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Muriel Goldrajch (Traducteur)
EAN : 9782752900678
192 pages
Phébus (18/03/2005)
3.64/5   29 notes
Résumé :
Boys Meets Girl... Johnnie en pince pour Frankie, la sœur de son copain Steve. On n'a pas vingt ans, on conduit la voiture de papa, on s'essaie à vivre, à aimer... Lui veut coucher, elle pas... Un instant d'éternité, avant que le destin ne vienne méchamment mettre à mal ce qui s'annonçait si bien...

Hemingway professait une admiration particulière pour l’œuvre de Meyer Levin (1906-1981), l'auteur du célébrissime Crime (1956) ; mais les afficionados de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On sait peu de choses de Johnnie et Frankie. Ils sont presque hors du temps. le récit se limite - en grossissant à peine le trait - au regard qu'ils portent l'un sur l'autre, et au regard qu'ils portent sur ceux qui les regardent. Car la bienséance les rattrape. Frankie ne veut pas mettre à mal sa respectabilité, alors Johnnie commence à voir loin, à penser mariage, à réfléchir au coût d'un foyer, à imaginer Frankie portant un tablier dans un pavillon de banlieue - tout ça avec son regard teinté d'idiotie amoureuse et de réalisme amer.

Voilà pour l'histoire au sens strict. C'est tout ? Mais c'est ça le plus fou ! Moi qui ai longtemps pensé qu'une histoire sans intrigue truculente ne vaut pas le coup d'être lue (j'ai mis de l'eau dans mon vin depuis - enfin, un peu), j'ai été littéralement bluffée, conquise, aspirée. Comment ?

L'écriture de Meyer Levin y est certainement pour beaucoup. Fraîche et moderne, elle alterne les petits mots délicieux et le retour à la réalité vulgaire, paragraphe après paragraphe. Dès que la pente de la tendre idylle s'engage, l'auteur vient secouer le lecteur. D'où cette ambiance pertinemment sur le fil, qui oscille entre volupté et pincement, laissant évidemment présager que cette histoire n'est peut-être qu'une parenthèse dorée qui va dans le mur.
Lien : http://lemondeselonpickwick...
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C'est évidemment la couverture de ce livre qui m'a attirée.
Et c'est une bonne chose car j'y ai découvert un auteur qui réussit à replonger dans la psyché amoureuse d'adolescents américains.
Johnnie et Frankie sont jeunes, ils s'attirent et sont timides dans leurs sentiments. Ici, le jeu amoureux joue avec le regard des autres, l'idée qu'on s'en fait et surtout la découverte de soi .

C'était un beau moment de lecture, dépaysant .
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Un court roman de 170 pages. "Frankie & Johnnie" est le second roman de l'américain Meyer Levin. Il a été édité en 1930, soit dans la période de l'entre deux guerres, l'année suivant le début de la grande dépression. L'histoire se déroule à Chicago.
Johnnie et Frankie deux voix, deux vies, deux destins qui participent à l'histoire, une histoire de rencontre, de construction de soi, d'amour.
Johnnie joue aux cartes chez Steve, son meilleur ami. Il espère voir Frankie, la jeune soeur de ce dernier. Il l'a rencontrée pour la première fois lors d'une soirée garçons-filles. Puis ce sont les coups de fils, les sorties le mercredi, le samedi et le dimanche soirs, les balades en voiture, le cinéma. C'est la découverte du désir, du contact physique, des émotions, du partage, des projets.
L'enthousiasme des premiers mois s'émousse. Puis, c'est la rupture.
Meyer Levin possède une écriture synthétique et imagée particulièrement subtile. Il y a un travail important sur la langue et le rythme.
J'ai particulièrement apprécié le chapitre 2 : la partie de cartes, la scène où Johnnie raccompagne une des filles, puis le retour chez Steve et enfin la courte flânerie de Johnnie et Frankie. Tous les ingrédients du roman sont dans ce second chapitre.
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Premier roman de Meyer Levin alors âgé de 24 ans, deux adolescents commencent une histoire d'amour. Elle attend le prince charmant, lui est subjugué et aimerait bien coucher. Premiers émois, premiers désirs, maladresse touchante chez ces deux adolescents. Puis c'est la séparation et la souffrance. Une histoire apparemment banale faussement légère, un peu désuète. Un récit tendre, naïf mais aussi extrêmement sérieux avec une sublime fin alternative.
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Après avoir lu "Crime" du même auteur, j'ai lu son seul autre roman actuellement traduit en français, "Frankie & Johnnie", que j'ai trouvé nettement moins réussi, mais beaucoup plus court aussi (169 pages). Une note de l'éditeur (Phébus Libretto) précise au début qu'Hemingway admirait l'oeuvre de MeyerLevin et que J.D. Salinger a trouvé dans "The Young Lovers - Frankie & Johnnie" quelques raisons de devenir écrivain.
Mais "Crime" a été publié en 1956 et la critique a placé, à raison, son auteur au rang de "Dostoïevski americain". "Frankie & Johnnie" est une romance un peu maladroite écrite par un jeune auteur de 24 ans et publiée en 1930. On y trouve d'excellents passages : le jeune couple, une lycéenne, Frankie, et un mécanicien plus âgé, Johnnie, peine à se mettre en ménage. Ils vivent à peu de choses près une situation encore d'actualité et il faudrait parfois peu de détails à modifier pour que ça soit une romance d'aujourd'hui... parce que sur bien des points, rien n'a changé et le style est parfois d'une étonnante modernité. La dernière page est magnifique. Mais il y a aussi une tendance au mélodrame, à la comédie musicale, une scène finale peu crédible... l'ensemble est inégal, mais sympathique à découvrir.

