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Christophe Mercier (Traducteur)
EAN : 9782702434451
305 pages
Le Masque (07/04/2010)
3.85/5   41 notes
Résumé :
Samuel Szajkowski enseigne l’histoire dans une école secondaire, mais aussi d’autres matières car on manque de personnel. Par un été torride, il entre dans une salle, ouvre le feu et tue trois élèves et un collègue avant de retourner son arme contre lui.

Au fil de son enquête, l’inspecteur Lucia May se heurte à la complexité - souvenirs flous, mensonges, mauvaise volonté - des témoignages des professeurs et des élèves. Plusieurs vérités successives ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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"Ce qu'elle va découvrir est terrifiant."( présentation de l'éditeur)
terrifiant? Non, tristement ordinaire?Harcèlement, méchanceté et bêtise ordinaires.Qui n'aboutissent pas heureusement toujours à de telles actions extrêmes, mais c'est un roman..
Ce roman, repéré grâce à des critiques de presse très élogieuses,n'a rien d'un polar. Il raconte- par le biais de témoignages multiples- comment on peut pousser à bout un individu. le cadre est double, celui d'un établissement scolaire donc, mais aussi le commissariat dans lequel l'inspectrice chargée de l'enquête, est elle-même harcelée par ses collègues masculins.
Ce sont des thèmes intéressants, le harcèlement , la souffrance immense qui en découle et les conséquences dramatiques assez souvent. Déjà traités, bien sûr, notamment au cinéma, mais en écoutant l'autre jour un ingénieur de France Télécom raconter comment il avait été traité, je me disais que l'on en parlerait jamais assez.Je voudrais aussi signaler un documentaire dont je ne suis pas encore remise,lui vraiment terrifiant, La gueule de l'emploi ( Didier Cros)
Et pourtant.. je suis restée très à côté de ce roman . Impression de déjà vu et déjà lu que ces points de vue qui se succèdent, un peu trop de personnages vraiment méchants mis en parallèle et pas assez d'accent, à mon goût, sur le plus courant, c'est à dire la lâcheté et surtout l'indifférence de la majorité..
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Avec Rupture, Simon Lelic nous plonge dans un roman policier anglais pas comme les autres. le lieu du drame est celui de l'Ecole où un jeune professeur d'histoire, Samuel Szajkowski, tue quatre personnes - trois élèves et une collègue - avant de se donner la mort. L'inspecteur de police Lucia May est chargée d'établir un rapport afin que l'affaire soit classée au plus vite, à savoir que le tueur était un fou, un monstre. Mais au fur et à mesure de son enquête, ce qu'elle découvre est d'une toute autre ampleur et l'affaire ne peut être classée si facilement. Sa découverte dérange sa hiérarchie qui l'écarte alors de l'affaire. Mais l'enquêtrice en fait fi, continue et donne à voir au lecteur une vérité dérangeante.

L'enquête repose sur les enregistrements des interrogatoires menés. Celui d'enseignants, d'élèves, de parents d'élèves dont l'enfant a été tué dans le carnage, celui du directeur du collège, Mr Travis, et de sa secrétaire. Les pièces à conviction sont alignées au fur et à mesure sous les yeux du lecteur, qui découvre, comme le dit Lucia, que "ce n'est pas toujours celui qui appuie sur la détente qui est responsable".

Dans ce roman policier, Simon Lelic brosse un portrait peu reluisant de la société anglaise contemporaine et en particulier de son système éducatif où règne la loi de l'omerta.
Mr Travis est une caricature : comme le veut le système britannique, il recrute lui-même ses enseignants. Cependant, il n'a pour eux que peu d'estime, comme il a peu d'estime pour les élèves et ses compatriotes en général : "La majeure partie de la population adulte de ce pays sait à peine compter ses orteils, en admettant qu'elle soit capable de regarder plus bas que son ventre pour les localiser. (...) Les enseignants (...) ne se préoccupent que d'eux-mêmes". Pour lui, ce qui compte, ce sont les mathématiques et les chiffres. Et c'est bien là le noeud du problème. Il n'a que peu d'estime pour l'humain, ce qui n'est pas sans conséquence lorsqu'on est chef d'établissement scolaire. Il accorde nettement plus d'importance à l'argent qui rentre et qui sort de son établissement, d'autant plus que son collège est en passe de recevoir des fonds privés. Alors autant que l'affaire soit classée plutôt que d'effrayer les investisseurs. D'autant plus que le collège a déjà des antécédents : Eliott, un élève persécuté par d'autres élèves, a été sauvagement agressé et finit par se suicider. Tout comme Samuel était persécuté par ses élèves qui n'ont pas hésité à lui casser une jambe ou à lui mettre un étron dans sa malette. A cela s'ajoute l'hostilité de son collègue prof de sport, "T.J." pour un motif bien futil : Samuel l'a pris pour un prof de latin, ce qu'il a été vécu comme une insulte! Un type stupide, méchant et aussi immature que les élèves dont il a la charge. Les autres enseignants, témoins des mésaventures à répétition de leur nouveau collègue ne feront rien. Par peur de Mr Travis notamment...

