Ce livre m'a déçue car j'en attendais trop ! Je pensais, espérance encouragée par le terme "vraiment" dans le titre, trouver une réflexion critique sur la communication et les politiques RSE des entreprises. En réalité, le propos vise à convaincre les entreprises du bien fondé d'une politique RSE mûrement pensée et structurée notamment autour de la "raison d'être". le tout pour accompagner et justifier les prestations de consulting en la matière délivrées par les auteurs, si j'ai bien compris.
Le propos intéressera sûrement les étudiants ou les professionnels qui ne connaissent pas grand chose au sujet de la responsabilité d'entreprise mais certainement pas les "professionnels de la responsabilité sociale et environnementale" désignés comme un des publics cibles par le 4e de couverture ! Ou alors, ceux qui viennent de prendre leur poste et n'ont encore aucune expérience en la matière... Ni esprit critique.
Petit bonus : on retrouve dans le discours des auteurs les habituels exemples autour de Danone, mais il mériterait d'être relativisé puisque lorsque le livre, publié en 2021, était sous presse, le charismatique PDG donneur de leçon en matière de RSE était évincé, son style de management et son plan de réorganisation du Groupe posant question... Alors... Coupable ou vraiment responsable ?
Bref, un livre à réserver aux personnes n'ayant encore aucune connaissance sur le sujet pour en découvrir les bases et le cadre législatif.
Commenter  J’apprécie         60
Pendant la crise, en plus du sentiment de solidarité, les ménages français ont épargné comme jamais... Selon la Banque de France, un supplément d'épargne de 100 milliards d'euros a été accumulé en 2020 ! Comme souvent avec leur épargne, les Français ont privilégié les placements sans risque de court terme et à faible rendement: comptes à vue, livret A, assurance-vie en euros - des centaines de milliards qui ne rapportent rien. IIs ont ainsi peu investi dans les entreprises françaises, car ils se méfient de la Bourse et des entreprises du pays. Les firmes françaises manquent donc de fonds propres, surtout les PME, ce qui freine leur développement. Les grandes entreprises attirent des capitaux étrangers et ceux des grandes fortunes. Pas étonnant, dans ces conditions, que le versement de dividendes soit aussi impopulaire en France, car il ne bénéficie pas à ceux qui se limitent aux placements sans risques. Du coup, nos belles entreprises sont détenues par des actionnaires étrangers - le fameux retraité américain via des fonds de pension -, qui profitent des dividendes versés et qui cherchent à maximiser le profit.
Friedman considère que l'actionnaire est propriétaire de la firme, ce qui lui donne le droit de demander le profit le plus élevé possible. Pourtant, les actionnaires ne sont pas propriétaires de l'entreprise. Ils possèdent des actions, des parts sociales qui ne sont pas des titres de propriété : il s'agit d'investissements, qui donnent droit à une « créance résiduelle » (une partie du profit) et qui permettent de nommer ou de révoquer les mandataires sociaux (administrateurs et dirigeants). Les actionnaires sont I'une des parties constituantes de l'entreprise, comme le sont les salariés, mais cela ne leur donne pas le droit d'imposer la prééminence de la maximisation du profit. Ils sont parties prenantes dans un projet de création collective, et leur responsabilité est de s'assurer du succès et de la pérennité de ce projet.