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Alors, Frankie comprit comment arrivait toute chose en ce monde. Quand on était jeune, comme des petites herbes tendres, tout autour de vous essayait de vous tuer, la ville, les gens, tout, tout ce qui vivait autour de vous essayait de vous tuer et, si on se laissait faire, toutes ces choses de la vie finissaient par vous étouffer jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Mais on n’était pas obligé de se laisser faire. Il était vivant, ses doigts serraient fermement les siens. Peut-être qu’eux aussi étaient devenus grands. Bien sûr qu’ils l’étaient à présent. Peut-être que c’était la fin de leur amour d’enfance, et peut être qu’ils ne trouveraient plus rien à faire ensemble après cela. N’empêche, parfois les gens grandissent, et leur amour d’enfance résiste au temps et grandit avec eux.
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Son désir pour elle le rendait très tendre et il voulait toujours prononcer un mot encore plus doux que tous ceux qu'il lui avait jamais dits. Un mot tellement caressant qu'elle en aurait frémi de bonheur.
Il l'avait eu en tête toute la soirée, ce mot, il serait terrible à prononcer mais il m'aurait rendue très heureuse.
Il ne voulait pas le dire parce que cela aurait sonné comme un adieu à lui-même. Pour un jeune gars comme lui, cela aurait été la fin de tout. S'il le disait, il était fichu.
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Il pensait lui dire : "Je pars demain." Elle répondrait qu'elle savait. Puis il lui demanderait : "J'vais t'manquer?" Elle ne répondrait pas et il insisterait : "Hein?" Elle baisserait les yeux. Il lui dirait : "J't'aime bien, Frankie." Elle lui dirait : "Moi aussi, J't'aime bien." Et ils s'embrasseraient. Il ne voulait pas se sentir obligé de lui dire "Je t'aime." C'était bon pour les gonzesses qui savaient que le garçon n'était pas sérieux et qu'il le disait pour pouvoir les embrasser.
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Elle passa son soutien-gorge mais elle se sentit trop serrée. Elle aimait bien n'avoir que sa culotte, elle se sentait douce et aérienne. Elle mit sa robe bleue avec les petits boutons sur les épaules. Puis elle enfila ses bas. Elle adorait s'asseoir tout au bord d'une chaise ou d'un fauteuil pour mettre ses bas et les lisser sur ses jambes. Ouille, elle avait vraiment des cuisses maigrelettes.
Elle fit claquer le caoutchouc de ses jarretelles et s'esclaffa.
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lle entra dans sa chambre et il la vit se mettre du rouge à lèvres devant la glace. Elle aussi, elle achetait du Kissproof. Il en avait déjà croisé, qui en demandait dans les drugstores. C'étaient les marie-couche-toi-là qui se servaient de ça.

Il eut envie de rire à la voir s'appliquer, et elle savait qu'il la regardait. Elle avait tout du chat qui se caresse le museau avec ses petites pattes, s'arrête un instant pour vous regarder puis remet ça. Il se demanda pourquoi les garçons étaient toujours épatés en regardant les filles se mettre du rouge à lèvres. C'était drôle, cette façon qu'elle avait de remuer la bouche comme un lapin
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