères, et c'est cela qui fait la force de cette saga, ce noyau de personnalités qui nous fait vibrer!!! On se demande à quand le prochain???!!!!!

En bref, ça ne sera pas mon préféré de cette trilogie de par son thème qui m'a moins passionnée, mais néanmoins, au niveau de l'émotion et du STYLE on a quand même un petit bijou de mots.

Meilleurs Moments du livre:
•La scène de Merhlicht pour sa défense contre cette accusation de racisme. D'ailleurs les scènes où le téléphone sonne donne quelques jolies situations cocasses.
•Les citations de Baudelaire.
•Dans les remerciements, l'auteur rend grâce (aussi) aux bloggueurs!!!! Quelle gentille attention, j'ai trouvé que c'était vraiment sympa de sa part, et puis, j'en ai reconnu des prénoms . ;)

Lien : https://fairystelphique.word..
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Mort et enterré, le vieux copain de Daniel Mehrlicht reste bien présent et lui donne même du boulot d'outre-tombe. Alors qu'il s'apprêtait à prendre quelques jours de vacances, l'homme à la tête de grenouille se retrouve impliqué dans une affaire de trafic de pièces de musée. Entendu comme témoin, ayant prouvé sa bonne foi, Mehrlicht participe finalement à l'enquête, aidé par un jeu de piste découvert post-mortem, patiemment concocté par Jacques, passionné d'énigmes à base de chiffres & de lettres.

Il faut avoir lu les deux premiers opus de la série pour trouver de l'intérêt à cet ouvrage, je crois. Et encore...
Je les avais savourés, tandis que je me suis copieusement ennuyée ici. Mehrlicht étant moins présent, les interactions entre flics se font fades. Pas de stagiaire, mais un collègue 'chef fait pour cheffer' sacrément crétin et parano.
La blague de la sonnerie du téléphone est éculée.
J'ai mal compris dans quel guêpier se fourrait Dossantos (mais ça s'éclaircira dans un prochain volet).
L'histoire du 'transfert' entre le musée de la porte Dorée et celui du quai Branly est passionnante, en revanche, mais hélas beaucoup trop anecdotique dans une intrigue diluée où des mercenaires sans cervelle dézinguent à tout-va, où les faux-suicidés et les torturés-jusqu'à-ce-que-mort-s'ensuive se ramassent à la pelle, et où les flics font hurler leur 'deux-tons' comme dans un film d'action bourrin...

Si je lis le quatrième opus, j'espère y retrouver l'humour de l'auteur et ses coups de griffe à l'égard de la société et des politiciens - trop timides ici.
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Ce qu'un lecteur de polar attend d'un auteur qu'il découvre c'est qu'il le surprenne.
Ce qu'il attend d'un auteur qu'il connaît déjà, c'est qu'il lui redonne les frissons, les montées d'adrénaline, les émotions provoquées dans ses précédentes lectures.
J'ai retrouvé dans Sans pitié ni remords de Nicolas Lebel, tout ce que j'avais déjà apprécié dans ses autres romans. ( même si, une fois n'est pas coutume,  je ne les lis pas dans l'ordre, on ne me changera pas...).
J'ai retrouvé avec plaisir son capitaine Merlicht, avec sa tête de grenouille qui fait peur aux enfants (là j'avoue que ce n'est pas l'image que je me fais d'un grand flic, mais ils n'ont pas tous les allures du grand Clint/Harry ou les traits d'Olivier Marchal par exemple) son équipe, les lieutenants Latour (toujours à  la recherche de titre de séjour pour son compagnon) et Dossantos qui montre avec le même plaisir ses pectoraux de sportif et les articles du Code pénal qu'il dégaine à la moindre occasion.
Merlicht enterre son meilleur pote.
Merlicht est triste.
Jacques Morel, le pote en question fait un drôle de legs à son copain.
Merlicht hérite donc, et entrevoit des vacances bien méritées.
Mais pendant ce temps, dans Paris, on se suicide.
Enfin, c'est ce qu'on croit. Parce que quand les suicidés ont un point commun, c'est louche... surtout quand le point commun est une affaire non résolue 11 ans plus tôt.
Un duo de tueurs sadiques semble faire place net chez les témoins de l'affaire.
Et si Morel était lié à tout ça  ?
La moutarde monte au nez de notre cher capitaine. Fini les vacances.
Lebel nous entraîne dans un jeu de piste à travers Paris, une course contre la montre.
Surveillez votre tensiomètre.
Prenez vos décontractants.
Préparez votre trousse de secours.
Ça va cogner, ça va saigner même.
Un polar uppercut.
Ah mais dans tout ça Monsieur Lebel montre aussi ses talents linguistiques. Il vous invite à réviser, à jouer même.
Acrostiches, hémistiches et autres ascendants à la rime...
Il y a même une demi-page de nombres, et je vous encourage à les lire, ben quoi, ça fait partie du récit, on ne laisse rien en chemin, on ne saute pas des pages ou des lignes, non mais. (Et là,  je me gausse).
Il a pensé aux chanteurs aussi, il vous invite à entonner la chanson préférée des légionnaires.
(Faut dire qu'avec tout le sang qu'il déverse y a de quoi faire....du boudin)
Bref vous l'aurez compris je pense, un polar pur et dur, dans la tradition.
À consommer sur place ou à emporter, de toute façon, je pense que comme moi, vous ne prendrez pas le temps de le déguster, vous allez...le dévorer.


