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Annie Hamel (Traducteur)
EAN : 9782869306325
286 pages
Payot et Rivages (01/03/1993)
3.29/5   7 notes
Résumé :

Marjorie Butera, Captain Butterfly" pour ses ennemis, est chargée d'enquêter sur un commissariat de Brooklyn où combines et violences policières ont valeur de loi, où l'ordre dépend des vendettas personnelles. Elle comprend vite qu'elle va devoir lutter contre des collègues aussi dangereux que les criminels qu'ils sont censés arrêter. Etre femme et représentante des affaires internes, c'est beaucoup pour d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'univers de la nuit, nuit chaude, bouillante de sueur, de peur et de foutre. Des coins glauques en ruelles sombres, je déambule le long du trottoir, entre deux lampadaires qui illuminent faiblement deux putes d'un côté et deux junkies de l'autre. Les unes me regardent, les autres ont leurs regards portés sur une seringue. Je suis à la recherche de Frank mon alter-ego. Un flic de bas étage renfermé sur lui-même qui en a vu des saloperies de la rue, mais qui n'est pas très blanc non plus. La nuit, de toute façon, tout est noir ou gris. Les chattes comme l'âme de New-York.

Autour de Frank, il y a un capitaine véreux, des flics qui s'arrangent avec la loi, des flics qui font la loi, des flics qui sont la loi. Mais il y a surtout Marjorie, alias Capitaine Butterfly, femme intègre de la police des polices qui enquêtent sur ce district aux moeurs écoeurants, sans foi ni loi. Une longue paire de jambes, un cul ferme, une bouche qui s'immisce dans les secrets voluptueux de mon gland. Ambitieuse, rien ne saurait l'arrêter pas même la peur, et c'est en serrant les couilles de Frank qu'elle arrivera à ses fins pour faire plonger ce commissariat dans le chaos le plus complet. Ou pas. Un doute peut toujours subvenir, aux détours d'une ruelle sombre et puante, parmi les détritus de la vie, ces putes et leurs macs, ces junkies et leurs seringues, ses clochards et leurs cartons... Rien n'est sûr dans ce district et encore moins d'espérer à mon âge. Me lever au petit matin, rues endormies bite endormie, les drapeaux sont en berne, putain de vie.

Un roman qui se veut fidèle, polar classique digne des années quatre-vingt. Il pourrait faire un bon scénario pour un film des années quatre-vingt. Comprends par là que le livre, certes réaliste Bob Leuci ayant été lui-même inspecteur au NYPD, manque un tantinet d'actions, même si j'adore la scène où Marjorie s'agenouille devant son amant, lui défait un bouton deux boutons, descend son pantalon, son caleçon et prend son membre dans la bouche - oui je spolie un peu l'histoire. Effectivement, de nos jours, il faudrait une dose en plus dans les courses de voitures ou le cynisme de la vie. Au final, cela fait juste un roman qui dénonce la corruption et les violences policières mais c'est déjà pas si mal tant qu'il existera dans le vie des princes de New-York ou la bouche mystique de Marjorie.
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Un roman noir comme le cauchemar

Marjorie Butera, alias Captain Butterfly, est une policière coriace, ambitieuse, et surtout incorruptible. Alors travailler à la Division des Affaires Internes, ce n'est pas un problème pour cette femme de caractère, bien au contraire. Captain Butterfly n'hésite donc pas à coincer les ripous, mais il y en a qui résiste. Et c'est le pire de tous: l'inspecteur principal Janesky, le chef du BSCO, pour Brooklyn South Command Office, dans Red Hook. Et en 1988, Red Hook est un quartier de Brooklyn très très dangereux.

"Il se passait des trucs pas beaux du tout dans cet endroit,.., il ne voulait pas rester dans les parages de cette bande de flics cinglés qui ne pensaient qu'à la loi du talion". L'endroit en question c'est donc le BSCO, dirigé par une sorte de colonel Kurtz qui prône la violence auprès de ses hommes pour faire régner l'ordre. Et le message a bien été compris par certains de ces hommes, notamment Monty Adams, surnommé le Prince de la Douleur. Un flic "testostéroné" ultra-violent qui prend un malin plaisir à torturer les prisonniers. D'ailleurs le premier chapitre du livre se termine par une scène de torture, ça met tout de suite dans l'ambiance.

