Je n'avais pas lu de récit de voyage depuis très longtemps, sans doute parce que j'étais arrivée à saturation après avoir consacré une année de mes études universitaires à l'analyse des récits de voyage. Je dois dire que cet auteur ne faisait pas partie de ceux qui ont été proposés lors des nombreux exposés que j'ai entendus cette année-là. Pour ma part, j'avais choisi
Théophile Gautier, son
Voyage en Espagne, auteur auquel je suis restée fidèle.
Pour des raisons personnelles, j'ai mis du temps à lire ce livre. Cela tient seulement à des raisons personnelles, à des circonstances de la vie, parce que j'ai trouvé cette lecture agréable. Bien sûr, nous sommes dans les années 20, celles du siècle dernier, et je me suis dit que cent ans tout juste séparent ce voyage de ma lecture. Oui,
Somerset Maugham traverse l'Asie, et il rend compte des rencontres qu'il fera tout au long de ce périple.
Il contera des sentiments, des émotions qu'il a ressenties, sans s'épargner lui-même - parfois, il est des coups de colère que l'on ne s'explique pas et qu'il regrette aussitôt, parce que sa colère n'était pas justifiée. Attention : ne pas s'épargner ne signifie pas s'auto-flagellé en mode "regardez-moi comme je suis honnête". Non : il s'agit de ne rien cacher, y compris de ses propres humeurs.
Il parlera des autochtones, et s'interrogera, très lucidement, sur le devenir de ces pays quand ses habitants seront à nouveau les maîtres chez eux. Il nous parle de tous ces européens qui sont venus vivre dans ces pays. Certains ne voient cela que comme une étape dans leur vie, prenant compagne, ayant enfant mais ne se mariant pas, pour ne pas s'attacher. D'autres savent qu'ils y passeront toute leur vie, ou même reviennent en Asie après un retour au pays natal, parce que celui-ci n'est plus celui qu'ils ont quitté et qu'ils avaient fantasmé. Ces rencontres sont, à chaque fois, intimement liées aux lieux traversés, visités.
Une belle découverte.