Culpabilité, péché, pardon

la situation devient socialement grave du point de vue de l'ordre établir lorsque les individus ne se sentent plus coupables dans les zones où l'on s'attendait à une forte culpabilité. Une telle situation peut être lue en termes de pathologie, et l'on essaiera de traiter les individus de manière à les réintégrer dans les modèles de comportements attendus. Mais si l'on a affaire à des comportements qui se diffusent dans l'ensemble de la population, on peut fort bien se trouver là à l'origine d'un changement culturel aux conséquences peu contrôlables.

Force est de constater que lorsqu'il y a diminution de la culpabilité, l'autorité aura beau affirmer que le ses oral est émoussé, elle n'a pas pour autant la possibilité de ramener les déviants dans le "droit chemin" et elle risque fort d voir la base même de son pouvoir disparaître.

L'aveu obsessionnel veut être une parole qui engage parfaitement. Mais sa préoccupation d'une comptabilité rigoureuse manifeste un repli sur le passé plus fort qu'une ouverture vers l'avenir. L'obsessionnel se retourne sur lui-même dans une crampe réflexive. Il est incapable de laisser ses bonnes intentions partielles achever leur émergence dans des initiatives qui soient opérantes car il idéalise ce qu'il désire être, et son amour s'épuise dans l'idéal du moi qu'il exalte désespérément. Au moment même de s'engager, il sait qu'il n'a pas la compétence qu'il s'imagine nécessaire et il se sent obligé de ravaler la parole prononcée car il ne veut pas ajouter aux mensonges sur le passé un mensonge sur l'avenir.

nous préférons dire qu'au départ l'homme n'est pas libre, mais qu'il a en même temps la possibilité de le devenir si les occasion et les instruments de cette libération lui sont donnés.

la culpabilité collective est toujours insécurisante et, si elle dure, elle devient démoralisante.