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sur 9331 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne vais pas résumer cette histoire de la désespérance. Dans Si c'est un homme, Primo Lévi raconte les mois qu'il a passé dans le Lager, le camp d'extermination d'Auschwitz. La misère, les humiliations, les coups, la faim omniprésente, le travail incessant, les sabots, le froid et les pieds qui enflent, les maladies, l'annihilation de la personnalité humaine... Il en est ressorti, pas des milliers d'autres. Alors il témoigne, pour que plus jamais ça ne recommence.
C'est horrible, terrible. Si c'est un homme est un témoignage raconté factuellement, de façon presque clinique. Primo Lévi donne la voix à toutes ces victimes de la folie humaine, comme pour s'en libérer, décharger son âme, peut-être comprendre ce qui est au-delà de toute compréhension, pour alerter, et pour apprendre : "Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme". Ce récit commencé dans le Lager est un choc, devrait passer entre les mains de tout le monde, et être dans les programmes d'histoire des collèges et lycées.
Au-delà du récit lui-même, qui m'a, comme on dit, chamboulée, retournée, je ressors de cette lecture pessimiste sur le devenir humain. Parce que, si encore l'horreur des camps de torture et de mort, choquant l'humanité, avait servi de leçon aux générations futures, si l'homme apprenait de ses folies, on pourrait peut-être trouver un sens à tous ces morts, toutes ses souffrances. Mais ce n'est pas si simple, bien sur. Il n'y a qu'à regarder les informations, ça recommence, sous une forme ou une autre, pour une histoire de religion, de lopin de terre ou d'origine.

Ce témoignage est à lire, à relire, à distribuer autour de nous, pour éviter, si on le peut, que ça ne recommence, et surtout, qu'on ne puisse plus avoir la lâcheté de dire : "je ne savais pas"...
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J'en ai lu des livres sur le génocide de la Seconde Guerre Mondiale, mais très peu de témoignages. le sujet m'intéressant beaucoup, autant dire que quand je l'ai vu au CDI de mon collège, je me suis jetée dessus.

Et justement, n'ai-je pas aborder cet ouvrage trop tôt ? Je ne sais pas. Oui, certains passages m'ont semblé un peu compliqués, un peu trop durs pour mon âge. Mais c'est plus la tournure psychologique qui m'a perturbé, m'a dévasté et m'a ému.

C'est un coup de coeur. Au sens propre ! Ça commence par piquer les yeux avec des larmes de rage, ensuite ça noue la gorge, et puis ça descend vous retourner les boyaux pour finir par vous serrer le coeur à un point inimaginable. C'est difficile de critiquer un tel ouvrage.

Primo Levi a vécu des choses affreuses, il témoigne, il pose des mots sur sa souffrance, il canalise sa douleur dans l'écriture. Dommage que cela n'est pas suffit à faire qu'il se raccroche à la vie.

C'est un livre à lire au moins une fois dans sa vie, pour être informé et surtout pour ne pas oublier. Ce livre nous rappelle le devoir de mémoire que chaque être humain se doit d'effectuer.
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J'ai entendu, lors d'une émission, Robert Badinter évoquer ce livre dont je n'avais jamais entendu parler. Et quand Monsieur Badinter encourage à lire un tel témoignage, et bien on s'exécute.
J'en ai lu des romans, des témoignages, des récits qui se déroulent dans les camps de concentration et sur l'horreur de l'extermination mais avec "Si c'est un homme", on franchit un autre cap.
Cette lecture est exigeante dans sa narration et par son style. Ce témoignage relate des faits, des évènements et s'accompagne de réflexions, de pensées et d'analyses.
Les dernières pages, qui décrivent ce qui se passe les jours précèdents la libération des camps, sont insoutenables ; proprement atroces.
C'est un témoignage glaçant, bouleversant et indispensable.
Merci à Monsieur Badinter de m'avoir "ordonné" de lire ce livre.
Merci à Monsieur Levi, où que vous soyez, d'avoir eu le courage de vivre, de témoigner, d'écrire.
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Primo Levi (1919-1987) est rescapé italien du camp d'Auschwitz-Monowitz. Il raconte son histoire avec des mots simples, parfois crus, qui nous font comprendre toute l'atrocité des camps nazis. La dureté du travail, la méchanceté des gardiens mais aussi celle de ces co-détenus et cette affirmation que l'on peut aussi tourner en question : Si c'est un homme. Est-ce un homme que celui qui impose un tel enfer à un autre ? Est-ce encore un homme que celui qui subit cet enfer ? Primo Levi explique que les réactions tendent plus vers l'animalité que vers l'humanité. A être enfermé, à avoir peur, à souffrir d'un travail trop dur et de conditions de détention trop pénibles, peut-on encore survivre en homme ? Ou (re)devient-on un animal pour se protéger ?

