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EAN : 9782954516363
SIGNES BALISES (05/11/2017)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Seize photos de famille de l’écrivain Shaun Levin, enfant, adolescent et jeune adulte, et seize courts textes, entre autobiographie et rêverie, souvenirs et imaginaire, pour raconter son désir des hommes, sa peur de devenir une fille, et le départ pour un nouveau pays (Israël)…

Ou comment dire magnifiquement les troubles de l’enfance et une adolescence en exil, et faire se rejoindre album de famille et écriture d’une grande intensité poétique.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Que devient-il à ce jour, le Garçon ? Je n'oserai demander encore l'avis de mon ami François Mortier, par l'entremise duquel on m'a déjà gentiment fait parvenir la totalité du catalogue actuel de la maison Signes et balises, à l'exception d'un unique ouvrage indisponible, car en réimpression. Si je me tiens à ce que la deuxième de couverture renseigne à ce sujet, en abrégé, il s'est installé à Londres où il est nouvelliste, romancier et chroniqueur. de sa carrière il ne fait que bon marché, jugeant (page 51) que de ses écrits « vous n'en avez sans doute jamais entendu parler », du fait de paraître toujours chez de petits éditeurs et des journaux peu connus. de fait, c'est la toute première fois que je lis cet auteur. « le Garçon en polaroïds » : une sorte de journal ? Ou, pour employer une expression on ne peut plus en vogue en ce temps d'autolâtrie à outrance, serait-ce de l'autofiction ? Tout n'est pas dit dans ces descriptions bidonnes, parce que tout ce qu'il y a de plus intime y est, mais ce mince bouquin reste atemporel et, par conséquent, impersonnel, et parce qu'en parlant de soi tout en déguisant le vécu en invention le côté fiction se transforme non pas seulement en possibilité sinon, au fil des chapitres, en une expérience frisant l'ecmnésie.

S'il vaut ou non la peine de suivre la lecture jusqu'au bout une fois l'ayant entamée, c'est à la sensibilité de chaque lecteur de le dire. Il est certain qu'elle touchera quiconque n'est pas insensible aux éclats et misères des premières années, celles qui rebondissent quand nous croyons que de telles choses n'auront plus guère d'influence sur nos destins. le Garçon —qu'il s'appelle Shaun Levin ou autrement, cela ne tire aucunement à conséquence— examine délicatement le point de savoir si qui il était est celui qui il est, son seul erreur étant de croire se faire une idée exacte de qui il était. Convenons qu'à sa place nous tomberions tous dans le même piège. Voici un livre aisé à feuilleter, qui l'est presque autant à lire et dont le contenu, susceptible d'imprimer sa subtilité à tout individu, le gagne tel une tache d'huile.
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découvert grâce à la précieuse contribution de l'éditeur Signes et Balises lors de la généreuse opération Masse Critique de Babelio.
"Le Garçon" nous livre ici un journal très intime, commenté et illustré.
une photographie ouvre chaque épisode de vie conté sous forme de courts chapîtres, telle une légende inscrite autrefois en bas des polaroïds. un instantané sorti et agité le temps de l'impression de ces moments fixés dans l'éternité. le cliché du "Garçon", aussitôt contemplé, est alors développé, expliqué, replacé dans son contexte. il est question d'identité, de nationalité, de transit, de sexualité, d'homosexualité, de volupté. tout ceci évoqué avec spontanéité.
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Singulier tout petit bouquin à lire entre deux grignotages pour détendre l'atmosphère. Pas plus de 70 pages petit format, dont seize photographies couleur et pleine page, toutes commentées, des photos vintage comme l'on peut s'en douter par avance avec ce terme désuet de « polaroïd » dans le titre. Chaque photo représente l'auteur jeune voire très jeune à une période de sa vie. C'est par des photos d'apparence banales qu'il va se dévoiler, par ces extraits pris sur le vif, ces instantanés synonymes de postérité.

Une photo, un commentaire. Que voit-on sur la photo ? Quelles étaient les pensées de l'auteur au moment même où elle a été prise. Chaque photographie est en couleurs passées, avec ce grain qui fleure bon les 70's, photos un brin pisseuses, du travail d'amateur : pas cadrées, ne recherchant pas l'art ni la performance, juste l'instant présent. Mais dans ces photos, LEVIN y voit autre chose, le sexe notamment. LEVIN a très vite compris qu'il était homosexuel. Il a vibré pour bien des hommes : des adultes lorsqu'il était encore enfant. Oui, le père c'est certes autre chose, ce n'est pas le même respect. Et puis le judaïsme. LEVIN est juif. Il a d'ailleurs vécu une partie de son adolescence en Israël (il est né en Afrique du sud), certains des clichés choisis en ces pages sont tirés de cette période.

