Acquis avant le confinement, ce roman est resté sur l'étagère pendant un petit moment et puis comme la situation actuelle permets de faire diminuer nos PAL (piles à lire), je me suis jeté sur ce « petit » romande 268 pages qui nous emmène au coeur de la Renaissance italienne et permet de découvrir un
Léonard de Vinci inédit. On sait que le génial Léonard ne laisse personne indifférent et qu'on le retrouve au coeur de plusieurs intrigues. Faut-il vous rappeler le Da Vinci Code et autres oeuvres littéraires et cinématographiques ? Non ! Ouf, je n'avais pas envie de les répertorier. Ironie de l'histoire avec le confinement, je me suis refait sur PlayStation, la trilogie Ezio Auditore où on retrouve le maître florentin (Assassin's Creed II, Brotherhood et Revelations).
L'aventure commence avant la première page. Les nuances chaudes de rouge et de jaune sont superbes. La couverture reprend plusieurs croquis du maître (L'homme de Vitruve ou les proportions du corps humain, les muscles, les os du bras et du pied et les études pour un monument équestre, le cadre en bois et le moule pour
le cheval des Sforza). Voilà une franche invitation à un voyage littéraire. de plus, le livre est intitulé en italien, « La misura dell'uomo » ou si on préfère en français, « La mesure de l'homme », qui aurait peut-être mieux collé au récit. On peut y voir plusieurs symboles. Les dimensions du cheval à la gloire du père de Ludovic Sforza, mais aussi la mesure de la valeur humaine face aux multiples situations et enjeux qui vont rentrer en conflit. C'est surtout sans oublier, l'intelligence exceptionnelle de Léonard de Vinci.
Dès les premières pages, on retrouve la liste des personnages que l'on va retrouver. Nous avons pas loin d'une cinquantaine de personnages et s'en suit l'arbre généalogique de la famille Sforza. Il y a 9 pages pour contextualiser l'ensemble des personnages. Cherche-t-on à noyer le lecteur ? J'avoue que je suis parfois revenu en arrière pour savoir qui est qui et dans quel camp tel ou tel personnage joue. C'est un rien pompeux. Avouons également, cette ressemblance avec le début d'une pièce de théâtre où on nous présente les protagonistes, les antagonistes et la multitude de seconds rôles qui vont graviter autour de Léonard de Vinci et Ludovic Sforza. Sans avoir débuté l'histoire, on a ce sentiment de se retrouver dans une pièce de la commedia dell'arte et où tout le monde porte un masque.
De nombreux personnages et moins de 300 pages … Ouf … Ça risque d'être un peu long, voire même un peu lourd. Pourtant, le ton est donné dès les premières lignes, l'auteur joue sur l'humour, sur la légèreté et sur l'intelligence de Léonard. le ton devient sérieux après avoir franchi le premier tiers du livre, mais on conserve les nombreuses les longueurs du récit. Ce roman me fait penser à ce docu-fiction que l'on peut voir à la télévision le dimanche après-midi sur France 5 ou Arte, où on met en scène plusieurs personnages historiques et où André Dussollier prête sa voix pour la narration en racontant en détail les faits qui se sont déroulés. L'auteur
Marco Malvaldi reprend ce rôle de voix off et se permet ces petits commentaires tout au long du récit pour couper des instants pompeux ou des joutes verbales entre deux aristocrates.
Autour du livre, il y a un joli bandeau rouge qui mentionne « roman best-seller sur
Léonard de Vinci ». le livre a très certainement connu un joli succès populaire en Italie pour les 500 ans de la mort du maître. le coup de génie est de faire de Léonard de Vinci, le « Hercule Poirot de la Renaissance » qui fait fonctionner ses petites cellules grises. Si ce brave Léo est en charge de réaliser un bronze surdimensionné pour le Duc de Milan, nous sommes également à un moment où l'histoire doit s'écrire avec un grand H. Les Français menés par le « nabot » Charles VIII (dixit l'auteur) qui souhaitent traverser le Duché, affronter le Roi d'
Aragon et par la même occasion mettre la main sur quelques plans de ce cher Léo.
Au bout du compte, «
le cheval des Sforza » est plaisant avec quelques longueurs. Je le retiens car il permet de varier les plaisirs et de se changer les idées étant donné la situation que nous vivons. Retenez que les aristocrates, artistes, banquiers, religieux, et autres cocus et concubines se croisent, transforment leurs relations en conflits familiaux digne d'un « soap » ou tout simplement d'une pièce théâtre, sans omettre des enjeux géopolitiques. Dernier point pour conclure, ce sont les dernière pages qui sont intitulées « Un livre bourré d'erreurs ». L'auteur n'est pas un historien mais est chimiste de formation. Il avoue lui-même que son ouvrage est bourré d'erreurs. Très certainement et je n'ai pas envie de m'amuser à les répertorier mais le roman est à prendre pour ce qu'il est un divertissement léger.
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