Voilà une petite comédie policière de 2008 plutôt sympathique à lire en tongs sur un transat ou dans une salle d'attente.
Elle se déroule pour l'essentiel à Pineta, une petite station balnéaire située à côté de Pise où se déroule le XIe « International Workshop on Macromolecular and Biomacromolecular Chemistry.” le début surtout m'a beaucoup amusée. On fait d'abord connaissance dans le prologue avec quelques spécimens de congressistes à l'aéroport. Un jeune Japonais perdu avec ses tubes encombrants, un Hollandais excentrique en sac à dos, de jeunes post docs italiens de corvée. Tout ce petit monde cultivé est plein de préjugés. C'est pas du
David Lodge faut pas pousser mais ça sent le vécu et on se bidonne bien.
Puis on découvre la fine équipe du Bar Lume : Massimo Viviani, propriétaire et barman irascible ( le genre Bacri ) cherche à déloger la bande de vieux habitués qui se sont installés sous l'orme, seul endroit du bar où passe la Ouairless (la nouvelle saloperie sans fil) : Aldo (septuagénaire de belle allure, le seul de la bande à parler couramment italien), Ampelio (grand père de Massimo et auteur de galéjades réjouissantes , del Tacca (celui de la mairie) et Pilade (amateur de vermouth). Ils tapent le carton et commentent les potins du canton. Et puis rapplique aussi Rimediotti (nom de baptême Gino, papy tranquille qui regrette un peu le temps du fascisme et joue habilement au billard). Personne ne veut céder et rappelez-vous les affrontements entre Cesar et Marc-Antoine,
Churchill et Staline, Zidane et Materazzi, ça peut très mal tourner c't'affaire. Il y a aussi Tiziana, sémillante et impertinente employée intérimaire qui veut refaire la déco avec des photos de Robert Mappelthorpe.
Massimo et Aldo, traiteur et maître en bonneteau à ses heures, sont chargés du buffet au Congrès. A la pause, c'est la ruée. Mais bientôt le buffet est interrompu suite au décès du Pr Kiminobu Asahara. Il est tombé en se cognant la tête et meurt aux urgences à cause d'un étrange arrêt respiratoire. Massimo puis Aldo sont convoqués au commissariat comme témoins...
L'intrigue policière est très mince et ne m'a pas passionnée du tout. (Il est question d'informatique, je crois). Si vous attendez de l'action avec des péripéties palpitantes et une résolution inattendue, vous serez bien déçus. Restent les portraits satiriques, la comédie de moeurs, les dialogues des vieux Toscans joyeux et indignes ainsi que les réflexions ironiques de Massimo sur ses contemporains.