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Cathy Ytak (Traducteur)
EAN : 9782864243861
124 pages
Editions Métailié (31/03/2001)
3.41/5   11 notes
Résumé :
Maria Mercé RocaInformations supplémentaires : 02/04/2001


Laura travaille dans une usine de l'arrière-pays catalan. Elle a dix-huit ans. Elle gagne à la tombola du supermarché un voyage à Paris. Là, elle va rencontrer la passion puis au cours de cette parenthèse, ce temps pour perdre, découvrir ce qu'elle veut elle même. Elle reviendra chez elle différente, elle sera peut-être devenue adulte.
Un cours récit incisif au charme mélancoliqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
- Hola, guapa senorita ! Donde estan Las Ramblas ?
- Tout droit, hombre. Et au bout, la plage…
- Vamos a la playa ?
- Avec plaisir, hombre. Une bière, les pieds dans l'eau ?
- Dos cervezas, claro que si…

Laura a dix-huit ans, et à cet âge-là, son petit copain dans le genre garçon immature qui ne pense qu'à mettre sa main entre ses cuisses l'ennuie plus que la passionne. Son taf, elle repasse des jeans dans une usine de l'arrière-pays catalan. Une pile à repasser à gauche, une pile repassée à droite. Toute la journée. Course au supermarché, elle gagne un voyage à Paris. La ville des amoureux, la ville des romantiques – ou des pleurs. Elle apprend le français et visite la capitale. Montmartre et se faire croquer par des caricaturistes amateurs, le jardin des Tuileries et voir les couples flâner main dans la main, Beaubourg des tubes et des saltimbanques qui jonglent et crachent du feu.

Un regard, furtif, perçant et le coeur qui s'emballe. Elle le suit, dans les ruelles du Marais, le coeur cogne, les yeux pétillent. En un instant, elle devient femme. Une femme amoureuse. le retour en Catalogne, après quatre jours inoubliables. Train-train quotidien, ennui routinier. le soleil catalan n'arrive pas à faire oublier son sourire parisien. Elle plaque tout, petit copain, parents, usine et part sur un coup de tête, une envie passionnée, le rejoindre à Paris. Un dernier verre avant, une bouteille de vin rouge.

« Avant de se mettre à table, Marga ouvre la bouteille de vin avec un tire-bouchon, et lorsqu'elle verse la première rasade dans le verre, les deux filles se taisent, respectueuses, écoutent ce bruit annonciateur de moments joyeux, puis elles cognent légèrement leurs verres pleins, les approchent de leurs lèvres, ferment les yeux, et boivent. »

Respect, je ferme les yeux, célèbre ce verre de vin rouge bu dans les yeux de Laura. Elle est belle quand elle boit son verre de vin rouge, un cru catalan qui s'est engorgé des suavités ensoleillées. Je la vois porter son verre de vin à la bouche, je la regarde dans les yeux, mon regard s'égare dans son décolleté, je remonte vers ses yeux qui pétillent. Que j'aime ce pétillement (non, pas d'eau gazeuse dans mon verre de vin) dans ses yeux.

Retour à la réalité. A Paris, cela ne se passe pas comme elle l'aurait imaginé. Ces hommes, tous des salauds, des gilipollas, moi compris certainement. Pourtant, elle avait cru fort, à cet amour, à cette passion. Suivre toujours sa passion. Lui ne devait penser qu'au sexe. Elle pleure, elle boit un café, bien serré. Non une bière. Je me vois lui servir son verre de bière, la regarder dans les yeux avant que mon regard s'égare encore dans son décolleté. Une mousse blanche comme la couleur de son soutien-gorge que j'entraperçois, une couleur ensoleillée du nectar divin comme les cuisses divines et caramélisées qui brillent sous le soleil de Paris. Que j'aime boire une bière dans ses yeux. C'est toute la passion qui ressort de cette grâce.

« Pendant son travail, elle chante, et parfois même elle siffle. Elle siffle comme un garçon, ce qui met sa mère en colère ; elle lui dit que c'est une chose de voyou, tout comme fumer et boire de la bière, et la met en garde : « Pauvre de toi, ma fille, si tu fais de même. » Fumer ? Non, elle ne fume pas. Elle a essayé, mais ça ne lui dit rien. Mais de la bière, ça oui, elle en boit. Elle l'aime avec beaucoup de mousse, et elle aime aussi enfoncer ses lèvres dans le verre, les ressortir toutes mouillées et nettoyer goulûment avec la langue ce petit liseré blanc et amer. Quant à siffler, il faut voir quelle grâce elle étire ses lèvres… »

Elle ne veut pas rentrer chez elle, comme un échec, encore une rencontre pour ne pas rentrer de suite. Un bistrot où elle travaille le midi. Une pile d'assiettes à laver à gauche, une pile d'assiettes lavées à droite. La vie ne change finalement pas, à Paris ou à Barcelone. La plume de l'auteure, Maria Mercè Roca, manque peut-être de passion, mais certainement pas de charme. Une histoire d'amour qui finit mal, je n'ose dire en général comme dans la chanson, j'ose espérer qu'elle retrouva l'amour, la passion. En terrasse ensoleillée, je rêvais moi aussi de Laura et de son partage autour d'une bière, les yeux embrumés par ce parfum de mélancolie qui enivrait les pages de ce court roman.

