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EAN : 9782070375035
376 pages
Gallimard (03/11/1983)
3.24/5   45 notes
Résumé :
Angiolina, une adolescente de quinze ans, est la figure centrale de Ivre du vin perdu, mais cette histoire d'un amour fou est aussi le roman du Cynisme, de la drague, et les libertins frénétiques et désabusés que sont le banquier Rodin et l'oisif Kolytcheff y sont décrits dans leur scandaleuse vérité. Des hommes sensuels, des lycéennes amoureuses, des petits garçons complices, des mères menaçantes (pléonasme), le jardin du Luxembourg mais aussi Ceylan et les Philipp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette histoire d'un amour-passion est surtout le plaisir cynique d'un pedophile !
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Sans doute est-il plus facile d'apprécier un roman qui exprime les idées, les valeurs qui sont les nôtres. Lorsque le propos d'un texte nous irrite, nous dégoûte, jusqu'à quel point sommes-nous capables d'apprécier par ailleurs son style, la beauté de son écriture ?

Telles sont les questions que je me posais avant d'entamer la lecture du roman de Gabriel Matzneff, dont je connaissais vaguement le sujet... et telles sont les questions que je continue de me poser, cette lecture maintenant achevée.

Nil Kolytcheff, narrateur d' "Ivre du vin perdu", est, ainsi que certains détails de sa vie nous le font rapidement deviner, un double de l'auteur. Dans ce récit composé d'allers retours entre présent et passé, il relate les turpitudes de sa vie amoureuse, pour en revenir obstinément à celle pour laquelle il éprouve une véritable obsession : Angiolina. Sa relation avec elle a pris fin quelques années auparavant, et nous découvrons, au fil de ses souvenirs, de la lecture de certains passages de son journal écrits au moment de cette liaison, qu'elle fut passionnée et orageuse.

Vous vous demandez probablement quel est le rapport entre "Ivre du vin perdu" et le préambule à cette note de lecture...

Précisons que les petites amoureuses de Nil -y compris Angiolina lorsqu'il l'a connue- sont des lycéennes, notre narrateur (lui-même quadragénaire) préférant la chair fraîche. Ceci dit, là n'est pas la raison du dégoût que j'ai parfois éprouvé lors de cette lecture. Dans le récit, ces adolescentes sont toutes consentantes, et visiblement assez intelligentes pour savoir ce qu'elles font, ce que je peux, à la rigueur, concevoir. Non, là où j'ai eu davantage de mal, c'est lors de la description des séjours que Nil et son ami Rodin organisent régulièrement dans certains pays du tiers-monde, où il peuvent assouvir en toute impunité leur goût pour la chair carrément enfantine. Et lorsque l'auteur semble prétendre que les gamins, filles et garçons, qui se prostituent, y prennent du plaisir... lorsque Rodin pérore sur les mérites du "trou du cul" selon l'âge de l'enfant... lorsque ces deux compères s'indignent du vote par l'Assemblée de la loi punissant le tourisme sexuel, s'estimant victimes d'une société occidentale réactionnaire... C'en est trop pour moi !

Il serait néanmoins malhonnête de ma part de vous laisser croire que ce roman est une apologie de la pédophilie, ou une justification des moeurs déviantes d'un pervers sur le retour. "Ivre du vin perdu" est aussi un roman superbement écrit, dans lequel Gabriel Matzneff évoque avec force et poésie l'angoisse du temps qui passe, la fuite de ce que la jeunesse symbolise à ses yeux : la vulnérabilité et la passion, la candeur et la spontanéité. Les tourments de Nil, hanté par une Angiolina dont la perte lui fait mesurer le caractère vain et éphémère de nos aspirations, sont dépeints avec une justesse qui nous fait appréhender, dans toute son ampleur, la complexité du personnage et de ses émotions.

Malgré ces qualités, je dois avouer que les images de certaines scènes qui ont provoquées chez moi un sentiment de répulsion se superposent au souvenir des très beaux passages dont nous gratifie l'auteur. Et c'est dommage, parce que, si je reste objective, les seconds sont beaucoup plus nombreux que les premières...

