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Christophe Gaultier (Autre)
EAN : 9791037507150
253 pages
Les Arènes (27/10/2022)
4.02/5   228 notes
Résumé :
Il y a 4 000 ans, Jérusalem était une petite bourgade isolée, perchée sur une ligne de crête entre la Méditerranée et le désert. Aujourd’hui, c’est une agglomération de presque un million d’habitants, qui focalise les regards et attire les visiteurs du monde entier.
Entre-temps, les monothéismes y ont été inventés, les
plus grands conquérants s’en sont emparé, les plus grands empires s’y sont affrontés. Tour à tour égyptienne, perse, juive, grecque, r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Vincent Lemire (scénariste) et Christophe Gaultier (dessinateur) on réussi un admirable et formidable tour de force.
Résumer en 256 pages et en dessin 4000 ans d'histoire et d'Histoire.
Nous mettre sous les yeux et en images tout le paradoxe de Jérusalem que l'on peut résumer simplement  : une bourgade ne présentant pas une importance stratégique majeure, dépourvue de ressources naturelles enviables, qui est est devenue le centre névralgique d'un conflit régional aux répercussions mondiales ; et son nom, aujourd'hui prononcé par des millions de personnes dans leurs assemblées liturgiques hebdomadaires, symbolise une espérance eschatologique universelle.

L'histoire de cette ville nous est contée par un olivier. Témoin silencieux....
L'arbre symbole de longévité et d'espérance, l'olivier est réputé éternel. Et c'est lui qui sera dans ce roman graphique notre compagnon de voyage, tout au long de ces ces 4 millénaires, témoin privilégié des vicissitudes de la Ville
Ainsi le décrit Hérodote " L'olivier fut brûlé dans l'incendie du temple par les barbares; mais le lendemain de l'incendie, quand les Athéniens, chargés par le roi d'offrir un sacrifice, montèrent au sanctuaire, ils virent qu'une pousse haute d'une coudée avait jailli du tronc ". Dans tout le bassin méditerranéen, on rencontre des oliviers millénaires, et parfois même réputés pluri-millénaires. Il est le témoin de notre histoire et l'accompagne à chaque instant.
L'olivier symbole de paix et de réconciliation n'est-ce pas le rameau d'olivier qui est choisi par Dieu pour signifier à Noé que le Déluge est fini et que la décrue commence, symbole du pardon.
L'olivier symbole de victoire qui est un cadeau chargé d'une signification gratifiante lors des jeux olympiques à Athènes. Couronne d'olivier et jarres d'huile d'olive sont ainsi offertes aux vainqueurs.
L'olivier symbole de force qui est réputé pour son bois très compact, très lourd et très dur. C'est en bois d'olivier que sont faites les massues d'Hercule et c'est avec un pieu en bois d'olive qu'Ulysse terrasse le Cyclope dans l'Odyssée.
L'olivier symbole de fidélité en effet c'est en bois d'olivier qu'est fait le lit d'Ulysse et Pénélope, lit qui n'accueillera aucun des nombreux prétendants au royaume d'Ithaque, durant les vingt ans d'absence du héros grec.

Et c'est au pied de cet Olivier bien. Protégés de son ombre , que nous retrouvons certains protagonistes de ce roman graphique : Eudoxie, un templier, 3 représentations des religions monothéistes, un turc et un écrivain voyageur...
Julien Gracq écrivait : "Jérusalem, comète historique dont l'histoire se réduit presque à un long sillage enflammé, posée sur sa colline brûlée comme une fusée sur sa rampe de lancement – tant de furie d'éternité dans un si petit corps – ville Pythie, ville épileptique, hoquetant sans trêve de la transe de l'avenir." (Lettrines, mars 1967.)

