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EAN : 9782379314223
228 pages
humenSciences (25/08/2021)
3.83/5   24 notes
Résumé :
Netflix, PrimeVideo, MyCanal, Disney+…, les abonnements à ces plateformes de streaming grimpent en flèche et les addictions suivent. Le Covid et ses confinements ont amplifié leur emprise chronophage sur nos vies. Ces séries auxquelles nous sommes devenus accros ne sont pas neutres. Il ne s’agit pas seulement d’un loisir.

Elles font bouger nos représentations sans que nous nous en rendions compte. Sur l’identité sexuelle, raciale, les minorités, les p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Essai très intéressant sur ce qui occupe désormais une grande partie des soirées de chacun, et sur toute la surface de la Terre. A travers son universalisme, V. Martin montre que les séries ne sont plus seulement une usine à divertissement mais que, si elles peuvent évidemment distraire, elles sont souvent des arrêts sur image sur le monde qui nous entoure. Présent ou à venir. Les dystopies nombreuses mettant étonnamment et davantage l'accent sur notre quotidien : les inégalités et les minorités (wokisme quand tu nous tiens), les politiques faibles, dépassées tronquées et/ou corrompues, l'économie qui ne tient plus qu'à la ficelle de l'écologie, etc. Quand la réalité n'est pas encore la fiction, mais que celle-ci met celle-là en exergue. Comme si voir le monde autrement, et ailleurs, nous autorisait à fermer les yeux une fois l'écran éteint. "Vous pouvez éteindre la télé et reprendre une activité normale" disaient les Guignols de l'info.
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Incontournable pour les « sérievores » et autres « séries-addicts », … mais pas seulement eux !

Cet essai passionnant nous permet d'accéder à un niveau de lecture supplémentaire de nos séries préférées, comme dans ces jeux videos où seuls les initiés débloquent des niveaux cachés.
Là où les critiques artistiques évaluent la qualité de l'image, du scenario et des dialogues, la crédibilité et l'attrait des personnages, l'habileté à renouveler l'intrigue et faire évoluer la série à chaque nouvelle saison, là où les communautés de fans passionnés et pointilleux poussent l'expertise jusqu'à traquer les anachronismes ou les incohérences, à parier sur l'évolution des personnages et imaginer plusieurs fins alternatives, l'auteure de ce livre nous apporte un éclairage nouveau et complémentaire.
Elle nous révèle comment les séries, mine de rien, en sifflotant l'air du pur divertissement, rimant avec légèreté, loisir, détente, distraction, évasion, nous jouent finalement une toute autre musique : elles influencent et parfois modifient, façonnent nos pensées, idées, sentiments et émotions, notre rapport aux autres et notre regard sur la société, comme notre vision de l'avenir : rien de moins !
Un simple exemple : en nous rendant familières, compréhensibles sinon sympathiques et souvent attachantes des personnes que nous n'aurions jamais rencontrées dans la vraie vie, elles augmentent notre seuil de tolérance à l'autre, malgré sa différence, malgré son « étrangeté ». Nous nous « identifions » à ces personnes, au sens originaire du terme ; nous reconnaissons ces personnes virtuelles, typées ou archétypales, comme identiques à nous ou à des gens qui nous sont physiquement proches.
Alors ouvrez ce livre pour ouvrir les yeux et regardez Big Brother vous regarder, car Big Brother, lui, vous regarde toujours !
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Virginie Martin dont j'avais beaucoup aimé le premier roman Garde-corps, publie en cette rentrée littéraire le charme discret des séries. Politiste, professeure et chercheuse à la Kedge Business School où elle a créé et dirigé le programme « Soft Power et médias », avant de prendre la responsabilité du « Medialab », elle codirige aujourd'hui le conseil scientifique de la Revue politique et parlementaire et intervient très régulièrement dans les médias.

"Est-ce que les fictions influencent le réel, l'anticipent ou le décryptent si bien qu'elles parviennent à le mettre en scène, avec quelque temps d'avance, Un peu comme si Borgen et d'autres opus préparaient les esprits à accueillir de nouvelles façons de voir et de faire ?"

La puissance douce des séries

La série contribue-t-elle à l'évolution des moeurs ? Prépare-t-elle les esprits comme le suggère Virginie Martin dans cet extrait ?

Nous avons tous, un jour ou l'autre, vu une série… ou deux, ou trois… On en est devenu addict tant nous avions envie de connaître la suite… Non ? Cela ne vous est jamais arrivé ? Je ne regarde quasiment plus rien, mais j'ai connu du temps de 24h chrono par exemple.

Et il fallait attendre la semaine suivante, voire 15 jours en période de fêtes.

C'est fini ! Aujourd'hui, avec les DAN (expression choisie par Virginie Martin pour Disney / Amazon Prime Video / Netflix), tout est disponible de suite, tout est à portée de regard. de consommateur glouton, nous sommes devenus des binge watcher.