Mais quand le coeur et le ventre s'expriment plus fort que la tête, il faut croire qu'ils peuvent nous empêcher d'apprécier une oeuvre à sa juste valeur.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je suis tombée par hasard sur ce livre ,je ne sais quel accueil il a eu en 1981 date de sa parution ,mais je suppose que maintenant ces histoires de pédophilie feraient scandale ;je suis moi-même scandalisée ! ! dommage Gabriel Matzneff est plutôt bon écrivain et cette histoire de passion amoureuse intéressante.
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Auteur dont on a parlé dans les médias, que je voulais le lire . du coup lors d'un passage à Redu (Belgique), le village du livre je suis tombé par hasard sur ce roman.
Alors que dire de ce roman :
D'abord une très belle écriture, on remarque immédiatement que l'auteur a la connaissance du rythme dans ses phrases, la beauté des mots utilisés et le sens qu'il donne à son histoire pour captiver son lecteur. Dès lors ne critiquons pas négativement ce roman. Ecrit bien avant les phénomènes de pédophilie chez nous avec l'affaire Dutroux, Difficile à notre époque d'oser maintenant encore publier de tels livres.
Ce roman pourrait être une autobiographie tant les détails sont écrits si précisément, avec tant de passages scandaleux et obscènes pouvant choquer les grenouilles de bénitiers. On sait depuis belle lurette que le tourisme sexuel existe dans les pays asiatiques, à Manille, à Ceylan et à Bangkok, mais les détails contés dans ce roman m'ont souvent stupéfait, souvent scandalisé, Comme des gamins de treize ans à peine qui prennent leur pied en se faisant sodomiser. Des gamines de 15 ans qui ont leur plaisir au lit avec un homme de trente ans plus âgé qu'elles. Alors que dire de plus ? Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.
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c'est la curiosité qui m'a poussé à acheter ce livre à une foire aux livres. j'ai vaguement suivi le scandale Matzneff et je voulais savoir si vraiment il y avait quelque chose à sauver du monstre que nous décrivait la presse. on en voit beaucoup dans la littérature, des affreux qui se rachètent aux yeux de l'humanité parce qu'ils écrivent des livres indispensables.
eh bien Matzneff n'en fait pas partie. je ne suis pas allé au bout de ma lecture. c'est scabreux et triste. deux mecs font du détournement de mineurs et s'en réjouissent grassement en faisant des pieds de nez au gardien du luxembourg. on s'attendrait à une passion formidable pour racheter ces deux dégueulasses, pour leur donner un peu d'envergure, pour nous les rendre à tout le moins un peu plus sympathiques. mais non. ils restent odieux.
alors on s'attend à un style incroyable pour remonter le niveau : quitte à lire l'histoire de bouvard et pécuchet version pervers, autant en tirer profit.
eh bien non. c'est vraiment pas transcendant.
j'ignore si le succès du Matzneff est dû au fait qu'il écrivait des livres scabreux à la bonne époque, mais s'il rate la postérité, la littérature française n'en souffrira pas.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pour rentrer chez eux, ils passèrent par la plage. L'air était tiède : des nuages courant dans le ciel voilaient la lune. Très vite les deux hommes furent entourés d'enfants. Le tendre troupe les escorta en silence. Sous leurs pieds nus, des lueurs vertes s'allumaient : c'étaient des lucioles endormies dans le sable, et que leur marche transformait, magiquement, en un tapis d'émeraudes phosphorescentes.
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Ils avaient été voir le Pinocchio de Comencini dans un cinéma du boulevard Raspail, Nil et Jean-Marc étaient assis côte à côte, encadrés par les parents. Durant toute la séance, comme ils étaient en sandales, le petit garçon avait caressé le pied nu de Nil avec ses orteils...
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Le déclin de l'Occident, avec quoi on nous casse les oreilles, ce n'est pas le pétrole, c'est l'avachissement.
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Est-ce le libertinage qui rend cynique ou est-ce le cynisme qui prédispose au libertinage?
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... ce qui fait tout le charme de la religion, ce sont les hérésies.
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Videos de Gabriel Matzneff (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gabriel Matzneff
50 ans après avoir été victime de Gabriel Matzneff, le plus célèbre écrivain pédo-criminel de la Vème République, Francesca Gee raconte, évoque les politiques, éditeurs et journalistes qui le protégeaient.
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