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EAN : 9791030801019
160 pages
Le Dilettante (23/08/2023)
3.46/5   13 notes
Résumé :
Il s’agit bien d’une course-poursuite à la castration avec des ascenseurs à bateaux.

"L’esprit louisianais, ce mélange corrosif et dansant de désespérance rigolarde et d’improvisation swinguante qui monte des mangroves et macère dans la moiteur sudiste… C’est avec pareil jus de bayou qu’ont été biberonnés les deux perdants magnifiques de ce roadbook déglingué et journal débordé signé Darline, une âme en peine lancée sur la piste de Lennon, son jumeau ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
On pourrait se croire en Louisiane, on est à Poissy ! Mais pas pour longtemps puisque Darline va se mettre en route pour retrouver Lennon, qui vient de se barrer vers la Belgique dans le but de…Mais n'en disons pas trop.

Ce roadtrip se démarque par l'originalité du sujet mais surtout par le caractère décomplexé du langage que tient Darline. Pas de tabou, pas de faux-semblants, c'est trash.

C'est trash mais rapidement on reconnaît un rythme et des rimes de slam, qui finissent par occulter l'histoire. Je me suis un peu perdue en route, malgré la bande-son bien présente et évocatrice.


J'ai malgré tout de même été émue par les dernières lignes…Mais il est difficile de parler de ce roman sans déflorer ce qui en constitue l'essence.

160 pages le dilettante 23 août 2023

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Sur la route d'Anvers

Dans un road-trip un peu déjanté, Samuel Lebon raconte le voyage de Darline, partie à Anvers retrouver Lennon, l'homme qu'elle aime et qui veut se faire castrer. Parviendra-t-elle à l'en dissuader? C'est l'un des enjeux de ce roman joyeusement foutraque.

Évoquer un road-trip de Poissy à Anvers, ça ne fait pas forcément rêver. Y ajouter qu'il s'agit pour une femme et sa fille de retrouver son homme pour qu'il ne se fasse pas castrer, cela n'ajoute guère de romantisme à l'affaire. Et pourtant ! Pourtant le voyage de Darline, qui décide de retrouver Lennon, vaut le détour.
Parce que durant tout le long du voyage, elle va nous raconter comment, avec son copain d'enfance, elle a construit son couple et comment, malgré les vicissitudes, elle n'a cessé de croire en leur histoire
Parce que la musique donne au récit son rythme si particulier. La musique qui fait partie de la vie des protagonistes qui vivent sur une péniche qui est aussi salle de concert, qui rêvent de leur propre studio et qui ne peuvent vivre sans leurs groupes et chanteurs favoris. Dans sa Peugeot 1007 déglinguée, Darline a fort heureusement des cassettes qui vont l'accompagner. Mais la musique, c'est aussi celle des mots qui composent ce livre et qui chantent à nos oreilles. Essayez de le lire à haute voix et vous verrez comme il sonne bien. Un peu comme un exercice de slam.
Parce que derrière ce voyage à l'issue incertaine se cache une double réflexion, celle sur le statut des hommes d'aujourd'hui, censés se conformer aux injonctions post #metoo et qui se découvrent fragiles et désorientés et celle sur le combat féministe loin d'être gagné: «Lennon couche avec moi parce que je suis la seule femme qu'il fréquente encore. C'est pas vraiment le conte de fées. Je suis la dernière roue du carrosse. Tu parles d'un carrosse. Une pauvre citrouille. (…)
Jamais il m'achète de fleurs. Jamais on part en vacances. Même pas un brin de muguet.»
Tout au long des rencontres qui vont jalonner son parcours, Darline aura l'occasion de confronter son point de vue, pas toujours pour y voir la confirmation de ses idées, et de s'ouvrir à d'autres horizons. C'est plein de sexe et de rock'n'roll et ça se termine sur un carnaval endiablé, comme la Belgique peut en proposer avec cette «Nuit des Trouilles de Nouilles».
Samuel Lebon a un style qui épouse parfaitement son propos, cru et libre, plus préoccupé de la sonorité que de la syntaxe. Ici les enterrements sont plutôt des fêtes d'adieu, les relations aussi éphémères qu'intenses et l'amour – le vrai – peut-être au bout de la route. Va savoir…
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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Quelques heures sous la flotte, avec les gamins qui larguent leur estomac à l'arrière de la bagnole familiale. Un peu plus tard, la grande s'offre un strike en renversant un rayon entier dans le supermarché mousquetaires du coin. Tu peux me croire, deux chariots ne passent pas de front dans ce foutoir. Enfin, le moment divin arrive, t'as refourgué les mômes au plumard, tu t'es ouvert une bonne bière brassée dans un bled perdu de la Meuse. Si, si, c'est du sérieux, ça existe vraiment. Et là, c'est la lampe de chevet qui t'agresse comme un projecteur de stade. Rien de plus insupportable que ça, à part peut-être une lampe de chevet qui se fout de t'éclairer. Ne pleure pas sur moi. C'est un putain de bel objet. Couverture en papier kraft épais qui vient sublimer une illustration de l'artiste argentin Sergio Aquindo. Ou alors c'est l'inverse ? Mais le contenu, me diras-tu... le moment est venu de s'y plonger.

