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sur 883 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lawrence Passmore est un homme à qui la vie a souri. Pourtant une douleur chronique à un genou qui le fait terriblement souffrir, va lui fait perdre toutes ces certitudes? Et si sous les apparats la coquille était finalement vide ? Arrêt sur images, Lawrence en plein doute existentiel va nous raconter sa « belle vie ». Pour guérir ?
Lire David Lodge c'est s'assurer quelques heures de plaisirs. « Thérapie » en est une nouvelle fois la preuve. En scrutant la vie de Lawrence Passmore, Lodge s'attache à se moquer de ces contemporains. Passmore n'est pas un héros, loin de là, non juste un type qui à longtemps cru détenir les clés d'une vie sans nuages. Mais l'essentiel n'est pas forcement là ou on le croit ?
Lodge s'efforce de lui remettre les yeux en face des trous avec ce qui fait le charme british: une pointe de cynisme, une autre d'humour. Suivez sa « Thérapie » ça marche à tout les coups.
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Lawrence Passmore a tout pour être heureux. A presque 60 ans, il est le scénariste reconnu d'une sitcom à succès, il a une superbe femme qu'il aime, une belle maison en banlieue, un petit studio au coeur de Londres, une jolie voiture et deux enfants adultes à qui la vie sourit également.
Et pourtant Lawrence (alias Tubby) est malheureux. D'abord, il a très mal au genou, et la chirurgie n'a rien arrangé. Puis il est en désaccord avec les producteurs de la série. Puis il soupçonne sa femme d'adultère. Puis il découvre Kierkegaard, auteur danois qui ne respire pas précisément la joie de vivre, en qui Lawrence croit déceler un alter ego. Tubby est donc déprimé, dépressif, et ne sait comment en sortir, ni même s'il veut en sortir. Il tente quand même le coup, d'abord raisonnablement à coup d'aiguilles et d'huiles essentielles. Mais l'acupuncture et l'aromathérapie ayant montré leurs limites, les tentatives de Tubby sont de plus en plus maladroites et hystériques : se venger du présumé amant de sa femme, se venger de sa femme en prenant une maîtresse, renouer avec son premier amour de jeunesse, écrire son journal...
Aah le charme de l'humour british ! On rit, on se moque et on s'attendrit sur ce pauvre Tubby, passé maître dans l'art de l'autodérision, on se délecte de l'ironie de l'auteur quand il tire le portrait sarcastique du milieu de la télévision et de celui des thérapeutes de tout poil, on se prend à réfléchir sur le sens de la vie avec Tubby, qui croyait tout avoir et qui n'en était pas épanoui pour autant, trop éloigné de l'essentiel et de l'authentique.
Moins cher que dix ans de psychanalyse : essayez la "Thérapie" par le rire de David Lodge.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Si le rire est une thérapie, David Lodge en l'un des maîtres en la matière car couché sur du papier le rire ne devient que soliloque, or ici l' on se surprend à rire tout haut avec cet écrivain.
Etrange pouvoir que cette plume, au travers d'un roman autobiographique, l'auteur nous fait partager sa douleur au genou au travers d'un personnage …disgression humoristique qui "mine de rien" parle de nos travers, de nos vies et soucis avec plaisanterie,.. et cela m'embobine avec humour !
Bien joué, lisez David Lodge, un ami pour la vie !
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Lawrence Passmore a une vie de rêve. Auteur d'une série télévisée à succès « Les gens d'à côté », le compte en banque bien garni, un appartement à Londres, une magnifique maison dans une banlieue chic, un mariage sans nuages, des enfants bien casés…Bref tout baigne. Mais soudain une douleur au genou vient remettre en cause cette existence en apparence si lisse et le plonger dans la souffrance, l'angoisse, la dépression…

Il se tourne alors vers la médecine traditionnelle, subit une opération mais rien n'y fait. La douleur persiste. Il essaye l'analyse, l'acuponcture, l'aromathérapie, et au détour d'un chemin tombe sur Kierkegaard, ce philosophe danois père de l'existentialisme, qui semble répondre à son questionnement…au point qu'il propose un feuilleton sur sa vie à son réalisateur consterné…

Sa vie va basculer, sa femme le quitte après qu'il l'ait soupçonnée de coucher avec son prof de tennis, l'approche de la soixantaine le ronge, des doutes sur ses performances sexuelles le hantent. Il tente de retrouver une ancienne connaissance, mariée depuis, de l'autre côté de l'Atlantique, emmène une amie dans un sinistre hôtel espagnol, part avec une jeune collègue à Copenhague mais en profite pour se recueillir sur la tombe du philosophe. Bref, les échecs s'amoncellent. Il tient son journal, et finalement se lance à la recherche de son passé… le voilà parti sur le chemin de Compostelle à la rencontre de son premier amour.

