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Pascale Wei-Guinot (Traducteur)
EAN : 9782877306515
160 pages
Editions Picquier (15/04/2003)
2.95/5   19 notes
Résumé :
L’oeuvre de Liu Yichang a profondément marqué le cinéaste Wong Kar-wai, qui s’est nourri de l’âme de son roman pour réaliser le film In the mood for love. «Tête-bêche, dit-il, est un terme français utilisé en philatélie pour désigner deux timbres reliés entre eux et imprimés en sens inverse l’un de l’autre. Pour moi, tête-bêche, c’est aussi l’intersection des temps.»
Un homme, une femme. Il est vieux, elle est jeune. Ils parcourent les mêmes lieux, croisent l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tête-bêche … Pas même une histoire…
le scénario du film « in the mood for love »? … Non plus, rien à voir … Alors ?
Une atmosphère, celle de Hong Kong.
Mais surtout une atmosphère dans laquelle on voudrait saisir l'insaisissable. Une atmosphère dans laquelle l'auteur vous livre à vous-même, seul avec ses deux protagonistes suivant exactement le même parcours vivant les mêmes événements au même moment sans jamais se rencontrer !
Un vieil homme revivant ses souvenirs, une adolescente imaginant la concrétisation de ses rêves de jeune fille à travers ses idoles du spectacle…
Comme une mise en scène de personnages dont vous faites partie et dans lequel vous êtes le seul présent dans des scènes alternées tantôt avec l'un tantôt avec l'autre…
Etrange mais le style à la fois minimaliste et musical de l'écriture est un enchantement.

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Avant de commencer à parler de ce roman, il faut absolument faire abstraction de la couverture et oublier "In the mood for love" ainsi que sa musique lancinante, car ce roman n'a fait qu'inspirer Wong Kar-wai qui a su en retirer l'âme pour la transposer dans une histoire d'amour entre un homme et une femme qui ne cessent de se croiser tous les jours.
Ici, il y a bien un homme et une femme mais sans chabadabada, car lui est vieux (la soixantaine voire un peu plus) tandis qu'elle est jeune (15 ou 16 printemps).
Par contre, ils ne cessent de se croiser dans un Hong-Kong en pleine mutation, jusqu'à se trouver côte-à-côte au cinéma.
Lui vit dans le passé : sa famille, sa jeunesse à Shangai, les postes qu'il a occupés, les femmes qu'il a aimées, les lieux où il a été; tandis qu'elle ne vit pas tout à fait dans le présent mais plus dans un futur onirique : "Elle, dont les rêves étaient le stimulant préféré et qui vivait dans l'illusion, n'était pas prête à écouter les conseils de sa mère.", bercée par l'envie (et l'illusion) de trouver un homme regroupant tous les critères de beauté des acteurs qu'elle adule, et surtout riche pour lui permettre de vivre confortablement et sans avoir à travailler.
Leur seul point commun est d'aimer le cinéma, c'est d'ailleurs à cette unique occasion qu'ils seront plus proches que jamais.
Le titre "Tête-bêche" est particulièrement bien trouvé car ces deux personnages sont en sens inverse l'un de l'autre : si lui a fait sa vie elle n'a pas encore commencé à travailler, si lui a aimé des femmes et eu un enfant elle n'en est qu'à fantasmer des baisers et des scènes d'amour torrides, si lui est à la fin de sa vie et profite de la sagesse que son âge et ses expériences lui ont permis d'acquérir elle commence la sienne et est dans toute l'insolence de son jeune âge en refusant de se salir les mains pour rapporter de l'argent chez elle.
Pourtant, ces deux-là ne sont finalement pas si différents l'un de l'autre.
Et l'un comme l'autre n'hésitent pas à sortir de chez eux pour prendre le pouls de cette ville qui ne cesse de s'étoffer et où le danger rôde partout, à l'inverse d'autres personnages qui, s'ils le pouvaient, resteraient chez eux : "Tu parles d'une vie ! Soit on reste cloîtré chez soi, soit on se livre en pâture aux voyous !".
Ils n'ont pas le même âge mais ils ont choisi de vivre, ce qui est tout à leur honneur.
L'auteur a choisi d'alterne les points de vue, reprenant à chaque fois le fil de la narration sur un même lieu ou une même pensée ou l'écoute d'une même chanson.
D'ailleurs, j'ai trouvé le style très musical et certaines phrases, y compris les répétitions des noms à la suite des acteurs appréciés de la jeune fille, ne m'ont absolument pas gênée au cours de ma lecture.
Ce qui m'a particulièrement frappée dans ce livre, outre la vision ogresque de Hong-Kong, c'est l'atmosphère qui s'en dégage.
Hong-Kong est omniprésente, dans ses odeurs, dans ses bruits, dans sa population, dans tout ce qui la caractérise, comme si Hong-Kong était plus qu'une ville, une personne bien en vie et dont le coeur bat à cent à l'heure : "Ainsi était la vie, absurde et pourtant si proche de ce qui hante nos rêves. Des sons enivrants encore et encore. Des sons langoureux qui faisaient partie intégrante de la vie. Toujours là présents à vos oreilles, que vous ayez ou non envie de les entendre.".
A la lecture de ce roman, il se dégage une explosion sensorielle à travers les cinq sens, ou presque.
Entre cet homme qui se remémore son passé et cette jeune fille dont le corps s'éveille à la sexualité il y a une multitude d'impressions qui frappe de plein fouet le lecteur, comme bien souvent avec la littérature Asiatique où l'éveil des sens et du désir n'est jamais loin.

