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Gaëlle Guicheney (Traducteur)
EAN : 9782864248408
268 pages
Editions Métailié (01/09/2011)
3.78/5   23 notes
Résumé :
Jasper, trader dans une grande banque à Chicago, a réussi à être promu à la salle des opérateurs de marché et ne vit que pour l’avancement de sa carrière. Meike est traductrice de Henry, un auteur de best-sellers qu’elle essaie de retrouver à Chicago car il ne rend pas un manuscrit. Ces trois personnages se cherchent et se croisent, multipliant les quiproquos.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous n'avez jamais rien compris aux transactions boursières, à la crise des subprimes, à l'affaire Kerviel, je vous assure que ce roman est pour vous. Vous ne me croyez pas ? Je n'y comprends strictement rien non plus, et là, grâce aux explications imagées de Jasper, trader chez Rutherford et Gold, à Chicago, j'ai eu l'impression de me trouver moins bête, et en prime, de m'amuser beaucoup !
Jasper, sympathique trentenaire un peu velléitaire, un peu gaffeur, pas forcément prédestiné au monde de requins où il travaille, a en effet le sens de la comparaison, et des achats d'ânes ou d'huîtres sont toujours plus parlants que des achats d'actions. Ce préambule étant pour ceux que cela effrayait !
Sachez maintenant que, plus proches de nous autres lecteurs compulsifs, deux autres personnages partagent la vedette avec Jasper, et entrent en scène à tour de rôle avant de se rencontrer : Meike a réussi à se faire un nom en traduisant de l'américain en allemand les romans de Henry La Marck, le propulsant parmi les best-sellers outre-Rhin. Elle vient de quitter Hambourg et ses amis bobos-snobs pour la campagne et une petite maison achetée à crédit.
A Chicago, Henry, en pleine crise d'écriture, est le troisième larron de cette brillante comédie. Il en est au point de fuir son propre appartement et de se réfugier à l'hôtel pour échapper à ses éditeurs qui attendent LE roman majeur qu'il a promis. Entre les trois va se jouer une drôle de valse faite d'attirances, de rejets, de poursuites, de transactions, de rendez-vous manqués… dont il ne faut bien sûr pas dire plus pour préserver toute la saveur du roman.
J'ai été ravie de lire ce jeune romancier islando-allemand, dont c'est le deuxième roman, et qui prouve que la littérature de nos voisins recèle des petites perles à découvrir !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Jasper, prêt pour la salle des marchés, il a trente et un an et « c'est entre trente et quarante ans qu'il faut flamber », femme, enfant c'est pour plus tard.
Meike, prête pour sa nouvelle vie à la campagne, loin de son ex et de ses ex amis, elle attend « le livre » qu'elle doit traduire.
Henry, « un homme célèbre qui ne voulait pas être vieux ou un vieil homme qui ne voulait plus être célèbre ? », se retrouve sans inspiration, pressé par son éditeur.
Voilà le point de départ de ce roman.
Trois personnages qui se retrouvent à Chicago dont les histoires vont se croiser, pour notre grand plaisir.
Le jeu des banquiers nous est démontré avec beaucoup de simplicité et nous suivons les péripéties des cours mondiaux avec lesquels certains s'amusent. Les événements de 2008 avec la faillite de la banque Lehman Brothers (1) et la crise financière qu'a subi l'Islande (2) la même année, ont dû inspiré l'auteur.
Le travail des traducteurs, individus souvent oubliés dans les succès internationaux des auteurs est mis en avant.
Le traumatisme de la page blanche de l'écrivain est montré avec humour.
Un bon roman qui donne envie de découvrir d'autres oeuvres de Kristof Magnusson.

(1)
Un monument de la finance mondiale s'est effondré, laissant derrière lui un trou de plus de 600 milliards de dollars. le 15 septembre 2008, ce que Wall Street redoute le plus devient réalité : une grande banque fait faillite, précipitant les marchés financiers et l'économie mondiale dans une immense inconnue.

