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Quelques jours en avance, avec cette critique du livre écrit par Alberto Manguel, je rends hommage au grand écrivain Borges décédé le 14 juin 1986.
Alberto Manguel raconte que lorsqu'il était étudiant à Buenos Aires, Borges l'engagea comme lecteur. En effet, depuis la fin de la cinquantaine, cet illustre écrivain est devenu aveugle, une cécité qui ne l'empêche en rien de "lire", doté d'une mémoire colossale toute lecture est pour lui une relecture. Ce livre témoignage m'a beaucoup appris, autant sur l'écrivain que sur l'homme.
“Il aimait les métaphores anciennes – le temps comme un fleuve et la vie comme un voyage et un combat – et pour lui, maintenant, ce combat et ce voyage sont achevés, et le fleuve a tout emporté de ces soirées sauf la littérature qui (il citait Verlaine) est ce qu'il reste après que l'essentiel – toujours inaccessible par les mots – a dit son fait. ”
Alberto Manguel ajoute : “Il me fait remarquer que tout écrivain laisse deux oeuvres : l'oeuvre écrite et l'image de lui-même, et que ces deux créations se pourchassent l'une l'autre jusqu'à la fin. ”
Un livre que je conseille aux lecteurs de Borges !
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Ce livre-témoin est magnifique.
Les yeux de Manguel, très avisés déjà, nous servent de guide dans l'univers personnel de Borges, dans ses lectures et son amour des livres. Et par là même, nous entraînent déjà dans les pas de celui qui deviendra le passeur permanent de l'envie de lire.
Et sans le dire, Manguel nous permet d'effleurer l'univers magique de Broges, et ainsi, l'air de rien, invite le lecteur à y entrer, et à lire cet auteur parfois redouté.
Ainsi j'ai lu mon le premier Manguel.
Puis lu mon premier Borges.
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Que n'aurais-je donné pour assister aux rencontres de Borges et Manguel , un de ses lecteurs !
Le livre permet à Manguel de rencontrer Borges, Manguel permet à Borges de pouvoir continuer à lire, les yeux fermés tandis que Borges à travers Manguel nous offre d'entrer dans son univers , son monde, son affect pour l'histoire écrite.
Et quelle belle place nous y avons , nous lecteurs, choyés , confortés dans l'idée que chaque histoire appartient à chaque lecteur .
J'ai tout aimé de ce livre .
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Voici une superbe invitation à prendre le thé "Chez Borges", une introduction au génie de l'aphorisme (oserais-je au prodige de la « punch line » ?) de l'aveugle de Buenos Aires : « Dieu m'a donné les livres et la nuit » ; mais aussi une biographie humaniste qui éclaire sur les événements forts de sa vie : amitié avec Bioy Casares…, parfois cocasses : comment Borges n'est pas devenu inspecteur de volailles sur les marchés ; et aussi sur les failles du grand homme de lettres, pas vraiment marqué par les idées de gauche...

Mais le vrai tour de force de cet opus : nous offrir, en moins de 100 pages, les clés de sa bibliothèque et l'on comprend comment Jose Luis Borges plaçait l'acte de lire à la base et au sommet de toute sa création littéraire. La lecture, passion débridée auquel l'homme conventionnel ne mettait aucune limite : « Sa bibliothèque (…) reflétait sa confiance dans le hasard et dans les lois de l'anarchie. » (P.33)

Et pour un lecteur il s'agit donc de cheminer dans les pas du plus grand des lecteurs. Celui qui semble avoir lu tous les grands auteurs (Shakespeare au firmament) ou du moins ceux qu'ils jugent importants, position très relative lorsque l'on sait qu'il rejetait aussi bien Jane Austen que Thomas Mann ou Gabriel Garcia Marquez de son panthéon littéraire, au profit de… Rudyard Kipling !

Ces « goûts » et « dégoûts » arbitraires affirment la position commune à tous les amoureux des livres : la liberté totale de leurs choix.