Pour autant, une série est-elle dénuée de messages ? N'est-elle pas aujourd'hui le meilleur outil politique pour justement faire passer ceux-ci ?

Virginie Martin se penche sur la question et propose un essai très documenté sur la puissance douce des séries. Car oui les DAN – un pendant au fameux GAFA (Google / Amazon / Facebook / Apple) ou BATX (Baidu / Alibaba / Tencent / Xiaomi), sont surpuissants, les DAN connaissent tout de vous et vos habitudes, les DAN savent vous suggérer « la prochaine série à ne rater sous aucun prétexte parce que vous avez aimé Orange Is the New Black ou Lupin« .

Une série n'est clairement pas neutre, c'est un nudge.

"CES SÉRIES, JE L'AI DIT, NE SONT PAS ANODINES. ELLES NOUS OFFRENT UN CERTAIN RAPPORT AU MONDE, ELLES ALERTENT, ELLES DÉNONCENT. ELLES FORGENT NOS REPRÉSENTATIONS À LA MANIÈRE DU CINÉMA OU DE LA LITTÉRATURE. ELLES SONT D'AILLEURS DEVENUES DES OBJETS CULTURELS À PART ENTIÈRE DANS LE GRAND TOUT DE LA POST-POP CULTURE OU DE LA CULTURE EN GÉNÉRAL. MAIS LEUR PUISSANCE EST ÉNORME, ELLES DISENT ET PROPAGENT LEURS VÉRITÉS, ELLES S'IMMISCENT ET JOUENT DE LEUR POUVOIR, ELLES APAISENT PARFOIS DES RELATIONS INTERNATIONALES TENDUES OU, AU CONTRAIRE, ELLES DÉFIENT LES éTATS."

Géopolitique, lanceuses d'alerte, ouverture au monde

Une série a-t-elle une influence forte sur le spectateur ? Sommes-nous passifs ou actifs devant nos écrans ?

[...] La suite sur le blog

4,5/5
Lien : https://www.alombredunoyer.c..
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Si d'aventure, vous n'avez jamais regardé de série, lisez "le charme discret des séries". La fluidité de l'écriture, le regard pertinent et pointu de l'auteure vont vous donnez envie de vous plonger dans ce monde qui, loin d'être fictionnel est avant tout sociologique, politique et humain. A lire sans modération pour choisir par quelle série commencer pour découvrir les mille aspects de la vie. L'auteure les a disséquées pour vous, pas toutes certes mais celles qui l'ont soit passionnée soit interpellée. Son regard de politologue et de sociologue lui a permis de décoder en toute objectivité le contenu de ces séries qui ont beaucoup évoluées depuis des décennies. Les femmes y sont puissantes et fortes, les communautés totalement intégrées dans la vie quotidienne. Un ouvrage actuel qui au travers des séries nous plonge dans les réalités du monde d'aujourd'hui.
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Sériephile dans l'âme, j'ai tout de suite été attirée par cet essai publié en 2012. L'autrice, on le sent, a plutôt une sensibilité "progressiste" (pour ne pas dire "de gauche").

Elle consacre cet ouvrage à démontrer l'influence et le soft power des séries sur notre quotidien, nos actions, mais aussi la scène politique mondiale. Les thèmes abordés sont variés, allant des dystopies aux séries politiques, en passant par la question du genre et de l'orientation.

Si j'ai apprécié qu'une partie entière soit consacrée à la représentation des minorités sur le petit écran (femmes, personnes racisées, LGBTQIA+ - malheureusement rien sur le handicap), j'ai tout de suite été interpelée par les termes utilisés pour parler de la communauté transgenre. Certains sont clairement maladroits, voire violents, pourtant cet essai est récent et on peut imaginer que l'autrice, qui a écrit durant les confinements, avait largement le temps de se renseigner correctement.

La cerise sur le gâteau : parmi les personnes interviewées pour l'écriture, on retrouve Marguerite Stern, féministe notoirement transphobe (entre autres), qui est même remerciée en fin d'ouvrage pour sa participation.

De plus, l'autrice parle de la série Pose, que je suis justement en train de regarder, et multiplie les erreurs (erreur de prénom, confusion entre deux personnages...).

Cela a donc considérablement gâché ma lecture. On ne le répète apparemment pas suffisamment : si vous ne connaissez pas un sujet, faites appel à une personne concernée !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un jour de 2014, je me souviens avoir pénétré dans une prison avec une fille a la peau très pâle aux yeux bleu délavé, au regard perdu. Elle s’appelait Piper. Orange is the new black etait arrivé en France via la plate-forme Netflix. Depuis cette rencontre je n’ai plus lâché le monde des séries.
J’ai plongé dans ce monde fictionnel sans fin découpé en épisodes et rapidement la politiste et la sociologue qui sont en moi se sont éveillées. La puissance de ces séries était une évidence.
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