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sur 1674 notes
🤜"Je suis la balle dans votre fusil. C'est vous qui tirez, c'est moi qui tue."🤛


C'est par cette citation tirée du livre que débute ma critique. Je ne vais pas vous résumer le livre, le résumé vous permet d'en saisir les grandes lignes. Par contre, n'étant pas une grande fan des romans mettant en scène des faits divers récents, je me suis prise au jeu et j'ai littéralement dévoré ce pavé de 631 pages, 199 chapitres et de près de 1 kg d'après le bon de livraison.

Je ne connaissais l'auteur qu'à travers un autre ouvrage aux antipodes de celui-ci, L'Apothicaire où l'auteur dans un tout autre genre m'avait transporté dans le passé, au XIV siècle. Ici, il n'est pas question de roman historique, mais de faits d'actualité relatée de manière romancée et permettant de mettre en exergue un homme qui a donné des moments importants de sa vie au service de son pays. le tout est rendu vivant, dynamique, intense grâce à la plume d'Heni Loevenbruck qui a su rendre le tout humain.


Le livre se présente en quatre parties (El Furibundo, El Clandestino, le soutier de la gloire et Un petit grain de sel. Les chapitres courts, les points de vue variés, les personnages à divers échelons rendent le tout passionnant. Henri Loevenbruck décide de rendre hommage à un homme de l'ombre au travers d'un fait historique - les otages au Liban. Et là, le savoir-faire de l'auteur rend vie à cet embrouillamini à travers une documentation travaillée et précise. le lecteur est littéralement dans les coulisses de l'État, suivant les conciliabules, les croche-pieds, les accords secrets où la vie des otages n'est plus qu'un objectif électoral. le tout est d'un tel réalisme que lorsque Pasqua où Chirac apparaissait dans le roman, je pouvais les entendre.😅
Cet aspect politique est contrebalancé par Marc Masson, devenu Hadès et ne cherchant qu'à faire le bien pour son pays. À la différence des politiques, il ne cherche aucunement la gloire, la renommée, un poste ou de l'argent... mais juste à combattre l'injustice. Son histoire avec Pauline, offre d'ailleurs à ce roman une source de fraîcheur et de candeur qui contrecarre les conditions de séquestration des otages ou les différents attentats. Cette petite bulle de vie "normale" dans ce monde apocalyptique est un vrai bonheur.😉


Au final, j'ai dévoré ce livre avec un grand plaisir. Mon seul regret n'est que purement féministe. Les femmes dans ce roman sont quasi inexistantes voire dans des rôles secondaires. À part Pauline la libraire et compagne de Marc Masson, les femmes sont essentiellement des prostituées ou bien des épouses. Cela m'a plutôt fait sourire en définitive.😚


Dans tous les cas, je tiens à remercier les éditions Flammarion et Babelio pour la découverte de ce roman quelques jours avant sa sortie. Je ne regrette pas les heures passées à le dévorer et par la même occasion à me muscler les bras à force de l'emmener partout, tellement j'avais envie à chaque chapitre de commencer le suivant pour découvrir la suite.🤗
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Salut Henri,

Je viens juste de refermer ton roman, et je ne vois pas d'autre solution que de m'adresser directement à toi. Je serais certainement maladroite et je n'aurais très certainement pas les mots juste pour te dire ce que j'ai ressenti à la lecture de ton livre.

Je crois, très sincèrement, que tu n'aurais pas pu rendre un plus bel hommage à ton ami, cet homme de l'ombre, que tu nous a fait découvrir et aimer sous ta plume. Tu nous décris un homme intègre dans ses convictions, inflexible dans l'action et son devoir mais tellement humain dans ses réactions. Un homme comme on en fait peu, qui hait l'injustice.
Un homme qui sert un Etat, auquel il croit, pour lequel il donnerait tout. Alors que ce même Etat ne respecte même pas ses lois qu'il a pourtant édicté lui même.

Pour moi ton roman avait un énorme défaut : sa lenteur. Mais au final, cette lenteur est un atout majeur qui permet au lecteur de se placer dans des dimensions différentes : de se tenir éloigner des actes de l'Etat, tout en se rapprochant de Marc. Tout ça pour asséner le coup final et fatal des dernières pages. Une fois encore, ( ma rencontre avec Bohem ne m'avait déjà pas laissée indemne) je finis en larmes et bouleversée.
Je ne pensais pas que tu aurais pu me refaire le coup une seconde fois…. et bien si !

Je tenais à te remercier simplement pour ce roman, pour ce vibrant hommage.