Dans son enquête et son travail en général, Lucia elle aussi est persécutée, victime du machisme de ses collègues, en particulier de Walter qui tente de l'intimider en l'agressant dans un parking, mais aussi de Cole, son boss, plus préoccupé de son herpès et de sa carrière que de faire jaillir la vérité.

Dans ce roman policier, le lecteur ne découvre pas un tueur psychopathe mais terriblement banal, normal, victime d'une surdose d'humiliations, de persécution mais aussi d'indifférence dans un système qui laisse peu de place à l'humain. Un roman effrayant que l'on n'oublie pas une fois refermé. Bien plus qu'un roman policier, c'est certain...

Je pense que l'on entendra reparler de Simon Lelic, dont c'est le premier roman publié en France
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Voilà un roman glacial. Glacial parce qu'il pourrait s'inscrire sans problème dans notre quotidien, nous atteindre de plein fouet sans que l'on puisse un instant dérouter le cours des choses. Ici point de courses poursuite, de tueurs en série, de sectes sataniques et autres criminels sanguinaires qui pullulent dans nos polars contemporains.

Au début du roman, le drame s'est déjà produit, il n'y a plus de tueur à retrouver et à neutraliser, celui-ci s'est suicidé.

Il n'y a plus qu'un collège, un collège comme il en existe tant d'autres en banlieue londonienne et ailleurs, et qui vient de connaître l'horreur d'une effroyable tuerie en son sein.

Mais cette fois, ce n'est pas un élève en mal de publicité ou révolté contre le monde qui a fait feu sur ses camarades, mais un professeur d'histoire, Samuel Szajkowski. D'origine polonaise, il y enseignait seulement depuis quelques mois. Geste d'un fou, forcément schizophrène, forcément psychopathe. Ce qui rajoute à l'horreur du drame. L'affaire est donc entendue.

Sauf qu'une inspectrice, qui dans un premier temps rencontre différents témoins pour la forme, commence à s'intéresser à ce professeur assassin. Elle remonte progressivement le fil des évènements, la vie de ce Samuel que tout le monde présente comme quelqu'un à part, de différent, et donc dérangeant. A la lueur des différents témoignages elle démontera la mécanique d'une redoutable machine à broyer et esquissera progressivement une vérité qui fait froid dans le dos, bien loin de celle établie avec empressement par les autorités et l'administration du collège.

Ce roman est le 1er écrit par Simon Lelic. C'est avant tout un roman d'atmosphère, forcément pesante, pénétrante, qui emmène le lecteur sur un chemin froid et sombre. Un chemin miroir qui renvoie à la figure du lecteur l'image d'une société (la notre ?), qui, sous le vernis de la civilisation cache une barbarie jamais disparue, où règne la loi de la meute, la loi du plus fort et qui stigmatise toujours les plus faibles.

Tout le talent de Lelic réside dans sa réussite à retranscrire cette atmosphère, à travers un style épuré et une approche du dialogue original. Tout au long du livre les témoins répondent aux questions que l'on n'entend (lit) pas. le lecteur est juste une oreille, il serait en quelque sorte à la place du magnétophone qui enregistre les réponses des personnes auditionnées. Ce procédé renforce le poids des témoignages, il renforce la perspective entre les propos d'une banalité badine avec l'horreur du drame qui s'est joué, et c'est ce qui en fait au final une histoire effrayante.
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Je ne lis que très peu de policier, surement parce que je suis une trouillarde et que j'ai du mal à lire ce genre le soir, car comme beaucoup d'entre vous le savent, mon moment préféré pour lire est en pleine nuit! Mais pour ce livre, la présentation de l'éditeur sur la couverture m'a inspiré. Un sujet dont on parle peu et qui peut facilement faire l'actualité! Cela m'intéresse! du coup, on remballe la peur et on commence la lecture!

Samuel Szajkowski, que nous appelleront Sam pour éviter d'écrire trop souvent son nom complexe, est professeur d'histoire dans un collège de Londres. Il n'a aucun passé tendancieux et de bonnes références professionnelles. Mais lors d'un après-midi de canicule, Sam tire avec une arme à feu sur des élèves, un professeur, puis se suicide. Comment en est-il arrivé la? C'est la question que se pose Lucia, l'inspecteur chargé de l'enquête. Elle y découvrira avec difficulté une vérité qui semble déplaire mais qu'elle n'hésitera pas à dénoncer!

Le livre de Simon Lelic ne raconte pas vraiment l'histoire de Sam. Je m'attendais à découvrir au final le massacre plus ou moins "en direct" et à comprendre les motifs qui ont poussés ce prof à commettre de tels actes. Au lieu de cela, nous commençons directement avec une déposition de collégien qui nous révèle que les faits sont déjà passés.

Les chapitres s'entremêlent entre les pensées de l'inspecteur Lucia, et les témoignages que celle-ci a récolté le long de son enquête. Au départ, il est difficile de se concentrer car il n'y a pas d'ordre chronologique dans l'avancé du livre. On se retrouve au présent puis d'un seul coup dans le passé pour revenir a un passé moins éloigné ce qui est un peu déroutant. de même les témoignages sont sous forme de monologue, seul le témoin parle et c'est à nous de découvrir qu'elles sont les questions que Lucia pose. C'est un système intéressant pour nous qui nous permet de comprendre comment l'inspecteur voit les choses. On rentre dans la peau du personnage, on réagit même à certains témoignages et on aurait envie de poser certaines questions. Pourquoi es tu si cruel? Pourquoi ne pas avoir réagit? Comment peux-tu être aussi naïf?