Pour faire tomber le fou Janesky, pourtant adulé par tous ses pairs, Captain Butterfly va introduire un espion au sein du BSCO, cette meute de loups assoiffés de corruption, de pouvoir, et de sang. Pauvre Frank Bosco, le gentil, l'agneau sacrifié sur l'autel de l'ambition et de l'intégrité de Marjorie Captain Butterfly. Qui doit lutter contre les intérêts de ses patrons, des chefs qui ne pensent qu'à préserver leurs propres intérêts. Alors nettoyer la police de ses pires éléments, ça peut être embêtant si ça éclabousse trop! Mais Captain Butterfly a plus d'un tour dans son sac!

Peinture sidérante de la corruption policière dans les grandes villes américaines à la fin des années 80, Captain Butterfly est un roman atroce, prenant, implacable. Un roman de terrain raconté par un flic de terrain. Et oui, rien de tel que le vécu! le style d'écriture de Bob Leuci, décédé le mois dernier d'ailleurs, est viscéral, cru, brut de décoffrage. Son récit est sec, nerveux, tendu comme une lame de couteau. Les cinquante dernières pages du livre sont étouffantes, on sent qu'il va se passer quelque chose de grave, d'innommable. Cette histoire puissante, électrique, est un constat sans concession d'un système policier qui bascule de plus en plus dans la violence. D'ailleurs, ce livre est prophétique, car trois ans après sa sortie, le maire Rudolph Giuliani mettrait en place sa fameuse politique de Tolérance Zéro.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans le jardin, derrière, son endroit favori, il y avait une longue table de pique-nique, sous un érable pourpre, et un barbecue de chez Sears sur lequel Murray grillait de ces steaks, juste comme Frank les aimait. Il était là, ce bon vieux Murray, en été avec les Mets à la radio, en hiver avec de la neige jusqu'aux genoux. Il faisait griller un super morceau d'aloyau tout en sirotant sa Miller dans une chope glacée, et il lui dit : "Tu sais Frankie, pour moi c'est ça le bonheur. "
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"Écoute, il y a longtemps, au bon vieux temps, tu vois ce que je veux dire, quand Jésus était un cow-boy, on avait des critères de valeur dans ce métier, et ils étaient élevés. Aujourd’hui, mec, tu peux être un nain. Un nain qui n'a fait que trois arrestations, ou une nana de quarante kilos qui fume de la dope et qui laisse courir, et tu peux quand même faire ce foutu métier. Ce boulot, c'est devenu de la merde. Et voilà, y'a rien d'autre à dire. C'est ça toute l'histoire."
L'officier de police Ken Malloy était ravi quand il pouvait faire la ronde de nuit. C'était une bénédiction que de se retrouver bien au chaud dans sa voiture quand un vent vicieux hurlait entre des immeubles où, même à midi, le soleil n'arrivait jamais jusqu'aux trottoirs.
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Frank s'arracha du bord de la baignoire et se regarda dans la glace de la salle de bains. Ses yeux lui parurent drôles.
Il ouvrit son pantalon, sortit sa bite, en caressa le gland le serra fort. Puis encore plus fort. Il lui arrivait de sentir un pincement, depuis quelque temps, une légère brûlure, un petit chatouillement. Son rein, ou plus vraisemblablement sa prostate. Il tira sur sa bite, la lâcha, et la regarda retomber, recroquevillée, découragée. Elle avait l'air vieille et fatiguée. Elle avait quarante-six ans.
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La Toyota glissait sans heurts dans la nuit.
Une nuit claire, une nuit sans vent.
Des putes au coin des rues, et aussi des junkies.
Dans ces rues, il se passe toujours quelque chose, pensa Frank, dans ces rues on ne peut pas se cacher la réalité.
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- Tu voudrais que je te suce ton petit machin dans la cuisine ? Tu sais, pendant que tu regarderais par la fenêtre. Ce serait comme une expérience mystique pour toi, ma douceur.
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