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EAN : 9782020382052
128 pages
Seuil (03/02/2000)
3.14/5   40 notes
Résumé :
Une femme seule prépare des seiches farcies pour ses invités du soir. Et cuisiner, c'est tout un art. L'art de recevoir, d'offrir, de se mettre en scène et de séduire. Cuisiner c'est sentir, toucher, goûter. Et c'est aussi se plonger dans ses souvenirs d'enfance, ses désirs ou ses peurs... La nostalgie a parfois un goût d'huile d'olive et de confiture de tomates vertes. Un récit pur et poétique,
qui se savoure tout doucement.

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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Lu dans le cadre de la prochaine rencontre du club-lecture auquel j'appartiens, j'avoue qu'en commençant ce livre, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre et d'un côté, tant mieux car, au moins je n'ai pas été déçue. Eh oui, comme vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout accrochée avec cet ouvrage, trouvant les phrases bien souvent trop longues (j'ai horreur de cela...enfin, cela dépend dans quelles circonstances bien sûr) et le thème du livre sans grand intérêt.

Une femme, que l'on suppose avoir la quarantaine (simple déduction puisque lorsqu'elle se décrit, elle fais allusion à l'apparition de ses premiers cheveux blancs), seule, prépare pour ses amis un dîner. A menu : des sèches farcies ! Elle n'est pas très sûre que ce soit des sèches ou des calmars (des calamars, si vous préférez, les deux termes sont exacts comme elle le dit elle-même), voire des encornets. Elle nous décrit donc les douze étapes qui vont l'amener à la préparation de ladite Sèche, au cours desquelles elle se met à se remémorer des souvenirs d'enfance, lorsque sa vieille voisine d'enfance qu'elle se plaît à appeler sa marraine, en référence à l'histoire de Cendrillon, cuisinait et qu'elle se glissait dans sa cuisine.
Pour elle, ce dîner est un vrai défi (et j'avoue que pour moi aussi, défi réussi pour moi puisque je suis allée au bout de ce livre mais qu'en sera-t-il du sien ?).

Un livre très court et très vite lu, et même si je dois reconnaître qu'il est bien écrit, ce fut pour moi une lecture très ennuyeuse. Mais tous les goûts étant dans la nature (et heureusement), je vous invite à le découvrir pour me dire ce que vous en avez pensé !
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Très bien écrit, un joli alliage de poésie en prose de plein de sentiments, de temps, de moments, d'une jeune vie.
L'auteure tente de faire passer ça dans le geste de cuisiner. Comme une autohypnose, cuisiner la plonge en elle et elle en ressort avec mots, images, réflexions, pulsions même.
Desbiolles a du talent.
Le problème, c'est que j'ai trouvé, malgré tout ça, ce livre chiant, ennuyeux et... en fait je me fiche comme d'une guigne de cette personne et de son histoire. Elle n'est pas du tout parvenue à me toucher au coeur, à universaliser son propos. du coup, si c'était ma compagne, ma soeur, ma mère, mon amie, probablement que ce serait un livre que je porterai au pinacle, que je l'adorerais, mais hélas, je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam et donc si je peux apprécier cet exercice de style, pour moi il ne mérite pas une publication, il peut rester le livre secret, in petto, d'un.e individu.e et d'un probable entourage.
4 étoiles et demi que je divise par 2.
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Chez Maryline Desbiolles, la cuisine se mitonne autant avec les mots et les souvenirs qu'avec les sauces. Au fur et à mesure de la préparation du plat (des seiches farcies) des choses longtemps enfouies remontent à la surface, tant ces odeurs de cuisine sont intiment liées à l'enfance. Ce livre a évoqué en moi le souvenir d'un roman et d'un film, des oeuvres qui l'une et l'autre font partie de mon panthéon personnel : le festin de Babette pour le film et les Variations Goldberg de Nancy Huston, pour le roman. Pour « le festin de Babette » le lien est assez évident. Il l'est peut-être moins pour « Les variations ». Pourtant dans cette oeuvre comme dans le livre de MD, la structure du livre respecte une contrainte stricte : la recette des seiches farcies pour MD et les 30 variations Goldberg de Bach pour NH. Et dans les deux livres, cette contrainte formelle rigoureuse est l'occasion d'une sorte de mise à nu de l'auteur-interprète (si je puis assimiler la recette à une partition). NH, s'introduisant dans les pensées de plusieurs personnages est plutôt dans le concerto (pour clavecin en l'occurrence) alors que MD nous donne plutôt une sonate (pour "piano" évidemment !), mais une sonate où de multiples chants et contre-chants se répondent. Et dans les deux cas, c'est l'intime qui se joue là, dans les improvisations fuguées à partir des thèmes initiaux. Avec, dans les deux cas, une pudique impudeur qui me ravit.
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Non... Non... le livre m'a terriblement ennuyée et la recette de la seiche ne m'a pas du tout alléchée. Chez moi, dans les farcis, on ne met pas de riz. Notre farce est généreuse : de la viande, des oeufs, de la crème, tout un tas de plantes aromatiques et cela fait un mélange onctueux qui n'a rien à voir avec ce qui est décrit ici. Donc, pas bon le livre, pas bonne la seiche !
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Honnêtement ce livre ne m'a pas passionnée. C'est un livre court mais il m'a pourtant fallu du temps, m'accrocher pour arriver au bout. J'ai trouvé davantage d'intérêt au fil de la lecture et l'écriture qui est plutôt pas mal, m'a aidée. Je reconnais un certain talent à l'écrivain mais j'aurai préféré un roman plus accès sur son enfance et moins sur cette recette, sans vraie finalité pour moi. Si je souhaite lire une recette, je choisis un livre de cuisine.

