Albert Londres le grand journaliste d'investigation toujours a fouiner là où ça dérange se met en rapport au Brésil avec Dieudonné Eugène un bagnard évadé de Cayenne pour se faire conter son histoire.
Pourquoi ce dernier se trouve-t-il incarcéré dans la pire bagne de France dans une cellule d'à peine quelques mètres carrés avec des moustiques?
A cause, Monsieur, d'une énorme erreur judiciaire délibérée de la part de la police, de la justice et de l'appareil politique du moment.
Sa faute : avoir été anarchiste et côtoyé Bonnot et sa bande. Ah on rigolait pas avec les black block de l'époque.
La faute de la police: avoir fortement influencé une victime à reconnaître Dieudonné comme son agresseur alors qu'elle s'était trompée une fois en dénonçant déjà un innocent et avoir fait chou blanc dans la capture de Bonnot et donc il fallait des résultats. Déjà du chiffre !
La faute à la justice: avoir inculpé Dieudonné alors qu'un faisceau de preuves l'innocentait et en ayant de plus écarté la rétractation de la victime. C'est vrai que ce n'est pas un ministère très sérieux surtout quand le ministre, comme certain, commence sa carrière comme fossoyeur et à son apogée se permet de faire un doigt d'honneur à des élus!
La faute des politiques ! eh bien comme d'habitude la lâcheté, la désinformation du contribuable, le bilan de sécurité du mandat pour un vote favorable de l'électeur et visiblement ça n'a pas changé depuis Fouché. N'est-ce pas Gérard? Gérard et Christophe? (Les trois derniers: des as!) C'était déjà l'époque du « mais en même temps... »“et du « Je suis un avocat qui défend les gens qui sont en difficulté. Je ne suis pas un avocat qui défend les gens qui ont des difficultés. » Dupond-Moretti Ah la subtilité ! Oui Monsieur!
Et puis comment suivre un dossier d'importance nationale et prendre une décision à une époque où, de la condamnation à l'évasion de Dieudonné soit 13 ans il y a eu pas moins de 20 ministres de l'intérieur et 24 ministres de la justice ? Je vous le demande !
On s'étonnera quand même que les présidents mettent, invariablement, à ces deux postes pourtant importants ( non là je plaisante c'est le budget pépettes, le poste important) tous les simplets de France et de Navarre
le quotidien de Dieudonné, le travail, la promiscuité, la délation pour un morceau de pain, la cellule d'isolement, l'humidité équatoriale et les moustiques ( là je suppose c'est pas dit)Il faut reconnaître que l'administration pénitentiaire, du gardien au responsable a eu un attitude plutôt cordiale et courtoise avec le détenu qui ne s‘en est jamais plaint. Mais bon purger une peine dans un lieu aussi atroce pour un crime que l'on n'a pas commis il faut avoir le moral pour supporter.
Son évasion: rocambolesque mais dans des conditions infernales. La même peur au ventre les mêmes hommes prêts à vous dénoncer pour trois fois rien, les mêmes moustiques (là c'est dit) la mort de compagnons.
Sa remise en liberté: grâce aux autorités brésiliennes il a échappé à un retour à la case départ (voir Monopoli) tergiversations des autorités françaises pour lui accorder le passeport et enfin la possibilité de rentrer en France chercher sa réhabilitation
Bref 15 ans de captivité 15 ans de vie perdue et tout ça à cause de quelques glands carriéristes dans des commissariats et palais de justice sans parler de ceux de la plus haute magistrature.
Une infamie!
«
Adieu Cayenne » n'est pas un roman mais bien une non-fiction relatée par le condamné lui-même sous la plume d'
Albert Londres. C'est très factuel.