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Béatrice Vierne (Traducteur)
EAN : 9791097567187
120 pages
Folie d'encre (21/10/2021)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Il se nomme Charles Perlmutter, il est psychologue depuis longtemps, puisque tout lecteur peut l'avoir déjà rencontré dans Journal d'une femme adultère. Un jour, une femme, Hanna, frappe à la porte de son cabinet de Long Island City. Elle vient car elle fait des rêves très particuliers, tout à fait inhabituels. Sidérants même, ils ne sont pas dérangeants, mais fascinants tout simplement. On dirait des histoires, ou des romans, avec commencement, milieu et fin. Coinc... >Voir plus
Que lire après Rêver, c’est aussi vivreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bien des années après l'intrigue dépeinte dans Journal d'une femme adultère, le psychologue Charlie Perlmutter reçoit dans son cabinet Hannah Schwartz. La quinquagénaire mène une vie simple et rangée, quasi monacale et parfaitement solitaire, mais la nuit, ses rêves sont des inventions fantasmagoriques dignes des inventeurs les plus originaux. « Dans mes rêves, j'ai de nombreux talents. [...] Et après, je me réveille et je ne suis que moi-même, banale et plan-plan. » (p. 34) Hannah raconte ses nuits, comme autant de récits enchâssés, et Charlie les interprète. « On dirait des histoires, ou des romans, avec commencement, milieu et fin. » (p. 15) Dans les rêves d'Hannah, les aventures saugrenues se succèdent aux manifestations physiques improbables et fantastiques. C'est finalement un recueil d'histoires à la Borgès que la très sage épouse juive de Brooklyn raconte à son thérapeute. « Je suis juste allée épousseter mes étagères et je suis tombée dans un livre et maintenant je voudrais en sortir. » (p. 19) En passant du récit principal aux multiples fictions oniriques, le lecteur déambule dans un univers mouvant. Et c'est à peine s'il peut se raccrocher aux limites des chapitres dont la numérotation est des plus fantaisistes et dont la longueur varie dans des proportions déconcertantes.

Marqué par le souvenir traumatique de sa relation avec Aviva, la superbe protagoniste du Journal d'une femme adultère, Charlie Perlmutter fait son possible pour résister à l'attirance qu'il éprouve pour Hannah. « de même que j'étais déduit par les rêves, j'étais séduit par la rêveuse. » (p. 131) En revanche, il se laisse entraîner avec moins de scrupules dans une relation complexe avec la jeune Michelle. « Afin de protéger la vie privée des deux femmes que vais vous dépeindre, j'utiliserai leur véritable nom. » (p. 9) L'humour étant souvent la meilleure défense face au pire – vive l'ironie tragique ! –, Charlie Perlmutter en abuse. Vous comprendrez pourquoi à mesure que le roman dévoilera son plus fracassant rebondissement. le psychologue lance fréquemment des attaques goguenardes au lecteur, défiant parfois la politesse élémentaire, mais avec un talent certain pour clouer le bec à ceux qui posent des questions stupides. « Tu l'as écrit sous un nom de plume ? / Non. [...] Sous un pommer. » (p. 11) Car il faut préciser que Charlie Perlmutter revendique d'être le héros du Journal d'une femme adultère, mais aussi et parfois son auteur. Brouillant les pistes avec l'identité, le narrateur efface l'écrivain... ou lui rend sa véritable place. « J'avais coutume de dire que mon copain, Curt Leviant, avait écrit le livre et fait de moi l'un des protagonistes. » (p. 11)