J'ai encore beaucoup de choses à dire sur les thèmes phares de ton roman : l'état, ses devoirs, ses obligations, sa reconnaissance face aux hommes de l'ombre, sur le terrorisme,... mais je crois que le mieux c'est qu'on lise ton livre et qu'on se fasse une opinion par soi même.

J'ai râlé et pesté de voir que ton roman tardait à sortir, mais au final ça valait le coup…. entre les recherches et le fait de finaliser au mieux il fallait bien ça. L'attente à été longue mais pour au final ne pas sortir indemne (une fois encore d'un de tes romans)… et pour avoir un véritable coup de coeur.

Merci !

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J'irais tuer pour vous, après le choc Nous rêvions juste de liberté. Pas facile de passer après l'inoubliable Bohem lorsqu'on ouvre un roman du même auteur, même si chaque publication a sa propre identité. J'avais quelques appréhensions ...

... infondées. Changement de braquet, Henri Loevenbuck a un talent fou pour se réinventer dans un thriller quasi documentaire qui nous fait plonger dans toute la géopolitique officielle et officieuse des années 1985 – 1988 : affaires des otages au Liban, série d'attentats frappant Paris des Galeries Lafayette à la rue de Rennes, guerre des ambassades entre la France et l'Iran, naissance du terrorisme islamique né des guerres civiles libanaises, de l'Iran de Khomeini et du Hezbollah, rivalités politiques dans le cadre de la cohabitation Mitterrand – Chirac avec Pasqua comme ministre de l'Intérieur ...
L'intrigue est exigeante, passionnante , la maitrise de l'auteur est évidente pour restituer toute la lourdeur de cette époque à partir de la masse documentaire qu'il a forcément ingurgité pour parvenir à la condenser en une intrigue cohérente et fluide.
Le souffle romanesque est lui insufflé par la formidable personnalité du héros, Marc , recruté par la DGSE comme agent clandestin, comme assassin de la République lorsque la cause le dictera, pour nous protéger, pour protéger nos libertés. Il sera Hadès, un homme seul face aux secrets d'Etat. Un incroyable personnage, romantique comme l'était Bohem, prêt à ne rien sacrifier pour sa liberté, victime sacrificielle en puissance donc sur l'autel de la raison d'Etat.

Ma lecture a été lente pour pouvoir digérer toute la masse d'informations délivrée dans chaque chapitre, je m'y suis un peu perdue parfois par manque de pré-requis sur toute cette période du milieu des années 1980.

Nous rêvions juste de liberté m'avait bouleversé , secoué au point d'en pleurer en le refermant. Là, malgré les belles envolées introspectives lors des extraits des Carnets de Marc qui parsèment le récit - action, on est très clairement sur un autre registre qui sur moi, a eu pour effet de stimuler mon cerveau plus que mon coeur ( que j'aurais aimé voir s'emballer plus fort, j'aurais aimé vibré plus ).
Mais j'applaudis ce thriller qui rend intelligent, pousse à la réflexion en écho aux enjeux actuels qui secouent la France depuis les attentats de Charlie : sur qui compter pour défendre nos libertés ? Comment assurer notre sécurité sans basculer dans mettre à mal nos idéaux démocratiques qui sont le socle de notre société ? Jusqu'où aller ?

Un bel hommage de l'auteur à l'agent clandestin qui lui a confié sa vie et qui lui a inspiré le personnage de Hadès. Un " soutier de la gloire " pour reprendre la superbe expression de Pierre Brossolette.

Ma page FB https://www.facebook.com/1poulpedeslivres

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C’était il y a trois ans. Grâce à Babelio j’avais la chance de rencontrer Henri Loevenbruck pour de vrai, et de lui avouer (bredouillant comme une débutante) à quel point son dernier roman m’avait touchée ("Nous rêvions juste de liberté", à découvrir sans faute si ce n’est déjà fait).

Au fil de cette entrevue l’auteur avait évoqué le nouveau projet sur lequel il travaillait déjà.
« Ça s’appellera "J’irai tuer pour vous" », qu’il avait dit.
Une biographie inspirée de la vraie vie de l’un de ses amis, nom de code Hadès, agent clandestin pour la DGSE, ou tueur au service de la raison d’état, c’est vous qui voyez.

Autant préciser que je les attendais avec impatience, Henri et son nouveau bébé.

