Un immense choc que la lecture de ces lettres de
Rosa Luxembourg, à son amie, Sophie Liebknecht. Mince volume au format singulier, étroit ,tout en hauteur...qui m'a été gentiment offert, il y a des années... et qui attendait patiemment que je daigne l'ouvrir!!! C'est fait et pour ma plus grande joie !
Je découvre une femme extraordinaire, loin de l'image tronquée , réductrice et diabolisée par ses ennemis, jusqu'à ce surnom de "Rosa, la sanguinaire"... et quelle n'est pas ma stupéfaction de trouver une femme énergique, amoureuse de la vie, des gens, de la nature, des animaux...sans la moindre aigreur ou acrimonie alors qu'elle est emprisonnée...elle réconforte son amie, s'enquiert de chacun, trouve de la poésie, de la beauté, des raisons d'espérer... dans mille observations des choses les plus infimes, l'entourant
J'ai tellement été happée, subjugueé par le ton de ces Lettres... que je me suis précipitée à ma médiathèque emprunter deux ouvrages, pour en savoir plus sur cette destinée hors du commun... qui donne mille leçons au quotidien, en rendant grâce chaque jour au miracle et à la joie d'être en vie. Pas de plaintes, ni de lamentations...De l'allure, du courage, de la détermination et un hymne à la vie, au positif, qui réside en tout individu... en dépit de ...
Les lettres de Rosa Kuxembourg "Rosa, la Vie" (textes choisis par Anouk Grimberg) (édit. de l'Atelier, 2009), "
Rosa Luxemburg la rose rouge" d'
Alain Guillerm (éd. Jean Picollec, 2002), sont mes prochaînes lectures pour prolonger ce coup de coeur !
Elle écrit de plus, fort bien; curieuse de tout, de sciences comme de littérature , poésie ou musique, passionnée également par les beaux-arts; tout l'intéresse, tout la nourrit. Une très belle personne, engagée, lumineuse, avec une haute idée de l'"Humain"....
Là encore, mes nombreux soulignements sont à la mesure de mon enthousiasme.
Je ne citerai qu'un passage des plus significatifs : "Mais il faut que je sois malade pour que tout me bouleverse à ce point. Savez-vous que j'ai souvent l'impression de ne pas être vraiment un être humain, mais un oiseau ou un autre animal qui a pris forme humaine. Au fond je me sens beaucoup plus chez moi dans un bout de jardin, comme ici, ou à la campagne, couchée dans l'herbe au milieu des bourdons, que dans un congrès du parti.
A vous je peux bien le dire; vous n'allez pas me soupçonner aussitôt de trahir le socialisme. Vous le savez, j'espère mourir malgré tout à mon poste, dans un combat de rue ou un pénitencier. Mais, en mon for intérieur, je suis plus près de mes mésanges charbonnières que des "camarades" (p.20)