Maryline Desbiolles nous parle d'une femme seule dans sa cuisine, qui s'apprête à préparer des seiches farcies pour ses invités du soir. Cuisiner est tout un art pour cette femme et elle va nous parler des seiches, de l'art de les préparer, de les sublimer avec poésie. On l'accompagne dans chaque étape de la recette

3. puis hachez les avec 3 oignons, 1 gousse d'ail, le lard et le persil.
chapitre 3, p.25

et dans ses pérégrinations qui la plongent dans ses souvenirs d'enfance ( ses jeux d'enfants, ses déboires, ses peurs, ses traumatismes, ses premiers émois) et ceux de femme des années plus tard. Entre cuisine, poésie, érotisme et nostalgie. Un récit entremêlé d'huile d'olive, de tomate farcie, de marraine de conte de fée et de souvenirs brûlants au sens propre et au sens figuré.

Maryline Desbiolles ou l'héroïne a vécu un traumatisme enfant. Elle a été brûlé par accident, plongée sous de l'eau brûlante pendant de longues minutes et a failli y laissé sa vie à l'âge de trois ans, restant plusieurs mois à l'hôpital entre la vie et la mort.

Elle nous confie la naissance de la peur de la mort au coeur de l'enfance de façon très convaincante et assez effrayante du point de vue de l'enfant. Son analyse est très intéressante. J'ai apprécié ces passages où elle analyse son comportement ou celui des autres, qui l'entourent. Desbiolles est fine et réaliste quant à la nature humaine. Elle emploie aussi un vocabulaire poétique, qui ne laisse pas insensible mais les phrases sont souvent à rallonge (de la moitié d'une page à plusieurs pages!!).

» Surtout que ça n'accroche pas,[…] que le découragement et l'excitation du début ne cessent pas de se mélanger étroitement comme les pieds des amoureux clandestins[…]que l'appétit renaisse toujours de ses cendres, en dépit de l'écoeurement, de la fatigue et du sommeil qui traitreusement vous mord à la nuque, pour un rien je tomberais en sommeil, je laisserais le sommeil faire son nid sur mon ventre et accrocher ses broussailles à mes cheveux, pour un rien je ne serais plus là pour personne[…]seiche pour encornet, seiche pour calmar et tous cheveux si confus, si embrouillés, si entremêlés qu'aucun peigne plus jamais ne pourra les séparer. «
p.122-123