Ça démarre façon bayou, ces premières pages. Une vraie ambiance de ragoût à feu doux. Ça sent la surprise dans l'air, mais tout divulgâcher serait vraiment dommage. C'est l'histoire de Lennon et Darline ou plutôt de Darline sans Lennon. Pas de lien du sang, mais une enfance partagée comme frère et soeur. Elle ne veut qu'une chose, un enfant parfait avec celui que tout le monde prend pour son frangin. Un beau matin, brumeux, en bordure de canal, c'est le drame pour Darline. Lennon a mis les voiles, emportant avec lui son fantasme. Darline en est persuadée : il est parti se les faire couper. Accompagnée de sa gamine peu loquace, elle prend la route pour le rattraper.

Premier réveil au gîte. Évidemment, la cafetière, c'est une Senseo. Pour du bon café, j'attendrai d'être remonté là-haut. Impatient de replonger dans ma lecture, j'ai l'impression que l'atmosphère des cinquante premières pages m'a engluée dans la nuit. On repart en vadrouille avec l'héroïne Darline. Un roadtrip en Peugeot, ouais, ça pourrait être pire, genre se trimballer en Berlingo. On évolue entre deux mondes. Un passé qui tangue et un présent qui s'échappe. On ne sait pas trop si l'héroïne ne se fout pas de nous à l'occasion. Sa gamine qu'elle traîne comme un boulet, pendant qu'elle rêve secrètement de faire un nouvel enfant qui serait parfait. T'en dévoiler davantage serait te priver de la découverte de ce roman.

Après un premier récit photographique, déjà décortiqué par ici, Samuel Lebon défonce les portes qu'il avait entrouvertes. Une plongée dans les thèmes du désir, de la parentalité et d'une forme de renoncement à soi-même. Sur une route sinueuse entre Richard Brautigan et Jim Harrison, Samuel Lebon manie avec une précision redoutable le style propre et mouvant de l'épopée américaine.
Côté sonore, tu vas être gâté ; de Karl Blau à Bill Callahan, sans oublier Nick Cave, le roadtrip est sacrément bien balancé. Je flâne en Lorraine, fenêtres de la bagnole grandes ouvertes, évangélisant les autochtones en pensant à Lennon. Karl Blau se pavane jusqu'à Memphis, Darline et sa marmaille doivent, elles, se gaver de gombo. Retrouvera-t-elle son héros avec ses effets au complet ?

Dick Rivers me vient à l'esprit. La Meuse, c'est pas Saint-Tropez mais Samuel Lebon réussit ici un twist parfait.

