J'admire beaucoup les talents d'écriture de
Pierre Michon, je suis sensible à la poésie et à la sensualité de ses oeuvres. Mais ici, j'ai été un peu déroutée. Si j'ai trouvé la langue toujours aussi belle et évocatrice, je m'interroge sur la brièveté.
Pierre Michon écrit peu, je le sais et le regrette puisque cela m'empêche d'en profiter plus longtemps - mais ici, en plus d'un livre court, c'est un livre morcelé, avec des chapitres ne faisant parfois pas plus de trois pages.
L'auteur n'est pas habitué aux longs récits romanesques, mais plutôt aux chapitres indépendants, des morceaux de vies "minuscules" reliés entre eux par des thématiques, ou par un cadre. Ici, il y a un bien deux cadres, l'Irlande médiévale au temps de l'évangélisation chrétienne, mais aussi les Causses, du début du Moyen-Âge au XIXème siècle. le rapprochement peut donc sembler légèrement factice - ou en tout cas, je l'ai ressenti comme ça.
Je n'ai peut-être pas compris le titre, "
mythologies d'hiver". Certes, je vois bien pourquoi parler de mythologie, de saga même pour les sagas légendaires se déroulant en Irlande mêlant contes celtiques païens et miracles chrétiens. Mais je n'ai pas vu "d'hiver", j'ai vu des vierges sensuelles, des paysages qui révèlent des splendeurs.
C'est donc une belle oeuvre pour moi, mais avec des passages trop rapides pour que je sois pleinement convaincue et séduite - Brigid ou Antoine Persegol méritaient chacun plus que quelques pages.