Enfin nous y voilà.
Et par une étrange coïncidence, ce nouveau récit entre en résonance avec ma lecture précédente, "Le Lambeau", témoignage post attentat-de-Charlie-Hebdo, drame à la suite duquel, selon Loevenbruck, son ami-espion se serait enfin décidé à lui confier l’histoire de sa vie.

La boucle est donc bouclée, et plus encore car dans ce livre aussi l’on subit la vague d’attaques terroristes à Paris, mais dans les années 80 cette fois, trente ans pile avant Charlie.

Attentats, Hezbollah, Iran, Syrie, otages français détenus au Liban, cohabitation Chirac-Mitterrand… pas toujours facile de m'y retrouver dans les enchevêtrements politiques et géopolitiques d’une actualité dont je me souviens mal. Et pourtant j’ai peu à peu été captivée par la destinée de ce jeune baroudeur paradoxal et déterminé, homme de l’ombre et de devoir plongé dans les méandres de l’Histoire.

Une immersion instructive et documentée dans la mécanique obscure des services du renseignement, au suspense haletant digne des meilleures fictions d’espionnage, mais aussi un hommage sensible et humaniste à ce personnage au tempérament exceptionnel, qui méritait sans aucun doute qu’on lui consacre un tel pavé.

Mission réussie, agent Loevenbruck.


Ҩ

Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion d’avoir exaucé mon souhait quant à ce livre auquel je tenais en particulier.

Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Une anecdote avant de me lancer sur les traces de Marc Masson , l'anti - héros de cet ouvrage dont je souhaite vous parler . Il y a quelques années , dans une librairie de Limoges dans laquelle je " traînais " , je croise deux jeunes étudiantes venues acheter un ouvrage , un classique demandé par le lycée. L'une d'elles cherche dans les rayons , attrape leur " victime " , et , très vite , s'écrie , indignée : " non mais elle croit quand même pas qu'on va lire un tel pavé, cette c......*." J'avoue avoir suivi avec intérêt et amusement le " retour musclé " du " pavé " dans les rayons , et eu une pensée émue pour ma c.....* de collègue qui devait être bien loin de se douter être à l'origine d'un tel cri de détresse. Aujourd'hui , la collègue doit toujours " donner " ce grand ( et gros ) classique à lire à ses élèves qui , comme leurs aînées doivent en souffler d'indignation et les "deux jeunes filles de la librairie " doivent mener leur vie sans se douter que le " prof " qui les regardait en douce ce jour- là aurait bien aimé leur dire que l'épaisseur d'un livre ne devait pas être un critère de choix ....Les deux " furies révolutionnaires " avaient en elles un tel amour des profs de français, que j'ai préféré , courageusement , je l'avoue , tenir ma langue et ...Quant au pauvre roman , j'espère qu'une main plus compréhensive aura eu pitié de lui ...à moins qu'il n'ait été rejoint par l'ouvrage d' Henri Loevenbruck , " J'irai tuer pour vous " , beau bébé de ...820 pages .( oui , en plus , " c'est pas écrit gros "...). Vous comprendrez aisément une absence de plus de huit jours de ma part sur le site ....Huit jours , une semaine , quoi , mais trois ans et demi de recherches et de travail pour l'auteur , un sujet des plus dramatiques et sérieux, une période qui va couvrir les années 85 à 88 en France , des années marquées par des attentats , des prises d'otages , des " neutralisations" , des relations internationales compliquées , des enjeux cruciaux pour le pouvoir en place et ceux qui voudraient bien prendre cette place dont rêvent les égos démesurés de ceux qui nous gouvernent et qui utilisent les médias et ....certains citoyens pour parvenir à leurs fins .Pénétrer dans les arcanes du pouvoir est d'autant plus intéressant que , l'âge aidant , nombre d'entre nous ont " connu " ces personnages et vécu ces événements, même si , hélas, d'autres tragédies sont survenues depuis . Qui ne se souvient pas de ces bandeaux , chaque jour , à la télé, qui défilaient avec le nom des otages et le nombre de jours de captivité et qui ne se souvient pas , non plus , de ce jour où le dernier bandeau a affiché qu'il n'y avait plus d'otages en captivité...Emotion .
Vraiment , Henri Loevenbruck livre là un document de très grand intérêt même si la " mise en place ", à mon avis, nécessite attention et réflexion d'où une lecture " un peu longue " que je lui pardonne aisément tant la suite va devenir passionnante , rythmée, pleine d'actions, avec des chapitres courts , qui vous transportent de tel endroit à tel autre , à toute vitesse . Oui , parmi toutes ces personnalités politiques intéressées par leur " existence " , plusieurs autres personnages vont "crever l'écran " et , parmi eux Pauline , Olivier ,Diouf , Borko et , surtout, celui dont on va partager les aventures , Marc Masson .
Ce qu'il a de particulier , oh , trois fois rien , je préfère citer " tes qualités font de toi l'homme le plus ridicule et le plus admirable que j'aie rencontré dans ma vie .T'es une sacrée tête de con et un putain de chic type ...." ( p819 ) , un barbouze , un homme , un mari , un père...Et oui , p 819 , c'est écrit ...mais faut lire les 818 pages précédentes...Pas cool , franchement , de trouver dans mon commentaire une c......* de prof et une tête de c....* de barbouze , non ?
Un livre qui m'a beaucoup marqué après le sublime " ils rêvaient juste de liberté " , un livre qui restera longtemps ancré en moi , comme son aîné. Henri Loevenbruck est un auteur remarquable .
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Magistral.

