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4,09

sur 857 notes
"Nécropolis" est ce que j'appellerais une éclipse dans une vie de lecteur, c'est à dire un événement marquant et mémorable, une expérience fascinante et éprouvante qui occulte pour un temps toutes les lectures précédentes, celle-ci, mieux que beaucoup d'autres, vous fera comprendre le véritable sens du mot "obsession".
Pour ce qui est du contenu, sachez qu'entrer dans la vie de Paul Konig risque de vous perturber un tantinet, car si on s'est plus ou moins habitué aux scènes d'autopsies au fil des polars ou autres séries, ici, il s'agit carrément du plat de résistance, je n'ai rien lu de comparable à ce jour en termes de détails et d'exhaustivité.
Paul Konig est le médecin-chef de l'Institut médico-légal de New York, une sommité mondiale, le meilleur dans sa spécialité qui est de "faire parler" les morts, et des morts à New York, ce n'est pas ce qui manque !
L'intérêt de ce roman qui tourne exclusivement autour de Konig est que nous suivrons plusieurs histoires simultanément, le quotidien du service, les luttes intestines dans l'institut, les rapports avec la presse et la mairie de la grosse pomme, une enquête criminelle où l'apport des travaux de Konig sera essentielle et enfin, ses problèmes plus personnels avec sa fille, car la face cachée de Paul Konig est que sa vie sociale est un néant abyssal depuis le décès de son épouse.
Ce roman, c'est aussi la vision d'un New York désenchanté, une ville qui se meurt de sa violence systémique et exponentielle, une violence qu'on retrouve dans les relations des uns avec les autres où la recherche de domination prime, et où pragmatisme rime avec intérêt personnel.
Les américains me fascinent, je ne pourrais pas vivre là-bas, c'est une certitude. Je me suis mis en quelque sorte dans la peau d'un entomologiste qui observerait une fourmilière à la loupe en s'émerveillant de l'intense activité qui s'y déroule, ce va et vient d'individus qui se croisent, ouvriers et soldats, quelques prédateurs aussi. Et si on est attentif, on pourrait même en voir certains transporter des cadavres et s'engouffrer au coeur de la fourmilière, peut-être en direction de l'institut médico-légal.
Ce qui m'a étonné a postériori, c'est justement d'avoir été fasciné par ces énumérations macabres lors des très nombreuses autopsies, cette précision anatomique et ce souci exhaustif du détail donnent un éclairage intense sur cette profession ingrate et son caractère indispensable.
Ce qui m'a surpris, c'est d'être captivé par tous ces personnages à la dérive, il sont violents, aigris et obstinés, aucun d'entre eux n'est sympathique et pourtant, il semble bien qu'un lien invisible les unit tous, peut-être un résidu d'espoir en quelque chose auquel ils ne croient plus...
Le personnage de Paul Konig est un incroyable maelstrom d'énergie obstinée, d'égotisme et d'égoïsme, entièrement obnubilé par son métier, un être fait d'ombre et de lumière, un Dieu vivant dans sa spécialité doublé d'un individu misérable dès qu'il quitte sa tour d'ivoire.
En 65 chapitres, Herbert Lieberman m'a subjugué comme un serpent hypnotise sa proie, chacune des histoires qui rythme ce récit trouvera son dénouement au terme d'une progression faite de subtilité et d'intensité, l'enquête, concernant l'identification de deux cadavres défigurés et démembrés, étant un modèle du genre, et surtout, je ne suis pas prêt d'oublier l'intensité des deux derniers chapitres...
"Nécropolis n'est pas seulement l'un des sommets de la littérature policière, c'est aussi un extraordinaire document pour lequel Herbert Lieberman a passé plus d'une année à enquêter dans les morgues de Manhattan. C'est surtout, comme la presse américaine l'avait souligné lors de la parution, "sans aucun doute le plus beau livre jamais écrit sur New York".
Nécropolis, paru en 1976, a remporté le grand prix de littérature policière.
Il me reste à te remercier Judith, c'est ton billet enthousiaste qui est à l'origine de ce coup de coeur :)
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Magistral ! Ou quand Simenon rencontre Scorsese ; ce livre, c'est un peu Maigret dans "Taxi driver".