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J'ai choisi ce livre en étant interpellée par les mots "Louisiane" et "sudiste" de la quatrième de couverture.
Quelle erreur. Premièrement je n'ai vu aucun rapport avec ces termes là.
Concernant l'histoire, nous allons suivre une femme partie à la recherche de son mari ayant pris la fuite en vue de subir une castration. Notre protagoniste désespéré se lance dans un road trip dans lequel elle essaiera juste de coucher avec tous les hommes qu'elle croise alors qu'elle est accompagnée de sa petite fille handicapée.
Ce livre m'as choquée. Pas à cause de toutes les références sexuelles et lourdes omniprésentes mais par le fait qu'un homme ai écrit un livre pareil! Je suis vraiment dépitée de voir une telle vision de la femme, on se croirait dans un vieux film porno conçu par un INCEL, c'en était malaisant. Alors non, les femmes ne se trimbalent pas sans sous-vêtements pendant des jours, elles ne vont pas dans les chambres des hommes pour se toucher et ne font pas tout pour se faire sauter par des mecs mariés. Sans compter les passages en italiques dégelasses et gratuit.
Je ne comprend pas qu'on ai pu éditer ça.
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Darline est amoureuse, folle amoureuse de son amour de toujours Lennon.
Elle l'attend pour un dîner, c'est le “D-Day”, les ovules sont au top, mais Lennon est parti, direction Anvers pour se faire castrer.
Darline décide de prendre sa Peugeot dont les portes restent ouvertes en roulant pour rattraper Lennon avant qu'il ne fasse l'opération, car elle veut un enfant de lui, quelqu'en soit le prix.
De vieilles cassettes avec du Leonard Cohen dans l'autoradio, des rencontres humaines et animales vont faire parti d'un road movie où la folie côtoie la libido débridée de Darline.
On croise le “ghost” d'un Nick Cave qui fait de la peinture, un ornithologue dans un ranch avec un studio d'enregistrement, et parfois Darline fait des rêves prémonitoires …

Trop dévoiler ce roman barré serait une erreur tant il vous emmène dans un tourbillon de sentiments divers.
Samuel Lebon créé un puzzle où l'on pense voir se dessiner un road trip absurde, mais dont le final colle au mur avec un swing qui prend à la gorge et remue les entrailles.
Une réussite à ne pas manquer, le personnage déjanté de Darline n'est pas prêt de vous quitter.
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critiques presse (1)
LeMonde
07 novembre 2023
"Ne pleure pas sur moi" creuse un sillon de détermination et de chagrin, de noirceur et de fantaisie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Lennon couche avec moi parce que je suis la seule femme qu’il fréquente encore. C’est pas vraiment le conte de fées. Je suis la dernière roue du carrosse. Tu parles d’un carrosse. Une pauvre citrouille.
C’est vrai qu’on lui compte moins de prétendantes depuis qu’il ne voit plus personne. Je ne lui ai pas deviné une aventure depuis des lustres.
Lennon a collectionné les filles aux courbes parfaites. Dessinées selon le nombre d’or. Et alors. Je ne suis peut-être pas parfaite mais j'ai prouvé que je tenais la route malgré mon corps bizarre. J’ai même couché avec une de ses ex un jour, pour voir. Franchement c’était rasoir.
Jamais il m’achète de fleurs. Jamais on part en vacances. Même pas un brin de muguet. Lennon c’est un casanier. Jamais il raconte sa journée. Il a de l'humour mais ne s’en sert jamais. Il ne supporte pas le karaoké. Lennon c’est un discret. Il ne veut pas bavarder. Pas noter les anniversaires dans le calendrier. Il ne met pas son réveil quand je dois me lever. C’est toujours moi qui fais les massages des pieds. p. 62
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(Les premières pages du livre)
« J’ai sorti le grand jeu. Ma spécialité, le gombo au poulet. J’ai piqué une bouteille de son vin préféré à la cave. Le grand soir c’est ce soir. Pas la première fois que je le fais boire.
J’ai mis une robe mais pour le maquillage je reste simple. Il me préfère au naturel. Je garde les chandelles pour le rituel. Un repas aux bougies, très peu pour lui. Pas de nappe, pas de chichi, j’ai posé deux assiettes ordinaires sur le bar. Même l’idée d’une assiette le met en retard.
Il a de la route le gars. Tout le jardin à traverser. C’est déjà trop demander. J’ai guetté sans guetter, fait semblant de m’affairer, les minutes ont passé et je suis toujours là, devant la fenêtre. À quoi bon se cacher avec cette lune de trois jours et le brouillard venu du fleuve. On n’y verrait pas un alligator à cinq mètres.
J’ai prévu un cadeau. Introducing Karl Blau en cassette audio. J’espère que c’est pas trop. Qu’il ne va pas me sortir le refrain du gigolo. C’est juste un petit cadeau.
J’ose pas m’aventurer dans l’allée. Le fleuve, je préfère le tenir en respect. J’ouvre le pinard. Lennon croit que je vais l’appeler. Il veut me rabaisser.
C’est le d-day. J’espérais qu’on pourrait recoller les morceaux. Je me suis chauffée toute la journée. Ça vaut peut-être le coup de me rabaisser.
Numéro non attribué. Il a bazardé son portable. Il va me rendre folle.
Je m’allonge sur le canapé. Mon mec a oublié notre dîner. Sa bouteille est bien entamée, je me caresse sans grande conviction en pensant à lui. Je pourrais me fourrer les bougies dans le cul, de toute façon le rituel est foutu.