Et cette liberté, elle pourrait bien être ébranlée lorsque page 71, Alberto Manguel dénonce le racisme de Borges : "il manifestait à l'occasion un racisme ordinaire..." démontrant "l'infériorité de l'homme noir".
Borges raciste m'empêchera-t-il de lire Borges ? Il est important de savoir qui écrit lorsqu'on est un lecteur, une lectrice mais surtout un être humain qui a été longtemps considéré, même par des esprits éclairés, comme un objet. Objet d'étude, de curiosité, d'échange, mais pas un sujet et encore moins un égal.

Et c'est peut-être là que le prodige s'opère : la lecture a la faculté de briser tous les sortilèges et permettre à l'esprit d'aujourd'hui de trier et tirer vers la lumière ce qui fait notre oeuvre commune et fait de chaque lecteur un égal, voire un frère humain.
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"On lit ce qu'on aime, disait-il? tandis qu'on n'écrit pas ce qu'on aimerait écrire, mais ce qu'on est capable d'écrire. »


Un tout petit bouquin qui raconte ce qu'Alberto Manguel a déjà souvent évoqué : comment à 16 ans, il faisait partie des nombreux lecteurs qui remplaçaient les yeux de Borges et lui faisaient la lecture, admis dans son intimité. Sans souci d'exhaustivité aucun, quelques anecdotes et réflexions côte à côte avec la malice habituelle de Manguel et la passion affectueuse qu'il porte au grand homme.
C'est des plus agréable de découvrir quelques qualités et travers du grand homme, qui aimait tant la conversation qu'il choisissait des plats sans intérêt pour ne pas se laisser distraire, et évidement un amoureux des livres en lequel on prend plaisir à se reconnaître:


« Pour Borges, l'essentiel de la réalité se trouvait dans les livres ; lire des livres, écrire des livres, parler de livres. de façon viscérale, il était conscient de poursuivre un dialogue commencé il y avait des milliers d'années et qui, croyait-il, n'aurait jamais de fin. (...) Il ne se sentait jamais obligé de lire un livre jusqu'à la dernière page. Sa bibliothèque (qui, comme celle de tous les autres lecteurs, était aussi son autobiographie) reflétait sa confiance dans le hasard et dans les lois de l'anarchie. « Je suis un lecteur hédoniste : jamais je n'ai permis à mon sentiment du devoir de se mêler d'une affaire aussi personnelle que l'achat de livres."
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Il frappe à la porte. Derrière, Borges l'attend.
Le grand argentin est déjà aveugle mais il poursuit sa carrière de lecteur grâce à des bonnes âmes qui acceptent de lui faire la lecture et de recueillir les pensées du grand homme.
Vous imaginez un peu lire les milles et une nuits à Borgès, et l'écouter ensuite disserter sur un conte, et puis un autre livre, et puis un autre auteur...

Pffff !
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Borges vous intrigue, entrez dans sa maison accompagné d'un de ses lecteurs atitrés. Alberto Manguel, qui n'avait trouvé d'autre réplique au représentant du gouvernement venu défendre la destruction du prix unique du livre par un argument écologique : "Monsieur vous êtes un abruti"; nous transporte dans le quotidien enlivré de Jorge Luis Borges.
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Ce sont des souvenirs de l'auteur qui, étudiant, allait faire la lecture à Jorges Luis Borges en train de perdre la vue. Il l'avait rencontré dans la librairie où lui travaillait et où Borges était client. Où l'on apprend que Borges avait une formidable mémoire, était un grand lecteur (il avait été bibliothécaire avant la dictature).

Mon avis : j'ai vraiment eu du mal à rentrer dans le livre pendant les 20 premières pages, puis me suis laissée entraîner par l'optimisme de Borges transmise par Alberto Manguel, sa foi au bonheur venant du livre et de la lecture.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Un superbe témoignage qui va bien au delà de la simple fréquentation de Borges. Manguel en tant que lecteur de Borges nous en apprend plus sur le personnage mais prend également position sur la dimension littéraire de l'oeuvre de Borges.
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Manguel & Borges...
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