« En fin de journée, elle entre dans n'importe quelle brasserie, pour prendre une bière et regarder les gens, et il y a toujours quelqu'un sur qui porter son attention, quelqu'un qui la regarde, quelqu'un qui la fasse rêver. »
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"Il y a pour tout un moment, et un temps pour toute chose sous le ciel...un temps pour chercher et un temps pour perdre" cite la romancière catalane Maria Mercè Roca.
C'est la passion que Laura, jolie repasseuse, un brin vulgaire, dans une usine de jeans (qui siffle airs et bières sur le même tempo), trouvera, reviendra chercher puis perdra à Paris, lors d'un voyage d'agrément suivi d'une quête obsessionnelle.
Issue d'un milieu modeste, elle méprise ses collègues, a du mal à supporter le plaisir dans la camionnette-cercueil de son petit ami Manel, a honte de son père infirme qui boit, mais "connait la valeur des choses" enseignée par sa mère femme de ménage. Fleur bleue, cette rêveuse invétérée, perdra ses illusions avec Jean,un jongleur séduisant qui parcourt le Marais avec sa troupe de théâtre de rue.
"Il arrive parfois que la vie te fasse un baiser sur la bouche"...mais, semble rajouter l'auteur nostalgique, l'amour enchanteur n'a qu'un temps surtout lorsque l'un aime plus que l'autre (ici, quatre cas de figures: Laura-Manel, Laura-Jean, Jean-sa femme, Mr Claude-Mme Sadoux).
Les jeunes ouvrières d'usine issues de milieux défavorisés sont elles vouées à de mornes destins? (ici encore quatre cas de figure: Laura désenchantée, son amie Marga qui, cynique,multiplie les aventures sans amour; sa copine Esther fille mère et la propre mère de Laura à la vie des plus routinières).
Cette vision de l'amour, peu optimiste car mise en parallèle avec le milieu social, est intéressante car fort bien étudiée. le portrait de Laura sonne vrai car riche en émotions (provocation,mépris,frustration,honte,ambition,crainte,impatience,amitié,désir,bonheur,amour,naïveté,jalousie,humiliation,chagrin,regrets,nostalgie,dépit,dégout...). C'est un beau portrait de fille à la sortie de l'adolescence qui fait le deuil de son enfance. On pense à le grand Meaulnes (bien que le personnage plus sensuel que poétique, soit aux antipodes) d'Alain Fournier et au paradis perdu.
A moins que la vie ne fasse à Laura un autre baiser sur la bouche.... et l'imaginaire re-sifflera ses refrains!
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L'histoire de Laura, une jeune fille menant une vie simple, voire monotone, qui lors d'un voyage à Paris (gagné à une tombola), va connaître l'amour, la passion mais qui va aussi connaître la déception, la désillusion... le passage d'une jeune fille à l'âge adulte, "un temps pour perdre" pour gagner en maturité.
Un petit roman tout simple qui se lit rapidement...
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Cette histoire est celle d'une adolescente, ouvrière dans une usine de textile. Elle passe ses matinées à repasser des jeans. L'après midi, elle lit, elle peint, elle apprend le français ou va rendre visite à ses amies. le soir, elle rejoint Manel dans sa camionnette. La jeune Laura est une jolie fille. Elle ne veut pas repasser toute sa vie et pense qu'un avenir plus glorieux l'attend. Avec Marga, elle gagne un voyage à Paris. Les deux amies quittent la catalogne pour quatre jours de vacances. C'est l'émerveillement ! Et Laura tombe amoureuse. de retour chez elle, elle perd le goût de vivre comme à l'accoutumée et envisage de vivre d'autres aventures. Elle regagne Paris.
Ce livre est un roman d'apprentissage. Laura, 18 ans, est à un moment où il faut faire des choix. Quels qu'ils soient, ils la font grandir et mûrir. Un petit bouquin agréable mais sans originalité.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pendant son travail, elle chante, et parfois même elle siffle. Elle siffle comme un garçon, ce qui met sa mère en colère ; elle lui dit que c’est une chose de voyou, tout comme fumer et boire de la bière, et la met en garde : « Pauvre de toi, ma fille, si tu fais de même. » Fumer ? Non, elle ne fume pas. Elle a essayé, mais ça ne lui dit rien. Mais de la bière, ça oui, elle en boit. Elle l’aime avec beaucoup de mousse, et elle aime aussi enfoncer ses lèvres dans le verre, les ressortir toutes mouillées et nettoyer goulûment avec la langue ce petit liseré blanc et amer. Quant à siffler, il faut voir quelle grâce elle étire ses lèvres…
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Au paradis aussi, le temps doit tourner. Lorsque Laura s’éveille, elle voit que le ciel a pris quelques couleurs, et le contour des meubles de l’atelier – qui lui semble un palais – commence à se dessiner. Et il est là, embrassant avidement son pubis endormi.
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Avant, dans le village de Laura, lorsque les gosses étaient tristes, on les emmenait à la rivière regarder l’eau couler et y jeter des pierres ; on disait qu’ainsi la tristesse et la jalousie s’en allaient avec le courant, en aval, et disparaissaient.
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En fin de journée, elle entre dans n’importe quelle brasserie, pour prendre une bière et regarder les gens, et il y a toujours quelqu’un sur qui porter son attention, quelqu’un qui la regarde, quelqu’un qui la fasse rêver.
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Avant de se mettre à table, Marga ouvre la bouteille de vin avec un tire-bouchon, et lorsqu’elle verse la première rasade dans le verre, les deux filles se taisent, respectueuses, écoutent ce bruit annonciateur de moments joyeux, puis elles cognent légèrement leurs verres pleins, les approchent de leurs lèvres, ferment les yeux, et boivent.
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