Autres extraits photos sur mon blog

En résumé des éléments intéressants mais dans l'ensemble pas un livre qui m'a ennuyée.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On jette le hachis dans l'huile, on tourne tambour battant à l'aide d'une cuillère en bois, puis on baisse le feu, on laisse bruire gentiment quelques minutes, le temps que la couleur change de tous côtés. On reconnaîtra à l'odeur que le tout a bien pris, que le tout a rondement pris, alors que l'odeur est lente et qu'elle traîne dans ses filets toutes sortes de choses familières et quelques inconnues aussi. Je pense curieusement aux lilas, à l'odeur des lilas, une sorte d'envers du cuit, un envers du tissage d'odeurs que la cuisson invente. Dans l'odeur crue des lilas qui bordaient le chemin menant à l'école car ils ne sentaient jamais aussi bon qu'un peu tôt le matin, à peine enrobés comme le bonbon de papier transparent, de la lumière encore ensuquée de soleil. il faut savoir qu'au retour de l'école nous les avions oubliés, la tête bourdonnante d'histoires à raconter et aussi de celles à ne pas dire, qu'on n'aurait même pas su comment dire, il faut savoir que la nuit ne serait pas de trop pour laver ce grand drap tendu où se sont pris d'un coup tous les mots du monde, il faut savoir que la nuit ne serait pas de trop pour qu'au matin l'odeur nouvelle née des lilas s'engouffre en nous, que nous soyons l'eau du torrent et son lit, que nous oubliions toute ressemblance avec nous-mêmes.
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[…], je sors de l’armoire ma robe rouge pour que tous me voient et rien ne m’irait tant qu’être aussi transparente que le souffle des anges, cachée dans l’armoire d’où sort la robe, enfuie, envolée, tu redoutes qu’on t’attrape, n’est-ce pas ? qu’on t’attende au tournant, qu’on t’attende où on croit te trouver et où tu te démènes pour ne pas être, seiche pour encornet, seiche pour calmar et tous cheveux si confondus, si embrouillés, si entremêlés qu’aucun peigne plus jamais ne pourra les séparer. Cheveux emmêlés, enchevêtrés, enlacés. Que veut dire « mon amour », que veut dire « je t’aime » sinon peut-être que les mots s’enflent en même temps que quelque chose enfle dans la poitrine, le mot « amour » ne vient-il pas aux lèvres pour empêcher ces mots-là de gonfler démesurément, pour qu’ils n’explosent pas dans tous les sens et qu’à la fin on n’en retrouve pas seulement des lambeaux exténués, vidés de tout le souffle qu’il a fallu pour qu’ils enflent, « mon amour » pour dire calmement qu’on est hors de soi ?
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"Le monde lui-même a la tête dans un sac. Il n'est pas un livre dont la lecture nous donnerait peu à peu les clés. C'est à nous d'écrire indéfiniment le livre."
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Lorsque je défis le papier où elles étaient serrées, les seiches se répandirent un peu sur le carrelage de la table de travail où j'allais les préparer. Ce qui se répandit et me sauta aux yeux ce fut leur blancheur de grosse femme qui aurait la peau marbrée. Ce n'était certes pas une blancheur éblouissante. Si 'était la blancheur d'une grosse femme, celle-ci n'aurait été en outre maladive. Elle n'avait en tout cas plus rien de la transparence, de la blancheur liquide comme laiteuse de la seiche vivant que j'avais vue il y a bien longtemps au musée océanographique de Monaco.
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Et surtout peut être elle faisait la cuisine du pays, alors que nous étions d'ailleurs et que mes parents, nouvellement installés, continuaient encore de manger comme ils avaient mangé chez eux. Chez la voisine, ce qui mijotait sentait à plein nez le romarin et l'olive noire dont l'acidité s'arrondissait en cuisinant, chez la voisine on mangeait des légumes crus baignés de la seule huile d'olive qui, tout exotique qu'elle fût pour moi, devint sur le champ inséparable de toute cuisine, j'en aimais d'abord la merveilleuse couleur, l'odeur puissante et douce, je l'aimais même rance quand on en parfumait de quelques tombées la soupe du soir.
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