Un récit rempli d'humour, des scènes vaudevillesques, d'autres décalées, et qui offre un questionnement sur le sens de la vie, la fragilité des apparences même pour des existences à priori à l'abri de tout mais auxquelles manque peut-être l'essentiel…Lawrence aura gagné en authenticité et dépassé son désespoir à la fin du roman. Ce qui n'est déjà pas si mal…
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Freud disait que lorsqu'on souffre d'une rage de dents, toute la vie se resserre autour du trou dans la molaire. Ici, c'est un genou douloureuxqui occupe le devant de la scène, et qui envahit la vie et les pensées du narrateur. Après avoir vainement tenté de gérer son mal être sur un mode comptable (une colonne de plus, une colonne de moins), notre anti héros va parcourir en pensée puis en réalité les sentiers et bifurcations qui l'ont mené à son impasse présente: il fera une partie du chemin de Compostelle. Sensible, ironique et hilarant, cet ouvrage tient les promesses que ne fait pas le titre laconique et quasi hygiéniste de son titre. Lisez, vous ne serez pas déçus.
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C'est mon premier David Lodge. Fidèle à cette ambiance très british que l'on retrouve chez Barnes, McEwan ou Jonathan Coe. Retour sur l'existence névrosée d'un scénariste de sitcom. Sur fond de critique sociale. Ce livre date des années 90, donc à resituer dans le contexte de l'époque, après les années Thatcher et avant celles de Tony Blair. J'ai suivi avec intérêt les questionnement existentiels de Tubby Passmore, que sa femme décide de quitter soudainement après plusieurs années de bonheur sans qu'il comprenne trop pourquoi. Après plusieurs essais infructueux de thérapies et plusieurs aventure sexuelles catastrophiques, il finira par trouver un semblant de solution après la lecture passionnée de Kirkegard. Je ne vous dévoile pas la fin qui me paraît cependant un peu facile. Je retiendrai une fois de plus, avec ce livre, la grande faculté qu'ont les écrivains anglais à rire d'eux-même et de leur pays tout en dénonçant les travers de leur société.
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Je m'affiche volontiers comme quelqu'un ayant éteint la télévision, au profit de la lecture bien entendu. Toutefois, pénétrer l'envers du décor d'une production de séries TV ne m'a nullement rebuté. Mais pas au point quand même de me réconcilier avec ce qu'est devenu le contenu de nos programmes dans les mains des producteurs contemporains.
Nous sommes dans l'univers d'un auteur à succès de séries TV, britannique. Cette situation donne à son héros la liberté qu'autorisent l'aisance financière et un emploi du temps affranchi des horaires imposés.
Je découvre David Lodge avec ce livre. J'ai suivi l'impulsion d'une personne assidue de Babelio, éprise de littérature anglaise. J'ai été appâté. Au point de me procurer, sans même attendre le dernier chapitre, un autre ouvrage de cet auteur. Pour transformer l'essai. Ce sera "Un tout petit monde".
C'est comme ça que je conçois Internet. Un formidable outil de diffusion de la connaissance et d'échange, pour aller ensuite faire fonctionner le petit commerce et continuer ainsi à voir des boutiques éclairées dans les rues de nos villes quand le jour décline.
Mais revenons à cet ouvrage de David Lodge: thérapie. Je n'ai a priori pas d'élan spontané vers un sujet qui traite de la dépression, de "psy". Ça me donne le bourdon et me fait penser justement que la télévision n'est pas étrangère à la morosité ambiante dans ses formes bénignes ou plus sévères. Dans le cas présent ma technique d'adoption d'un ouvrage tiré des rayons de mes librairies préférées ne m'a pas rebuté. Je commence par le recto, le titre et auteur si connu ou recommandé, le verso, quatrième de couverture, puis l'entame, un paragraphe, ou deux si on ne me tire pas par la manche pour aller m'ébahir devant une vitrine de chaussures ou de décoration d'intérieur, et puis un autre paragraphe au hasard, en ayant fait volé les pages comme l' illusionniste le fait d'un jeu de cartes. Thérapie a donc emporté mon suffrage. Je le confirme en le refermant.
Notre héros souffre d'un mal-être qu'il ne sait pas décoder lui-même. Il se fait donc aider par des gens dont c'est le métier, selon l'expression consacrée. Il penche plutôt pour les méthodes douces. Mais le résultat se fait attendre. Jusqu'à ce qu'un événement que le lecteur est à cent lieues d'imaginer le mette sur une autre voie. Un mal pour un bien dit-on souvent. Nous voici dans la seconde partie du roman. Elle est plus entraînante que la première qui démarre doucement, il faut bien le dire. Et l'intrigue prend une tournure qui intrigue justement. C'est joliment conçu. Des personnages qui n'ont rien d'attirant a priori deviennent attachants. Et comme de juste, il faudra bien aller faire un tour dans le passé pour dénicher les racines du mal. C'est plein d'inattendus. Parfois un peu trop précis dans les descriptions au point de créer des longueurs, mais c'est supportable. Il y a le piment du côté charnel, parfois très cru. J'ai été gêné par des détails de la vie intime un peu trop intimes, vraiment. On sent là la volonté d'ancrer le récit dans la vraie vie avec son côté le plus trivial.
J'ai apprécié la façon de donner la parole dans la narration à tous les protagonistes de l'affaire. L'idée de confronter le vécu d'un même événement par tous ses acteurs, les transformant tour à tour en narrateur-acteur, les faisant développer leur version des faits, leur point de vue, leur ressenti, comme les témoins à la barre d'un tribunal, est un artifice de construction très intéressant.
C'est un bain de culture anglaise, avec une écriture agréable, donc une traduction réussie. Le seul argument qui me laissera sceptique est à la page 169, édition Rivages poche. Il paraît en effet que les sitcoms ont un rôle thérapeutique. Là, j'ai bien peur que les effets secondaires indésirables du remède aggravent le mal.
Mais peut-être suis-je un peu rétrograde ?
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C'est sous les conseils de sa thérapeute que Lawrence Passmore commence son journal intime, qui compose ce roman, dans le but de comprendre pourquoi ça ne va pas. Riche, talentueux, créatif, admiré et aimé, Mister Passmore n'en est en effet pas moins déprimé et surtout il n'en souffre pas moins d'une incongrue, fâcheuse et mystérieuse douleur au genoux, dont l'origine, la cause et le traitement restent, malgré de nombreuses tentatives thérapeutiques en tous genres, un point d'interrogation générale.