La lecture de Si c'est un homme est loin d'être facile et je la dirais même éprouvante. Savoir que l'auteur a vécu tout ce qu'il raconte est une chose. Mais il faut aussi avoir conscience que bien souvent les mots ne parviennent pas à exprimer aussi fidèlement un sentiment qu'il le faudrait, et aucun lecteur n'arrivera jamais à ressentir la solitude et la souffrance par lesquelles est passé Primo Levi. Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment un homme avait pu survivre dans de telles conditions : est-il plus fort que les autres qui n'en sont pas revenus ? A-t-il eu plus de chance ? La vie tient-elle finalement au hasard ?

Si c'est un homme nous plonge dans un enfer qui a existé et, pour en avoir toujours conscience, chacun d'entre nous devrait lire ce livre au moins une fois dans sa vie comme une leçon du passé et des atrocités des hommes. Ce n'est que par le savoir et la connaissance que l'homme, en apprenant de ses erreurs, ne les reproduira pas. (Enfin, espérons-le !)

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Comment parler d'un témoignage qui vous a secoué comme un raz de marée ?
Cela vous arrive-t-il de relire une page pour sa beauté ? Une page de Si c'est un homme, vous la relisez en vous disant : ça ne peut pas être vrai, mais si, c'est vrai, comment est-ce possible! Je ne parle pas de beauté, mais de Vérité.
Je veux le lire et le relire, devenir un passeur de temps, transmettre cette vérité. Pleurer, parfois. En silence et seule. de honte pour ce que les hommes sont capables de faire quand ils ne sont plus hommes. D'admiration pour ce qu'un homme est capable d'endurer quand il s'accroche à sa seule volonté de survivre.
Le faire lire aux ados, qui ne savent souvent pas. Qui disent : c'était une idée abstraite, pour nous, les camps. On y croyait comme une leçon d'histoire apprise, comme ça. Cet ouvrage les remue, on en parle, ils ont pleuré parfois eux aussi.
...
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J'ai longuement hésité à faire une critique pour ce livre. Rien ne peut le décrire vraiment et pourtant c'est un livre qu'il faut lire. Ce n'est pas un roman, pas une fiction, il ne parle pas d'un monde imaginaire. Non c'est juste le témoignage de ce que des êtres humains ont pu faire à d'autres êtres humains. Sur quelle base ? On peut mettre en avant le racisme et l'antisémitisme, mais pris au ras des barbelés, entre deux baraquements, dans les limites étroites des pensées des gardiens SS, y avait-il besoin d'une raison pour habiller ce qui n'était que pur sadisme. Ce que Levi décrit si bien au travers de cet échange entre lui, éduqué, formé, sensible à la logique, et un maton :
- Warum ? (Pourquoi)
- Hier ist kein warum ! (Ici, il n'y a pas de pourquoi)
Une lutte de chaque jour pour simplement espérer survivre dans un espace sans raison.
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Aucun mot, aucune phrase ne peut décrire et qualifier cette oeuvre. Elle nous montre l'inhumanité que peut avoir l'homme. Cette biographie émeut le lecteur et lui montre la cruauté dont l'homme peut faire preuve. La lutte pour la survie est quelque chose d' inaccessible lorsque l'oppression est bien présente. C'est une vrai leçon de vie que Primo Levi livre dans cette courte biographie. Après cette lecture, beaucoup de questions nous viennent en tête, comment un homme a pû survivre à cela ? Comment a-t-il pû supporter ces conditions là ? Un silence, un long silence s'installe à la fermeture de ce livre. Cependant, c'est un silence plein de bonnes résolutions et de bons questionnements. Primo Levi nous éclaire sur l'essentiel de la vie...
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Horreur absolue.