Ce nouveau roman de Curt Leviant sort dans sa traduction française avant même d'être paru aux États-Unis. Je ne boude pas mon plaisir, car beaucoup des textes de cet auteur ne sont pas traduits en français. Hélas, le texte est parsemé de coquilles ! Je le sais, déformation professionnelle... Er depuis que j'enseigne à l'université, je vois encore plus les erreurs d'accords, de conjugaison et autres fautes de français. J'accorde cependant le bénéfice du doute au travail de relecture, en retenant une phrase au tout début du roman. « Quelquefois, le subconscient parle à la place du coeur et il émet ses propres directives, outrepassant la grammaire et les règles de la linguistique, mot dérivé de la langue. » (p. 7) Il est certain que je relirai ce roman, comme j'ai déjà relu Journal d'une femme adultère. En attendant, je le range précieusement dans ma bibliothèque, à côté de la place vide de son prédécesseur. J'ai prêté mon exemplaire du Journal à un membre irrégulier de mon groupe de lecture, et cette personne tout à fait indélicate ne me l'a jamais rendu. le livre n'est plus édité : il me faut donc le trouver d'occasion, si possible dans un état potable...
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Je remercie Babelio et les éditions Folies d'encre pour la découverte de ce livre.
Je ne peux pas faire la comparaison avec le "Journal d'une femme adultère", précédent livre de Curt Leviant, dont celui-ci serait plus ou moins la suite car je ne l'ai pas lu.
Rêver, c'est aussi vivre est un livre étrange, composé d'une part du récit, à la première personne, d'un psychologue nommé Charles Perlmutter qui suit en thérapie une femme à l'âge incertain, perturbée par une profusion de rêves d'une richesse incroyable, et d'autre part, de ces rêves relatés dans le détail par la patiente, le contenu des rêves représentant quasiment la moitié du livre.
Que dire de ces rêves ? Ce sont à chaque fois, comme le dit le psychologue, des histoires complètes, des scénarios avec un début et une fin, des personnages nombreux et fantasmatiques. Ils sont le fruit d'une imagination et d'une créativité débordante. Ce sont des chefs-d'oeuvre de surréalisme qui évoquent les peintures de Dali ou les films de Luis Bunuel.
L'accumulation de songes, accompagnée des interprétations du psychologue, ne facilite pas l'entrée dans le livre. En même temps, ils sont tellement chatoyants et emplis de références historiques, religieuses et littéraires, qu'ils procurent à eux seuls, comme de petits poèmes, un plaisir de lecture.
J'oubliais de dire que le psychologue entretient en parallèle une relation teintée de perversité avec une jeune voisine, et que la patiente, dont il tombe amoureux, a été abandonnée par son mari il y a plus de trente ans.
Ce livre, qui comporte de nombreuses mises en abyme, est à la fois, Les mille et une nuits dans le milieu juif new-yorkais, et une poupée gigogne style Matriochka. Nous progressons dans ce labyrinthe, à tâtons, et sommes renversés par la chute du roman.
Petit bémol : l'exemplaire que j'ai reçu, dans le cadre de l'opération Masse critique, est truffé de fautes d'orthographe (y compris sur la 4ème de couverture). Je me suis par ailleurs demandée quel en était le titre original, dont il n'est pas fait mention.
A noter enfin, une magnifique photo en couverture.


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Je trouve merveilleux le titre de ce bouquin, mais le titre ne fait pas tout ... Hélas, sinon on appellerait ça un aphorisme. Je trouvais aussi plutôt futé le pitch de ce roman : Une femme, Hannah, raconte à un psychologue, Charlie, ses rêves, qui sont très précis et plein d'imagination, l'histoire d'une rencontre donc, qui évolue avec le temps ... La thématique tourne alors autour de la curiosité que suscite une femme chez un homme et vice versa, du charme, de l'attirance de cet homme pour cette femme, du désir. D'autant qu'une seconde femme beaucoup plus jeune (la différence d'âge est importante dans l'histoire) entre en jeu, une jeune femme enjôleuse et manipulatrice. le ton est plutôt plaisant et l'humour très présent entre les trois protagonistes. Nous sommes à New-York dans la communauté juive, on pense à Woody Allen, à Philip Roth.
Alors pourquoi ne vais-je mettre que 2.5* à ce livre ? D'abord parce qu'un certain nombre de ces rêves sont trop longs, redondants et inutiles au récit (425 pages), le format d'une nouvelle aurait suffit. Ensuite leurs interprétations reposent souvent sur des jeux de mots, qui passés au tamis de la traduction ne tiennent plus la route. Il y a aussi que la relecture avant publication n'a pas été à la hauteur, étant donné le nombre de coquilles (je suis pourtant peu regardant dans ce domaine). Et pour finir, je n'ai pas aimé la chute (que je ne peux vous dire, selon la règle) : Pseudo tragi-comique, peu crédible, glauque et sardonique ; qui plombe la légèreté et l'intérêt que l'on pouvait encore espérer. Dommage.
Allez, salut.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nos paroles se transforment en couleurs que nous savons toutes les deux interpréter. Lorsque nous sommes d'accord, les couleurs, comme une aquarelle, débordent les unes sur les autres et se mélangent. Des vagues de couleur émanent de nous et, comme des couches transparentes, se superposent.
Mais sur certains sujets, nous avons des avis différents, et alors les couleurs sont clairement délimitées, les bordures s'accordent mal et rien ne dépasse.
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« Quelquefois, le subconscient parle à la place du cœur et il émet ses propres directives, outrepassant la grammaire et les règles de la linguistique, mot dérivé de la langue. » (p. 7)
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« Dans mes rêves, j’ai de nombreux talents. […] Et après, je me réveille et je ne suis que moi-même, banale et plan-plan. » (p. 34)
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« J’avais coutume de dire que mon copain, Curt Leviant, avait écrit le livre et fait de moi l’un des protagonistes. » (p. 11)
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« Je suis juste allée épousseter mes étagères et je suis tombée dans un livre et maintenant je voudrais en sortir. » (p. 19)
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