À la suite de cet exergue Vincent Lemire le disait lui-même : Comment faire l'histoire d'une « ville épileptique » ? Comment faire calmement l'histoire d'une ville écrasée de mémoires, fourbue d'identités, comprimée sous la pression des projections et des projets, broyée par les discours et les stratégies, démembrée par les revendications et les appropriations ? Jérusalem ne s'appartient pas, Jérusalem n'est pas à Jérusalem, Jérusalem est une ville-monde, une ville où le monde entier se donne rendez-vous, périodiquement, pour s'affronter, se confronter, se mesurer.
Berceau partagé des trois récits monothéistes, Jérusalem est observée par le monde entier comme le laboratoire du vivre-ensemble ou de la guerre civile, de la citadinité ou de la haine de l'autre. Depuis quelques années, au gré des combats et des affrontements qui traversent périodiquement la ville, Jérusalem est devenue le théâtre privilégié sur lequel se projettent les dangereux fantasmes des malfaisants forgerons du choc des civilisations.
Julien Gracq, en mars 1967, a parfaitement traduit l'impression accablante qui saisit tout historien raisonnable lorsqu'il s'approche de Jérusalem comme on s'approche d'un cratère en fusion : « comète historique », « long sillage enflammé », « ville Pythie » ou prophétique, qui s'épuise elle-même à conserver le passé le plus ancien et à augurer l'avenir le plus lointain, prise en tension dans un arc chronologique presque infini, de la Genèse à l'Apocalypse. Dans ces conditions, comment proposer une nouvelle histoire de Jérusalem, comment essayer de bâtir une histoire renouvelée d'une ville mille fois racontée, surexposée, exténuée par la conjugaison de récits réputés inconciliables et par la trame d'identités surimposées ?

Et bien, c'est ce remarquable exercice qu'ont réussi les auteurs de cette BD : mettre en image cette histoire millénaire, en renouveler l'approche, la rendre plus lisible plus "simple" à appréhender si tant est que l'on puisse la simplifier.

Les auteurs partent d'un postulat simple et évident :
il faut d'abord partir de ce surprenant paradoxe : Jérusalem est une ville sans histoire. le patrimoine est omniprésent, les vestiges archéologiques sont partout, les mémoires sont tonitruantes, les identités sont assourdissantes, mais l'histoire, au milieu de cette cacophonie hallucinée, est absente. L'histoire comme science humaine et sociale, comme discipline scientifique, comme tentative de confrontation des sources et de conjugaison des points de vue… L'histoire est absente à Jérusalem, ou plutôt elle s'est absentée et laissé ensevelir sous l'amoncellement des mémoires. Jérusalem est un garde-mémoire, pas un lieu d'histoire. Boîte noire universelle, conservatoire mondial des anciennes traditions, on se tourne vers elle pour y rechercher les souvenirs égarés d'un Occident oublieux, pour raffermir les identités lessivées de nos modernes désenchantements, mais rarement pour en connaître véritablement l'histoire.

Une ville sans histoire, donc, asphyxiée par des mémoires qui court-circuitent et brouillent la chronologie : dans la logique mémorielle le temps est compacté, comprimé, replié sur lui-même. La succession des époques et des séquences disparaît pour laisser place à des identités « éternelles », à des conflits « perpétuels » et à des communautés « immuables ». Au travers des 10 chapitres les auteurs font de Jérusalem un véritable objet d'histoire, pour montrer que Jérusalem n'est pas une ville plus « éternelle » qu'une autre et que chacune de ses époques raconte une histoire singulière.

Deuxième paradoxe, peut‐être moins perceptible pour les non-spécialistes : Jérusalem est une ville sans géographie. La géopolitique y est convoquée à tout bout de champ pour tout expliquer, les frontières semblent zébrer en tout sens son territoire, des cartes sont systématiquement exhibées pour illustrer les grands épisodes de son histoire-bataille, mais la géographie comme attention portée à la topographie, au relief, aux contraintes de site et aux potentiels de situation, au climat et aux sols, à l'agencement des quartiers urbains, à leur peuplement, à leurs activités et à leurs interactions… La géographie est absente, masquée par l'omniprésence de l'analyse géopolitique. L'histoire de Jérusalem est généralement racontée sans que les lieux (rues, monuments, collines, vallées, sources, roches, grottes, murailles, cimetières) soient autre chose qu'une carte d'état-major ou qu'un simple décor à usage folklorique ou patrimonial.

Le mot de la fin revient à ce témoin silencieux, pour tirer une conclusion protéiforme
: "À quoi ressemblera ma chère Jérusalem dans cinquante ans, dans cinq cents ans ?
J'ai assez de recul pour n'avoir aucune certitude...
Son histoire a si souvent bifurqué... Elle a si souvent été conquise puis reconquise, détrônée puis restaurée, détruite puis reconstruite... Je peux seulement partager avec vous quelques-uns des scénarios possibles...

Une ville-musée transformée en parc d'attractions, un Bible-Land rétro-futuriste, avec aéroports, téléphériques, aérotrains et réalité augmentée, dans laquelle chaque pèlerin, grâce à ses lunettes 3D, pourrait visiter les monuments correspondant à ses propres dogmes ou fantasmes religieux...?