L'histoire d'un agent « noir », clandestin de la DGSE dans le cadre des attentats de Paris en 1986.

Je serais aussi bref que le livres est long (en nombre de pages, mais il se lit très vite et très facilement).
L'histoire de « Marc Masson » est édifiante, puisque tirée d'une histoire vraie. L'auteur mélange habilement la réalité historique (bien triste et sinistre d'ailleurs) et la fiction, nous faisant entrer dans les arcanes de la politique, imaginant les conversations des politiques français de l'époque, les coups en douce et évidemment tordus (et qui, à n'en pas douter ont certainement eu lieu).
L'action n'est pas en reste et émaille le récit. Les personnages sont profonds, complexes, humains.

Bref, une indéniable réussite qui nous amène en plus un rappel historique qui peut nous faire réfléchir sur la situation terroriste actuelle.
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«  L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers sombre et béni
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini ..

De quoi puis - Je avoir envie,
De quoi puis- Je avoir effroi ,
Que ferais - Je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ? »

«  Je suis la balle dans votre fusil.C'est vous qui tirez, c'est moi qui tue ... »

Voici deux extraits de ce pavé captivant : 199 chapitres et 635 pages, thriller quasi documentaire, au souffle puissant , tout en tension, passionnant , addictif, instructif, fruit sans doute et sûrement d'un énorme travail documentaire à la construction vraiment impeccable.

Nous plongeons avec curiosité, avidité , intérêt croissant au fil des pages au coeur de la géopolitique à la fois connue, officielle et secrète .....des années 85- 86 ( + un peu 87 et 88) en France: prises d'otages au Liban Jean- Paul Kauffmann, Marcel Fontaine, Marcel Carton ...,

attentats parisiens meurtriers ,rue de Rennes et Galeries Lafayette , guerre des ambassades France - Iran, assassinats et naissance du terrorisme islamique, rivalités politiques à cause de la cohabitation Mitterrand - Chirac, arrestations , missions clandestines , dédales complexes des services secrets....

Mais surtout le souffle romanesque résonne étrangement en la personne de Marc Masson, recruté par la DGSE, baroudeur, bagarreur et fougueux , généreux et aventurier, guerrier et agent de la république qui peut se faire assassin pour protéger nos libertés .....

Son amour pour Pauline , la gentille libraire embellit et adoucit ce petit «  grand homme » ce baroudeur, cet homme de l'ombre qui a la clandestinité dans le sang ...
Comment Choisit- il entre « le combattant sage et martial ? »
« Entre l'amour et le feu? »
« Entre la lumière d'une vie sociale et l'ombre de l'action clandestine pour l'amour de son pays ? »
C'est un tireur d'élite et un combattant extraordinaire ...qui risquait sa vie pour sa patrie , un homme au tempérament exceptionnel .

L'auteur dont j'avais lu avec bonheur « Nous rêvions juste de liberté », d'une façon remarquable , sensible et élégante , chaleur humaine et retenue , humanisme et générosité, met en avant dans ce pavé le respect et l'amitié, la loyauté et la Liberté , le sens du devoir ,la raison d'Etat .
Comment assumer et assurer notre sécurité ?

Jusqu'à quel point nos serviteurs de l'état sont- ils prêts à se dévouer ? Surtout qu'ils endossent la face obscure de cette fameuse raison d'état ?

À sacrifier sans réserve leur vie de famille et leur confort ?

Et jusqu'a quel point notre république est - elle prête à les défendre ces hommes hors norme ?