Passe-moi le sac à vomi. Un mec en peau de loup dans la nuit. Un genre de cérémonie. Sur le cimetière de bruyère des taches de lèpre. Le caveau est en bois, sur le toit le grand méchant aux abois, le loup sort du bois.
Le vieux possédé demande si elle avale : la sève sacrée du loup garoo. Il aiguise ses couteaux. Il vendra la peau de la diva. Comme l’enfant elle périra. Loup garoo, enfant du bayou, douze coups de couteau mon chou.
Le sorcier reprend ses esprits, rend la peau du loup gris. Il laisse tomber le costume, il maquille la scène de crime.

Six heures du matin. J’ai mal dormi. J’ai la bouche pâteuse. Le poulet se noie au fond du gombo. Je me sers un café.
Dehors rien à signaler. Aucune chance de distinguer les bateaux. Au-delà de la balançoire c’est le gris complet. Une aubaine de matinée pour les monstres des marais. Profitez, ça va se lever, canicule annoncée.
Deuxième café, je me dis que c’est toujours le d-day à quelques heures près. Je suis de repos et ma fille veut pas se lever. Lennon ne viendra plus mais c’est décidé, je vais le chercher. Je pose le lait et les céréales sur le bar, je mets le gombo au frigo, je sors.
Sous le porche le thermomètre est à zéro. Ressenti : moins dix. Je rentre me changer. J’enfile mon pantalon de randonnée troué. Je prends ma parka et une lampe torche dans la véranda. J’attaque le brouillard à coups de piles alcalines.
J’aurais bien besoin d’un troisième café. Je me concentre pour ne pas glisser. Je vois à peine mes pieds. Vague impression d’être bourrée.
La nuit est pour les morts, le jour pour les vivants. Je me répète ça comme un mantra.
Arrivée au fond du jardin, je lève la tête, j’hallucine. Le Boston, envolé. Le Dixie est seul à quai. Je me précipite. Tout est fermé. Je crie. Personne.
J’enjambe les racines, je mets un pied sur le ponton et m’accroche au bateau. Scène irréelle. Ils ont manœuvré sans m’en parler.
Je jette un œil à l’intérieur. Buk a disparu lui aussi. Il est forcément avec Lennon. Le bateau n’est jamais sorti sans le vieux. Je crie encore. De rage. Un héron s’envole. Le premier train passe au loin. Le silence revient.
Seule dans l’éther du petit matin, je reste plantée dans le jardin à méditer sur le dîner, le d-day, les mecs et leurs méfaits, le bordel sur le quai.

1
Lennon est né le 12 décembre 1980, quatre jours après l’assassinat de John Lennon. Je suis née le 12 décembre 1980, dix minutes après Lennon. Nos parents se sont rencontrés à la maternité. Nos pères se sont associés. On ne s’est plus quittés.
En ce qui concerne Lennon, j’ai un sixième sens. Des flashs. Je sais ce qu’il fabrique en permanence. La vie de Lennon m’apparaît dans une sorte de transe.
Je pense souvent aux dix premières minutes de la vie de Lennon. Les seules dix minutes pendant lesquelles je n’étais pas là pour lui. Les dix minutes de la naissance de Lennon et de notre histoire en pointillé.
Quelqu’un me fait payer mes dix minutes de retard. Mes dix minutes de retard dans la vie de Lennon, je les rembourse tous les jours avec les intérêts. Je passe mon temps à m’inquiéter pour Lennon et à nettoyer devant lui. C’est l’homme de ma vie.