Contrairement aux polars conventionnels, il n'y a pas une seule intrigue, mais plusieurs qui s'entremêlent -comme dans la vraie vie. Paul Konig, chef de l'Institut médico-légal de New York, fait parler les cadavres qui se succèdent dans sa morgue et contribue ainsi à la résolution des enquêtes. Il doit aussi gérer la paperasse, le budget et le personnel. Et puis affronter les rumeurs, les politiciens, la presse... des histoires, tout ça. Mais surtout, il s'abrutit de travail pour oublier que sa fille a disparu ; la reverra-t'il un jour ?

Après avoir été quelque peu désarçonnée par le style, qui m'a fait penser à Simenon avec son emploi du présent, son sens du détail, sa petite nostalgie et ses soudains emportements, j'ai été happée par ce roman.
C'est un New York des 70's totalement cinématographique que dépeint Herbert Lieberman, et j'ai adoré. J'ai adoré ce New York sale, puant, mouvant, bruyant, où la folie, la misère et la violence explosent à chaque coin de rue, et où les flics portent encore des chapeaux. J'ai adoré cette formidable déclaration d'amour à cette ville qui change et que les protagonistes ne reconnaissent plus : "Elle était pourtant chouette cette ville, dans le temps. Une ville superbe. La plus belle ville du monde, bordel de Dieu. Maintenant c'est un dépotoir." Et j'ai adoré ces scènes hallucinées qui ponctuent le roman, comme des pauses étranges dans la tension qui le parcourt, et qui rendent New York encore plus fantasmagorique.
J'ai également aimé la concision chirurgicale avec laquelle l'auteur décrit les autopsies, la logique implacable des déductions ; à côté, la Kay Scarpetta de Patricia Cornwell, c'est Barbie en blouse blanche.
Enfin, il y a ce personnage monstrueux, Paul Konig, 64 ans, irascible, intransigeant, arrogant, qui hurle sur ses collègues ; LA référence mondiale en matière de médecine légale, qui a conservé de l'enseignement que lui prodigué son grand maître Banhoff un sens de la rigueur et de la précision d'une autre époque. Un obsessionnel en quête de vérité et de justice, qui se sent investi de cette mission terrible : "Si je fais ça, c'est qu'il faut que ça soit fait, et que personne d'autre ne le fera. (...) Je fais le ménage quand la saloperie de fête est terminée." Un homme brisé, surtout, qui se bat comme un animal blessé et qui suit des apparitions dans les rues en claudiquant dans son pardessus froissé et en passant pour un cinglé.

C'est donc un roman policier génial, publié en 1976, et encore mieux que tous les films déjà géniaux sortis à cette époque et mettant en scène la Grosse Pomme ("French connection", "Conversation secrète", "Un après-midi de chien"...). Je ne peux que le recommander chaleureusement à qui souhaite un dépaysement total, bien à l'abri dans son fauteuil. Bon trip !
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Paul Konig est-il un homme heureux ?
Instinctivement, je pencherai pour un non négatif.
Remarquez, difficile de taper dans l'euphorie dès potron minet avec un tel CV.
Une épouse emportée par la maladie et dont le poids de l'absence pèse un peu plus chaque jour.
Une gamine préférant jouer les filles de l'air plutôt que de subir un quotidien de plomb.
Ça vous pose une ambiance pour les dix décennies à venir.

Et son boulot, me direz-vous, comme possible exutoire ?
Bien vu, Paul Konig taffe et dur encore. Il est même une pointure dans son domaine. Une référence internationale consultée à l'envi lorsqu'il s'agit de faire toute la lumière sur un cadavre au pédigrée douteux car oui, youpie tralala, Konig est médecin légiste et règne en maître incontesté sur la morgue de N.Y.
Konig, un nom prédestiné pour ce roi de l'expertise légale.
Cependant, envisager une morgue comme possible antidote à un mal-être persistant mettrait en lumière un malaise beaucoup plus profond. Oublions.