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Citations et extraits (149) Voir plus Ajouter une citation
Parlons-en de l'air du temps, putain ! Il a une sale odeur. Ça fait trente ans qu'on progresse vers la pestilence avec une indignation courtoise. On peut traiter une ministre de la Justice de "singe" et lui jeter des bananes parce qu'elle est noire, on peut appeler "ayatollah" une ministre de l'Éducation nationale parce qu'elle est d'origine marocaine. Il y a trente ans, on pouvait rire de l'autre, on pouvait même rire avec lui. Je me souviens des Smaïn, des Coluche, des Boujenah, des Desproges, des Fellag et d'autres qui endossaient le rôle de l'autre, de l'étranger, avec plus ou moins de talent, et se marraient d'eux, de nous, du choc de la rencontre. Finalement, de l'homme dans tous ses états. Aujourd'hui, les fachos de tout poil ont distillé le pire de ces différences pour faire de cette moquerie fraternelle une haine politique. On parlait hier de Branly et du musée des Colonies. Aujourd'hui, en France, on laisse revenir les conceptions colonialistes des années 30, dignes de Hergé : on jette des bananes au Noir ; l'Arabe est jihadiste ou délinquant. Je repense à Sarkozy qui voulait renvoyer les délinquants dans leur pays, comme s'il y avait un pays dont les habitants sont les Délinquants ! On a morcelé l'espèce humaine en groupuscules rivaux pour mieux nous monter les uns contre les autres : les Noirs, les Jaunes, les Arabes, les Juifs, les homos, les fonctionnaires, les riches, les communistes, les rentiers, les retraités, les banquiers, les francs-maçons, les politiques, les chômeurs, les Roms, les intégristes, les profiteurs... À la fin de la journée, on a tellement d'ennemis qu'on ne sait plus qui on doit haïr en priorité ! Heureusement qu'il y a le "20 heures" pour nous donner des repères !
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- Je ne connaissais pas cette application, mais c'est complètement dans l'air du temps, les blagues racistes. Je ne suis pas surpris qu'une telle application existe...
Mehrlicht fut piqué au vif.
- Ah ! Mais je vous arrête tout de suite : je suis pas raciste. D'abord parce que je suis pas décérébré au point de croire qu'il y aurait plusieurs races humaines et que certaines vaudraient mieux que d'autres. Mais surtout parce que je hais avec la même ferveur tous les humains, sans la moindre discrimination, qu'ils soient rouges ou bleus, bannock ou batak, yupik ou yugur, mandchous ou mandingues, zhuang ou zoulous, berbères ou bretons... Ils partagent à quatre-vingt-dix-neuf pour cent ce patrimoine génétique qui les pousse à se vautrer devant un écran plat pour regarder des pubs d'écrans plats, tout en suppliant chacun un dieu différent pour qu'Il envoie un tsunami de merde sur leur voisin qui a l'outrecuidance d'avoir les mêmes rêves qu'eux. J'exècre tous les Terriens avec un vrai souci d'équité, surtout pour pas en détester un moins que les autres, parce qu'il y en a pas un qui n'aspire pas à étendre sa nuisance, à propager son égo bubonique, quitte à tout raser en chemin. Le patrimoine commun de l'humanité, c'est la haine de l'autre pour sa peau, ses cheveux, son dieu, son pétrole, son fric, son terrain, son terroir, son chien, sa musique débile et ses chiards qui braillent. "L'Enfer, c'est les autres", disait l'autre, sauf qu'on est toujours l'autre de quelqu'un, et qu'à ce compte-là, si "je est un autre", le premier gus à qui on devrait faire sauter le caisson, bah, c'est soi-même !
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- Je parlais de l'application qui...
- …. est dans l'air du temps, j'ai bien entendu.
Parlons-en de l'air du temps, putain! Il a une sale odeur. Ça fait trente ans qu'on progresse vers la pestilence avec une indignation courtoise. On peut traiter une ministre de la Justice de "singe" et lui jeter des bananes parce qu'elle est noire, on peut appeler "ayatollah" une ministre de l'Éducation nationale parce qu'elle est d'origine marocaine. Il y a trente ans, on pouvait rire de l'autre, on pouvait même rire avec lui. Je me souviens des Smaïn, des Coluche, des Boujenah, des Desproges, des Fellag et d'autres qui endossaient le rôle de l'autre, de l'étranger, avec plus ou moins de talent, et se marraient d'eux, de nous, du choc de la rencontre. Finalement, de l'homme dans tous ses états. Aujourd'hui, les fachos de tout poil ont distillé le pire de ces différences pour faire de cette moquerie fraternelle une haine politique. On parlait hier de Branly et du musée des Colonies. Aujourd'hui, en France, on laisse revenir les conceptions colonialistes des années 30, dignes de Hergé: on jette des bananes au Noir; l'Arabe est jihadiste ou délinquant. Je repense à Sarkozy qui voulait renvoyer les délinquants dans leur pays, comme s'il y avait un pays dont les habitants sont les Délinquants! On a morcelé l'espèce humaine en groupuscules rivaux pour mieux nous monter les uns contre les autres: les Noirs, les Jaunes, les Arabes, les Juifs, les homos, les fonctionnaires, les riches, les communistes, les rentiers, les retraités, les banquiers, les francs-maçons, les politiques, les chômeurs, les Roms, les intégristes, les profiteurs... À la fin de la journée, on a tellement d'ennemis qu'on ne sait plus qui on doit haïr en priorité! Heureusement qu'il y a le "20 heures" pour nous donner des repères!
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- Vous connaissez le MAAO, capitaine ?
- Un peu, oui ! C'est mon quartier ! Le musée des Arts d'Afrique et d'Océanie de la Porte Dorée, répliqua Mehrlicht. Il a fermé en 2003 parce que Chirac voulait se débarrasser de ce vieux musée des Colonies ouvert dans les années 1930 à la gloire de l'homme blanc et des trésors qu'il avait pillés lors de ses conquêtes sanglantes aux quatre coins du monde... Chirac espérait aussi laisser un joli bâtiment tout neuf derrière lui : Pompidou a eu Beaubourg, Giscard le musée d'Orsay, Mitterrand la pyramide du Louvre, la Grande Bibliothèque, l'Arche de la Défense... Chirac voulait son musée des 'Arts premiers', comme on dit : le Quai Branly. Remarquez : 'Arts premiers', c'était déjà un bel effort par rapport à 'Arts primitifs' ! Au fait, c'est pas vous qui êtes censé me raconter une histoire ? [...]
- Vous avez raison : le musée des Arts d'Afrique et d'Océanie ferme ses portes en 2003. L'ensemble des collections qui va être transporté vers le nouveau site souhaité par le président Chirac doit d'abord être inventorié, nettoyé, voire restauré avant d'être réinstallé au Quai Branly.
- Si je me souviens bien, ça avait fait du foin à l'époque, puisque certains voulaient aussi y mettre des pièces du Louvre, du musée de l'Homme et du Museum d'Histoire naturelle... Déshabiller Paul... pour habiller Jacques ! En tout cas son Quai Branly. Sans souci des recherches en cours ou des personnels qu'il fallait virer... Je me trompe ?
- Ce n'est pas le sujet, mais il y avait eu polémique, en effet...
(p. 60-61)
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[ paroles d'un mercenaire « enragé et héroïnomane » (sic) ]

