AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782277116943
J'ai lu (14/02/2006)
3.62/5   29 notes
Résumé :
Et si la technocratie se muait en thécratie ? Si les savants décidaient — à l'approche des catastrophes planétaires — que le meilleur moyen de mener les hommes reste encore la Foi ?
Au service d'une religion synthétique, quelles forces, quelles armes et quels miracles la Science ne pourrait-elle mettre ? Comment lutter contre pareille alliance de Dieu et de la Raison ?
Le rêve d'un Renan se réalise. Le monde est dirigé par un petit groupe de savants... >Voir plus
Que lire après A l'aube des ténèbresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour éviter à la civilisation de s'écrouler, un groupe de scientifiques décide de prendre les choses en main et de confisquer le pouvoir politique. Pour asseoir leur pouvoir, ils mettent au point une religion directement inspirée du Moyen-Âge, agrémentée de technologie pour impressionner les esprits : les cathédrales diffusent des ondes apaisantes durant la messe pour forcer un état de grâce et de recueillement chez les fidèles, les prêtres sont équipés de champs de force qui leur assurent une « protection divine » bien tangible, et des sorciers tout en effets spéciaux sont fréquemment mis en scène dans l'unique but d'être impitoyablement détruits sous les yeux d'une population soulagée d'être protégée par de tels saints hommes.

Quelques siècles plus tard, en 2300, tout paraît sous contrôle, et cette nouvelle Église règne sans partage sur le monde. Pourtant, ça et là, des phénomènes de sorcellerie non-provoqués par le pouvoir sont rapportés : des énormes loups fantomatiques sont aperçus en dehors des villes, des prêtres entendent des voix intérieures qui les induisent en tentation, des petites créatures ricanantes jouent de mauvais tours aux passants, … La population commence à prendre peur, et le doute commence à s'installer dans le camp des prêtres, qui ne parviennent de fait plus à stopper ces manifestations : et si, finalement, les mythes qu'ils avaient créés avaient une part de vérité ?

L'esthétique qui se dégage de ce roman est très agréable : ce mélange entre une foi primitive et tape-à-l'oeil à base de miracles, de démons et d'interventions divines derrière lesquels se cachent les dernières grandes avancées en physique, en cinéma et en robotique est assez savoureuse. Tout comme le doute qui s'insinue chez les dirigeants : même s'ils tirent les ficelles (parfois au sens propre) des manifestations divines, une fois qu'ils se retrouvent face à quelque chose qu'ils ne comprennent plus, ils sont finalement soumis aux mêmes réflexes que leurs fidèles. Car après tout, tous les enfants sont élevés dans la foi, et seuls quelques rares adultes, à qui on révèle toute la supercherie, sont choisis pour faire partie de l'élite.

Très bon roman de science-fiction, sur un thème vraiment original, à la fois drôle et profond.
Commenter  J’apprécie          110
Voici un roman de science-fiction déjà fort ancien et tout à fait original, qui prend à contre-pied le lecteur. En effet, l'auteur imagine dans l'avenir une société théocratique dirigée par les prêtres du Grand Dieu, garants du "Bien". Ces prêtres, parfaitement organisés, fabriquent des pseudo-"miracles" - fruit d'une technologie élémentaire, mais efficace - destinés à édifier le peuple: ils émerveillent ou terrifient, mais le but essentiel est de soumettre et d'abrutir par la propagande.
Comment s'opposer à cette entreprise de domination perverse ? Une "sorcellerie", armée des ombres inspirée par "Sathanas", apparait pour combattre le pouvoir des prêtres du Grand Dieu; elle parvient à les mettre en échec sur leur point fort, les "miracles". Il s'ensuit une lutte à mort entre les forces du "Bien" (dominantes) et celles du "Mal" (rebelles). Bien entendu, c'est le "Mal" qui triomphera, et le peuple en sortira gagnant.
De cette jolie fable, le lecteur pourra tirer quelques leçons utiles concernant les conflits politiques actuels. En tout cas, l'idée de base est très intéressante. le récit est bien mené et le ton est allègre. Petit clin d'oeil: l'auteur s'amuse à donner aux personnages des prénoms volontairement "écorchés", par exemple frère Goniface ou frère Chulian.
Commenter  J’apprécie          80
Un roman de science fiction original et qui n'a pas beaucoup vieilli.Il serelit encore aujourd'hui avec plaisir car ses problématiques restent très actuelles. L'auteur nous offre un recit rythmé entrainant,et vous serez surpris par l'inventivité du narrateur.
Commenter  J’apprécie          11

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans une demi-conscience, Goniface comprit qu'il venait d'assister au dernier grand triomphe de la Hiérarchie.

La balance semblait pencher de leur côté – la victoire complète était à portée de leurs mains – mais cela n'y changeait plus rien. Après des débuts discrets et hésitants, la Hiérarchie s'était enfin décidée à relever le défi lancé par la Sorcellerie – mais cela n'y changeait rien non plus. Victoire ou défaite, le dernier grand moment était passé. La Hiérarchie, la forme de gouvernement la plus parfaite que le monde eût jamais connue, était maintenant sur son déclin. Des hommes ambitieux se lèveraient peut-être encore, des rivalités pour le pouvoir personnel surgiraient. Mais ce seraient des ambitions de deuxième ordre, des rivalités secondaires.

Il avait vu s'évanouir le dernier grand moment. Et ce moment même avait revêtu un caractère désespéré et spasmodique, irréel dès son dénouement comme la dernière charge d'un fauve mourant, ou le dernier effort physique d'un homme avant de se résigner à la vieillesse.
Commenter  J’apprécie          20
Le plan des savants de l'âge d'or a parfaitement abouti. Leur nouvelle religion a envahi le monde, le mettant à leur merci ; ils l'ont modelé à leur guise. Ils en ont fait, à leur bénéfice, un paradis monastique, régimenté. Comme modèle pour le monde des fidèles, ils se sont inspirés du Moyen-Âge et sont allés repêcher une charmante coutume : le servage. Oh ! Ils l'ont un peu amélioré, ils en ont fait une institution saine et bien ordonnée, et ils y ont ajouté par-ci, par-là, une pointe d'esclavage. A part ça, ils n'y ont rien changé.

Bien sûr, ils ont évité la barbarie. En l'établissant !
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (121) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}