Dans ce court récit de vie, nous allons, par le biais d'un appareil photo, croiser un enfant, toujours le même, jusqu'à son adolescence. Pour l'aspect écriture, on va surtout croiser des bites : dures, turgescentes, gonflées de désir, on flirte avec le « carré blanc » des années 70 qui aurait peut-être eu sa place, non sur les photos, mais au bas des textes. On caresse, on bande, on suce, on gicle. Accessoirement on aime. L'auteur s'appelle lui-même le Garçon, il aimerait pourtant se voir en Fille. Il voit ses seins grossir, il éveille ses souvenirs érotiques en observant ses photos de famille : « La dernière fois qu'ils se rencontreront, l'homme se mettra devant le Garçon sur ses deux genoux et lui demandera de le pénétrer. Il exhibera son trou du cul lisse et brun d'homme plus mûr avant d'enfourcher le sexe du Garçon pour se faire du bien, du bien et encore du bien ».

Retour vers des éléments révolus, dans une décennie elle-même révolue et assez marquée par la liberté sexuelle. le Garçon tentera de suivre la vague majoritaire, sortira avec des filles, mais il se réveillera bien vite : il est homosexuel. Point. Une plongée un peu voyeuriste dans un album de famille où le Garçon s'épanche, fait parler les photographies, fait partager ses désirs d'alors. On peut s'y sentir dérangés par notre rôle de voyeur passif sur certaines pensées, même si le temps des vierges effarouchées est bien loin, mais l'exercice est original et plutôt intéressant à suivre : comment disséquer une photo et faire en sorte qu'après une explication de texte elle devienne comme rincée, essorée, expurgée de tous ses secrets, même ceux auxquels on n'aurait pas pensé, et finisse par représenter tout autre chose. Paru en 2017 aux excellentes éditions Signes et balises, ce petit bouquin nous rappelle à toutes fins utiles qu'une photo se démembre, pouvant faire apparaître après plusieurs visionnages une couche inexplorée, un secret, une confession.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
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Je remercie l'opération Masse Critique de Babeblio de m'avoir fait connaitre l'éditeur Signes et Balises, et cet éditeur de m'avoir fait connaitre Shaun Levin à travers le Garçon en polaroïds.

C'est un joli objet d'autofiction intime, qui met en face à face des clichés d'un jeune garçon, photos de famille un peu floues et maladroites, et des textes décrivant des instantanés de sa vie, de ses émotions, qui répondent avec une précision floutée à la question : c'est quoi de grandir avec une sexualité qui n'est pas celle attendue, de changer de pays, de se confronter sans réticence à ses désirs.
Petit livre attachant à l'émotion parfois violente qui trace un portrait subjectif de son auteur, "le Garçon".
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Je remercie Babélio /Masse critique et les éditions Signes et Balises pour cette découverte.
Un très joli petit livre puisqu'il fait à peine 70 p et pourtant c'est un très bel ouvrage. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre avec des illustrations, ici des photos choisies par l'auteur pour nous raconter des instants « t » de sa vie. Ce qui en fait un livre tout à fait personnel et précieux. Ses partages de souvenirs d'enfance, d'adolescence et de jeune adulte sont riches en émotions. On y parle de famille, d'exil, de solitude, du père et de l'identité. Shaun Levin parle quasiment toujours de lui en disant le Garçon ce qui est au début une tournure assez étrange mais à laquelle on s'habitue et qu'on comprend finalement. Les passages sur la quête de l'identité sexuelle, sur son homosexualité sont parfois rudes mais aussi remplit de tendresse lorsqu'il s'agit des premiers émois amoureux. Mon texte préféré est celui pour son père qui est bouleversant et qui commence chaque phrase par si le Garçon était un chien … c'est beau c'est fort et c'est poétique, que demander de plus. Je ne connaissais pas cet auteur mais je n'hésiterai pas à suivre ses prochaines publications.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[...] quand il sera devenu plus grand et même plus fort que la plupart des garçons, il se verra toujours petit, tel un poisson qui frétille désespérément au creux d'une main.
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Le corps ne peut mentir. Les photographies, si. Elles nous montrent beaux, souriants, elles fixent les moments comme celui-ci, qu'on peut prolonger pour l'éternité.
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Ça ne devrait pas exister ces foutues photos. On devrait pouvoir oublier. (Dora dans Central do Brasil)
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[...] le Garçon était convaincu que ce n'était la qu'une preuve supplémentaire de sa métamorphose progressive en fille.
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Video de Shaun Levin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shaun Levin
Anne-Laure Brisac, éditrice de Signes et Balises, au micro de la radio RCJ, évoque Shaun Levin et surtout Le garçon en polaroïds.
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