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EAN : 9782841114009
198 pages
Editions Nil (07/01/2010)
2.92/5   6 notes
Résumé :
"La maison se trouve dans la même rue que celle de Françoise. Nous nous réjouissons de voisiner bientôt. Nous allons bâtir rue de la Gouttière, elle à droite, moi à gauche, un territoire paisible à l'ombre de Marguerite qui, rue du Docteur-Grellière, domine évidemment la vallée et nos destinées. Nous ferons des confitures et des plats vietnamiens. Nous nous tiendrons la main quand nos nuits seront noires."

Lorsqu'en 1963, sous la pression amicale de M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est avec sa part réservataire, héritée d'un père volage, dépensier et quelque peu indifférent, que Michèle Manceaux achète en 1963 sa maison de Neauphle-le-Château. A l'époque ce village perché sur une colline à 35km de Paris, n'est pas célèbre. S' y est déjà installée Marguerite Duras, dont la relation avec Michèle Manceaux sera décrite par cette dernière, dans l'Amie. Plus tard, dans les années 70, y vivra aussi un réfugié politique encore peu connu: l'Ayatollah Khomeiny !
Michèle Manceaux s'est-elle séparée de cette maison lorsqu'elle en écrit les riches heures, ou bien a-t-elle eu recours à l'écriture pour fixer le passé avant de la vendre? Peu importe en somme, puisque la logique de la vie et de l'extinction des liens anciens aboutit à ce dénouement, comme on dit fort justement.
Cette maison abrita des rires, des drames, des pleurs, des deuils, comme toute maison. Justement, c'était le but de Michèle Manceaux, construire un abri familial pérenne, une halte pour les amis, un hâvre d'inspiration pour les artistes, un lieu sûr où poser ses angoisses et ses peines d'éternelle apatride, à l'enfance sans toit stable et sans protection affective solide.
Ce livre est généreux, car il y fait de nombreux portraits , certains touchants et tragiques, d'autres cocasses et hauts en couleurs. Sa maison est aussi la maison des autres, qui s'y arrêtent ou s'y attardent.
L'enfance et l'adolescence de son fils et de ses deux filles adoptives, "les petites blondes", y sont retracées avec émotion et ce récit amène des réflexions profondes sur la solitude des souvenirs que l'on croit partagés. Car la jeune génération a vécu, elle , sous les cerisiers, des moments aussi sombres que notre écrivaine, son amour maternel ne les protégeant pas de tout, et notamment pas de l'angoisse d'exister. Les accidents d'automobile tiennent une part importante dans ce récit des trente glorieuses où l'on appuyait insouciamment sur le champignon, et où la ceinture de sécurité n'existait pas: deux mortes et une blessée grave dans ce livre, et rappelez-vous: Camus, Nimier, Sagan, Jonnhy et Sylvie, et j'en passe. Toute une époque.
Les accidents de la vie, aussi: les séparations, les abandons de famille, l'alcoolisme, le suicide, les dépressions nerveuses, le chômage, déjà.
Mais aussi les retrouvailles, l'amitié, les naissances, les bonheurs de l'été.
On se demande alors avec l'auteur ce qui la pousse à vendre ce décor d'une, de plusieurs vies. Elle nous donne une clé en rapprochant son travail harassant de tri des objets,( car une maison c'est aussi ce qu'elle contient), du travail de deuil que fit Lydia Flem après la mort de ses parents. Travail physique et psychique rapporté dans le beau livre: "Comment j'ai vidé la maison de mes parents".
Ici, Michèle Manceaux se fait assister d'un homme qui ne cesse de lui opposer un visage fermé, témoignant une hostilité à cette démarche à laquelle il apporte son concours cependant.
Elle comprend à la fin la raison de son hostilité quand il finit par lui dire: "Cette maison c'était comme une personne" Ce "meurtre" ainsi qualifié est pourtant celui par lequel Michèle Manceaux doit en passer pour continuer son chemin de vie, en conservant un certain bonheur à évoquer des plaisirs qui ont été et qui ne sont plus.
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Michèle Manceaux évoque sa maison dans un livre qui lui a été commandé le jour où elle l'a vendue, le 2 octobre 2007. L'exercice n'était donc pas facile mais elle s'en sort assez bien même si je trouve que ce récit est d'une grande tristesse.
C'est en 1963 qu'elle achète une maison ancienne à Neauphle-le-Château en haut de la rue de la gouttière "La dernière à gauche en montant". C'est sa résidence secondaire ou maison de campagne comme on disait à l'époque. Elle se trouve dans la même rue que celle de son amie Françoise Spira et surtout dans le même village que Marguerite Duras dont la maison se trouve rue du Docteur Grellière. C'est ce qui m'intéressait, ce groupe de femmes qui se retrouvent régulièrement à Neauphle-le-Château.
Mais ce n'est pas de cela dont il s'agit. Michèle Manceaux parle de ses souvenirs et surtout des mortes qui hantent les lieux. Il y a Françoise qui s'est suicidée, Irène qui est morte dans un accident de voiture comme Valérie sa belle-fille beaucoup plus tard, sans compter Marguerite Duras qui est morte à Paris en 1996. Et puis il y a sa dépression et toutes ces périodes de doutes qui donnent le cafard.
Heureusement, elle revient sur son passé de gauchiste, son métier de journaliste, présente sa famille comme un assemblage hétéroclite où chacun cherche son équilibre et sa place. Surtout, il y a beaucoup d'amis étrangers qui se sentent chez eux à Neauphle-le-Château car cette maison leur rappelle leur pays parce qu'elle est hospitalière.
Pourtant elle va la vendre comme pour chasser le passé douloureux même si elle souffre de devoir se séparer de tous ses livres dont personne ne veut. En somme, ce récit est comme un hommage à ceux qui ont animé cette maison.
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L'art de la nostalgie sous la plume douce et alerte de ce journaliste écrivain . Si vous aimez le mystère des maisons, leur histoire liée à celle des êtres vivants qui y ont vécus, vous aimerez "La dernière à gauche en montant". L'histoire à le charme des témoignages un peu décousus racontés le soir au coin du jardin, le style est fluide et vous souhaitez aller jusqu'au bout pour refermer la porte tranquillement.
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Un roman qui évoque le lien puissant de l'auteure à sa maison, mais surtout les souvenirs de sa vie d'artiste bohème.
C'est une autre époque, un autre monde que le mien aussi, ce qui fait que je ne parviens pas à m'identifier à cette femme-là.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Marcus garde, comme moi, de ces lundis matin, les mêmes émotions secrètes. Qui n'a jamais accompagné à l'aube, en hiver, un enfant sur le chemin de l'école, à manqué une impression de bonheur.
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Ce rôle d'ancêtre me plaît infiniment. J'occupe enfin une place indiscutable. On conteste souvent ses parents, rarement ses grands-parents. On est contesté par ses enfants, rarement par ses petits-enfants. À la troisième génération, l'amour s'installe enfin sans restriction.
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Quand une femme n'aime plus sa maison, elle ne s'aime plus elle-même.
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Video de Michèle Manceaux (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michèle Manceaux
Le très beau livre de Michèle Manceaux, "L'amie", a pour thème principal l'amitié qui la lia à Marguerite Duras. Adapté pour la scène par Philippe Honoré, ce spectacle retrace l'histoire de cette longue amitié. A travers des petites phrases anodines, des souvenirs agréables ou tristes, des angoisses, des doutes, des blessures, nous découvrons deux femmes extraordinaires toujours en danger de vivre. La très grande force de ce spectacle réside dans l'interprétation admirable tout en finesse et en subtilité de Nathalie Grauwin.
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