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Le cycle de Lanmeur tome 3 sur 7
EAN : 9782277222231
155 pages
J'ai lu (26/02/2001)
3.64/5   11 notes
Résumé :
« Mille fois mille fleuves ont balayé la Terre, avant de se perdre en un seul océan... »
Choisie entre toutes par les Gardiens des Eaux pour être la nouvelle épouse du fleuve, Ynis doit quitter son village, s'initier aux mystères de la Cité Secrète, et apporter son tribut à la Réincarnation du Vieux Saumon. Fascinée par les hommes oiseaux, dont on dit qu'ils sont un jour tombés du ciel, elle succombe au charme de Stern, qui prétend, lui, venir d'une pla... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après "l'Homme qui tua l'Hiver", roman qui me fit découvrir Christian Léourier et son cycle de "Lanmeur" (découverte due aux excellentes critiques de Relax67), j'ai poursuivi avec "Ti-Harnog", puis "Mille Fois Mille Fleuves" qui clôt le tome 1 de l'intégrale du cycle.

Ces trois histoires s'inscrivent dans le cadre de la doctrine du Rassemblement. En effet, beaucoup de mondes sont habités par les hommes (sans que l'on sache vraiment comment cela est arrivé) et Lanmeur, premier de ces mondes à avoir acquis la technologie du voyage spatial longue distance, se sent investi de l'obligation de rassembler ces peuples en une seule humanité. Des "contacteurs" sont donc envoyés, sans possibilité de retour, sur différentes planètes afin de préparer la colonisation. Sur Nedim ("l'Homme qui Tua l'Hiver") nous découvrions un monde depuis longtemps colonisé et l'auteur distillait une critique sur les rapports entre cultures radicalement différentes et technologiquement asymétriques. Sur Ti-Harnog le contact n'en était qu'aux prémices et la découverte de la société harnogéenne, fortement structurée par un système de castes et par la valeur symbolique de la parole y était l'atout principal.

Dans "Mille Fois Mille Fleuves" le contact est également tout récent. Mais contrairement aux précédents romans l'auteur adopte le point de vue d'une jeune autochtone, Ynis, et non d'un contacteur. A travers l'histoire de sa vie, qu'elle a rédigée dans une chronique, nous découvrons un monde plus simple, en apparence, que celui de Ti-Harnog. Ynis habite le village (sur pilotis) d'Eilton, construit sur le fleuve Finllion. Elle est l'épouse du fleuve et occupe donc une place importante au sein de la communauté. C'est à ce titre que, lorsqu'un messager des Iles Vermeilles apporte une convocation du Vieux Saumon (le dieu réincarné de ce monde) c'est elle qui est choisie pour représenter le village. Des rumeurs courent sur d'étranges hommes oiseaux et Ynis ne sait ce qui l'attend dans le palais du Connaisseur Suprême...

J'ai vraiment adoré ce roman qui est, pour moi, le meilleur des trois présents dans le tome 1 de l'intégrale. Comme les précédents l'action n'y est pas au rendez-vous, c'est vraiment l'ambiance qui prime, ainsi que la découverte d'un monde différent. Mais celui-ci s'avère plus évocateur que celui de Ti-Harnog car débarrassé d'une structure complexe : chaque fleuve représente une civilisation et les villages y vivent en harmonie avec la nature. Le fleuve, en tant que métaphore de la vie qui s'écoule vers la mer (symboliquement la mort) structure toute l'histoire. C'est surtout l'écriture de Léourier qui gagne beaucoup en qualité, plus concise, extrêmement poétique. L'osmose entre les hommes et le fleuve y est magnifiquement rendue. La nostalgie, qui gagne progressivement l'histoire, ne bascule jamais dans l'amertume, malgré le tragique destin de l’héroïne, victime des manipulations du Vieux Saumon, bien obligé de prendre en compte l'arrivée des hommes oiseaux (les contacteurs). Pour autant celui-ci ne se révèle pas mauvais mais pragmatique et, dans le fond, profondément humain. Contrainte à l'exil, après avoir découvert l'amour et le désir (avec un contacteur), Ynis n'aura finalement pas commis le péché originel mais plutôt l'acte qui amorcera le changement et l'adaptation de tout un monde...

