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Jean-François Courtine (Directeur de publication)
EAN : 9782851970640
L'Herne (12/01/1990)
3/5   1 notes
Résumé :
Cahier Hölderlin

Friedrich Hölderlin

Categorie : Cahiers de L'Herne
Parution : 19890101
Pages : 358
ISBN : 285197064X

Sous la direction de Jean-François Courtine.

Le Cahier comprend 28 traductions d’élégies, d’odes ou d’hymnes, ainsi que 25 contributions d’universitaires et de poètes. Divers aspects de son œuvre y sont abordés : son rapport à la philosophie et à l’idéalisme alle... >Voir plus
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
En bleu adorable


Extrait 1

En bleu adorable fleurit
Le toit de métal du clocher. Alentour
Plane un cri d’hirondelles, autour
S’étend le bleu le plus touchant. Le soleil
Au-dessus va très haut et colore la tôle,
Mais silencieuse, là-haut, dans le vent,
Chante la girouette. Que quelqu’
Un au-dessous de la cloche, descende les degrés, alors
Le silence sera une vie ; car,
Lorsqu’une figure à ce point se détache, la
Forme aussitôt ressort, de l’homme.
Les fenêtres, d’où les cloches tintent, sont
Comme des portes, par vertu de leur beauté. Oui,
Les portes encore étant de la nature, elles
Sont à l’image des arbres de la forêt. Mais la pureté
Est, elle, beauté aussi.
Du départ, au-dedans, naît un Esprit sévère.
Si simples, sont les images, si saintes,
Que parfois on a peur, à la vérité,


/Traduit de l’allemand par André du Bouchet
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En bleu adorable


Extrait 3

Est-il sur la terre une mesure ? Il n’en est
Aucune. Jamais monde
Du Créateur n’a suspendu le cours du tonnerre.
Elle-même, une fleur est belle, parce qu’elle
Fleurit sous le soleil. Souvent l’œil
Trouve en cette vie des créatures
Qui seraient bien plus belles, encore, à nommer
Que les fleurs. Oh ! comme je le sais ! Car
À saigner de son corps, et au cœur même, de n’être plus
Entier, Dieu a-t-il plaisir ?
Mais l’âme doit
Demeurer, je le crois, pure, sinon, de la Toute-Puissance avec ses ailes
approchera
L’aigle, avec la louange de son chant
Et la voix de tant d’oiseaux. C’est
L’essence, c’est la forme de l’être.
Joli ruisseau, touchant quand tu parais
Et que tu roules, clair comme
L’œil de la Divinité, par la Voie Lactée,
Comme je te connais ! Des larmes, cependant,
Sourdent de l’œil. Une vie allègre, je la vois dans les formes mêmes
De la création alentour de moi fleurir, car
Sans erreur je la compare à des colombes seules
Parmi les tombes. Le rire,
On le dirait, m’afflige cependant, des hommes,
Car j’ai un cœur.
Voudrais-je être une comète ? je le crois. Parce qu’elles ont
La rapidité de l’oiseau ; elles fleurissent de feu,
Et sont dans leur pureté pareilles à l’enfant. Souhaiter un bien plus grand,
La nature de l’homme ne peut en présumer.
L’allégresse d’une telle retenue mérite elle aussi d’être louée
Par l’Esprit, sévère, qui d’entre
Les trois colonnes souffle, du jardin.
Une fille aimable doit couronner son front
De fleur de myrte, parce qu’elle est simple
Par essence, et, de sentiments.
Mais les myrtes sont en Grèce.


/Traduit de l’allemand par André du Bouchet
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En bleu adorable


Extrait 2

Elles, ici, de les décrire. Mais les Célestes,
Eux-mêmes bienfaisants, du tout, comme riches,
Ont telle retenue, et la joie. L’homme
En cela peut les imiter.
Un homme, quand la vie n’est que fatigue, un homme
Peut-il regarder en haut, et dire : tel
Aussi voudrais-je être ? Oui. Tant que dans son cœur
Dure la bienveillance, toujours pure,
L’homme peut avec le Divin se mesurer
Non sans bonheur. Dieu est-il inconnu ?
Est-il, comme le ciel, évident ? Je le croirais
Plutôt. Telle est la mesure de l’homme.
Riche en mérites, mais poétiquement toujours,
Sur terre habite l’homme. Mais l’ombre
De la nuit avec les étoiles n’est pas plus pure,
Si j’ose le dire, que
L’homme, qu’il faut appeler une image de Dieu.