(2)
La crise financière de 2008 en Islande affecte le système économique et bancaire en octobre 2008, dans le contexte de la crise économique mondiale de 2007-2009 provoqué par la crise des subprimes et a débouché sur la révolution islandaise. La crise islandaise est la conséquence directe de la politique d'endettement et du gonflement des bilans des principales banques locales durant les années 2000 à des niveaux dépassant plusieurs fois le PIB de l'Islande. Pour prévenir l'effondrement du système bancaire islandais, les trois principales banques du pays ont été nationalisées.
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Lu dans le cadre de mon club de lecture. Nous avons choisi cette année le thème de l'Allemagne pour accompagner notre sélection de la rentrée littéraire de septembre 2021.
J'ai fait quelques recherches via Babelio avant de me décider sur ce court roman drôle et enlevé. Une réelle bonne surprise.
Trois personnages, Meike la traductrice, Henry l'écrivain à succès et Jasper le courtier, se retrouvent liés par des quiproquos et hasards assez cocasses. Chacun possède un ego, beaucoup trop développé, et des bleus à l'âme bien trop évidents pour que leur histoire commune ne soit simple. Manque de considération, manque de regard, sur-analyse du monde qui les entoure, les voilà embarqués et liés dans une histoire digne d'un vaudeville, très drôle. le récit est à la fois tendre et cynique. L'action se déroule entre les rues venteuses de Chicago et la plaine allemande du nord d'Hambourg. L'ensemble est très cinématographique et alterne le point de vue des trois héros. Un récit choral efficace et jubilatoire.
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Un simple mot pourrait résumer ce roman : quiproquos. le lecteur omniscient découvre l'histoire à travers trois personnages, et s'amuse fort de l'enchaînement des diverses péripéties et des erreurs d'estimation des trois héros:

Jasper passe quinze heures par jour dans un open space d'une grande banque d'investissements à Chicago, le nez sur l'écran, à parier sur la montée ou la dégringolade des cours. Bientôt il sera "Jérôme K. au pays des subprimes", et ça fera mal!

Meike, elle, est la traductrice allemande de Harry LaMarck, célèbre écrivain vivant à Chicago, dont on attend le manuscrit du nouveau roman. En vain. D'ailleurs il disparaît. Meike part à Chicago le retrouver.



Voilà, j'en ai assez dit, tout ce monde là va se retrouver, se perdre, les petits détails auront de l'importance, jusqu'au final vraiment bien bidouillé.



Brillant, maîtrisé, original, drôle. En prime une plongée fascinante dans l'univers impitoyable des traders.



L'auteur est islando-allemand, et traducteur d'islandais en allemand. D'où de (courts et rares) délicieux passages sur le métier de traducteur : Meike ne reconnaît pas le Walnut Room décrit dans les romans de LaMarck, mais à le relire, reconnaît que son talent a "donné à cette cantine de grand magasin un éclat mondain", et reproche à LaMarck de s'être trompé dans une recette, qu'elle a réalisée pour ses invités, et s'est ridiculisée.

"Personne ne connaît l'oeuvre d'un auteur aussi bien que sa traductrice. Admettons qu'un roman soit une salle de séjour: les correcteurs, lecteurs ou critiques se contentent d'un regard à travers la pièce. S'ils sont consciencieux, ils l'observent attentivement, mais seule la traductrice est allée voir sous le canapé, c'est elle qui a enlevé les fleurs du vase, démonté et remonté le téléviseur."
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Avant toute chose, je tiens à remercier l'opération Masse Critique de Babelio qui m'a permis de découvrir un bon roman et une belle histoire.

En effet, l'histoire est très bien écrite et se lit tout seule : on entre dans l'histoire dès la première page et on la quitte à notre grand regret, lorsque l'on referme le livre. j'ai tout de suite été transporté à Chicago, dans un univers où les journées défilent à toute vitesse, où le rythme est insoutenable et où pourtant, le temps semble s'être arrêté sur trois personnes qui ne se connaissent pas et n'ont absolument rien en commun. On découvre Jasper, le carriériste sans limites, Meike, la femme perdue qui se cherche encore et Henry, qui essaie désespérément de trouver un sens à sa vie. Ces personnes sont amenés à se croiser, à s'aimer et à se détester.