Symboliquement, elle devra remonter le cours du fleuve pour s'en rendre compte, sans doute une manière pour l'auteur de nous dire qu'il faut savoir d’où l'on vient (ce qui représente, en fait, l'inconnu, ici symbolisé par le monde des Terres Sèches et des forestiers) pour comprendre ou l'on va. "Mille Fois Mille Fleuves" est véritablement un magnifique roman, puissamment évocateur, poétique et très agréable à lire.
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« Mille fois mille fleuves » est le troisième roman du cycle de Lanmeur, cet ensemble qui voit la planète Lanmeur essayer de rassembler les humanités éparses de l'univers en une seule civilisation : la sienne.

C'est un roman épistolaire. Une jeune femme se raconte, écrivant aléatoirement l'histoire au présent ou au passé (nous ne lisons après tout qu'une traduction d'un ensemble d'idéogrammes où les notions de temps sont peut-être différentes). Elle appartient à la civilisation du fleuve Finllion et habite un village sur pilotis. Elle a l'honneur de devenir la nouvelle épouse du fleuve, ce qui lui procure renom et responsabilités dans la vallée. Mais voilà que des envoyés des Iles Vermeilles, lieu de résidence du Vieux Saumon, le Dieu Réincarné de ce monde, viennent la chercher : le Vieux Saumon sollicite de chaque vallée, de chaque montagne, son bien le plus précieux. Situation inédite, certainement en rapport avec les rumeurs de l'arrivée dans les Iles des hommes oiseaux. La jeune femme rejoint les Iles avec son cadeau, rencontre le Vieux Saumon en personne et s'éprend d'un homme oiseau (un envoyé de Lanmeur comprend-on). Cette relation charnelle est une offense pour le fleuve qui se venge violemment. Déchue, chassée, la jeune femme fuit vers les montagnes.
Je n'en dis pas plus.

L'héroïne, dont on ne connaît le nom qu'à la fin (qui irait écrire son propre nom dans les chroniques de son journal ?), est clairement ballotée dans ce roman, par le fleuve bien sûr, mais surtout par les manoeuvres politiques du Vieux Saumon qui réagit de manière feutrée à l'arrivée des Lanmeuriens. Elle est la pièce maîtresse de sa stratégie, mais n'en a guère l'intuition. On suit son existence tranquille au bord du fleuve - l'occasion de découvrir une nouvelle et riche civilisation - sa confrontation aux personnages importants des Iles Vermeilles, son exil, comme on suivrait la victime d'un dommage collatéral d'une partie d'échec planétaire. On accède aux évènements cruciaux pour la planète à travers les rumeurs, les échos, les ondes réfléchies par des rivages secondaires.
C'est de fait assez frustrant. Les précédents romans de Lanmeur nous faisaient partager le point de vue d'un Lanmeurien découvrant une nouvelle civilisation. Ici c'est à travers les écrits d'une autochtone que la civilisation nous est décrite ; c'est plus difficile car on n'est pas accompagné par les réactions de surprise, de peur, d'horreur ou autre qui animaient l'étranger devant la nouveauté. Les Lanmeuriens eux-mêmes sont peu évoqués, car peu côtoyés par l'héroïne.

