AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782864322641
87 pages
Verdier (01/11/1998)
4.28/5   47 notes
Résumé :
Il importe peu que le Gévaudan et l'Irlande soient les scènes où se jouent ces drames brefs. Ce qui importe, c'est qu'avec le monde on fasse des pays et des langues, avec le chaos du sens, avec les prés des champs de bataille, avec nos actes des légendes et cette forme sophistiquée de la légende qu'est l'histoire, avec les noms communs du nom propre. Que les choses de l'été, l'amour, la foi et l'ardeur, gèlent pour finir dans l'hiver impeccable des livres. Et que po... >Voir plus
Que lire après Mythologies d'hiverVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'admire beaucoup les talents d'écriture de Pierre Michon, je suis sensible à la poésie et à la sensualité de ses oeuvres. Mais ici, j'ai été un peu déroutée. Si j'ai trouvé la langue toujours aussi belle et évocatrice, je m'interroge sur la brièveté. Pierre Michon écrit peu, je le sais et le regrette puisque cela m'empêche d'en profiter plus longtemps - mais ici, en plus d'un livre court, c'est un livre morcelé, avec des chapitres ne faisant parfois pas plus de trois pages.
L'auteur n'est pas habitué aux longs récits romanesques, mais plutôt aux chapitres indépendants, des morceaux de vies "minuscules" reliés entre eux par des thématiques, ou par un cadre. Ici, il y a un bien deux cadres, l'Irlande médiévale au temps de l'évangélisation chrétienne, mais aussi les Causses, du début du Moyen-Âge au XIXème siècle. le rapprochement peut donc sembler légèrement factice - ou en tout cas, je l'ai ressenti comme ça.
Je n'ai peut-être pas compris le titre, "mythologies d'hiver". Certes, je vois bien pourquoi parler de mythologie, de saga même pour les sagas légendaires se déroulant en Irlande mêlant contes celtiques païens et miracles chrétiens. Mais je n'ai pas vu "d'hiver", j'ai vu des vierges sensuelles, des paysages qui révèlent des splendeurs.
C'est donc une belle oeuvre pour moi, mais avec des passages trop rapides pour que je sois pleinement convaincue et séduite - Brigid ou Antoine Persegol méritaient chacun plus que quelques pages.
Commenter  J’apprécie          40
Etrange objet que ce livre, j'ai du mal à lui assigner une catégorie. Nouvelles ? Contes ? Récits ? Mais en même temps certains textes se répondent, constituent une autre version des mêmes faits. Ce qui est certain, c'est que l'écriture est une véritable splendeur, au delà des mots, il y a un rythme, une fluidité, une sorte de musique. Récits de la vie des saints pour la plupart, mais des saints étranges, très hommes en fin de compte. Et comme si la foi n'était pas la question. La question est un moment vécu par ces femmes ou ces hommes, qui deviennent comme des moments d'éternité, de grâce, de beauté ineffable. Ils sont saisis dans ces moments qui sont le grand moment de leur vie, dans lequel leur essence est comme capturée. Une sorte d'enluminure. Et je pense que l'auteur a dû écrire de la façon dont on faisait les enluminures. Lente, patiente, minutieuse. Jusqu'à ce que chaque détail soit parfait, fignolé au maximum. Un moment délicat et subtil.
Commenter  J’apprécie          52
L'écriture de Pierre Michon est celle d'un orfèvre patenté. C'est la fine ciselure gracile d'une pensée gravée sur du papier. Elle est simple, pure, riche, aérienne, juste et profonde. Ses expressions ont la limpidité et la virginité d'une eau inviolée qui coule à la source d'une inspiration jamais tarie et envoûtante.
Dans « mythologies d'hiver », en prenant l'exemple d'âmes du passé ayant habité des lieux aujourd'hui abandonnés, en redonnant vie à ce qui a été et n'est plus, en labourant ces terres oubliées pour leur redonner un sens ou ressusciter le sens originel de ce qui s'y est passé ; les mythes reprennent vie tout en gardant leur insondable vérité. On passe du monde réel à l'irréel, de la Terre au Ciel, de la Vie à la Mort avec toujours l'interrogation non résolue du pourquoi de tout cela.
Commenter  J’apprécie          40
Un style poétique, mais qui tend à une littérature surfaite, une littérature prise de tête. Des mots compliqués, imbriqués dans des phrases qu'il faut relire deux fois. Un style qui passe à la trappe à mon sens à cause de cette lourdeur.
Commenter  J’apprécie          20
Superbe ! Fantastique et poignant !
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au Rozier, sur les rivières Tarn et Jonte, à la confluence des trois causses majeurs, le Sauveterre, le Méjan et le Noir, Edouard Martel est assis sur la terrasse de l'hôtel des Voyageurs. Il est dans la force de l'âge, il est tout près de réussir sa vie et il le sait, c'est cela qu'il se dit sur cette terrasse ensoleillée en septembre, entre le ciel vaste et les eaux qui miroitent en bas. Il considère fièrement septembre. Il porte haut une belle tête romaine avec une barbiche blonde. Il est de ces hommes qui aiment la gloire. Il a abandonné le triste métier de scribeprès le tribunal de Paris; il lui a semblé que, pour un homme de sa trempe, le métier d'explorateur était le plus court chemin vers la gloire
Commenter  J’apprécie          10
Il pense à la république comme il pense à sa mère, qui est restée en bas à la Malène et a pleuré quand il est parti : une vieille chose fragile et toujours neuve qui toujours a besoin de lui. Il pense que la république parfois lui a demandé son avis, comme sa mère quand elle prépare le dîner et lui demande s'il préfère des fèves ou des lentilles. Il pense que la république le regarde exactement comme elle regarde Baptiste Flourou, quoiqu'il soit le dernier des cadreurs quand Baptiste Flourou possède vingt cardeurs, la laine qu'ils cardent, les moulins où ils cardent : la république les regarde tous deux comme sa mère le regarde, lui, et regarde son frère André qui est imbécile de naissance.
Commenter  J’apprécie          10
Ce loup est aussi un moine comme ils l'étaient en ce temps, de manière inconcevable à nos entendements. Quand il pose l'épée, il chevauche de monastère en monastère où il lit : il lit debout, tendu, en bougeant les lèvres et fronçant le sourcil, avec cette violente façon d'alors qui ne nous est pas concevable non plus. Columbkill est un lecteur brutal.
Commenter  J’apprécie          20
Barthélémy Prunières est sur le causse Méjean. Il y cherche des hommes morts. Il a cette passion. Qu'il soit médecin à Marvejols a peu d'importance : aux corps souffrants de ses pratiques, il préfère les corps qui ne souffrent plus. Si Dieu ou diable à l'instant surgissait devant lui sur le causse et le sommait de justifier sa vie, il dirait : Je suis anthropologue;
Commenter  J’apprécie          10
Le livre n'est pas dans le livre. Le ciel est un vieil endroit bleu sous lequel on se tient nu, sous lequel ce qu'on possède fait défaut.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Pierre Michon (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Michon
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Quel roman, devenu culte, rend un hommage sublime aux vies humbles et silencieuses ? Par un écrivain devenu culte, lui aussi…
« Vies minuscules », de Pierre Michon, c'est à lire en poche chez Folio.
autres livres classés : Gévaudan (France)Voir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (99) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..