Des cellules terroristes aux terrains d'opérations aux caches et aux longues attentes , parfois vaines pour traquer les terroristes, jusqu'aux bureaux de la DGSE l'auteur nous conte un moment de l'Histoire de France dans ce roman à couper le souffle qui fait réfléchir à la vie hors norme de Marc Masson dit «  Hadès » devenu « invisible, » qui connaît des passages par coeur du Lorenzaccio de Musset , baroudeur éternel pour la bonne cause , de la forêt tyrolienne à Beyrouth au Liban, de Paris à Lyon, de bistrots en coups de fil , de numéros d'urgence en identité déclinée ....ou non ...


Un univers passionnant et instructif , des pièces de puzzle aux secrets d'état ....à la verve romanesque qui éclaire tout un pan de notre époque frappée d'attentats comme le pays en a rarement connu ....l'histoire d'un homme de l'ombre , de ceux que l'histoire ne retient jamais ...

Un livre profondément humain , attachant , pétri de sensibilité malgré le sujet , inspiré d'une histoire vraie qui a voulu rendre hommage à toutes les victimes d'attentats de quelque pays qu'elles soient .
Futurs lecteurs , veuillez m'excuser , critique trop longue encore une fois , pardon ...
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Monsieur Henri Loevenbruck tape fort, très fort même. Les 199 chapitres font passer, en alternance, le lecteur par tous les stades. Tour à tour, il nous empêche presque de respirer tant le suspens est fort ou nous rend folle amoureuse de Marc en nous transposant dans le corps de Pauline la libraire ou rend la compréhension difficile dans la stratégie politique ou nous fait souffrir en tant qu'otages ou nous rend protecteur dans le rôle d'Olivier et enfin nous sommes un super mec dans celui de Marc, héros principal. Il nous rappelle à nos souvenirs de 1985, époque des attentats et des otages au Liban. Souvenez-vous, lorsque chaque soir, était annoncé le nombre de jours qu'ils étaient détenus. L'auteur a mis trois ans et demi pour écrire ce thriller. Temps peu gaspillé, je pense, où l'on sent un énorme travail de recherches et de rédaction. de quoi parle-t-il ? Rien de mieux que ses mots dans son avant-propos, je cite : ‘Ce roman est inspiré d'une histoire vraie, celle d'un agent clandestin français. Il est le fruit de longs mois d'entretiens avec celui-ci, et avec certains de ses anciens « collègues ». Dans un souci de confidentialité, le contexte historique de son incroyable parcours a été transposé de quelques années, lors d'un autre épisode singulier de notre histoire ; et la vie privée des personnages a été en partie romancée. Certains noms et lieux ont été modifiés. A travers le récit de cet homme de l'ombre, c'est à tous les soutiers de la gloire – ceux que l'histoire ne retient jamais et qui donnent pourtant à notre liberté le prix de leur propre vie – que ce livre a voulu rendre hommage, ainsi qu'a toutes les victimes d'attentats terroristes, de quelque pays qu'ils soient.'
Un énorme merci à Masse critique et à Flammarion et bien sûr à Henri Loevenbruck qui est notre Roberto Saviano français. Grandiose !
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Marc est un barbouze , au service de capitaux privés pour faire respecter la loi, celles des capitaux privés. Déçu par l'armée française, il le sera aussi par son nouveau job quand il devra sauver une petite Luciana.
Solitaire, c'est près de son grand père en Bolivie qu'il s'est construit et a acquis un goût immodéré pour la justice, l'honneur et le combat.
Son parcours va l'amener à rencontrer Olivier , employé de la DGSE

Grand livre
Grand parce que c'est un hommage appuyé aux inconnus qui se battent anonymement pour la France (on peut étendre l'hommage aux autres pays) qui est rendu ici à travers cette histoire inspirée de faits réels.
Grand parce qu'il nous immerge dans le monde véreux de la politique, des conflits d'intérêt à travers la prise d'otage au Liban qui nous a obnubilés tous les jours à la télévision pendant 2 ans au milieu des années 80. On vit l'histoire de l'intérieur et finalement, on apprend beaucoup de choses, certaines dont on se serait passé par ailleurs.
Grand de part le suspense et la conception de l'intrigue qu'à mis en place l'auteur.
Grand parce que Henri Loevenbruck sait créer des personnages que l'on ne veut quitter, avec qui l'on souffre, rie, pleure.