Primo Levi décrit dans cet ouvrage sa condition de prisonnier juif à Auschwitz.

Une claque, une claque magistrale ! C'est l'effet que m'a fait ce livre. J'ai assisté à cette plongée horrible en enfer au travers des yeux de Primo Levi. D'être humain, il passe à une bête sans dignité, ni identité. Aucune pitié n'est a attendre, autant des geôliers que des autres prisonniers. Tout ce qui compte c'est survivre un jour de plus. le futur c'est voir l'aube du lendemain. le futur n'existe plus, il n'y a plus d'espoir.

Primo Levi compare sa situation à l'Enfer de Dante. L'espoir est un vain mot. Il faut survivre, juste survivre. Une portion de soupe, une ration de pain valent plus que tout l'or du monde. Tout est permis pour avoir sa ration. le vol est omniprésent ainsi que le marché noir. Tout cela est la routine macabre de Primo Levi.

La lumière commence à percer les ténèbres lors de la fuite des nazis face à l'avancée des russes vers Auschwitz. Dix jours hors du temps s'en suivront. Dix jours dangereux mais libres. Dix jours où l'humanité reprendra sa place. Dix jours où la bête refluera. Dix jours avant la libération finale de cet enfer.

Ce livre est terrible. Ce livre décrit l'horreur absolue. Mais ce livre est indispensable pour comprendre comment celle-ci s'exerce. Pour comprendre comment celle-ci apparaît. Ce livre doit être lu par tout un chacun au moins une fois dans sa vie. Pour ne jamais oublier.

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Arrivée de Primo Levi dans le camp d'Auschwitz (Pologne), plus précisément dans le bloc 30 après de nombreux transferts. Alors qu'il attend de la solidarité, il est surpris par l'hostilité des autres détenus et l'atmosphère qui y règne. La faim avec un grand F et le froid glacial sont omniprésents. le pain (entre autre) devient une monnaie précieuse pour effectuer du troc. Les hommes se retrouvent humiliés, dégradés moralement comme physiquement, Primo Levi conclut avec une grande lucidité qu'ici, l'homme perd son humanité. C'est un premier appel au titre du livre, qui demande si ceux qu'il voit autour de lui sont bien des hommes.
Un élément le choque aussi : le fait que la communication soit quasi-impossible, chacun parlant sa langue. Primo Levi fait un rapprochement avec l'épisode de la Tour de Babel dans l'Ancien Testament, faisant cette fois référence à la culture juive. En effet, dans ce passage Dieu punit les hommes en leur donnant chacun une langue afin qu'ils ne puissent plus communiquer.
Ce livre pose de grandes questions sur le mécanisme de pensée des hommes. L'appendice de Si c'est un homme répond aux questions qui ont été posées à plusieurs reprises à l'auteur par des professeurs ou des élèves. Mon avis : restons vigilants à ce que ne se reproduisent pas ces horreurs, ces monstruosités, cette déshumanisation. Il ne faut pas penser que parce-ce que c'est passé que cela ne peut pas se reproduire.
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Insoutenable, insupportable, intolérable, ce témoignage est la démonstration de l'horreur pure porté par une intelligence et une force fines.

Sans ni haine, ni victimisation, Primo Levi raconte les choses vues, les choses senties avec une justesse dérangeante mais étrangement captivante.

Ce qui suscite l'intérêt ici, c'est cette machine démoniaque en mouvement, ce système nazi si bien huilé et cette déshumanisation si criante dans laquelle pourtant persistent le vice, la hiérarchie, la chasse à la mort.

A ceux qui diront, qu'il est inutile de lire ce livre parce qu'ils ont suffisamment soupé de films, de cours d'Histoire, de documentaires divers, de visites aux mémorial..., je réponds que si, nous nous devons de nous confronter à cette misère humaine afin de faire face à notre propre condition. Parce qu'outre la probité de ce récit, l'admirable Primo Levi livre une fine analyse de l'esprit humain, de ses travers et de ses possibilités, de son instinct de survie, de notre animalité.
Et si ce livre est important aujourd'hui, c'est pour nous rappeler ce dont on est capable, pour évoquer nos mauvais comportements quotidiens, notre posture de femmes et d'hommes libres.
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