J’ai retrouvé mon spot préféré. Affalée dans la vieille banquette sous le porche. Je passe des heures sur ce sofa à travailler mes prières. Je vais reprendre un verre. Vider la cave du Capitaine avant la prochaine crue centennale.
Ma fille ratée est assise là. Elle ne dit rien. Elle est handicapée. Complètement foirée. Elle s’est habillée de travers avec ses vêtements de sports d’hiver. Elle me fatigue déjà alors que la journée est à peine entamée. Je ne veux pas savoir dans quel état elle a laissé la table du petit déjeuner.
On avait tout pour être heureux ici. Le grand terrain en pente. Le portique, la tombe du chien, les souvenirs. La bicoque mal isolée avec sa coursive en métal qui brille au soleil.
Autrefois les gens faisaient la queue dans l’allée pour dîner en musique sur le Boston Dollar. Le son du bayou. La meilleure cuisine au nord de La Nouvelle-Orléans. Le dépôt de bilan nous a mis dedans.
C’est vrai, il y a les mauvaises vibrations, la répartition des chambres en fonction. Le fleuve, dense et imprévisible. Après la naissance de ma fille, je me suis installée dans la maison. En rentrant du boulot je déprime un peu. Il est loin le temps où je bronzais sur le pont du Boston. Les promeneurs et les joggeurs me mataient depuis la rive d’en face. Je voudrais remonter le temps. Qu’un mec en sueur traverse à la nage.
Lennon ne me calcule plus. Je deviens transparente. Sur l’île, je peux le raisonner, l’attirer dans mes filets. Dès qu’on passe le pont c’est compliqué.
J’en reviens pas qu’il se barre comme ça. Il est en train de me ghoster pour notre enfant commun. Pourtant il m’en doit un.

La nuit est pour les morts, le jour pour les vivants, et mon d-day peut aller se faire enterrer. Lennon pas envie de m’honorer. Rien à secouer du calendrier.
Je te retrouverai à la lune sanglante, à la bourre, mon Amour.
La nuit est pour les morts. Le jour noir comme la nuit. Le géniteur jamais à l’heure pour le p’tit frère ou la p’tite sœur.

J’allais déposer les os de poulet sur la tombe du chien quand le facteur a klaxonné. J’ai prié vite fait et me suis réajustée. Je suis un peu débraillée les jours de repos.
Sébastien me tend la carte postale d’un amant. Une statue en noir et blanc avec un moustachu devant. Au dos, au marqueur fin, ces mots en majuscules : nous deux, San Francisco, quand tu veux.
Dégoûtée. Je déchire la carte pour faire de l’engrais.
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Il répond des choses étranges, de manière très laconique, comme s’il payait un impôt sur les mots. Il prend soin d’en utiliser le moins possible. Il les range dans le bon ordre. Comme s’il voulait prononcer la phrase du jour tous les jours, à chaque phrase.
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Après le sexe j'ai souvent un coup de blues. Ma fille me manque. Le mobilier d'autoroute me file le cafard. Impression terrible de solitude, d'être un insecte dans le Grand Est.
- page 49
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La 1007 repart bredouille. Ça roule sur une seule file. Les travaux sont en stand-by, le périph a pris perpète, il a plus que jamais sa tronche de fin du monde.
- page 23
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Vidéo de Samuel Lebon
Samuel Lebon, un écrivain en résidence au cœur d’une forêt : où se niche la création ? Qu’a-t-il donc en tête ? « Deadline » met en scène les cogitations et les errances de l’artiste, illustrations de la vanité et du temps qui passe, à la manière d’un conte fantastique et pictural. Un film de Félix Lantieri produit par AM Art Films.
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