"Tête-bêche" de LIU Yichang est un roman qui se vit autant qu'il se lit, une expérience intense qui m'a transportée le temps de ma lecture dans un Hong-Kong où la sensation de toucher les étoiles n'est jamais bien loin de celle de se faire tirer son sac par un voleur, un livre d'atmosphère à découvrir de toute urgence.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Tête-bêche est le livre qui a inspiré Wong Kar-wai pour son chef d'oeuvre "In the mood for love'', que j'ai vu il y a des années et que j'avais beaucoup aimé. Je vais donc commencer par ce parallèle entre le film et le livre: pour ceux qui souhaitent retrouver la majesté du film à travers le sublime des mots: passez votre chemin. le roman n'a absolument rien à voir avec le film, ou peut être devrais-je dire pour être plus juste que le film n'a rien à voir avec le roman. Il ne s'agit même pas d'une libre adaptation, les deux histoires sont vraiment sans aucun rapport. Je trouve d'ailleurs presque malhonnête que les éditions Picquier (maison d'édition que j'affectionne beaucoup cependant) se soient servi d'une image du film pour mettre en page de couverture du livre. Je ne dis pas que l'on ne peut faire aucun parallèle entre les deux oeuvres, mais il faut bien chercher. Bref, cette déception passée, je n'ai quand même pas réussi à bien accrocher à cette histoire : on va suivre sur environ 24 heures deux personnes que tout oppose dans le Hong-Kong du début des années 70, une jeune fille abusée par les rêves que l'industrie musicale et cinématographique lui ont mis dans la tête, et un homme dont la jeunesse est à présent derrière lui et qui ne cesse de revivre des évènements de son passé. Je l'ai trouvé assez ennuyeux et faussement contemplatif. Mais pour le positif je reconnais que la psychologie des personnages est très réussie, et le parallèle entre ces deux personnes n'est pas sans intérêt. Il vont vivre plus ou moins les mêmes évènements au cours de leur journée, et il est intéressant de voir leurs réactions qui seront parfois similaires et parfois très opposées. En bref je suis tout de même plutôt content d'avoir lu ce livre, mais surtout content qu'il soit très court.
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Ce roman a été choisi par le Club des Lectrices comme lecture du mois de novembre. le thème était un roman sur l'Asie.