Quoi qu'il en soit, et comme le disait Freddy - non, pas Krueger – the show must go on. le Boss va devoir rempiler et fissa pour ce qui s'annonce être la plus délicate de ses expertises.
Des corps retrouvés, normal, un constat à dresser, normal, des cadavres présentant la singularité de ne posséder ni dents, ni extrémités ni quoi que ce fut-ce susceptible de faciliter leur identification, nor..., à flûte et double diantre, ça sent encore les heures sup' c't'affaire là...

Nécropolis ne vous filera définitivement pas la grosse patate, c'est certain. Mais paradoxalement, il devrait vous poursuivre longtemps tant la charge émotionnelle qu'il dégage perdure bien après sa lecture.

Le contexte tout d'abord, celui d'un médecin légiste. Atypique. Excepté dans la série Rizzoli et Isles de Gerritsen, j'avais peu fréquenté ce petit milieu feutré. Lieberman, en guide expérimenté et avide de transmettre, se charge de la visite. Un périple érudit parfois complexe, pour le néophyte, mais toujours passionnant.

Et que dire de la personnalité de son anti-héros. Sur le fil du rasoir du début à la fin, il est de ces types a priori rarement favoris pour décrocher le prix orange mais qui finissent par susciter une empathie légitime tant les épreuves traversées vous touchent.
Nécropolis n'est pas un polar au sens premier du terme.
Il aborde le sujet, bien sûr, mais la vérité est ailleurs Scully.
L'introspection d'un homme sur le déclin, que plus rien ne semble retenir en ce bas monde si ce n'est le mince espoir de retrouver sa petite Lolly vivante, voilà bel et bien l'enjeu de ce récit au cordeau, servi par une écriture sèche et cafardeuse que rien ne saurait adoucir.

Nécropolis est une déflagration, un hymne au désespoir.
Un océan de noirceur dans lequel vous adorerez patauger, au risque de vous y noyer.
Une petite musique envoûtante qui ferait passer Mylène Farmer pour la reine de la déconne.
Nécropolis ne se raconte pas, finalement, il se vit, s'expérimente, à vos risques et périls...

♫ Dans mes draps de chrysanthèmes
L'aube peine à me glisser
Doucement son requiem
Ses poèmes adorés♪

Vas-y Mimi, chauffe !