- [...] Tu as paniqué, c'est ça ?
- Oui, mon adjudant, mentit le Russe.
- C'était à cause des civils ?
- Oui, mon adjudant.
- Ah ! les civils... Ne m'en parle pas... La plaie du soldat ! Mais l'ennemi n'a pas ton sens de l'honneur, Vlad. L'ennemi, s'il attrape ta mère, ta soeur, ta femme, il ne fait pas de quartier. C'est comme ça. Parce que c'est la guerre. Partout. Et parce qu'il y a ceux qui la regardent à la télé, qui se croient à l'abri jusqu'à ce qu'elle surgisse et les bouffe vivants ! Et il y a ceux qui la font, ceux qui la tutoient, la fixent dans les yeux, et la prennent comme une pute ! J'en ai vu des gamins se faire arracher les jambes par des mines antipersonnel maquillées en jouets, mais j'ai aussi vu des gosses se ruer vers des checkpoints pour s'y faire exploser. En temps de guerre, le bien, le mal... ça n'existe plus, Vlad... Ça ne veut plus rien dire. Civils, militaires... Hommes, femmes... Blanc, noir... Dans le charnier global, la guerre efface les lignes. Il n'y a plus que les vivants et les morts. Et il faut se battre chaque seconde, tu m'entends ? chaque seconde pour rester dans le camp des vivants.
(p. 326-327)
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Vidéo de Nicolas Lebel
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, Nicolas Lebel vous présente son ouvrage "Peines perdues" aux éditions du Masque.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3048349/nicolas-lebel-peines-perdues-une-tragedie-en-cinq-actes
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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