Alors ce que j'en ai pensé…pas grand chose si on est honnête…je pense que c'est vraiment le pire ça. Terminer un livre et se dire « oui bon…et ensuite? ».

A sa décharge, je ne l'ai pas lu à un moment où j'étais très sereine et disponible, mais je ne pense pas qu'il y aurait eu de miracle même si j'avais été dans une ambiance plus propice à la lecture. Je ne pense pas en retenir grand chose disons…

Il n'y a pas d'histoire, ou plutôt de trame à proprement parler dans ce roman (j'ai eu du mal à en faire le résumé!). J'ai d'ailleurs un peu de mal à lui donner le nom de roman, mais je ne trouve pas mieux.
Ce que l'auteur a voulu faire passer avant tout est une atmosphère. L'atmosphère si particulière de cette ville surpeuplée, qui a grandit trop vite et mal. Mais cette atmosphère ne m'a pas touché.

On alterne de points de vue à chaque chapitre. Nos deux héros sont deux êtres humains un peu perdus, tous les deux vivant presque exclusivement dans leurs rêveries, lui dans ses souvenirs et le passé, elle dans ses fantasmes et l'avenir.

J'ai appris que le terme français “tête bêche”, est utilisé en philatélie. Alors qu'est-ce que la philatélie? C'est le fait de collectionner et d'étudier les timbres.
Donc le terme « tête bêche » désigne aussi des timbres rares imprimés par deux en miroir.

Ce terme aurait donc inspiré l'auteur pour nos deux personnages qui évoluent en miroir dans cette ville?
Il y a deux choses qui rassemblent A Xing et Chunyu Bai : c'est une forte tendance à la rêverie et le fait qu'ils habitent dans la même ville. Sinon tous les oppose : l'âge, le sexe, l'expérience…

Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'atmosphère de ce roman, de m'intéresser aux deux personnages. Je suis donc passée à côté de cette lecture.

J'ajouterais que c'est ce roman qui a inspiré le cinéaste Wong Kar-Wai pour son film In the Mood for Love, que je n'ai pas vu (la photo de la couverture représente une scène du film).

———————————-

Je suis donc complètement passée à côté de ce roman et de son auteur. J'ai hâte de savoir ce que les autres membres du club en ont pensé.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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L'oeuvre de Liu Yichang (劉以鬯) aurait influencé Wong Kar-wai pour son film « In the mood for love »… Peut -être mais personnellement, je n'ai pas trouvé de points communs entre les deux oeuvres – à part la ville de Hong Kong.

Il n'y a pas d'intrigue dans « Tête Bêche ». D'ailleurs le pitch nous avait prévenus(...)

L'auteur nous emmène en promenade dans le port des parfums, mais aussi en voyage dans la tête de deux individus que tout sépare sur le papier, mais que les sensations, ressentis et les « aventures » qu'ils vivent les rapprochent… Correspondances, affinités électives, hasard, autant de thèmes abordés par Liu Yichang.
La suite sur mon blog E-Chine !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pendant que le bus 102 s’engouffrait dans le tunnel qui relie l’île à la péninsule, Chunyu Bai se souvenait de ces mots que d’autres avaient prononcés. Chunyu Bai habitait dans cette grande métropole depuis plus de vingt ans. A l’époque, Hong-Kong ne comptait que huit cent mille habitants ; aujourd’hui, la ville approchait les quatre millions.
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Ainsi était la vie, absurde et pourtant si proche de ce qui hante nos rêves. Des sons enivrants encore et encore. Des sons langoureux qui faisaient partie intégrante de la vie. Toujours là présents à vos oreilles, que vous ayez ou non envie de les entendre.
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Elle, dont les rêves étaient le stimulant préféré et qui vivait dans l'illusion, n'était pas prête à écouter les conseils de sa mère.
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Tu parles d'une vie ! Soit on reste cloîtré chez soi, soit on se livre en pâture aux voyous !
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