4.5/5
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Quand il y a de la vie il y a de l'espoir ? En refermant ce livre, j'ai plutôt l'impression inverse : tant qu'il y a des morts, il y a de l'espoir pour Konig. C'est sa vie.
C'est comme ça que Paul Konig a toujours vécu depuis quarante ans. Ce médecin légiste en chef, est un passionné. Il dirige la morgue de New-York depuis des années et c'est lui le meilleur. Il s'est donné les moyens pour être le meilleur, des heures de travail acharné, ne rien laisser au hasard, être présent, soutenir et former les agents qui travaillent dans son service, approfondir ses connaissances jusqu'à l'ultime. Mais tout a un prix. Et son professionnalisme, sa passion extrême, c'est au détriment de sa famille, de son enfant. Lui qui peut reconstituer la vie d'un homme allongé sur sa table de légiste, ces morts qui n'ont plus aucun secret pour lui, une fois qu'il a examiné chaque partie des corps, il n'a pas su voir ! Il n'a pas su trouver les mots qui réconfortent une enfant triste à la suite du décès de sa mère, l'épouse de Konig.
C'est un livre brillant, dense, qui envoute presque tellement les différentes histoires qui le composent sont imbriquées avec brio et donne vie à cette morgue avec moult détails qui permettent presque de sentir les odeurs fétides. La morgue prend vie pour le lecteur qui découvre un lieu aux mille facettes, les problèmes au sein des équipes, l'intervention des politiques et les liens avec les enquêteurs de la police. C'est un super roman, fort bien écrit qui ne laisse rien de côté et nous plonge dans la psychologie des différents personnages sans rien nous épargner. J'ai beaucoup apprécié cette lecture.
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Je viens de terminer Nécropolis de Herbert LIEBERMAN qui m'avait été chaudement recommandé par Séverine de @Ilestbiencelivre que je suis très régulièrement sur les réseaux sociaux (Twitter, Instagram, Youtube, ...).
C'est un roman noir écrit en 1976 qui commence à dater, et sincèrement sans cette recommandation , je ne l'aurai certainement jamais lu. Pourtant, il mérite le détour, et même si on perçoit son ancienneté tout au long du récit, il est tellement émouvant, tellement prenant et surtout tellement dur, tellement noir que je me suis vraiment laissé totalement emporter.
L'auteur nous dépeint un New-York glauque, noir où la mort, la violence rôde à chaque coin de rue.
Il nous dépeint également un personnage hors du commun, Paul Konig, médecin légiste à la réputation mondiale, perfectionniste, caractériel, insupportable pour ses pairs, et les flics avec lesquels il travaille. Mais, ce personnage, exécrable à première vue, cache des blessures profondes. Son épouse s'en est allée jeune, d'une longue maladie et sa fille a disparu le laissant sans nouvelle, refusant de supporter la vie que mène son père.
Il est accaparé par son métier où il ne supporte pas de laisser le moindre détail au hasard, il est perfectionniste au-delà du raisonnable, de l'acceptable et il exige de tout son entourage le même niveau de perfection qui est le sien.
Il veut aussi coûte que coûte récupérer et retisser des liens avec sa fille qui lui manque énormément. Il ne supporte plus sa solitude, et il va se jeter à corps perdu dans cette quête.
L'auteur nous offre des scènes d'anthologie, extrêmement dure, à la limite du supportable. Ces scènes à couper le souffle sont façonnées, ciselées par l'auteur avec un immense talent. Pendant, cette lecture, j'ai eu à plusieurs reprises les tripes nouées, l'angoisse qui monte inexorablement, le souffle court. Et oui, je me suis complètement laissé prendre par ce récit, l'auteur m'a emporté, je me suis laissé choir dans cette atmosphère noir, pesant et angoissant avec une grande délectation.
Quel talent !!!
Sans hésitation, c'est un coup de coeur, je me souviendrai certainement longtemps de certaines scènes poignantes. Et c'est bien ce qui fait la différence, pour moi, avec un quelconque roman.
Pour tout amatrice ou amateur de roman noir, ne passez surtout pas à côté de celui-ci, c'est une pure délectation.
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Macadam luisant, poisseux de désespoir, les douleurs lancinantes d'une sciatique, la pluie froide d'avril, les petits matins blêmes, les nuits glauques et ... des cadavres sans-tête.
Bienvenue à Nécropolis, la grande morgue de New-York, sise sur les bords d'un grand fleuve, l'East River, comme toute bonne antichambre de la mort qui se respecte.
Paul Konig, grand manitou de cette succursale de l'enfer au sommet de sa carrière, se bat contre ses propres démons entre deux autopsies bien corsées ; sa fille chérie a disparu, pour le fuir.
Pour nous, simples lecteurs du commun des mortels, entrer dans ce temple de la Mort aux côtés de Konig, maitre ès anatomie, c'est comme être aux premières loges d'un amphithéâtre de dissection, l'odeur en moins. Faut avoir les tripes bien accrochées, ou être familier de la chose pour pouvoir profiter du spectacle...
Nécropolis, où une lente plongée en enfer.
Plusieurs enquêtes se côtoient, toutes plus glauques les unes que les autres - des cadavres sans têtes, des vols de cadavres à la morgue, un suicide ambigüe en prison, la fille de Konig, disparue - et en sus, Konig va devoir gérer un scandale au sein de son équipe, un scandale qui va faire grand bruit auprès de la Mairie, dont la crédibilité déjà mise à mal par la violence urbaine grandissante, ne laissera pas passer cette sombre histoire de cadavres volés et de complaisance policière, surtout pas quand les élections approchent...
Nécropolis, comme dans un cauchemar où l'on se débat, comme un horrible accident que l'on se force à regarder, Nécropolis, une lecture "sang pour sang" noire, Herbert Lieberman a mis en place une implacable mécanique d'orfèvre bien huilée, destinée à nous embarquer inéluctablement dans cette noirceur, avec notre permission, mais contre notre volonté...
Je n'émettrais que quelques bémols devant cette oeuvre, témoignage d'un New-York sans doute pas si éloigné que ça de celui de maintenant : quelques redondances dans l'histoire (les trop nombreux passages sur la solitude désespérée de Konig), et quelques tournures stylistiques un peu trop récurrentes (le fameux décroché de téléphone à suspens : "Un silence, embarrassé et sinistre ; chacun des deux hommes guette la respiration de l'autre." Lieberman semble bien aimer la respiration au bout du fil... il en use et abuse.)
Mais Nécropolis reste un roman noir culte, que tout amateur du genre se doit d'avoir lu.