Une ville internationale, une capitale universelle neutralisée, sans passé ni passif, sans odeur ni sa eu, qui accueillerait le nouveau siège de l'ONU sur le mont des Oliviers et que n'appartiendrait à aucun état en particulier, comme l'Antarctique, la Lune ou la planète Mars....?

Une ville théocratique dans laquelle les religieux auraient accaparé le pouvoir, expulsé les laïcs, construit le Troisième Temple et éradiqué toute trace de culture profane, dans l'espoir fiévreux d'un signe du Messie...?

Un désert post-apocalyptique, une ville en ruines, une nouvelle fois détruite par la foule des hommes..et une nouvelle, en attente de sa propre résurrection...?

Une capitale pour des états confédérés, une ville partagée mais non divisé, avec des institutions israéliennes à l'ouest, des institutions palestiniennes à l'est... Et, au centre de la ville, une municipalité commune, élue par tous les habitants, qui prendrait en charge les besoins de chaque citadin et les aspirations de chaque visiteur, quelles que soient sa religion et sa nationalité...? "

A moins que ce mot de la fin ne revienne à Meron Benvenisti (ancien maire de la ville) : L'histoire de Jérusalem s'apparente à une gigantesque carrière d'où chaque camp extrait des pierres pour la construction de ses mythes et pour les jeter sur l'adversaire.
Au gré des luttes territoriales et des espoirs politiques, la mémoire des morts et l'histoire des vivants se dévorent ainsi l'une et l'autre. Toujours plus nombreux à Jérusalem, les morts pourront-ils accepter de laisser la place aux vivants, pour les laisser écrire le nouveau chapitre d'une histoire partagée ? En tout cas voilà une ville qui ne finira par de soulever plus de questions que d'apporter des réponses...
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Cet ouvrage de Vincent Lemire est dense et le tout paraît important. Par quel biais l'aborder ? Après mures réflexions, j'ai décidé de plus particulièrement parler du dôme du rocher qui est un symbole monumental de la ville et des trois religions monothéistes.

L'histoire de Jérusalem nous est contée par un olivier de 4000 ans qui domine la ville sur le mont des oliviers. Jérusalem est situé sur la colline de l'Ophel ou mont du Temple entouré de deux collines. A l'Est, le mont des Oliviers. C'est sur cette colline que se déroulera le jugement dernier. A l'Ouest la colline de Sion. C'est elle qui a donné son nom au sionisme.

Sous le dôme du rocher, une pierre Fondatrice des trois religions monothéistes, celle sur laquelle Abraham s'apprêtait à immoler Isaac avant l'intervention de l'ange du Seigneur.

D'après le Livre des Rois, le roi Salomon, fils de David fit construire le temple destiné à vénérer le Dieu des Juifs. La centralisation du culte monothéiste à Jérusalem marque un tournant majeur : le temple sanctifié, profané, restauré, dupliqué, détruit, reconstruit … sera désormais le pivot de l'histoire de la ville.

Abd Al-Malik fait construire entre 680 et 692 le dôme du Rocher. Aujourd'hui c'est l'emblème de Jérusalem et le plus ancien monument islamique conservé au monde. Ni mausolée, ni mosquée, sa signification échappait souvent aux pèlerins, qui le confondent parfois avec l'ancien temple de Salomon. Son architecture est d'inspiration byzantine avec des influences perses. Un large dôme de vingt-cinq mètres de haut, des chapiteaux corinthiens, des mosaïques à fond d'or. le bâtiment vise d'abord à honorer la mémoire d'Abraham, cité soixante-neuf fois dans le coran. C'est sur ce rocher que Dieu lui aurait demandé de sacrifier son fils.

Urbain II déclare :
― Arrachez la terre sainte des mains de ces peuples abominables. Vous dessinerez la croix du Seigneur sur votre dos. Allez au combat et tous ceux qui mourront en route ou au combat, la rémission des péchés leur sera accordée ! le 7 juin 1099, mille croisés atteignent Jérusalem. le dôme du rocher, rebaptisé « temple du Seigneur », est surmonté d'une croix monumentale. Une contre-croisade est lancée par Saladin maître de l'Egypte. Les croisés sont vaincus. C'est un djihad. Il y en aura d'autres … Jérusalem vivra encore un millénaire d'affrontements.

