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sur 883 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pauvre, pauvre Lawrence !
Laurence Passmore, alias Tubby, presque 60 ans, a une belle femme sportive, une voiture de sport rutilante, une grande maison avec jardin dans la banlieue de Londres, un petit appartement pied-à-terre dans le West End de Londres, une profession qui lui fait gagner plein d'argent (il est scénariste d'une sitcom qui a atteint un succès phénoménal), 2 enfants casés et bien dans leur peau (quoiqu'il ne s'y intéresse guère), une amie de coeur qu'il voit 2 jours par semaine.
Pauvre, pauvre Lawrence !
Eh bien oui, pauvre Lawrence ! Il a mal au genou et il souffre de dépression chronique. Une dépression, me direz-vous ! Oui, une dépression, profonde. Il est angoissé et il ne sait pas pourquoi. Il est désespéré.
Entre la lecture de Kierkegaard, le souvenir de son premier amour, un rendez-vous chez le psy, l'aromathérapeute ou l'acupuncteur, des parties de tennis avec ses copains aussi mal fichus que lui, quelle sera la thérapie de Lawrence?

Quand je choisis un roman de Lodge, je sais que je vais m'amuser. C'est fin, c'est spirituel. Et ici, c'est gagné. de l'humour dévastateur maitrisé par l'autodérision à la réflexion brillante tenue en laisse par la sensibilité, tout en cet auteur me plait. J'ai passé d'excellents moments mêlant le sourire, le rire et l'attendrissement. On y trouve entre autres une description franche et hilarante du milieu de la TV et même une réflexion intelligente sur l'acte d'écrire. Quant aux nombreuses allusions à Kierkegaard, c'est un pur régal.

Ah les auteurs anglais, ils n'ont pas leur pareil pour se moquer d'eux-mêmes et de leurs semblables. David Lodge en est un exemple parfait, c'est pour ça que je l'aime !
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Lawrence Passmore a une chance inouïe, il a TOUT pour être heureux : un métier intéressant qui lui rapporte un revenu confortable, une belle maison, une jolie femme, deux enfants qui ont réussi, une amie qu'il voit deux fois par semaine, un petit appartement… Quelle chance !

Oui, mais voilà, il a mal au genou ! Et malgré toutes les tentatives désespérées pour guérir, rien n'y fait, la douleur est installée et ne semble pas vouloir partir.

Un roman très drôle, du moins au début, parce qu'à bien y réfléchir, c'est un humour assez caustique, qui nous renvoie à une société qui a peut-être trop pour être heureuse. Bien sûr, tout le monde s'accorde à dire que l'argent ne fait pas le bonheur, mais il y a beaucoup plus que ça. Il y a des traumatismes qui n'ont pas été cautérisés et qui ressurgissent. Un mal être que le luxe d'une vie tranquille ne peut soigner. C'est une comédie douce amère sur les travers de notre société et les thérapies, dont certaines sont mises en avant par des charlatans.

Qui ne paierait pas une fortune pour être heureux et ne pas avoir mal ?