/Traduit de l’allemand par André du Bouchet
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En bleu adorable


Extrait 4

Que quelqu’un voie dans le miroir, un homme,
Voie son image alors, comme peinte, elle ressemble
À un tel homme. L’image de l’homme a des yeux, mais
La lune, elle, de la lumière. Le roi Œdipe a un
Œil en trop, peut-être. Ces douleurs, et
D’un homme tel, ont l’air indescriptibles,
Inexprimables, indicibles. Lorsque la pièce

A pu produire une chose pareille, du coup la voilà. Mais
De moi, maintenant, qu’advient-il, que je songe à toi ?
Comme des ruisseaux m’emportent la fin de quelque chose, là,
Et qui se déploie comme l’Asie. Cette douleur,
Naturellement, Œdipe la connaît. Pour cela, oui, naturellement.
Hercule a-t-il aussi souffert, lui ?
Certes. Les Dioscures dans leur amitié n’ont-ils pas,
Eux, supporté aussi une douleur ? Oui,
Lutter, comme Hercule, avec Dieu, c’est là une douleur. Mais
Être de ce qui ne meurt pas, et que la vie jalouse,
Est aussi une douleur.
Douleur aussi, cependant, lorsque l’été
Un homme est couvert de rousseurs —
Être de la tête aux pieds couvert de maintes taches ! Tel
Est le travail du beau soleil ; car
Il appelle toute chose à sa fin. Jeunes, il éclaire la route aux vivants,
Du charme de ses rayons, comme avec des roses.
Telles douleurs, elles paraissent, qu’Œdipe a supportées,
D’un homme, le pauvre, qui se plaint de quelque chose.
Fils de Laïus, pauvre étranger en Grèce !
Vivre est une mort, et la mort est aussi une vie.


/Traduit de l’allemand par André du Bouchet
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Fête de la paix
3/Il n’est pas d’aujourd’hui…



Il n’est pas d’aujourd’hui, pourtant, il nous est annoncé ;
Et ceux qui n’ont pas craint les flammes ni les eaux
Ne sont pas, maintenant que le calme est venu, étonnés vainement,
     maintenant
Qu’il n’est plus chez les hommes, ni dans les esprits de domination
     visible.
C’est-à-dire que maintenant seulement ils entendent
L’ouvrage qui depuis longtemps prépare, du matin vers le soir,
Car l’écho du tonneur, l’orage millénaire, démesurément
Gronde et s’éteint, se perd et va dormir
Dans l’abîme, couvert par les bruits de la paix.
Mais vous, jours d’innocence, qui êtes devenus si chers,
Vous nous portez aussi aujourd’hui, mes bien-aimés, la fête, et l’esprit
Resplendit alentour, vespéral, dans ce silence ;
Et quand bien même mes boucles
Seraient grises d’argent, mes amis, il faudrait que je vous conseille
De ne pas oublier couronnes ni repas, vous qu’orne comme une
     jeunesse éternelle.



/ Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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Vidéo de  Les Cahiers de l'Herne
Etienne Klein est physicien et philosophe. Il signe dans le "Cahier de l'Herne", consacré à André Comte-Sponville, un texte sur le temps et notre rapport à l'ennui, qui a toujours "une mauvaise réputation", mais qui peut aussi avoir des ressources, être un facteur créatif. le scientifique revient sur les définitions du vide et du néant, deux concepts bien différents qui intéressent les physiciens. Nous ne sommes pas égaux face à l'ennui, face au vide.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1448617-a-quoi-sert-la-philosophie.html
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