Vincent Lemire sait de quoi il parle. Il est historien. Il a mis cinq ans à la rédaction de son scénario pour cette BD. Au fil des pages, le lecteur peut constater que ses descriptions reposent sur de nombreux auteurs qui ont écrit des pages d'histoire de la ville. Il s'est considérablement documenté.

Avant d'entamer la rédaction de la chronique, j'ai tenu à regarder sur Arte : « Les coulisses de l'histoire : Israël. ». Ce document cinématographique parle des années avant la proclamation de l'Etat d'Israël, c'est-à-dire celles sous mandat Britannique. le document déborde sur les années qui suivent la proclamation aux Nations-Unies à New York. Les résultats du vote tombent. Les arabes font grise mine, ils auraient préféré que la partition ne soit pas votée, que les juifs reste dans leurs pays d'origine. Ils entrent en guette contre une nouvelle nation sans armes. Golda Meir voyage dans différents pays pour récolter des fonds en vue e s'équiper en armement. Elle arrive à récolter le double des fonds espérés principalement soutenu par les sionistes américains. Des armes achetées sont importées de Tchécoslovaquie et chargées dans des camions ou le matériel est caché par une couche d'oignons. Armé, Israël repousse les arabes.

Les mandataires britanniques bloquent le quota d'immigrés. Ils veulent ménager les pays arabes producteurs de pétroles. Ils capture les immigrés des bateaux arrivant à Haïfa. Ces juifs immigrés sont mis en cage pour un voyage dans un camp d'internement à Chypre.

Dans le livre : « Les aventures extraordinaire d'un juif révolutionnaire », j'avais déjà lu à quel point les Israéliens ne pouvaient avoir que de la haine envers l'occupant britannique tant ceux-ci avaient un comportement odieux.

