Quand on évoque
Léo Malet, on pense au célèbre détective Nestor Burma.
Mais c'est faire impasse sur trois bons romans noirs aux titres évocateurs.
La vie est dégueulasse, le soleil n'est pas pour nous et Sueurs aux tripes
qui mettent en lumière, certes blafarde, des anti-héros...
Le premier tome annonce la couleur grisâtre :
la vie est dégueulasse pour Jean qui n'a jamais eu de bol dans la vie.
Orphelin, ouvrier besogneux, devenu nihiliste, braqueur anarchiste
n'a qu'une bouée de secours, son petit rayon de soleil, sa seule bouffée d'oxygène, Gloria la belle rousse qui hante ses rêves...perturbés...
Juste le temps de respirer un bon coup et on enchaîne
avec le second volume qui s'avère aussi nuageux...
Le Soleil n'est pas pour nous ni pour Dédé qui traîne
sans un rond avec Gina dans le XIIIe arrondissement de Paname,
quartier populaire au chiffre qui porte malheur...
Dans la même déveine noire, un parcours en chute libre..
Le bal continue avec le petit dernier Sueur aux tripes :
Paulot broquille tranquille, il en pince pour Jeanne la Pucelle
qui roucoule dans le bistrot
De Robert mais c'était trop beau...
voilà qu'un deuxième Paulot ramène sa fraise,
le genre maousse costaud qui roule des mécaniques...
La belle s'affole et le petit Paul..s'affaisse...
puis se redresse comme un coq et endosse un costard à sa démesure...
La plume cynique, tonique de
Léo Malet taille le portrait au couteau
des trois personnages principaux qui sont dans la mouise jusqu'au cou...
Une petite préférence pour le petit dernier, où trône Paulot 1er
qui enfile le maillot de super poissard.
Je n'oublie pas la taulière la fée Carabosse qui carbure au litron de rouquin
ni son julot Robert qui se rince l'oeil et le gosier
Léo Malet nous réserve le meilleur pour la fin.
La trilogie noire, un modèle du genre ...pas dégueulasse !