Un roman qui certes amuse mais fait aussi grincer les dents…

À lire en écoutant une musique zen, installé(e) sur votre canapé (évitez celui du psy) en buvant un petit remontant (whisky?) et en croquant dans une pomme.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Lawrence Passmore est le scénariste d'une SITCOM à succès. Les gens d'à côté.
Il a tout (en principe) pour être heureux. de l'argent à ne plus savoir qu'en faire. Une belle maison et un appartement dans le West-End de Londres. Une très belle voiture et une femme encore plus belle qui le satisfait à tout point de vue.
C'est précisément pour cela qu'il s'ennuie à mourir.
Dans le scénario de sa sitcom, il trouve toujours des solutions à tout. Conflit de voisinage, problèmes de couples, relations difficile entre parents et enfants. le public rit des facéties qu'il commet sous les avatars de ses personnages.
Dans sa vie de tous les jours, il n'est qu'un sinistre individu, égoïste, brutal, inattentif, dissimulateur, veule et jaloux.
Une douleur soudaine au genou droit, une arthroscopie ratée et ça part en vrille.
Rien n'y fait. Aromathérapie, kiné, psy, amie clandestine. Ses repères disparaissent. Il se perd.
Le boulevard qui s'ouvrait habituellement devant lui se referme et il progresse avec difficultés sur une avenue qui se transforme en tunnel sombre.
C'est alors qu'il découvre la philosophie de Søren Aabye Kierkegaard et cherche à comprendre l'existentialisme chrétien qu'il voit s'ouvrir le chemin vers une possible rédemption.
Il se voit comme le philosophe, amoureux de Régine Olsen, qui le hante après qu'il ait rompu ses fiançailles avec la jeune fille et promène l'étendard de sa souffrance.
Le récit tourne en boucle. Lawrence Passmore, abandonne l'écriture des dialogues de sa sitcom et découvre l'écriture, la vraie, celle qui le réconcilie avec lui.
Confusion entretenue entre le héros, le narrateur et l'auteur dans le journal que Passmore écrit à la demande de sa psy.
"Je suis parvenu à la conclusion que la différence essentielle entre écrire un livre et un scénario, c'est que ce dernier est principalement constitué de dialogues. C'est une question de temps ; un scénario est tout entier au présent. Non pas littéralement mais ontologiquement. (Hein, qu'est-ce que vous dites de ça ? C'est à force de lire tous ces bouquins de Kierkegaard.)
En somme dans une dramatique ou un film, tout se passe "en ce moment". C'est pourquoi les indications de jeux de scène sont toujours au présent."Passmore/Lodge nous révèle quelques secrets sur sa vie qui se transforme en épisode de sitcom : " (...) c'est pas très agréable de trouver les cacas de quelqu'un d'autre qui flottent dans la cuvette quand on veut s'en servir, et c'est un peu dégrisant pour une idylle, vous ne croyez pas ?""Puis il est apparu qu'il attendait de moi que je le chevauche pendant qu'il restait à plat dos, à cause de son genou, et que je me charge moi-même de la partie la plus délicate du processus, si j'ose dire."Lodge se décharge de la conclusion sur Passmore : "J'ai donc fini par rédiger une narration plus cohérente, en sachant, pour ainsi dire, comment l'histoire se terminait."Un roman plus british que ça tu meurs !
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Je ne connaissais pas David Lodge,ce livre m'a été offert par un de mes patients, je n'ai pas été déçu, il y a même longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman. Il s'agit d'un scénariste qui a une douleur au genou, cette douleur d'origine inconnue résistera à tous les traitements. Il passera entre les mains d'un chirurgien, d'un kiné, d'une acuponctrice, d'un aromathérapeute et d'une psy, rien à faire contre cette douleur. Il va devenir irritable, distrait et devra renoncer au sport. Son couple va pâtir de cette situation, en pleine crise existentielle il va essayer de rebondir. C'est à ce moment qu'il découvrira Kierkegaard et se sera une passion, il va faire des parrallèles entre la vie de l'auteur et la sienne. le tout entrecoupé de rebondissements cocasses et drôles. La narration est une sorte de journal intime qu'il tient sur les conseils de sa psy, une espèce de complexe de Portnoy de la maturité. Un livre drôle, touchant, facile et très bien écrit, je le conseille vivement.
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Un très beau moment de lecture ! le personnage principal (je n'ose pas écrire le héros), scénariste télé vieillissant a tout pour être heureux : succès, argent, bonheur conjugal, maitresse platonique... Si ce n'était une douleur tenace au genou, qui le fait consulter tous les spécialistes possibles. de thérapie en thérapie, sa vie tourne au malheur. Quitté par sa femme, il part à la recherche de toutes les femmes qui lui ont manifesté de l'intérêt, provoquant de nouvelles catastrophes...

J'ai adoré l'humour de ce texte, clairement divisé en trois partie : un journal intime écrit à la demande d'un psy, un peu geignard, mais d'une ironie à la fois bon enfant et percutante sur la société anglaise des années 90 (valable aussi pour la nôtre), puis une succession de témoignages hilarant sur l'attitude du mari abandonné, et enfin une troisième partie, plus touchante, dans laquelle le personnage se reconstruit.

L'auteur réussit l'exploit de réunir humour sans concession, tendresse pour ces personnages, légèreté et critique de son époque. A lire !

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En commençant le livre Thérapie de David Lodge, je n'ai pu m'empêcher de me rappeler le début du livre « Vivre à corps perdu » de l'anthropologue Robert F. Murphy : «Dans la vie de l'Américain des classes moyennes, il existe une période paisible qui se situe quelque part entre la réalisation de ses ambitions et le début d'un déclin physique accusé. C'est un moment où la capacité de gain et sa position dans l'existence se trouvent à leur zénith ou en sont proches, mais avant le début du troisième âge ou la découverte du diabète. Ce nonobstant, ou peut-être pour cette raison même, l'approche de l'âge mûr représente généralement une période de doute, de remise en question et de crainte de l'échec, car c'est alors que se pose la terrible question : tout s'arrête-t-il là ? »

Pour l'Anglais Lawrence Passmore, le déclin semble avoir commencé à 57 ans. Scénariste d'une sitcom à succès, il est heureusement marié depuis près de 30 ans avec la belle, intelligente et sportive Sally. Ils vivent dans une grande maison à Rummige (ville imaginaire du nord de l'Angleterre présente dans tous les romans de David Lodge). Leurs deux grands enfants ont quitté la maison après de passionnantes études.