Cette BD de Vincent Lemire m'a rafraîchi la mémoire sur certaines données que le temps efface mais m'a également beaucoup appris. C'est avec grand intérêt que je le recompulserai dans le futur.
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J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman graphique qui raconte l'histoire de Jérusalem des origines à nos jours. C'est après avoir vu l'auteur dans une émission de télévision où il parlait brillamment et modestement de l'histoire de la ville (C ce soir) que j'ai eu envie de m'offrir ce livre et je ne l'ai pas regretté. Il faut toutefois juste préciser une chose, c'est un vrai livre d'histoire. L'auteur est agrégé, docteur, chercheur, professeur à l'université. C'est un puit de science sur le sujet et le livre est très précis, très rigoureux. C'est tout simplement un livre d'histoire presque universitaire illustré. Pas vraiment donc le livre à offrir à un-e adolescent.e pour s'initier à l'histoire du Proche-Orient ( du moins est-ce mon impression ). le livre aborde même l'histoire de l'archéologie, des sources, c'est très fort sur le plan de l'histoire urbaine. Pour ce qui est de l'aspect graphique, j'ai été séduit par la sobriété et l'élégance de l'ensemble. Deux derniers points : le livre est très équilibré entre les différentes périodes historiques, et la partie contemporaine n'est pas si développée que cela. Enfin le livre est très nuancé, très subtil, si vous cherchez une histoire caricaturale dans un sens ou dans l'autre, passez votre chemin, car vous seriez déçu. C'est en tout cas la première fois que je lis un livre d'un tel niveau sous cette forme. Chapeau ! Vincent Lemire dit avoir passé 5 ans à y réfléchir, et le moins que l'on puisse dire c'est que vous n'aurez pas l'impression de lire un ouvrage bâclé...
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Y a pas, le Père Noël connait mes goûts ! Aucun risque pour lui : il a pris une BD sérieuse, documentée, historique pour dérouler la ville de Jérusalem de sa création à aujourd'hui.
Je ne suis peut-être pas trop fan des dessins. Par contre j'ai aimé l'idée de cette histoire racontée par un olivier vieux de 4000 ans sur le Mont des Oliviers, juste en face de la Ville 3 fois Sainte, juste en face du Dôme du Rocher. Pour les avoir vus ces oliviers, c'est vrai, il y en a de très très vieux....
J'ai toujours voulu voir cette ville, voeu réalisé il y a quelques années.
J'ai donc aimé me plonger dans son histoire pour la découvrir en détail. Car oui cette BD est détaillée, intelligente et vous apprend pas mal de choses (surtout sur la partie ancienne).
Quelle tristesse de voir que la coexistence pacifique entre communautés religieuses a existé ! Oui c'était possible, mais c'est du passé, et sans espoir....
Une ville exceptionnelle racontée avec beaucoup de talent par les deux auteurs.
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Quelle Bible !!
Une BD très savante, qui mentionne et utilise les découvertes archéologiques qui "corroborent" la Bible, comme par exemple cette empreinte d'un sceau mentionnant le Roi de Juda.
Beaucoup de phrases issus de textes anciens : Evangile, Livre de Samuel, Vie de Constantin, Livre des lamentations, etc...
Une narration pédagogique et très savante, évoquant par exemple pour la période 100 avant J-C, l'hellénisation culturelle concomitante aux codifications des interdits religieux hébraïques, tout ceci précédant la construction de multiples bâtiments païens par Hérode, qui fit de Jérusalem la plus romaine des villes juives. A ce stade, vous n'êtes qu'à un cinquième de ce très beau livre !
Add. : un petit côté "il était une fois l'homme" (le dessin animé) dans cette BD, qui n'est pas déplaisant.
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critiques presse (4)
Bibliobs
27 décembre 2023
Signé de l’historien Vincent Lemire et du dessinateur Christophe Gaultier, l’ouvrage, sorti fin 2022, propose une plongée lumineuse et rigoureuse de 250 pages pour comprendre les racines du conflit israélo-palestinien.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
NonFiction
07 mars 2023
Jérusalem évoque à la fois le berceau des grandes religions mais aussi un conflit d’identité qui semble indépassable. Son histoire est retracée dans cette bande dessinée ambitieuse et réussie.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Sceneario
16 février 2023
Ne soyez pas effrayés par la pagination, ni par la complexité du sujet, vous adhèrerez très vite au travail des deux auteurs et découvrirez les différentes phases d’occupation de Jérusalem, l’histoire des monuments emblématiques de la ville, et vous serez surpris par les différentes périodes durant lesquelles la cohabitation entre les trois grandes religions monothéistes fut de mise.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
30 décembre 2022
Accessible tout en restant précise et rigoureuse, cette toute première histoire de Jérusalem en BD s’adresse autant aux simples curieux qu’aux amateurs d’histoire plus confirmés. Il faut espérer que d’autres histoires de ville aussi bien menées verront prochainement le jour chez Les Arènes BD !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Depuis 4000 ans...
Mes racines se sont enfoncées profondément dans le sol.
Mes branches se sont élancées haut dans le ciel.
J'ai tout vu, tout vécu, tout observé.
Je peux aujourd'hui vous raconter...
... toute l'histoire de Jérusalem !
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En -63, pour mettre fin aux guerres fratricides des Hasmonéens, le général Pompé s’empare de Jérusalem, après avoir conquis la Grèce et l’Anatolie. En -40, un jeune potentat local profite de ces désordres pour se faire proclamer roi de Judée par le Sénat romain.
― Hérode te voilà
― En toutes occasions, je servirai l’Empire !
Né d’une mère arabe et d’un père iduméen (tribu païenne du Néguef) fraîchement converti au judaïsme, Hérode entre à Jérusalem en -37, extermine les prêtres et les derniers Hasmonéens. Sous son règne Jérusalem connait une prospérité inégalée.
― J’ai vu des murailles s’étendre vers le nord … Au milieu du I er siècle, la ville compte 80000 habitants … Je n’en reverrai jamais autant jusqu’en 1914 !
Hérode fait construire un somptueux palais à l’ouest de la ville, à l’emplacement du quartier arménien actuel.
Pline l’Ancien témoigne de la nouvelle réputation de la ville.
― Jérusalem est la plus célèbre des villes, non pas seulement de Judée … mais de tout l’Orient ! (Pline l’Ancien, histoire naturelle, livre 5.)
De son côté Flavius Josèphe, natif de Jérusalem, insiste sur les bâtiments païens construit par Hérode. Il s’éloigna de plus en plus des coutumes nationales, par l’introductions de coutumes étrangères. Il fit bâtir un théâtre et installa des jeux du cirque, en l’honneur de César. On vit venir des lions féroces, on les vit se déchirer entre eux et dévorer les condamnés. Les étrangers furent frappés d’admiration … mais les indigènes y voyaient la ruine de leurs coutumes.
― C’est sortilège de jeter des hommes aux bêtes pour le plaisir d’autres hommes ! (Flavius Josèphe, Antiquités juives, livre 15.)
Roi bâtisseur et mégalomane, Hérode construit des temples païens et des palais à Ashkelon, Samarie, Antipatris, Jérico. A Massada, au bord de la mer morte la plus forte des citadelles (Flavius Josèphe, Guerre de Juifs, livre Ier.
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En 1610, le poète anglais George Sandys découvre à son tour Jérusalem, qu’il décrit comme un « vulgaire théâtre de mystères et de miracles ».
― Les juifs … des barbares ridicules. Les chrétiens … des fous et des sauvages. Les célébrations de Pâques … des fêtes païennes dignes de Bacchus !
Ces protestants exaltés rêvent de fonder une « nouvelle Jérusalem ». George Sandys part pour l’Amérique en 1621.
― Ces colonies seront notre terre promise ! nous sommes le nouveau peuple élu ! Sion sera rebâtie en Amérique … puis nous ramènerons chez eux les enfants d’Israël .. ; et alors la fin des temps s’accomplira !!
En fait l’ancienne et la nouvelle terre promise n’ont jamais cessé de dialoguer à distance. N’oublions pas qu’en 1492 Christophe Colomb rêvait déjà de libérer Jérusalem par l’est ! En Amérique, les colons protestants ont fondé des dizaines de villes baptisées Jérico, Bethléem, Sion ou Nazareth, en références aux lieux bibliques … Et quelques siècles plus tard, les chrétiens évangéliques américains seront les plus fervent sionistes …
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Préoccupée par sa croisade intérieure contre les protestants, l’Europe catholique a oublié Jérusalem. L’Esprit des Lumières n’a fait qu’accentuer ce fossé. […]. Pourtant, au crépuscule du 18e siècle, l’Occident s’apprête à redécouvrir la Terre sainte, à la faveur d’une singulière expédition militaire … Le général Bonaparte a fait publier une proclamation dans laquelle il invite tous les juifs d’Asie et d’Afrique à se ranger sous les drapeaux … pour rétablir l’ancienne Jérusalem !
En fait, Bonaparte n’est jamais venu à Jérusalem … et on sait aujourd’hui que cette fameuse « Proclamation aux Juifs » n’a jamais existé ! Ce n’est pas la première fois qu’un récit légendaire détourne le trajet d’un grand conquérant pour le faire passer à Jérusalem… comme si cette onction symbolique forgeait les destins hors du commun … Souvenez-vous d’Alexandre le Grand, en -332. Ainsi s’écrit la légende de cette sacrée ville-monde …
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Bâle (Suisse), casino municipal, 29 août 1897.
― Théodore Herzl, vous avez la parole !
― Chers délégués, l’honneur me revient d’ouvrir ce premier congrès sioniste. Dans les différents pays de leur exil, le situation des Juifs n’est guère réjouissante … De toutes part nous sommes assailli par la haine antisémite … mais l’antisémitisme renforce notre solidarité ! Le sionisme c’est le retour au judaïsme avant même le retour sur la terre d’Israël.