En gros, c'est une belle histoire qui mêle les sentiments et qui amène à se poser des questions sur sa propre vie.

Je me suis, durant ma lecture, beaucoup attachée à Meike que je comprenais parfaitement : elle plaque tout pour faire le point et éviter de « s'encroûter » dans cette routine qui la pèse. J'ai eu un peu plus de mal à m'attacher à Jasper et Henry qui avaient parfois des comportements incompréhensibles selon moi ! Ceci dit, cela m'a donné envie de continuer ma lecture à tout prix, afin de comprendre leurs personnalités complexes.

C'est donc une très bonne découverte pour moi, un très beau roman où les sentiments se mêlent et s'entremêlent : une véritable curiosité à découvrir !
Lien : http://sunset-avenue.herobo...
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critiques presse (1)
LeMonde
14 octobre 2011
Avec C'était pas ma faute, son deuxième roman (son premier est Retour à Reykjavik, Gaïa, 2008), Kristof Magnusson, Allemand d'origine islandaise, né en 1976 à Hambourg, signe une belle réussite littéraire qui mêle avec virtuosité les délires de la finance, le jeu de cache-cache entre les individus et ce qu'il faut d'invraisemblance loufoque pour donner du piment à une histoire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un paquet de chips au crabe coûtait soixante-quinze cents, mais je n'en avais plus que cinquante, deux pièces d'un quart de dollar. Un couple se promenait non loin de moi, tous deux habillés d'un blouson identique et chaussés des mêmes baskets. J'ai tout de suite repéré que c'était des touristes. Je leur ai demandé:
- Pourriez-vous me donner vingt-cinq cents? J'ai oublié mon porte-monnaie à l'hôtel et je voulais m'acheter des chips au crabe.
Ils m'ont regardé de la même manière que je regarde d'habitude les gens qui me demandent de l'argent, avec un regard de bourgeois normal qui cherche à savoir si son interlocuteur fait partie de son monde ou s'il a affaire à un junkie. Ce regard qui sonde en une seconde l'apparence de l'autre, ses dents, sa peau, ses cheveux, ses vêtements.
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"Jusqu'au début de la trentaine, c'est facile d'être normal. On peut reléguer tous ses problèmes dans la catégorie des outrances post-adolescentes et se rassurer à chaque crise en se disant que tout finira un jour par changer. S'améliorer. Puis vient l'âge où le désarroi juvénile ne colle plus avec la personne. Avant trente ans, quelqu'un qui boit beaucoup est un fêtard ; au delà de trente ans, c'est un alcoolique - de quelqu'un qui plane gentiment à celui qui finit ravagé, il n'y a qu'un pas. Passé trente ans, on sait si l'être qu'on est devenu sera bon à quelque chose pour les cinquante années restantes".

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Jusqu'au début de la trentaine, c'est facile d'être normal. On peut reléguer tous ses problèmes dans la catégorie des outrances post-adolescentes et se rassurer à chaque crise en se disant que tout finira un jour par changer. S'améliorer. Puis vient l'âge où le désarroi juvénile ne colle plus avec la personne. Avant trente ans, quelqu'un qui boit beaucoup est un fêtard ; au delà de trente ans, c'est un alcoolique - de quelqu'un qui plane gentiment à celui qui finit ravagé, il n'y a qu'un pas. Passé trente ans, on sait si l'être qu'on est devenu sera bon à quelque chose pour les cinquante années restantes.

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Personne ne connait l’œuvre d’un auteur ausi bien que sa traductrice. Admettons qu'un roman soit une salle de séjour: les correcteurs, lecteurs ou critiques se contentent d'un regard à travers la pièce. S'ils sont consciencieux, ils observent attentivement, mais seule la traductrice est allée voir sous le canapé, c'est elle qui a enlevé les fleurs du vase, démonté et remonté le téléviseur.
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Les thérapeutes conjugaux soulignent souvent l’importance de partager un même hobby au sein d’un couple. Une activité sportive, du jardinage ou des enfants ; un hobby qui reste, une fois que l’amour s’est évanoui. Avec Arthur, nous avions nous aussi quelque chose que nous aimions bien faire ensemble : nous fumions.
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