Grand pour toutes les raisons que j'ai oubliées.
Voilà, c'est une grande claque sur fond d' histoire récente que nous assène l'auteur et qui engendre en moi beaucoup de questions.
La première est pourquoi continué je à aller voter pour cette bande de racailles qui ne pense qu'à son petit pouvoir en dénigrant le bas peuple dont je fais partie. Sans doute par respect pour tous ceux qui voudraient et ne peuvent pas.
Un Mitterand, avec les moyens de communication actuel, aurait une belle batterie de casseroles et ferait la une de tous les journaux mondiaux . Idem pour Pasqua , je ne veux stigmatiser aucun parti. Mais j'avoue avoir du mal avec l'adoration de beaucoup pour "tonton" , mon coté rwandais sans doute.
Et puis, c'et beau de rencontrer une telle droiture et je me dis que cela doit exister, des gens sans intérêt personnel, ce que l'on appelle de belles personnes .
On est amené à la fin de l'ouvrage à se questionner sur le sens de la vie , les
virages que l'on veut bien lui faire prendre . de façon simple, à travers un héros que la vie aura façonné lourdement.

Alors voilà, si vous aimez les histoires autour des services secrets , replacées autour de faits réels , avec des personnages merveilleusement mis en valeur , n'hésitez pas , c'est un grand livre , au cas où je ne l'aurais pas dit.
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Milieu des années 80, à l'heure de la cohabitation Mitterrand/Chirac, des attentats parisiens du Hezbollah liés aux relations tendues entre la France et l'Iran, et des prises d'otages de journalistes français au Liban, la DGSE a besoin d'un type disponible, qui puisse rester sur site.
"Pas un gars de chez nous, un agent (entendez un personnel extérieur à la DGSE, payé en liquide pour des services ponctuels). Un type qui a l'habitude de se faufiler dans le civil autant qu'en opération. de se faire oublier..."

Ce type, Olivier Dartan, officier de la DGSE et chef de poste adjoint au Liban, va le recruter.

Il ira chercher Marc Masson, déserteur de l'armée, baroudeur sans attache qui faillit mourir en Amérique du Sud, pourchassé par des trafiquants de drogue locaux.

Compte tenu de ses aptitudes naturelles et persuadé que ce "métier" est fait pour lui, qu'il répondra à son amour de l'action et de son pays, Masson ne tardera pas à réussir sa formation et à accepter ce travail si particulier.

Il deviendra Hadès, agent secret au service de son pays, mais bien conscient que son pays le renierait en cas de pépin.

Et après quelques missions simples, il sera finalement appelé par Dartan :
"Marc sut aussitôt ce que cela voulait dire. Il allait devoir tuer. Tuer pour son pays."

A mon avis :
Le personnage de Marc Masson a réellement existé. Henri Loevenbruck l'a rencontré.

Après les attentats de Charlie Hebdo, il autorisa enfin l'écrivain à raconter son histoire si singulière, même si les dates et les noms ont été modifiés pour conserver une certaine confidentialité du propos.

En évoquant la vie et les déboires de Marc Masson avant son entrée à la DGSE, le récit nous permet de nous imprégner de ce personnage, d'en sentir la sensibilité et les particularités, qui feront de lui le candidat idéal pour devenir un tueur. Pas un assassin, mais plutôt, comme il le dit lui même "être la balle dans votre fusil. C'est vous qui tirez, c'est moi qui tue".

Arrive alors le moment de la sélection et des premiers entrainements du futur agent. Ils m'ont immédiatement plongé dans les souvenirs du film Nikita (Luc Besson 1990), qui relate de la même manière les premiers pas d'un citoyen ordinaire (une femme dans le film de Besson) dans une existence extraordinaire, faite d'attente devant le téléphone, puis de tests grandeurs natures, et enfin de véritables missions dans lesquelles sa vie sera très vite en jeu.

J'ai été conquis par ce livre, à la fois très documenté sur les années compliquées de la cohabitation Mitterrand/Chirac et les relations internationales entre la France et certains pays du Moyen Orient, et sur le rôle de ces agents de l'ombre, dont on entend parler qu'à de rares occasions (parfois peu glorieuses d'ailleurs, pour ceux qui se souviennent de l'affaire du Rainbow Warrior).

J'y ai trouvé un bon équilibre entre l'analyse des états d'âmes du personnage et ses faits d'armes. On s'attache rapidement à ce personnage, que l'écriture d'Henri Loevenbruck, dynamique et pleine de sensibilité discrète, rend très humain et loin du cliché du tueur froid, même si forcément Masson n'est pas un ange.

Je me suis donc régalé à la lecture de ce livre passionnant, qui m'a également laissé une certaine mélancolie sur les dernières pages, tant cette histoire a un coté triste finalement.

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