Dans son journal Herzl n’a pas de mot assez dur pour qualifier la ville sainte.
― Quand je me souviendrai de toi, ô Jérusalem, ce ne sera pas avec joie … Si un jour Jérusalem est à nous, je commencerai par la nettoyer ! (Théodore Herzl. Journal, 2 novembre 1898)

Le 1 er mars 1899, depuis Istambul, l’ancien maire de Jérusalem, Youssouf al-Kalidi prend la plume (en français) pour écrire à Herzl.
Tous ceux qui me connaissent savent que je ne fait aucune distinction entre juifs, chrétiens, musulman. L’idée sioniste, en elle-même est belle et naturelle … qui peut contester les droits des juifs en Palestine ? Historiquement c’est bien votre pays ! … mais il faut compoter avec la réalité, la Palestine fait partie de l’Empire Ottoman, et elle est habitée par d’autres que des juifs. Nous nous considérons, nous arabe et turcs, comme gardiens des lieux saints de Jérusalem ? Comment les sionistes pensent-ils arracher ces lieux saints aux deux autres religions, qui sont l’immense majorité ?

Théodore Herzl lui répond quelques jours plus tard, le 19 mars 1899, depuis Vienne, toujours en français.
― Les juifs étaient et sont toujours les meilleurs amis de la Turquie, depuis que le sultan Sélim Ier a accueilli les juifs persécutés d’Espagne. D’ailleurs, le projet sioniste n’a aucune hostilité envers le gouvernement Ottoman, bien au contraire : il lui apportera de nouvelles ressources financières. Vous me parlez des populations non juives de Palestine, mais personne ne songe à les en éloigner !
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