Challenge pavés 2015-16
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Paul Konig est le Chef de la Médecine légale de la ville de New-York. Praticien de génie, il est une sommité dans son domaine, consulté par des médecins légistes de tous pays.
New-York, cité noire, peuplée de vices, où la mort vous guette à chaque coin de rue.
Konig va enquêter et rechercher sa fille Lolly disparue depuis six mois avec l'aide d'un ami policier.
Dans son domaine, Konig est confronté aux luttes professionnelles internes, par ceux qui veulent prendre sa place et tous les coups bas sont permis. Pour tout cela, il doit rendre des comptes au maire de New-York, surtout si la presse s'en mêle.
Nous assistons également à la reconstitution de deux squelettes, tout un art et il faut beaucoup de minutie.
Une fois passé les cinquante premières pages, on rentre dans l'histoire et on n'a pas envie de lâcher le livre.
Pour finir, j'ai beaucoup aimé le personnage de Konig. C'est un homme solitaire, qui se consacre à son travail, cela lui permet d'oublier la mort de sa femme qui a eu lieu un an auparavant et la disparition de sa fille. le travail occupe son esprit.
Ce roman est une description précise du travail de Médecin légiste et nous brosse un portrait psychologique fouillé de son héros.
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L'histoire de quelques jours de la vie de Paul Konig, chef du centre médico-légal de la police de la ville de New york. Konig est un bourreau de travail, le meilleur de la ville dans son domaine, voire au monde.
La psychologie de ce personnage est profondément travaillée, ainsi que celle des ses collègues et autres enquêteurs. Mais "la ville de New York des années septante" est aussi l'un des personnage principaux. Celui-ci est très détaillé, et vraiment bien décrit. L'on se laisse allé à ces longues, mais jamais ennuyeuses descriptions. L'univers est riche et le décor est très vivant.

L'intrigue ou devrais-je dire les intrigues, car elles sont à niveaux multiples et que plusieurs enquêtes se chevauchent, sont intéressantes. L'enquête principale correspond à l'identification, par konig, de deux cadavres mutilés retrouvés sur les bords du fleuve. Mais en plus de cela, ce dernier doit faire face de manière impuissante à la disparition de sa fille unique et de l'enquête en rapport qui patauge.

Vous l'aurez compris le roman est bien un roman noir. Descriptions de corps mutilé, contexte de la morgue etc. Accrochez-vous si vous êtes une âme sensible, ou passer votre chemin. De mon coté je n'ai pas trouvé cela choquant, mais apparemment ce n'est pas le cas de tout le monde.

Pour conclure, nous avons ici un excellent roman policier, (avec une fin que j'ai trouver très correct, pour ne pas dire que je la trouve juste parfaite) qui m'a grandement plu et qui rentre probablement dans la liste des 10 romans que j'ai préféré. Une lecture que je garderai en tête pendant quelques années et que je reprendrai plaisir à relire.

Edit : je l'ai relu avec un grand plaisir.
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Non, Herbert Liebermann ne s'est inspiré ni de Dr House, ni du Dr Mallard de NCIS pour créer son personnage principal, Paul Konig, puisque Necropolis a été écrit en 1977...

