Croyez-vous aux pouvoirs d'un shaman amérindien ? Son nom est Jahal. Un rival lui ravit le coeur de son âme soeur alors, par-delà la mort, c'est son esprit qui de génération en génération retrouvera cette âme soeur et tentera de se faire aimer d'elle.
17° siècle. Louisiane
Jahal, jeune amérindien Houma et fils du Shaman de la tribu, s'enfonce seul dans les marais pour son initiation : il doit rencontrer son animal totem qui deviendra « ce précieux allié désigné par le Grand esprit ». Aussi sauvage soit-il l'animal doit venir à lui. À sa grande surprise c'est une fillette blanche de 11 ans qui vient sans crainte vers lui et Jahal décide de revenir au village avec elle. La tribu lui donne le nom d'Onienta « blanche ». Elle est l 'âme soeur de Jahal. Mais c'est d'un autre dont elle tombera amoureuse quelques années plus tard.
Depuis cette époque, l'esprit de Jahal poursuit celui d'Onienta et de siècle en siècle, telle une malédiction, l'âme rivale vient lui réclamer la belle.
1975. Louisiane
Une jeune enfant, Cassandre Latour, supplie un prêtre de l'aider, un fantôme la hante nuit et jour depuis son enfance, il s'appelle Jahal et refuse de la laisser. Elle est terrorisée. Elle n'a pas le droit de parler de lui, les personnes qui savent meurent.
Été 1983, New York
Le professeur de philosophie Thomas Wells empêche Cassandre de se jeter du pont de Brooklyn. Rapidement, ils tombent follement amoureux, sauf que Jahal n'acceptera jamais de rival, la jeune femme le sait trop bien. Il ne reculera devant aucune extrémité afin de la garder pour lui seul.
René Manzor livre avec ce thriller surnaturel son premier roman. Scénariste et réalisateur tout d'abord en France puis aux États-Unis, il aime visiblement conter des thrillers, des histoires fantastiques ; son univers cinématographique est plutôt angoissant voire glauque.
En tout cas, ses talents de conteur ne font aucun doute, j'ai dévoré son roman. Son style est très efficace, le suspense est haletant, les noeuds de l'intrigue se dénouent au fil des pages, le lecteur va de rebondissement en rebondissement et l'histoire est parfaitement ficelée.
Le rythme est certes nerveux mais
René Manzor plante son décor avec minutie, l'ensemble est très visuel, en fait je n'ai pas été surprise en découvrant son premier métier. Il plonge son lecteur au coeur de la Louisiane puis à New York, à différentes époques sans perdre de clarté ou de vivacité.
Ses personnages prennent de l'épaisseur au fur et à mesure. J'ai trouvé celui de l'âme rivale de Jahal particulièrement bien campé. L'amérindien fait froid dans le dos à chacune de ses apparitions et on ne peut s'empêcher de trembler avec Cassandre. Ces esprits m'ont accompagnée pendant toute ma lecture :-)
Et pour une fois... j ai apprécié la fin de l'histoire !! Elle est surprenante tout en restant en adéquation avec l'intrigue, les personnages. En fait, je ne m'attendais pas à cette fin là.
René Manzor évite le hapy end que je redoutais. Ah h !
Un grand merci à Babelio et aux éditions Kero pour cette palpitante découverte !!
PS : le plus ? Un mot manuscrit qui accompagne l'envoi, adressé personnellement. Je sais, cela peut paraître bête, mais c'est le genre d'intention que j'apprécie...