Ce n'est pas un roman épique, peu d'action, mais plutôt un roman d'atmosphère, où une nouvelle planète est finement sculptée par Christian Léourier, avec toujours beaucoup de doigté et de poésie.
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C'est un roman de science-fiction, mais l'aspect science fiction est assez discret, on a parfois l'impression de se retrouver dans un roman de Fantasy. Ce qui prime ici, c'est le point de vue des autochtones visités. Les visiteurs de Lanmeur sont assez discret, leur point de vue laissé de côté. Léourier explore une société avec sa religion, ses confrontations aux autres peuples de la planète, et son suit l'héroïne dans un périple, comme une longue quête périlleuse. J'aime cet aspect SF "ethnologue" que j'avais déjà découvert chez Ursula le Guin et je n'hésiterais pas à classer Christian Léourier dans ce même courant. Ici le roman est assez bref, un peu trop même, et mérite d'être lu à la suite d'autre romans de Léourier, du coup je trouve justifié le choix éditorial de rassembler de plusieurs romans du cycle de Lanmeur sous forme d'intégrale, pour mieux apprécier la qualité et la profondeur de ce cycle.
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Une écriture simple mais poétique.
Une écriture classique mais douce.
Avec Christian, on se sent bien. Je me sens bien. Comme avec quelqu'un qu'on connait bien et avec qui on a envie de partager des histoires.
Christian, c'est un conteur. Quelqu'un qui s'assoit au coin du feu pour vous raconter des histoires merveilleuses qui font voyager au quatre coins des univers. Pas de sur-technologie, pas de super-héros. Tout est dosé et doux. Je me sens bien. Finalement, je n'ai jamais rencontré de déception en le lisant. Son style me convient et ses histoires me parlent...
Pour ceux qui ont eu la chance de le rencontrer, on se rend compte que ses livres sont à l'image de son caractère. Quelqu'un de discret, qui nous ressemble. Quelqu'un qui est encore parfois surpris que les lecteurs puissent s'intéresser à ses livres. Quelqu'un de humble et d'attachant.
Lisez Christian Léourier pour ce qu'il est...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand je demande à Stern pourquoi il est venu sur notre monde - car je me fais, je crois, à l'idée qu'il pourrait avoir dit la vérité - il me parle d'un grand dessein, qui est de rassembler en un seul peuple tous les humains, disséminés sur tant d'astres que lui-même n'est pas certain que la tâche sera jamais achevée.
Quand il évoque sa mission, ses yeux brillent d'une ferveur émouvante. Cette lueur ne peut cependant me faire oublier l'acuité de son regard, devant les offrandes déposées aux pieds du Vieux Saumon. En fait d'apostolat, les hommes oiseaux me font l'effet de s'occuper de commerce. Je ne comprends pas pourquoi Stern s'en défend.
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Naguère, j'avais peur de l'obscurité. La nuit, sur le fleuve, c'est le temps des bruits inhumains. Les murmures de l'eau. Le saut de bêtes ignorées. Le ricanement des génies. Le cri des rapaces. Le complot des roseaux. Aujourd'hui, le noir m'apaise. Il dissimule la fugitive que je suis devenue.
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D'une certaine manière, le Fils de Tous les Fleuves et l'homme issu du néant s'affrontaient. Le combat de Tan et d'Eulew recommençait, d'où naîtrait un monde nouveau. Or l'étranger n'inspirait pas que de la méfiance ; c'était aussi l'attrait de l'eau mère pour le ciel lointain qu'éprouvait le Vieux Saumon, et moi, à travers lui, je ressentais son désir. De ce désir, de cet affrontement, naissait la perplexité. Il me reste juste assez de lucidité pour éprouver la plus grande surprise de mon existence : le Connaisseur Suprême aussi connaîtrait le doute ?
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Le village a consenti un gros effort pour notre viatique. Je n'entends pas le gaspiller. Gwener n'éprouve pas ce scrupule : il ruinerait Eilton , pour avoir deviné dans mon œil un éclair d'envie. Alors, je laisse en arrière les bijoux et les colifichets, faisant mine de m'intéresser davantage à l'architecture de telle demeure, dont les pilastres rosissent au soleil en déclin. Peut-être cette épreuve est-elle nécessaire pour me rappeler la réalité. Sans cela, la vie paraîtrait trop facile en ce lieu, où les lotus poussent sans qu'on les cultive.
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Les vieux, ils respectent un silence inquiet, comme s'ils espéraient passer inaperçus aux yeux de la mort.
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Videos de Christian Léourier (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Léourier
A l'occasion du festival "Imaginales" à Epinal, rencontre avec Christian Léourier autour de son ouvrage "La lyre et le glaive. Volume 1, le diseur de mots" aux éditions Critic.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2298808/christian-leourier-la-lyre-et-le-glaive-volume-1-le-diseur-de-mots
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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