Lawrence ressent d'inattendues et fulgurantes douleurs au genou droit qui n'ont pas cessé malgré une opération chirurgicale obtenue dans des délais très courts (pour le système de santé britannique). Il décide alors de se tourner vers les thérapies alternatives comme la physiothérapie, l'acupuncture ou l'aromathérapie. Comme il déprime et angoisse, il décide également de consulter une praticienne de la thérapie comportementale cognitive, qui lui demande de tenir un journal intime. A force de s'interroger sur son mal être, il en vient à s'intéresser à l'existentialisme et à son fondateur, le philosophe danois Soren Kirkegaard. le producteur de la sitcom lui demande de réécrire la fin de la troisième saison, étant donné que l'actrice principale veut arrêter la télévision pour jouer au théâtre. En cas de refus, il sera remplacé par un autre scénariste. Sally lui annonce brusquement qu'elle veut qu'ils se séparent.

David Lodge utilise toujours les mêmes ingrédients pour ses romans, même si les proportions et la recette sont différentes. A l'époque post-Thatcher (on est en 1993), les universitaires « de gauche » sont confrontés à des renversements de valeur. le savoir n'est plus synonyme de prestige social. le catholicisme et la foi en général sont assaisonnés de philosophie existentialiste.

La richesse et les biens matériels peuvent-ils compenser le déclin physique et des valeurs morales ? Faut-il chercher le bonheur dans le passé ou sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ?
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J'aime bien le ton et le style de David Lodge.
Comment ne pas se retrouver dans son héros qui a tout pour avoir une vie agréable mais qui se trouve confronté aux problèmes du vieillissement.
Cela commence avec son genou qui le fait souffrir et qui remet en question ses activités sportives, les parties de tennis avec sa femme en l'occurrence.
Une opération chirurgicale n'y change rien, thérapie inefficace…
De fil en aiguille le doute s'installe et le rend invivable au point que sa femme se détache de lui.
Tout est raconté avec humour et autodérision par le personnage lui-même et complété par les réactions de son entourage.
La suite est émouvante. Il se remémore son premier amour et les circonstances de leur séparation.
En y repensant il en a conçu un sentiment de culpabilité et il se lance le défi de revoir cette femme qui lui a procuré ses premiers émois.
Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle il la retrouve et la thérapie est un succès…
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Un auteur de sitcom anglaise vie une période de doute qu'aggrave un mal de genoux chronique. de psycho thérapie en aromathérapie il essaie de trouver une solution à sa douleur et entreprend d'écrire son
journal. de moins en moins disponible il ne prête plus attention à sa femme même le jour où elle lui annonce qu'elle le quitte. Quand il finit par comprendre il est trop tard. Il essaie de rattraper le temps perdu, retrouvant des femmes qui auraient pu vouloir de lui mais en vain. C'est alors qu'il se remémore sa 1ère petite amie, une catholique pratiquante qui ne lui avait pas accordé grand-chose mais qu'il regrette d'avoir laissé tomber un peu trop violemment (on retrouve ici l'une des nouvelles de Lodge : Pastorale. Il va finir par la retrouver sur le chemin de St Jacques de Compostelle, plus de 40 ans plus tard, bien vieillie et changée mais guérie. Elle deviendra pour lui comme une vieille maîtresse pleine d'attention. Un excellent roman de Lodge et son inventivité en terme d'écriture, mélangeant journal, récit, récit fictif... C'est du grand Lodge tout en humour caustique en même temps que par sa manière de raconter une histoire qui aurait pu être facilement sans intérêt.
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écouté en cassette, il y a bien longtemps mais j'avais pris grand plaisir à découvrir David Lodge et son humour, l'envers du décor des séries, la conception particulière du chemin vers Compostelle et un détail auquel je pense en allant aux toilettes!
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Thérapie, c'en est une pour moi.
Pour les jours où ça tourne moins rond, pour les jours où l'on a besoin de dérision.
Je suis fan absolue de l'univers de Lodge, je conseille ce livre, sans restriction.
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