Alors un journal, pourquoi pas, pour suivre l'évolution de son mal mais aussi pour regarder un peu sa vie en face, car celle-ci, sous ses airs fabuleux, est peut-être plus vide et douloureuse qu'il n'y parait...

De ses problèmes de couples aux aléas de sa vie de scénariste, de ses complexes de petit chauve à ses aspirations de philosophe et son amour pour Kierkegaard, nous en apprendrons un paquet sur le petit Tubby Passmore, qui, bien loin d'être un héros habituel, sauras nous charmer petit à petit, par son honnêteté, son sens de l'à propos et surtout sa quête de sens qui le mènera de la superficialité d'un plateau télé au pèlerinage et de la petite satisfaction de soi au grand amour avec un grand A.

Je ne connaissais pas David Lodge mais je suis conquise devant cette première rencontre. le quatrième de couverture insiste sur son humour et sur son talent dans la satyre du monde actuel mais je lui ai trouvé bien plus que ça, une vraie profondeur, presque un chemin philosophique quelque part. Et oui, tout en douceur, en sourire et en divertissement, il est aussi question ici d'esthétique, d'étique et de religion...
Un peu long par moments et pas toujours absolument bouleversant, c'est vrai, ce roman mérite néanmoins sans aucun doute ses quatre étoiles!
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Un seul ménisque vous manque...et tout est détraqué!

Le genou est le tendon d'Achille de Lawrence Passmore...Ils sont si mal en point -le genou, et son propriétaire par voie de conséquence- que rien ne va plus...

Crise professionnelle, crise conjugale, et même crise existentielle! Même l'agréable passe-temps de l'adultère perd son pouvoir divertissant: au parador espagnol où Lawrence emmène sa maîtresse, tout s'effondre à cause d'une chasse d'eau parcimonieuse qui refuse d'évacuer les petites crottes de lapin de la dame, constipée par le chorizo...

Aux grands maux, les grands remèdes: notre british hero se tourne vers le chemin de Compostelle pour venir à bout de ses doutes ...et de son genou (là je comprends moins bien, randonneuse moi même, je ne me hasarderais pas sur le GR 65 avec un genou défaillant...mais enfin Lawrence est anglais, keep a stiff upper lip,, et toute cette sorte de choses!)

Vous l'avez compris: David Lodge nous régale d'un livre léger,brillant, souvent hilarant,qui parfois effleure quelques questions graves, mais où l'humour qui est la politesse du désespoir comme chacun sait se charge vite de tout remettre à bonne distance...
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Je lis un Lodge par an, pendant mes congés, en août. C'est un moment que j'affectionne. Ici, je n'ai pas été déçu : après un premier tiers un peu lent, parfait pour communier avec l'etat depressif du personnage principal, j'ai beaucoup aimé la seconde partie. L'auteur y donne la parole à l'entourzge du personnage principal : chaque personnage paraît tellement réaliste ! Et tellement conforme aux descriptions détaillées dans la première partie ! Pour un lecteur qui a été pèlerin, la fin du roman donne à nos réfléchir : pourquoi marchons-nous ? Vers quoi ? Animé par quoi ?
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