Le personnage de Samuel m'a ému. J'étais souvent très triste pour lui, notamment dans la scène du match de foot, car malgré les meurtres qu'il a commis, il est difficile de lui en vouloir. Lucia est du même avis mais est seule dans cette pensée. Elle se retrouve très vite en conflit avec ses collègues et sa hiérarchie qui n'hésitent pas à lui en faire baver pour qu'elle abandonne cette idée. Mais entre les meurtres, les agressions et la passivité de l'autorité, il existe trop de coïncidences pour que ce collège soit clean...et notre Lucie téméraire et prête a tout, prouvera que la vérité est ailleurs!

Rupture est un livre sympa mais je n'ai pas forcement trop accroché. L'histoire est intéressante mais trop plate dans la narration. Pour un policier, je m'attendais à un peu plus d'action et de suspense or je me suis ennuyée à certains passages. La mise en scène était monotone ce qui est dommage pour un sujet avec autant de potentiel. Un petit plus quand même pour une magnifique couverture agréable au visuel comme au toucher.

Je remercie Livraddict et les éditions Folio pour ce partenariat et la découverte de ce livre que je ne regrette pas pour autant d'avoir lu.
Lien : http://larecreationculturell..
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Comme son nom ne l'indique pas, Simon Lelic est un jeune auteur anglais dont Rupture est le premier roman paru en 2010. Un fait divers sanglant endeuille un établissement scolaire, lorsque Samuel, professeur d'histoire, prend pour cible ses collègues et élèves avant de retourner l'arme contre lui. Bien que tragique, cet événement ne devrait pas entraîner une enquête longue puisque l'assassin est identifié par des dizaines de témoins et que l'action de la justice s'éteint avec son suicide.


Pourtant Lucia May, inspectrice, dont on découvre rapidement qu'elle est en proie au harcèlement de ses collègues-flics masculins, souhaite rendre un rapport approfondi sur cette affaire, et c'est contre l'avis de sa hiérarchie, contre l'avis du directeur de l'école, qu'elle recueille des témoignages auprès de professeurs, élèves et parents d'élèves. Qui était Samuel ? Comment en est-il arrivé à une telle extrémité ? Etait-il un monstre ou comment l'est-il devenu ? Sans jamais vouloir excuser ses actes, Lucia veut néanmoins comprendre le processus qui les a générés. Peu à peu, émerge le portrait nuancé d'un jeune homme timide, introverti, évitant, intolérant aux frustrations, recruté parce que L Histoire est inscrite dans les programmes scolaires alors que cette matière apparaît inutile au directeur de l'école. Samuel devient rapidement l'objet de railleries, de harcèlements de la part d'apprentis tortionnaires, enfants de milieux aisés.


Simon Lelic décortique avec talent les mécanismes du harcèlement ; il montre comment des racketteurs, des persécuteurs peuvent sévir au sein d'institutions (police, écoles, entreprises), avec une indulgence coupable. En l'occurrence dans Rupture, le directeur de l'école, bien que parfaitement informé des comportements déviants à l'oeuvre dans son établissement, préfère les ignorer, craignant que les subsides privés alimentant son fonctionnement se tarissent, sous l'effet d'une mauvaise publicité.


Il s'agit d'un roman dont la forme se rapproche d'une enquête journalistique, pas ou peu de fioritures ou d'effets romanesques, une progression glaciale à mesure que sont recueillis par Lucia, sous forme d'enregistrements, les témoignages de ceux et celles qui ont connu Samuel. Une lecture salutaire, nécessaire, même si elle dresse le constat effrayant d'une société déréglée, la notre.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
ça parait ridicule, mais vous savez ce qui pourrait être utile, à mon avis ? La pluie. Je crois qu'un peu de pluie ferait du bien. Vous savez, comme dans les livres ou les films, il pleut toujours quand quelqu'un est malheureux. ou bien il y a une tempête quand il va se passer quelque chose de terrible.

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Les calculettes, les téléphones mobiles, les ordinateurs, les puces électroniques dans le cerveau ou quelles que soient les prétendues avancées technologiques qu'on nous promet, tout ça érode la capacité humaine à penser.
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Les amis sont faits pour ça, vous ne pensez pas ? Pour vous tresser des couronnes quand vous le méritez, mais aussi pour parler franchement quand ce n'est pas le cas. Pour vous soutenir, vous être fidèle, mais pas pour mentir, pour vous dire que vous avez raison quand vous savez très bien que vous avez tort.
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Votre fille vient juste d'être assassinée, et on vous demande : croyez vous en dieu ?
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Ce n'est pas toujours celui qui appuie sur la détente qui est responsable.
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Vidéo de Simon Lelic
Simon Lelic talks to us about his debut novel, 'Rupture'.
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