Pourtant, comme Mallard, Konig est médecin légiste, et, comme House, il est intelligent, irascible et boîteux !

Et on le suit donc au cours de ses journées professionnelles, examinant un jeune Noir assassiné sur une cuvette de toilettes, ou une prostituée battue à mort, retrouvée avec une bouteille de bière (même pas vide !) plantée dans le...

Voilà les premières pages, agrémentées de détails liés aux découpages divers et à la description d'organes variés... Autant dire que j'ai bien failli m'arrêter là ! Après, au bout de quelques pages, ça va mieux... Soit qu'on s'habitue, soit que l'histoire (les histoires !) démarre(nt) enfin, mais voilà, à partir du moment où on comprend que Konig est à la recherche de sa fille disparue, et où on le voit mis au défi de reconstituer des cadavres découpés façon puzzle, eh bien, le reste du roman défile assez facilement...

Paul Konig est mis au défi de résoudre deux mystères : celui de la disparition de sa fille, Laurenn, "Lolly", aidé en cela par son ami l'inspecteur Haggard, et de trouver qui étaient ces deux cadavres trouvés empaquetés morceau par morceau à marée descendante, aidé cette fois par Flynn. le tout sur arrière plan d'intrigues politiciennes et de trahisons internes.

Ce que j'ai préféré dans Necropolis, ce sont les joutes verbales auxquelles Konig semble prendre un malin plaisir à se livrer, que ce soit au tribunal, avec ses subalternes, ou même avec Flynn et Haggard. Par contre, la multiplication des "affaires" auxquelles il est confronté m'a un peu (beaucoup !) agacée, car en vérité, elles n'ont pas de lien entre elles et leur abondance nuit, de mon point de vue, parfois, à la fluidité du récit.

Je sors de cette lecture contente d'avoir fait la connaissance d'Herbert Liebermann, assez satisfaite du voyage, mais quasiment certaine de ne pas renouveler l'expérience. Bilan mitigé, en somme.
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Necropolis, c'est l'histoire de Paul Konig, médecin-chef de l'Institut médico-légal dans la « cité des morts », New York. L'histoire date des années 70 mais elle semble intemporelle, éternelle même. Hanté par la disparition de sa fille, attristé par le décès de sa femme, Paul Konig erre au milieu des cadavres (normal, c'est quand même son job) dans la vie nocturne de la cité. New York, la nuit, voilà la véritable héroïne de ce « polar ». Pour moi, d'ailleurs, je ne rangerai même pas le roman au rayon policer, mais au rayon « ambiance ».

New York Juillet, chaleur épaisse
Sueur, poussière et paresse
Odeur de brûlé et de graisse
Couleur, néon fluor
Trois heures AM, deux blocs à l'est
Sax ténor, sur une fenêtre
Le son est noir et bleu comme la nuit
Musique en rouge et or
New York Juillet dans tes narines
Silence glacé ? Cocaïne
Chambre inconnue, miroirs, caresses
Odeurs, poppers and sex

New York Juillet, mes mains qui glissent
Tequila fraîche, sur tes cuisses
Trois mots tapés sur la machine
Tee-shirt trempé gazoline
Adolescentes, en roller skates
Funky music, à fond la caisse
Training moulant, longues chaussettes
Ambiance dorée, paillettes
Paupières bleues des filles pâles
CB GB dans un râle
Harley surchauffée, shadows
Blousons de cuir poussière

New York Juillet…

Bon, OK, je dérive mais quand je pense à New York, j'ai cette musique qui vient dans ma tête, et je garde en mémoire les images de ce « vieux » roman « Necropolis ». Avant tout voyage dans cette ville, je préconiserai la lecture de ce bouquin pour y chopper quelques instants, pour s'imprégner de ses lumières, de sa chaleur, de son atmosphère ; pour capter « l'ambiance » !

... capter l'ambiance et ainsi sombrer totalement dans le désespoir le plus noir qui soit possible…
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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